La Plume d'Aliocha

12/12/2008

Crise financière : la technicité enfin dénoncée !

Filed under: Eclairage — laplumedaliocha @ 11:01

J’ai assisté hier midi à un passionnant déjeuner-débat au Sénat sur la comptabilité et la crise. Pour ceux qui n’ont pas suivi ce sujet complexe, les sociétés cotées européennes, dont les banques, appliquent depuis 2005 un référentiel comptable international dénommé IFRS. Or, ce référentiel est accusé par les banques d’avoir, combiné à leurs règles prudentielles destinées à garantir un minimum de fonds propres, joué un rôle procyclique. Pour faire simple, les IFRS valorisent les instruments financiers à la valeur de marché et non au coût historique. Vous imaginez donc à quoi ressemblent les bilans des banques lorsque les marchés financiers s’effondrent, ils ressemblent aux marchés justement. Je ne vous entretiendrai pas de technique, il faudrait des pages et des pages et d’ailleurs, n’étant ni comptable ni banquière, j’aurais du mal à aller plus loin que ce résumé schématique. L’intérêt des discussions, c’est qu’elles ont débordé le sujet initial pour évoquer les causes profondes de la crise.

Et les politiques qui participaient à la réunion aux côtés des experts ont fort intelligemment réagi.

Jacques Toubon d’abord qui a lancé aux comptables présents « chacun son métier et les vaches seront bien gardées ». Ne riez pas, Toubon est brillant. L’idée ? Inviter les comptables à ne surtout pas suivre des formations en mathématiques financières, à ne pas entrer dans la folie technique d’une poignée d’individus dans le monde qui nous a mené là. Pour Jacques Toubon, les comptables doivent oser ne pas comprendre cette affolante technicité et oser refuser de certifier les comptes quand justement ils ne comprennent pas et qu’on refuse de leur expliquer. Il a raison. C’est pour avoir fait confiance à ces techniciens qui nous disaient « vous ne comprenez pas, c’est pas grave, nous on sait ce qu’on fait » qu’on en est là. La preuve que non, ils ne maîtrisaient rien, ces apprentis sorciers.

Cette même technicité a été stigmatisée par Jean Arthuis mais cette fois sur le terrain politique. Car les élus ont de moins en moins voix au chapitre, en France comme en Europe, sur ce genre de sujets. Des poignées de spécialistes se réunissent entre eux, adoptent des règles et frappent ensuite à la porte des parlements pour leur dire « Messieurs les élus du peuple, signez cela ! Vous ne comprenez pas ? C’est pas grave, nous oui, faites nous confiance ». L’air de rien, c’est une évolution ou une dérive profonde de notre démocratie, car le vrai pouvoir est désormais entre les mains des spécialistes divers et variés qui maîtrisent des techniques toujours plus perfectionnées et réclament, au nom de cette technicité, un blanc-seing des élus. Comment en est-on arrivé là ?  Pour les meilleurs raisons du monde. A l’échelon européen, cela s’appelle le processus Lamfalussy. Pour éviter le circuit très long d’adoption classique des directives et règlements européens, incompatible avec le rythme économique qui exige des réformes rapides, on a mis en place des groupes d’experts qui mâchent le travail et demandent ensuite au Parlement un coup de tampon. C’est intelligent, rapide, efficace, mais dangereux. Et en France me direz-vous ? Voyez la loi de modernisation de l’économie adoptée le 3 août dernier, vous savez, celle qui parle notamment de distribution. Un pan entier de cette loi, dédié à la finance, autorise le gouvernement à faire des réformes très techniques par voie d’ordonnance. L’exécutif rédige et adopte le texte et n’a plus ensuite qu’à le faire tamponner par le Parlement. Cette évolution est peut-être inéluctable, mais je pense qu’elle mérite sérieusement le débat. Si vous voulez prendre la mesure du problème, consultez cette page du site du ministère des Finances. C’est la liste des projets d’ordonnances en cours. 

Et pour en ajouter encore dans le dossier à charge sur la technicité financière, le secrétaire général de l’Autorité des marchés financiers (l’institution qui surveille la bourse en France) a fort bien résumé la crise. Bien sûr les marchés sont réglementés mais les régulateurs ont été débordés par les pans de la finance qui n’étaient pas encore ou pas suffisamment régulés. Pourquoi ? Parce que la régulation financière repose sur les mêmes principes que notre code de commerce : la distinction entre professionnels et non-professionnels. Les premiers n’ont pas besoin d’être protégés ni surveillés, ils sont professionnels, en d’autres termes experts, ils savent ce qu’ils font. Les seconds en revanche ne sont pas des spécialistes, ils doivent être protégés, notamment des premiers, par la loi.De même que l’on protège les consommateurs contre les commerçants.  C’est ainsi que les marchés dits « réglementés » qui sont ouverts aux particuliers (la bourse pour simplifier) sont très encadrés et surveillés, tandis que d’autres, réservés aux professionnels ne le sont pas. Mais c’est d’eux justement qu’est venue la crise qui a pollué ensuite les lieux surveillés. Conclusion ? Les régulateurs sont en train de remettre en cause la distinction professionnels libres/ non professionnels protégés. Ils viennent de découvrir que les spécialistes de la finance au fond ne savaient pas ce qu’ils faisaient ou pas aussi bien qu’on l’imaginait. 

Le médiateur du crédit, René Ricol a remis un rapport sur la crise à Nicolas Sarkozy en septembre. Nous en avons déjà parlé. L’une des propositions du document consiste à limiter la complexité des produits financiers à leur capacité à être compris par les administrateurs des banques qui les mettent en circulation. Vous vous rendez compte de ce que cela dévoile de la situation actuelle ?

En résumé, c’est la complexité de la finance qui se retrouve aujourd’hui sur le banc des accusés. Ce constat a tardé d’ailleurs, durant des mois on nous a soutenu le contraire à nous les journalistes. Mais maintenant, les observateurs sont bien obligés d’admettre que le système est devenu fou. Non seulement il échappe au contrôle des politiques, mais il s’émancipe de ceux-là même qui l’ont conçu, il piège les plus experts. Le défi désormais consiste à en reprendre le contrôle et à effectuer un retour au bon sens, ce qui suppose de revendiquer en premier lieu le droit de comprendre. Comment avons-nous pu y renoncer ?

28 commentaires »

  1. @€ ET L’ENSEMBLE DES LECTEURS DU BLOG
    je suis désolée Aliocha mais je poste un billet pour Ramses qui ne cesse d’affirmer concernant les parachutes dorés ce qu’il ne connait pas induisant en erreur les lecteurs de ce blog

    je mets le lien d’une étude de l’institut Montaigne expliquant le mécanisme des parachutes dorés
    dans ce rapport vous constaterez que bien souvent les grands patrons qui sont des mandataires sociaux ont également un contrat de travail qui est suspendu pendant leur mandat et remis fictivement en fin de course pour faire appliquer des clauses contractuelles  » prime de départ  »

    je suis énervée des aneries de RAMSES
    JE METS LE LIEN http://www.institutmontaigne.org/medias/documents/amicus_remuneration_new_bd.pdf

    Aliocha : Merci, mais ne vous battez pas avec mon ami Ramses, il y a eu un malentendu entre vous et les esprits se sont échauffés, oublions cela. Cela vaut aussi pour Ramses.

    Commentaire par artemis — 12/12/2008 @ 12:42

  2. Merci pour cette note ! 🙂

    Commentaire par Hapax — 12/12/2008 @ 13:23

  3. Je trouve votre remarque sur l’abandon des décisions à des groupes d’experts très pertinente. J’espère que le parlement saura se resaisir de ses pouvoirs, même si cela doit ralentir le rythme de production législatif -dont on ne sache pas par ailleurs qu’il ait donné lieu à de si belles réalisations-.

    Aux experts les règlements, aux députés les lois…

    Commentaire par Javi — 12/12/2008 @ 13:29

  4. @ ALIOCHA

    votre billet est excellent il touche un point essentiel de notre système

    oui le système est devenu fou c’est du minority report !!

    Commentaire par artemis — 12/12/2008 @ 13:31

  5. Bernard Madoff, conseiller en investissement à New York et considéré comme étant une des légendes de Wall Street, a été arrêté, jeudi 11 décembre, et inculpé de fraude boursière pour avoir monté une fraude financière qui pourrait atteindre 50 milliards de dollars. Selon la Securities And Exchange Commission (SEC), le gendarme de la Bourse américaine, la fraude est « épique » et pourrait être l’une des plus importantes jamais perpétrées…

    http://www.lemonde.fr/archives/article/2008/12/12/une-legende-de-wall-street-inculpee-d-une-fraude-qui-pourrait-atteindre-50-milliards-de-dollars_1130333_0.html

    Commentaire par ramses — 12/12/2008 @ 14:37

  6. Il y a quelques années, Bouygues Telecom avait renoncé à acquérir une licence UMTS assez chère. Quand on demandait à Martin Bouygues les raisons de ce choix, je l’ai entendu répondre (je cite de mémoire) : « Quand je ne comprends pas quelque chose, je ne le fais pas. »
    Le début de la sagesse ?

    Aliocha : c’est la recette de quelques grands investisseurs dans le monde, en effet, et c’est frappé au coin du bon sens. Mais le bon sens, aux yeux de certains individus sur-diplômés, c’est l’intelligence des ignares 😉 Ce qui ne m’empêchera pas de le revendiquer et même de le cultiver.

    Commentaire par Lindir — 12/12/2008 @ 15:29

  7. Aliocha écrit : Des poignées de spécialistes se réunissent entre eux, adoptent des règles et frappent ensuite à la porte des parlements pour leur dire “Messieurs les élus du peuple, signez cela ! Vous ne comprenez pas ? C’est pas grave, nous oui, faites nous confiance”.

    C’est bizarre, ça me rappelle un certain référendum de 2005… 😉

    Commentaire par Yepok — 12/12/2008 @ 16:06

  8. Un parallele amusant : les machines a voter.
    Les elus n’en comprennent pas le fonctionnement.
    Les vendeurs certifient qu’elles sont sures a 100%, et ce sont eux les experts.
    Les informaticiens demontrent qu’elles sont piratables et non fiables…

    Aliocha : en effet, ce qui ramené à la finance nous donne :
    – des matheux de génie conçoivent des produits complexes;
    – des commerciaux les vendent à des professionnels ou des particuliers en leur assurant qu’ils sont fiables;
    – les acheteurs découvrent au final qu’ils ne l’étaient pas;

    avec une variante entre experts des marchés :
    – les mêmes matheux de génie font des produits très risqués,
    – les professionnels les achètent en sachant le danger qu’ils courent puis ils les revendent, le jeu consistant à faire une plus-value et surtout à ne plus les avoir en main quand le système explosera (car ils se doutent quand même que le système explosera)

    Commentaire par Thierry — 12/12/2008 @ 16:37

  9. Vivement l’arret du nucleaire, des OGM.. et tout ce que le monde ne comprend pas, ca sera tellement mieux.
    Et les medecins ? Et le garagiste qui repare ma voiture alors que je n’y comprend rien ?
    L’ignorance fait partie de notre vie, pourquoi combattre ? Si on pouvait tous tout comprendre, tant mieux… mais ce n’est encore fait…
    Dernier exemple, le calcul des impots… si complexe et pourtant, personne ne songe a le simplifier !
    Alex

    Aliocha : j’attendais cette observation, je me la suis d’ailleurs faite à moi-même et j’en ai conclu que la finance était sans doute le seul domaine qui cumule deux caractéristiques poussées à l’extrême : sa nécessité vitale pour le monde entier et pour chacun d’entre nous d’une part, sa technicité qui atteint un seuil tel qu’une poignée seulement d’individus comprennent certains de ses mécansimes les plus sophistiqués. J’y ajouterais une troisième caractéristique : le fait qu’elle concentre l’un des moteurs psychologiques les plus puissants et les plus dangereux potentiellement, le goût du profit. Si vous ajoutez à cela l’incroyable puissance du système qui le place dans une position supérieure à celle du politique, alors vous concluez que vous (je veux dire vos élus et tous ceux que vous mandatez directement ou non pour surveiller le système) avez le droit de comprendre. A fortiori quand vous découvrez comme c’est le cas maintenant que les actions incompréhensibles de ces gens sont capables de faire exploser les économies. Certains experts que je connais bien et dont j’ai pu mesurer la pertinence constatent avec inquiétude que chaque crise financière est plus grave et plus couteuse que la précédente. Ils n’excluent pas que la prochaine puisse être fatale. Voilà qui justifie amplement à mon sens le droit de comprendre. Car le problème, pour rebondir sur vos métaphores, c’est le même que si votre garagiste ne comprenait plus le fonctionnement de votre voiture ou si les autorités de surveillance du nucléaire ne saisissaient plus comment fonctionnent les centrales. Voila qui serait inquiétant n’est-ce pas ? C’est là qu’on en est en matière financière.

    Commentaire par Ignorance — 12/12/2008 @ 17:23

  10. @ignorance

    Exact ne soyons pas rétrogrades, pourquoi interdir aux médecins qui ne comprennent pas ce que tu as, ne comprennent pas comment ton corps marche de t’ouvrir le ventre ou la tête. Si cela ne te réussis pas, cela lui apprendra quelque chose à lui.
    La science a avancée comme cela, pourquoi se le refuser aujourd’hui ?
    … euh … toi d’abord en fait

    Commentaire par herve_02 — 12/12/2008 @ 18:48

  11. Finalement, les aborigènes ont tout compris depuis des lustres en découvrant le principe du boomerang !

    Bon, ok, je sors -> []

    Commentaire par furax — 12/12/2008 @ 19:02

  12. Bonsoir Aliocha,

    En principe, les experts ne doivent pas accéder à une fonction de gouvernance, mais seulement à une fonction de conseil de la gouvernance. C’est un principe de bonne gouvernance.

    On sait que ce principe est constamment détourné.

    Il est donc souhaitable de clarifier les fonctions des uns et des autres par des règles nouvelles.

    Mais il est également prévisible que ces nouvelles règles seront détournées parce que la gouvernance des systèmes réclame de l’expertise.

    A cette logique vous opposez fort intelligemment le droit de comprendre, qui commence par le droit de s’informer. Vaste chantier dont je me demande à l’édification de quel ouvrage il pourra aboutir en matière de finance internationale.

    Vous voyez les banques rendre publiques les informations sur les marchés de grès à grès ou les marchés non réglementés, dans le détail des opérations?

    Aliocha : non, d’ailleurs le public s’en moquerait bien, en revanche je les vois tout à fait encadrés et surveillés par des régulateurs.

    Commentaire par tschok — 12/12/2008 @ 19:11

  13. « Aliocha : Merci, mais ne vous battez pas avec mon ami Ramses, il y a eu un malentendu entre vous et les esprits se sont échauffés, oublions cela. Cela vaut aussi pour Ramses. »

    Je comprends que vous ménagiez votre confrère de « 20 minutes.fr », mais pouvez-vous me citer un seul PDG impliqué dans une affaire de « parachutes dorés », qui ait demandé à un Tribunal de Prud’hommes de valider ses indemnités ? Normaliser l’idée qu’un mandataire social est en fait un salarié dont le contrat de travail, interrompu pendant son mandat, resurgirait opportunément au moment de la rupture, relève de la plaisanterie.

    Un « parachute doré » n’est pas une indemnité de licenciement, même si « Montaigne » l’affirme.

    Aliocha : Artemis n’est pas un confrère, d’abord je crois que c’est une femme, ensuite Artemis est juriste Ramses, allez donc voir son blog. Pour le reste, vous vous querellez sur la base d’un malentendu, c’est dommage.

    Commentaire par ramses — 12/12/2008 @ 19:40

  14. Bonsoir Aliocha Bonsoir Ramses

    Aliocha a raison cessons ces querelles j’allais justement vous remercier Ramses pour l’info que vous aviez donné concernant la fraude de Madoff
    je suis nulle en économie mais si j’ai bien compris il a fait des placements risques pour certains clients a perdu de l’argent et pour donner le change les payait avec l’argent de nouveaux clients et ainsi tournait l’argent

    cela me fait penser au système des chèques en cascade cavalerie bancaire dit-on

    l’argent est devenue une notion abstraite , sans frontière, déconnectée des réalités économiques .des milliards sont gagnés en quelques secondes par ‘achat de devises et lle jeu
    c’est comme un chateau de carte la dernière peut faire écrouler tout l »edifice

    Commentaire par artemis — 12/12/2008 @ 20:20

  15. L’affaire est plus simple qu’une divergence de points de vues. Il y a une qui est ‎spécialiste dans son demain :Artémis et il y en a un qui ne lit que ce qu’il veut lire ‎dans les commentaires : Ramses . ‎
    Voici l’extrait : ‎
    Artemis : « Plusieurs arrets de la cour de cassation ont considéré que si, par son ‎caractère excessif, l’indemnité apparaît comme interdisant la rupture unilatérale ‎du contrat, l’employeur peut obtenir du juge qu’il en réduise le montant. Une ‎telle clause est en effet considérée comme une clause pénale (c. civ. art. 1152 ; ‎cass. soc. 17 mars 1998, n° 95-43411, BC V n° 142).‎
    il ressort de cette jurisprudence qu’un conseil d’administration pourrait ‎demander au juge de trancher
    mais compte tenu des informations détenues par certains grands patrons sans ‎oublier leurs carnets d’adresses l’interet des uns et des autres c’est d’exécuter les ‎contrats
    alors que l’opinion publique s’en mêle au nom de l’équité quand plus de 8 ‎millions de personnes sont en dessous de 800 euros par mois je ne m’offusque ‎pas »‎
    Ramses lui répond : « Un PDG n’est pas un salarié, mais un mandataire social. Il n’a ‎pas de contrat de travail.‎
    Sa révocation n’est pas du ressort du Tribunal des Prud’hommes, mais éventuellement ‎du TGI.‎
    Une indemnité conventionnelle ne peut, à mon sens, être remise en cause (Art. 1134 ‎CC), sauf avec l’accord du bénéficiaire, bien entendu. (ce fut le cas de Charles ‎Milhaud, PDG évincé des Caisses d’Epargne). »‎

    Mes remarques : Ramses fait dire à Artemis ce qu’elle n’ a pas écrit .Elle n’a pas ‎employé une seule fois le mot PDG . Elle n’ pas employé non plus le mot ‎Prud’homme. Il la corrige sur ce qu’il lui fait dire sans lire attentivement ce qu’elle a ‎écrit. C’estpas de la mauvaise foi c’est pathétique ! ‎

    Commentaire par salah — 12/12/2008 @ 20:42

  16. @ salah

    merci salah
    mais je pense qu’aliocha a raison nous allons fatiguer les lecteurs avec cette querelle aussi ai je arreté mais je me devais de rectifier les informations données par Ramses afin que les lecteurs aient une formation juste des pratiques de certaines grandes entreprises.

    Commentaire par artemis — 12/12/2008 @ 22:01

  17. @Thierry : même si on ne comprend pas toutes les subtilités de la médecine, on peut en saisir les grandes lignes. « Vous avez des virus dans la gorge, on ne sait pas les combattre par contre on va vous donner ça qui réduira la toux ». Les produits financiers sont dans une autre sphère. Il suffit de voir que certains s’appellent « machins à faire des trucs spéciaux » (ou Special Purpose Vehicule) pour en avoir une vague idée :=

    Commentaire par lenarosemberg — 13/12/2008 @ 00:16

  18. La Bourse fait du yo-yo depuis le 14 Septembre. Le dollar monte, le baril baisse, le CAC s’effondre, le CAC s’envole. Et puis, le Crédit meurt, on ne peut plus rien acheter. Tous les traders donneraient leur string pour un peu de stabilité. Et du cash pour Noël.
    La solution est pourtant simple et les Ateliers l’expliquent assez bien sur leur blog ( http://www.ateliers-eclipse.com ).
    Bisous Brognard

    Commentaire par eclipse — 13/12/2008 @ 00:24

  19. Tiens, ça me rappelle des textes de Jacques Ellul sur la technique (en général), et sur le pouvoir que les techniciens ont sur les autres qui n’y connaissent rien, ou si peu…

    Commentaire par pollicarpe — 13/12/2008 @ 00:47

  20. @ pollicarpe

    merci pour cette reference à J.Ellul et la technoscience.
    Il faut lire ou relire par ex. « La technique ou l’enjeu du siècle » écrit en 1954.
    A propos de technicité et enseignement de l’économie( nov. 2000) :
    http://multitudes.samizdat.net/L-enseignement-de-la-science
    Huit ans plus tard, quoi de neuf ?

    Commentaire par Phedra — 13/12/2008 @ 01:49

  21. Vieille technique pour éloigner tous les regards de votre spécialité et agir en toute impunité sans risquer d’être mis en cause.

    Toutes les sciences et techniques peuvent être expliquées avec un langage commun mais il est proritaire aux spécialistes d’éloigner le manant pour éviter qu’il ne devienne trop curieux et remette en question des privilèges qu’ils s’octroient sous le sceau de cette pseudo supériorité technique…

    Vive la vulgarisation !

    Commentaire par Bonzo — 13/12/2008 @ 16:38

  22. Je ne sais plus qui a dit :

    « le technicien, c’est celui qui en sait juste un peu plus que vous »

    Et c’est assez, hélas, souvent vrai.

    Commentaire par furax — 13/12/2008 @ 22:34

  23. Supprimer la technicité est un mythe. ** En moyenne **, les maths financières permettent un contrôle du risque bien meilleur.

    Aliocha: je ne suis pas d’accord avec toi sur les caractéristiques principales de la finance. Sa premiere caractéristique est d’être l’industrie du RISQUE (ie. la finance joue un rôle d’assureur les 3/4 du temps). A partir du moment où on laisse des particuliers non-formés jouer là dedans et qu’on leur donne l’illusion qu’ils peuvent boursicoter au feeling sans rien comprendre, on est dans le domaine du leurre.

    Et rassurez vous, Bouygues et Buffet qui prétendent n’y rien comprendre font là montre d’une stratégie de communication très rôdée qui consiste à passer pour un idiot, alors qu’ils savent très bien ce qu’ils font..

    Commentaire par Paul — 15/12/2008 @ 10:57

  24. Hello
    C’est inquietant en effet si personne ne comprend plus rien a rien… Mais l’annee ecoule montre aussi que le systeme se regule de lui meme…
    La difference entre la finance et votre medecin ou votre garagiste… c’est que vous avez le choix d’aller en bourse ou pas. Il y a tellement de placement sans risque. Vous ne comprenez rien, mettez a taux fixe renovelable tous les mois, 3 mois, 6 mois, 1 an suivant vos besoins… et fuck la bourse ! Quel besoin d’aller ? Aucun a part pour dire: Oh j’ai de l’EDF et ca a pris 10% en 2 jours a votre prochain repas mondain ? La bourse c’est utile pour les entreprise, les etats, les gens ayant les moyens et le temps… mais pour Mr. ToutLeMonde, a part posseder des actions en esperant un jour les revendre avec une plus value, il est ou l’interet ?
    Allez y si vous comprenenez vraiment… ca vous viendrait pas a l’idee d’ouvrir votre moteur sans savoir…

    L’erreur centrale c’est que plein de gens ont cru que c’etait facile… Or rien n’est facile… et surtout pas l’argent… Oui Aliocha vous avez raison on melange ici technicite et profit.

    Alex

    Commentaire par Ignorance — 15/12/2008 @ 17:42

  25. Cet articlemontre bien l’existence de plusieurs mondes.

    J’ai lu sur ce site pas sérieux une idée elle tout à fait intéressante: un réquilibrage des pouvoirs grâce à un binôme patrons/salariés qui contrebalance la finance.

    http://www.programme-presidentiel.com/2008/12/17/crise-economique-patrons-et-salaries-doivent-s%e2%80%99unir/

    Commentaire par Armelle — 17/12/2008 @ 20:09

  26. Indispensable pour tout comprendre sur la crise financière :
    JUSQU’A QUAND? POUR EN FINIR AVEC LES CRISES FINANCIERES, de Frédéric Lordon, éditions Raisons d’agir. 10 €
    Après l’avoir lu, on ne se laisse plus enfumer par la « technicité ». Lordon montre comment la dite « technicité », qui a théoriquement pour but de réduire le risque, amène en réalité les opérateurs à ne pratiquement plus en tenir compte.
    C’est lumineux!

    Commentaire par B. Samson — 18/12/2008 @ 17:59

  27. […] prendre un exemple parlant, il est infiniment plus intéressant de lire les articles concernant le monde financier de la journaliste-blogueuse Aliocha que ceux des grands quotidiens, […]

    Ping par [12-2008] Crise du journalisme et des médias : 2 - Regagner la confiance | Miscellanée de réflexions — 08/06/2011 @ 17:16

  28. […] et du renoncement de l’Union Européenne à ce sujet sur Le blog d’Aliocha : « Crise financière : la technicité enfin dénoncée ! » [↩] La France fait un peu exception, chez nous, quand le gouvernement crée une commission […]

    Ping par [04-2009] L'Union Européenne, ou l'impossibilité de la démocratie dépolitisée... | Miscellanée de réflexions — 08/06/2011 @ 22:55


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