Eh non, Madoff ne touche pas que les grandes fortunes et les banques ! Voici le communiqué que vient de publier l’AMF :
L’AMF estime, à ce jour, à environ 500 millions d’euros l’exposition des OPCVM français ayant investi dans des OPCVM de droit irlandais et luxembourgeois touchés par l’affaire Madoff.
Si les conséquences pour ces investisseurs sont dommageables à titre individuel, ce montant total doit néanmoins être ramené à l’encours des OPCVM français qui s’élève à 1 400 milliards d’euros. Par ailleurs, une centaine de fonds français sont concernés sur les 11 000 OPCVM agréés.
92% se concentre sur des OPCVM qui n’ont pas été distribués au grand public :
– 66 % du risque pèse sur des fonds destinés à une clientèle fortunée et
– 26 % sur des fonds distribués à des investisseurs institutionnels ou à une clientèle restreinte ;L’AMF a demandé à toutes les sociétés de gestion dont les fonds sont concernés de prévenir sans délai leurs clients de façon individuelle et de diffuser également l’information sur leur site internet.
– 8 % du risque concerne des OPCVM destinés au grand public.
A ce jour, l’AMF rappelle qu’elle n’a pas identifié de fonds français directement touchés par l’affaire Madoff en ayant, par exemple, confié la conservation de leurs actifs à une société impliquée dans cette affaire.
L’AMF va mettre en ligne sur son site internet une liste de questions/réponses pédagogiques à destination des investisseurs français.
Ce communiqué fait suite à un autre publié hier dont l’imprécision avait été jugée inutilement inquiétante par Bercy. Reste à savoir si celui-ci est tranquilisant. Pas sûr ! Car 60 40 millions à l’échelle de la finance mondiale c’est une poignée de queue de cerises, mais pour vous et moi c’est beaucoup, même répartis entre des millions d’épargnants. Voilà encore un bel exemple « en direct » de la manière dont fonctionne la communication en temps de crise. D’abord, elle tarde puisque l’AMF a réagi mercredi alors que l’affaire a éclaté vendredi dernier. Ensuite, elle s’emploie à minimiser l’impact de l’événement. C’est compréhsensible pour éviter les effets de panique. C’est fâcheux dès lors que cela vide l’information de son contenu et rend difficile d’en prendre la mesure.
Inutile de s’affoler cependant, le risque que toutes vos économies soient en Madoff est à mon sens nul, mais une petite partie, c’est possible. Cela repose au passage la question des paradis fiscaux sur lesquels France 3 a diffusé hier soir en prime time un excellent reportage. Les banquiers interrogés soulignaient qu’ils étaient utiles pour optimiser les montages. En effet, le résultat est optimal !