La Plume d'Aliocha

14/08/2019

Les riches enseignements de la non-affaire Woerth

Filed under: Réflexions libres — laplumedaliocha @ 13:36

Il est des petites agitations sur les réseaux sociaux qui ne mériteraient pas que l’on s’y appesantisse si elles ne représentaient un terrain d’observation privilégié de la manière dont fonctionnent les phénomènes d’emballements. Ainsi la minuscule affaire de la photo d’escalade d’Eric Woerth est particulièrement représentative du fonctionnement des médias au sens large (incluant les réseaux sociaux) et facile à observer car elle est simple, courte et que tous les éléments de sa compréhension sont publics. Voyons donc cela de plus près.

Eric Woerth (LR), ancien ministre  des gouvernements Fillon, actuellement député et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale poste le 12 aout à 13h37 une photo sur laquelle on le voit un piolet à la main, encordé, à flanc de glacier.  Il n’y a aucun commentaire. C’est dans un tweet suivant qu’il précise qu’il s’agit du Glacier du milieu à l’aiguille d’Argentière. Une photo de vacances parmi des centaines de milliers d’autres, et donc un tweet parfaitement anodin. Seulement voilà, il émane d’un homme politique. C’est ainsi que le député LREM Bruno Questel commente à 18h51 sur Twitter : « Cher collègue, je mesure mieux votre incapacité à appréhender les courbes d’amélioration de notre économie en ce que vous semblez confondre horizontal et vertical    @LaREM_AN ». Pour mémoire, Eric Woerth est président de la commission des finances de l’Assemblée nationale et l’une des rares personnalités de droite à ne pas avoir rejoint LREM. Le tweet est accompagné de la photo sur laquelle on a entouré une deuxième corde emmêlée à droite de la photo. A 17h48 Gaspard Gantzer, énarque et ancien conseiller aux relations presse de François Hollande, commente à son tour « La route est longue visiblement, mais la pente est surtout très plate   » …Notez l’utilisation de horizontal et de très plate, cela sera important par la suite. A 18h14, Eric Woerth lui répond « Les grincheux le sont même en été. La photo est vraie et dans le bon sens! Demandez donc à mon ami guide de Chamonix qui l’a prise. Bonnes vacances à tous les internautes! ». Ce à quoi l’intéressé répond à 19h02 « En tout cas, vous nous avez bien fait rire en ce mois d’août. Merci 🙏🏻 ». Entre temps, le réseau social a fait monter le hashtag en tête des tendances et chacun y va de son détournement de photo pour moquer tant le montage supposé que son auteur. Car les internautes s’en sont rapidement persuadés, la photo est prise à l’horizontal, l’intéressé est donc selon eux à quatre pattes dans la neige et a publié le cliché après lui avoir fait subir une rotation pour faire croire qu’il se trouvait sur un glacier abrupte.

Au soutien de leur « analyse », les internautes font observer que :

  • la fermeture du blouson pend vers le sol, ce qui indique que l’homme est parallèle au glacier et non accroché dessus ;
  • en bas à droite de l’image, on peut apercevoir en agrandissant la photo deux personnes qui se déplacent debout sur la même pente;
  • une corde à droite de la photo interroge quant à sa position.

L’ambiance à ce moment-là sur Twitter est partagée entre deux types de réactions. Il y a les éternels virulents qui ont trouvé là une preuve supplémentaire de ce que Eric Woerth en particulier et les politiques en général sont tous des faussaires doublés d’imbéciles qui pensent que leurs tromperies grossières passeront inaperçues. Et puis il y a les plaisantins, nombreux, qui  ont saisi l’occasion pour rivaliser d’inventivité dans les montages photos ridiculisant l’intéressé en le mettant en scène dans d’impossibles prouesses physiques. « L’affaire » prend une telle ampleur que quelques médias professionnels jugent nécessaires de relayer « l’information ». En réalité, ils aperçoivent surtout la bonne affaire en termes de clics : les internautes adorent lire du mal des politiques et rire de leurs travers, autant qu’ils apprécient les articles qui parlent de leurs aventures virtuelles.  On aurait pu s’attendre à ce que les sites de presse fassent leur travail et donc enquêtent pour déterminer si la photo est vraie ou fausse. En réalité, pas du tout. Les premiers papiers qui sortent ne consistent pas à informer sur le point de savoir si l’ancien ministre et actuel député a menti ou non sur sa pratique sportive comme il en est accusé, mais à relayer le buzz. Et à le faire en montrant que l’on penche nettement en faveur du mensonge. Pour faire bonne mesure, les articles se terminent par les dénégations de l’intéressé, lesquelles ne peuvent convaincre personne tant il est dans l’ordre des choses qu’un individu accusé publiquement d’un forfait commence toujours par démentir les accusations (voir à ce sujet, les Inrocks BFM et même Le Figaro ). Le résultat en l’espèce c’est que la presse professionnelle a confirmé le bien fondé des accusations sur la seule foi des arguments des internautes.  Notons au passage que l’on pourrait attendre du Figaro classé à droite non pas qu’il soutienne par principe un élu LR mais qu’à tout le moins il ait le réflexe de vérifier la véracité des attaques à son endroit. En fait, non, il est même celui qui continue de douter après les mises au point opérées le 13 aout.

Ouvrir la fenêtre pour vérifier le temps qu’il fait

Comme le disait un professeur de journalisme : si quelqu’un dit qu’il pleut et un autre qu’il fait soleil votre rôle n’est pas de relayer les positions des uns et des autres mais d’ouvrir la putain de fenêtre et de dire le temps qu’il fait. Parfois c’est compliqué voire impossible, mais ici il suffisait d’appeler le guide ou de solliciter à défaut des alpinistes professionnels. Personne n’a ouvert la fenêtre, ce qui met en lumière un travers  des médias : on donne les version des uns et des autres et on laisse le lecteur se débrouiller avec tout ça. Un journalisme de paresse qui se double ici d’un journalisme de consanguinité entre médias professionnels et réseaux sociaux. Nous sommes dans la caverne de Platon où les ombres du réel sont tenues pour le réel lui-même. Dit autrement, les médias évoluent vers un fonctionnement en vase clos où ils ne parlent plus du réel mais d’eux-mêmes et donc de leur représentation du réel. Ils sont devenus leur propre sujet. Ce n’est au fond guère surprenant. La soi-disant ère de la connexion est en réalité une ère de la déconnexion : la finance s’est détachée largement de l’économie réelle, la communication remplace l’action en matière politique, et l’information ne s’intéresse plus guère aux faits. L’ennui c’est qu’on attendait au contraire des professionnels de l’information qu’ils maintiennent leur lien avec le réel quand tout le monde largue les amarres et constituent ainsi un repaire. C’est ce qu’ils ambitionnent de faire, simplement on observe que la pratique et en particulier les contraintes économiques de remplissage pourraient les faire déraper vers le contraire. 

Des éclaircissements qui tardent

Mais revenons à notre mini-affaire. Le lendemain à midi, en tapant le nom de Eric Woerth sur google, on ne trouve encore que des articles sur le buzz dont le ton indique clairement que les auteurs sont convaincus que l’ancien ministre et député a manipulé une photo de vacances. Pendant ce temps sur Twitter, une foule vient d’émerger qui expertise, dénonce, critique et moque, multipliant les montages photos destinés à ridiculiser le supposé faussaire. Il faut attendre le décodeur du monde Gary Dagorn le lendemain à 11h01 sur Twitter pour obtenir enfin des informations  « Vous serez heureux d’apprendre que selon un guide de haute montagne connaissant bien le glacier du milieu, la photo semble cohérente. La pente est assez raide dans les dernières centaines de mètres avant l’aiguille de l’argentière » puis « Les deux randonneurs en bas à droite semblent debout mais peuvent tout à fait être en train de redescendre debout grâce à une pente plus douce, et pris du dessus. Selon un guide, ça sent la fin de l’ascension en début de matinée ». Enfin à 13h14 le service de fact checking de Libération publie le résultat de ses investigations : oui, la photo est réelle, tout au plus est-elle légèrement penchée car le photographe s’est incliné dans le sens de la pente pour ne pas tomber. A 13h21, Eric Woerth twitte pour sa part la confirmation de son guide Jean-Franck Charlet publiée sur Facebook. En début d’après-midi, en tapant le nom de Woerth dans Google, on tombe enfin sur le décryptage de Libération. Encore faut-il y être abonné ou ne pas avoir épuisé son crédit d’articles gratuits…

Par la suite, plusieurs internautes vont tenter de se dédouaner en expliquant qu’ils n’ont jamais affirmé que la photo était un fake, mais simplement qu’il avait exagéré l’inclinaison de la pente qu’il descendait. Sauf que lorsqu’on reprend les articles parus avant le travail de check news ce n’est pas du tout de cela qu’il est question. Ainsi Marianne écrit :

« Une ascension façon Monty Python. Ce lundi 12 août, Eric Woerth a posté sur Twitter une carte postale de vacances à la verticale : on y voit l’ancien ministre du Budget, et actuel député de la 4e circonscription de l’Oise, harnaché et casqué sur une pente glacée, piolet en main. « Glacier du milieu à l’aiguille d’Argentière. Toujours sur les pointes avant… », a légendé l’élu dans un second tweet. Las, il s’agit d’une mise en scène… »

On distingue en effet, au second plan en bas à droite de l’image publiée par Eric Woerth, deux personnes se tenant debout dans une pente, qui ne semble donc pas si raide que ça. De nombreux internautes ont en outre souligné que la lanière qui pend de la parka du cadre des Républicains pointe perpendiculairement au sol, et non parallèlement, comme elle devrait le faire si l’alpiniste se tenait effectivement à la verticale. Autrement dit : Eric Woerth s’est simplement allongé pour prendre la pose dans ce massif du Mont-blanc, tandis que le photographe tournait l’appareil ».

Même son de cloche chez les Inrocks :

« Le député Les Républicains (LR) de l’Oise, Eric Woerth, est devenu la risée du web ce 12 août. En cause, une photo de lui, qu’il a postée sur Twitter, le montrant en pleine séance d’alpinisme, piolet en main, sur une pente vertigineuse. Apparemment, l’homme politique, adepte d’escalade, est en train de gravir un glacier (le Glacier du Milieu de l’aiguille d’Argentière, un sommet du massif du Mont-Blanc). Seulement voilà, en arrière-plan de la photo, deux personnes sont en train de marcher tranquillement sur cette pente abrupte. La photo a donc été truquée pour faire passer Eric Woerth pour un cador. Ces détails qui interpellent. D’autres détails n’ont pas échappé aux internautes, comme la lanière de son sac à dos, qui ne connaît vraisemblablement pas les lois de la gravité. Cette photo est donc devenue instantanément l’objet de moqueries sur Twitter, qui n’a pas manqué d’épingler cette erreur de communication ».

En fin de journée le lendemain, seul l’hebdomadaire Marianne avait présenté ses excuses aux lecteurs.  « Cet article a été modifié pour tenir compte des précisions d’Eric Woerth et de l’Office de haute-montagne, qui réfutent toute retouche du cliché. Nos excuses aux intéressés et à nos lecteurs ». Sans même aller jusqu’aux excuses (dignes d’être saluées), il était assez facile de procéder à la mise à jour des articles publiés en précisant que le guide et auteur de la photographie confirmait que la photo rendait compte d’une réalité et que personne ne l’avait trafiquée. Rien aux Inrocks. Du côté de BFM on ne corrige pas l’article initial, mais on en publie un deuxième avec les explications du guide. Chacun peut donc selon ses convictions, notamment politiques, s’en tenir au premier article ou préférer le second. Si les médias n’ont pas inventé la post vérité, convenons qu’ils la cultivent en y mettant tout leur poids. Une troisième type de réaction, observable chez France Info a consisté à actualiser l’article en modifiant l’attaque pour préciser que la photo, moquée, était vraie.  

La fabrique des foules

L’affaire a beau être minuscule, elle est absolument passionnante dans la façon dont elle met à nu les mécanismes médiatiques. Ainsi, la facilité et la rapidité avec laquelle le réseau social s’est enflammé contre un homme politique au seul motif qu’il avait posté une photo de vacances en dit long sur la possibilité via les réseaux sociaux de mobiliser un grand nombre de personnes très rapidement contre un individu. Ici, on a cru que l’intelligence et l’expertise partagées des internautes permettaient de déjouer une lamentable  tentative de manipulation de la part d’un homme politique. Le sous-jacent de tout ceci est le mépris des politiques qui joue  à la fois le rôle de la flaque d’essence et du briquet. Comme le faisait observer Gustave Le Bon, les foules pensent par images, préfèrent la croyance au savoir, sont émotives, manipulables et se sentent également investies d’un sentiment de toute puissance. Surtout, elles ne sont pas une addition d’intelligences comme on le pense sur Internet mais plutôt une soustraction. En clair, dans une foule, on n’est pas plus intelligent que seul, mais beaucoup plus bête. Or, les réseaux sociaux sont des machines à fabriquer ces foules, ce qu’illustre de façon particulièrement nette cette petite affaire. A chacun d’en tirer les conclusions sur le fonctionnement des institutions démocratiques….

L’information abrutissement

La mini-affaire met également en lumière la tendance des médias professionnels à contribuer au populisme quand on attendrait d’eux, au contraire, qu’ils le contiennent. Ici, le mépris des politiques sur les réseaux sociaux a contaminé les journalistes qui ont embrayé sans réfléchir ni vérifier. Cela est dû à la fois aux contraintes économiques et à l’endogamie grandissante entre médias professionnels et réseaux sociaux. Le résultat, c’est que les deux univers interagissent de plus en plus au risque de se déconnecter totalement de tout ce qui n’est pas eux. C’est ainsi qu’une agitation sur un réseau social est considérée désormais de façon habituelle comme un événement en soi, suffisamment important pour mériter d’être relayé, même et surtout lorsqu’il s’agit de plaisanteries potaches en lien avec un événement d’actualité. Les articles de presse sur la mini affaire Woerth n’étaient qu’un « metadiscours » se rajoutant à des discours dans une sidérante virtualité.  Au point qu’il a fallu attendre que les spécialistes du fact checking  se mettent en mouvement pour avoir le fin mot de l’histoire.  En réalité, ils n’ont réalisé qu’un banal travail de journalistes et les autres rien. Plus précisément, les autres ont produit du « contenu » pour divertir l’internaute. Le plus triste dans cette histoire c’est que ces articles dénués d’intérêt sont aussi ceux qui suscitent le plus de clics. L’information est parfois une activité démocratique, mais c’est de plus en plus souvent un business aux effets très toxiques.

Des conséquences durables….

Autre enseignement, ces attaques étaient toutes parées d’une soi-disant expertise de l’alpinisme, de la photo et des lois de la gravité. Au pire de l’emballement, pas une voix, en tout cas par une voix audible n’a contré ces pseudos analyses d’experts. Pour plusieurs raisons. D’abord parce que lorsqu’on n’est pas soi-même expert on a tendance à croire celui qui prétend savoir. Ensuite parce que le coût social encouru lorsqu’on s’interpose dans ce genre de situation est beaucoup trop élevé. Cela montre que contrairement à ce qu’on affirme souvent concernant Internet, une fausse information peut parfaitement prospérer et que non, la toile ne s’autorégule pas. Pas plus que la finance. Alors les fact checkers sont intervenus, c’est vrai. Pour qui cherche la vérité en toute bonne foi, elle est devenue accessible par leur travail environ au milieu de la journée du lendemain. Mais le mal était fait. D’abord, gageons qu’il subsiste une proportion non négligeable de personnes qui n’ont pas eu accès à la véritable information. Ensuite, il y a tous ceux qui restent accrochés au mensonge parce qu’il est plaisant. Sans oublier ceux qui ne voient pas le mal et ont bien rigolé, confortés au passage dans leur conviction que les politiques sont vraiment tous des guignols. D’ailleurs, au fil de la journée il se trouvait des personnes  pour tenter de maintenir leurs accusations (et sans doute s’exonérer de toute responsabilité dans le bad buzz) en affirmant que ce qui était reproché n’était pas d’avoir trafiqué la photo mais seulement accru l’inclinaison de la pente. Pire, cela devenait la faute d’Eric Woerth en raison du fait qu’il était mis en cause dans plusieurs affaires judiciaires (un non-lieu, deux relaxes, deux affaires en cours) et que sa parole n’était donc plus crédible. Préférer un mensonge qui convient à une vérité qui contrarie, c’est humain, mais à grande échelle ça mène à ce qu’on appelle la post vérité et très certainement aux pires dérives populistes.

Il est regrettable à ce titre que des personnalités comme un député LREM ou encore membre du PS rompu aux médias aient pu contribuer à faire naître ces fausses accusations. Et l’on se prend à songer que les scandales politico-judiciaires ne sont, pour certains d’entre eux, pas plus consistants que ces fausses accusations d’avoir manipulé une photo. Ah, les préjugés, les affirmations péremptoires, les faux experts, les vengeances secrètes, les fumigènes….Paradoxalement, ceux qui se sont trompés, ou ont menti, en tout cas ont diffusé une fausse information s’en sortent très bien. Celui qui restera marqué c’est Woerth, parce qu’il n’y a pas de fumée sans feu, n’est-ce pas ? …. Pour l’heure, certains en sont à regretter que cette non-affaire prenne la place dans les moteurs de recherche des vraies affaires judiciaires en cours. Eric Woerth y aurait même gagné en e-réputation. C’est certain que se faire accuser de faussaire est très valorisant et que la psychologie humaine étant ce qu’elle est, personne ne songera lorsqu’on évoquera de nouveau les affaires judiciaires (non encore jugées par la justice mais déjà tranchées par les médias) à se souvenir que l’intéressé fut accusé de trafiquer ses photos de vacances. 

Il y en a au fond des leçons précieuses dans cette minuscule non-affaire de photo de vacances….Au point que l’on serait tenté d’appeler « effet Woerth » le fait d’être victime d’un bad buzz sur Internet en raison de la diffusion d’une information exacte mais perçue par les internautes comme fausse. On a surtout là un très bel exemple de fabrique du populisme, mais qui s’en soucie  ?

35 commentaires »

  1. les journaleux sont plus disciplinés que des lapins crétins, j’ai pas l’impression que ce soit un signe d’intelligence.

    Commentaire par chachashire — 14/08/2019 @ 17:22

  2. Merci pour cet excellent article, pertinent, logique et factuel. En effet, le pouvoir des médias et leur absence d’éthique est très inquiétant. Ils sont militants avant d’être informateurs, juges et partis.
    Et il m’est arrivé moi aussi de tomber dans le piege de « bads buzz »

    Commentaire par Willothello — 14/08/2019 @ 19:46

  3. Excellente analyse, remarquablement écrite qui plus est. Le fait est rare. Je vous remercie. Vous m’evoquez la phrase célèbre d’Einstein sur la bêtise humaine. Sincères salutations.

    Commentaire par A. H. — 15/08/2019 @ 06:18

  4. Merci pour votre éclairage.
    Nicole

    Commentaire par Constant — 15/08/2019 @ 06:30

  5. Très intéressant. Bravo. Probablement le meilleur article lu sur internet pendant mes vacances. Merci pour cet exercice lumineux et enrichissant.

    Commentaire par Fabrice Delavoye — 15/08/2019 @ 08:58

  6. Quant aux services de « verification des faits », il ne sont pas toujours tres brillants eux-mêmes. Voir la controverse qui a opposé Emma Ducros aux gentils journalistes de Libération par exemple

    Commentaire par Monsieur Prudhomme — 15/08/2019 @ 09:16

  7. Toujours heureux de vous lire ! Juste le regret d’un minuscule « bug » sur les journalistes entre soi dans leur repAIre qui ne sont donc plus des repères….

    Commentaire par Le Bavard — 15/08/2019 @ 10:54

  8. Il y a beaucoup à dire sur pas grand chose, effectivement. Votre article est bien rédigé mais je déplore que personne n’ait adopté dans ce débat une approche scientifique. Vous mettez en avant trois preuves avancées par les moqueurs. Or, il n’a été apporté de début de réponse qu’à l’une d’entre elle, à savoir les personnes debout dans le fond. Rien sur la languette du blouson, qui en bonne logique doit être orientée à la verticale « réelle », ni sur le brin libre de la corde qui, même à seulement 45 degrés de pente, défie les lois de la gravité.

    Le nœud gordien du problème est que les réseaux et M. Woerth ne parlent pas de la même chose : lui soutient que la photo n’a pas été retouchée (il ne s’est pas effectivement photoshopé sur un glacier, il est bien un alpiniste, peut-être même chevronné) mais l’examen des données du cliché posté révèle un format inhabituel pour un appareil photo ou un smartphone, ce qui laisse suggérer un rognage consistant en un rognage et, qui sait, une rotation…
    Si certains moqueurs ont pensé que M. Woerth était à genoux sur du plat, d’autres ont simplement souligné que l’impression de verticalité était exagérée, volontairement ou non.

    Les éléments auxquels il n’a pas été apporté d’explication rationnelle laissent d’ailleurs planer le doute.

    Commentaire par Che — 15/08/2019 @ 11:38

  9. @che : sur la lanière, les explications du guide « Enfin, la position horizontale de la fermeture du manteau de l’ancien ministre, également pointé du doigt par les internautes, s’explique par le « retour de tension de bretelles »: « Elles sont rigides et ne pendent pas, contrairement à ce qui est avancé sur Twitter », déplore-t-il ». Il ajoute un effet grand angle et le fait qu’il s’est sans doute légèrement penché pour prendre la photo. Et il souligne que Woerth fait de l’alpinisme a un bon niveau depuis 40 ans. Il vous faut quoi de plus pour considérer que les accusations et moqueries étaient infondées ? Que Woerth cesse de vous déplaire ? Je crains que ce ne soit pas en son pouvoir.

    Commentaire par laplumedaliocha — 15/08/2019 @ 11:46

  10. Vous pensez sérieusement ce que vous écrivez ? Ce qui est reproché à Rico c’est de se mettre en scène et de tricher avec la vérité en se faisant passer pour un champion des hauts sommets alors qu’il gravit un pente très douce. Ce que l’on demande à un politique c’est de travailler, pas de faire du spectacle. Il a coulé la France avec sa bande d’incompétents et devrait s’il avait un peu d’amour propre être depuis longtemps parti à la retraite dans une grotte.

    Commentaire par CHAUMETTE MICHEL — 15/08/2019 @ 12:46

  11. Ricou ne s’est donc pas plus mis en scène sur une pente qui paraît à 70 degrés sur la photo alors qu’elle en faisait 45 ( ce qui est déjà pas mal) qu’il n’a transporté les valises de billets de Bettencourt pour l’élection de Sarko….il est blanc comme neige encore une fois… Merci pour cet article dégoulinant de déférence pour cet energumene.

    Commentaire par Frédéric Zueras — 15/08/2019 @ 17:40

  12. Excellent article !

    Commentaire par Léo — 15/08/2019 @ 18:06

  13. @Zuerzas et @Chaumette, vous illustrez parfaitement ce que décrit Aliocha. A vos yeux, Woerth est forcément suspect, et ce que vous écrivez et le ton que vous employez en dit plus sur vous que sur lui, que je n’aime pas spécialement par ailleurs.

    Commentaire par Tocquevil — 15/08/2019 @ 21:38

  14. Quel ton ? Je suis contre le travail après 60 ans surtout d’incompétents qui on coulés la France. S’il n’a rien d’autre à faire que de l’escalade c’est dramatique.
    Qu’il parte très rapidement.

    Commentaire par CHAUMETTE — 15/08/2019 @ 21:43

  15. Voilà une analyse qui secoue les méninges.
    Qui sera sûrement encore longtemps d’actualité. Donc nécessaire.

    Commentaire par Pairaud Serge — 16/08/2019 @ 05:49

  16. Bravo, merci. Et si le même mensonge construisait le réchauffement climatique! Un article purement descriptif sur le Groenland mentionne que le record de froid au Groenland était de – 66 degrés en 2007, époque où sévissaient déjà les thèses millénaristes.

    Commentaire par Ducon — 16/08/2019 @ 07:49

  17. Le populisme serait donc l’arme nouvelle de ceux qui prétendent être ses ennemis , LREM et PS ?

    Commentaire par Paul scott — 16/08/2019 @ 08:23

  18. Merci. Le meilleur article lu depuis très longtemps dans cette jungle de « journalistes » qui deviennent tous chroniqueurs et usent de leur autorité pour nous dire ce que l’on doit penser alors que ce que l’on veut ce sont des informations, des données, remises dans leur contexte pour nous forger nous même notre avis. Être adulte et responsable c’est user de ses capacités de discernement.

    Vu la qualité de votre article je serais intéressé de lire votre analyse sur les responsabilités concernant la diffusion sous forme de cibles des photos éden députés ayant voté le CETA, avec leurs coordonnées. Pour moi donner la liste des noms concernant un vote est normal, ils sont de toute façon disponibles. La diffuser avec un logo jaune et noir en forme de cible et donner leurs adresses c’est appeler à l’action. Laquelle?

    Commentaire par LEFEL — 16/08/2019 @ 08:41

  19. Très belle analyse. Bravo !

    Commentaire par Olisbos — 16/08/2019 @ 09:36

  20. Rétro autopsie « Pour les Nuls » du dernier petit meurtre entre amis, mais on comprend vite à quoi elle sert aussi ^^

    S’il y a encore une charité en ce bas monde c’est d’avoir pris le temps d’écrire cet article long comme une corde, mais juste parce que pour une fois ya deux membres de LREM qui ont joué aux navrants de service ^^
    .. et pour une fois en effet on ne retrouve NI Plenel NI Mélenchon à la manoeuvre pour pourrir. L’auteur ne l’a même pas remarqué, lui. Bécasse. C’est d’un ballot !

    Commentaire par JEAN-FRANÇOIS BURTÉ — 16/08/2019 @ 09:50

  21. J’ai suivi ça de loin aussi car je trouvais ça assez peu intéressant… mais c’est vrai qu’à partir d’une petite affaire comme celle-ci, on peut illustrer pas mal de dynamiques du web.

    Après perso j’ai bien d’autres inquiétudes aujourd’hui que le fait qu’on tape un peu trop sur Eric Woerth pour un photo stupide 🙂 je pense que la fabrique du populisme pour reprendre ta formulation, si tant est qu’on arrive correctement à définir le terme, elle est bien davantage le fait de politiciens comme Woerth que de l’agacement (somme toute compréhensible même si disproportionné) de quelques poignées d’internautes !

    « Comme le faisait observer Gustave Le Bon, les foules pensent par images, préfèrent la croyance au savoir, sont émotives, manipulables et se sentent également investies d’un sentiment de toute puissance » J’en profite pour rappeler que les thèse de Le Bon étaient assez réactionnaires, peu scientifiques, et ont été en grande partie battues en brèche par les travaux en psychologie et en sociologie des dernières décennies. Pourtant, alors que ce sont donc des thèses datées à prendre avec grande précaution (à commencer par l’idée même que la « foule » soit une entité pertinente), j’en retrouve des références dans la plupart des articles qui évoquent des phénomènes collectifs ! Est-ce que ce ne serait pas aussi parce que l’idée d’une foule caricaturale, purement émotionnelle nous séduit…?

    Commentaire par La Nébuleuse — 16/08/2019 @ 09:58

  22. […] Femme en bikini agressée à Reims: analyse d'un emballement sur la Toile. Reporters sans frontières. Enseignement du français au collège. Les riches enseignements de la non-affaire Woerth. […]

    Ping par Compréhension, analyse et décryptage des médias (EMI) | Pearltrees — 16/08/2019 @ 11:01

  23. Belle analyse; merci
    Lambda

    Commentaire par Lambda — 16/08/2019 @ 11:04

  24. […] Les riches enseignements de la non-affaire Woerth – La Plume d'Aliocha. Il est des petites agitations sur les réseaux sociaux qui ne mériteraient pas que l’on s’y appesantisse si elles ne représentaient un terrain d’observation privilégié de la manière dont fonctionnent les phénomènes d’emballements. Ainsi la minuscule affaire de la photo d’escalade d’Eric Woerth est particulièrement représentative du fonctionnement des médias au sens large (incluant les réseaux sociaux) et facile à observer car elle est simple, courte et que tous les éléments de sa compréhension sont publics. Voyons donc cela de plus près. Eric Woerth (LR), ancien ministre des gouvernements Fillon, actuellement député et président de la commission des finances de l’Assemblée nationale poste le 12 aout à 13h37 une photo sur laquelle on le voit un piolet à la main, encordé, à flanc de glacier. […]

    Ping par EMC | Pearltrees — 16/08/2019 @ 19:41

  25. En y réfléchissant, la question n’est pas tant de savoir si la photo est bidon ou pas (elle ne l’est donc finalement pas), mais bien d’essayer de comprendre ce qui pousse Éric Woerth à poster cette photo d’une activité privée et qui n’a rien à voir avec la politique ni ses idées, ni un débat de fond, constitutifs de son image auprès du public.
    Si les gens se moquent, c’est à la base par sa volonté de glorification de son moi au travers de la photo (qui serait foiré… mais finalement qui ne l’est pas). Donc la question reste entière : un politique qui utilise Twitter pour montrer ses muscles est-il plus légitime dans son image auprès du public? Pas certain…

    Commentaire par Jerome — 16/08/2019 @ 22:05

  26. […] Pendant la campagne présidentielle américaine, Cambridge Analytica, une entreprise de consulting, avait pu mettre la main sur les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs de Facebook. Nous avons interrogé Gilles Babinet, le vice-président du Conseil national sur le numérique, sur ces sujets, à la fois techniques et politiques. Les riches enseignements de la non-affaire Woerth. […]

    Ping par Août | Pearltrees — 17/08/2019 @ 04:25

  27. Bonjour Aliocha,

    Très bon article. Bravo. Je rejoins Jérôme dans son constat. Pourquoi cet homme politique s’est-il cru obligé de poster cette photographie sur Twitter? Tout le reste, aussi pitoyable qu’il soit (et la médiocrité journalistique française se montre une nouvelle fois sans artifice) en découle. Que M. Woerth soit un passionné de montagne est une bonne chose, idem si c’était la migration des gastéropodes en Bourgogne mais ça n’a aucune importance, par contre, les textes votés par la chambre oui. Et sur ce point, c’est plutôt Waterloo.

    Votre blog est d’utilité publique. Continuez. Bon week-end.

    Commentaire par H. — 17/08/2019 @ 11:16

  28. Bravo pour cette analyse aussi claire qu’intelligente. Je me souviendrai de « l’effer Woerth »

    Commentaire par Chantal — 17/08/2019 @ 18:26

  29. Bonjour Aliocha.

    Merci pour ce salutaire courant d’air, merci d’ouvrir la fenêtre pour aérer un peu la pièce.

    Votre blog est un havre, une île, je suis régulièrement heureux de m’y rendre.
    Twitter est pour moi comme un bistrot : une vaste terrasse où on croise quantité de monde attablé, et où les rencontres sont parfois enrichissantes, parfois agaçantes. Les conversations elles aussi sont parfois lumineuses, parfois du niveau d’un échange entre poivrots. Il m’est aussi arrivé d’être saoul et de dire n’importe quoi, je partage ce travers avec beaucoup de monde. Mais les emballements me laissent au mieux perplexe, au pire inquiet. Je les fuis, car il peut rapidement se trouver un Zorro d’emprunt capable de vous pourrir réellement la vie. Ils sont légions, ceux qui ont le sabre de Didi planqué sous leur traversin !

    @H : « Pourquoi cet homme politique s’est-il cru obligé de poster cette photographie sur Twitter? » – je ne comprends pas la question : ce monsieur (que je ne connais pas, et qui à priori ne m’est pas particulièrement sympathique) peut bien, comme tout un chacun, poster un cliché de vacances si ça lui chante. Je ne vois pas pourquoi, du fait de son statut d’élu et/ou d’ancien ministre, il ne pourrait pas faire ce que quantités d’autres personnes font, sans qu’on y voit quoi que ce soit à redire. Si quelqu’un n’avait pas flairé quelque supercherie, elle serait passée totalement inaperçue tant elle est banale.

    Commentaire par Zarga — 19/08/2019 @ 09:38

  30. […] par cet article du blog La plume d’Aliocha  (qui se présente là), relayé sur Twitter: «les riches enseignements de la non-affaire Woerth» (14/08/2018). L’auteur y décrypte les mécanismes qui ont conduit à ces excès et, du […]

    Ping par La non-affaire Woerth | Le Gazouilleur — 20/08/2019 @ 10:23

  31. Merci de faire toute la lumière sur cet emballement médiatique. En 2013 j’avais analysé la viralité d’un tweet d’un homme s’étant trouvé indemne (comme les autres passagers de l’appareil d’ailleurs) après le « crash » d’un avion. Tout est expliqué ici, presque heure par heure, avec les dérives des journalistes qui veulent s’accaparer le scoop : http://buzz.marketing.free.fr/spip.php?article52

    Commentaire par Buzz marketing — 20/08/2019 @ 21:56

  32. […] : La Plume d’Aliocha, […]

    Ping par » Les riches enseignements de la non-affaire Woerth. Par La Plume d’Aliocha — 24/08/2019 @ 05:20

  33. Très intéressante analyse, à rendre incontournable dans toutes les écoles de journalisme !

    Commentaire par Gandon — 24/08/2019 @ 07:48

  34. Excellent ! Je m’abonne ! Et c’est la première fois que ça m’arrive !

    Commentaire par Didier Mermin — 24/08/2019 @ 08:42

  35. La meilleure solution : arrêtez de surfer sur internet du matin au soir sur les concentrateurs d’info et autres applis iPhone comme le Figaro, Libé, Le Parisien et surtout les derniers avatars de la paresse intellectuelle les « réseaux sociaux » et j’en passe…Au mieux utilisez un petit robot paramétré avec uniquement vos centres d’intérêts. Et pour le reste, lisez des livres, sortez, buvez l’apéro entre amis et en famille, allez à des expos…Stop à l' »info » en continue !

    Commentaire par The 1 & 19 — 28/08/2019 @ 09:23


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