La Plume d'Aliocha

28/01/2010

Profession : chroniqueur judiciaire

Filed under: Comment ça marche ? — laplumedaliocha @ 09:58

Didier Specq est chroniqueur judiciaire au quotidien Nord Eclair depuis 20 ans. Il est une figure du Palais de justice de Lille. Certains d’entre vous le connaissent pour avoir lu ses commentaires chez Eolas ou sur ce blog. Comme nous avions parlé récemment de la chronique judiciaire à l’occasion de la parution des Grands procès du Monde,  j’ai eu envie de l’interroger pour en savoir un peu plus sur le métier. Il m’a fait le plaisir d’accepter, voici donc le compte-rendu de notre discussion. Vous verrez que Didier Specq est assez sévère avec le traitement actuel des affaires judiciaires, dénonçant le manque de connaissance du terrain de certains de ses confrères qui contribue, à ses yeux, aux grands emballements médiatiques comme celui que nous avons connu dans l’affaire Outreau.


 

Aliocha : Comment êtes-vous devenu chroniqueur judiciaire ?

Didier Specq : J’ai commencé le journalisme en qualité de correspondant de Libération en 1975 à Lille, c’était la grande époque à Libé. Je couvrais toute l’actualité de la région et c’est là que j’ai commencé à m’intéresser de près à la justice. Il faut dire que les magistrats venaient de créer le Syndicat de la magistrature, un syndicat de gauche dont tous les membres ou presque étaient nommés, à titre de rétorsion, dans le Nord et plus particulièrement à Béthune. Ces juges instruisaient les affaires différemment des magistrats classiques. J’ai commencé à saisir que d’une manière générale, les juges étaient influencés par l’actualité, par les effets générationnels aussi, mais finalement pas tant que ça par les clivages politiques. C’était intéressant de voir que des juges de gauche pouvaient être plus sévères avec les délinquants que des juges plus conservateurs, simplement parce que ces derniers croyaient peut-être davantage à la réhabilitation. De même, dans les affaires de pédophilie, on voit bien que les juges plus âgés et censés plus conservateurs sont aussi moins durs, peut-être parce qu’ils sont plus attentifs à la preuve et moins sensibles aux effets de mode. Ensuite, je suis passé au Matin du Nord qui était une émanation du Matin de Paris puis à Nord Matin, un titre du groupe Hersant, et enfin à Nord Eclair, il y a 20 ans, où cette fois j’ai été embauché comme chroniqueur judiciaire.

Quelle place occupe la chronique judiciaire dans la presse quotidienne régionale ?

Disons qu’elle passe après la politique, l’économie et la culture, mais qu’elle est sans doute plus estimée que les faits divers ou les informations locales. Comme les journalistes judiciaires acquièrent une spécialité de fait, dans un domaine très spécifique, qui nécessite des contacts, une connaissance de l’univers judiciaire etc. on les laisse faire, ce d’autant plus que les journalistes ne se battent pas pour ce genre de postes.

Pourquoi à votre avis la chronique judiciaire fait-elle si peu d’émules ?

Parce que ce n’est pas là qu’est le pouvoir en région. Et les journalistes aiment bien être proches du pouvoir. En province, il existe de petites baronnies, qui se renouvellent très peu. A Lille, les responsables par exemple du PS sont les mêmes qu’il y a 20 ans, ils sont juste un peu plus âgés. A l’inverse, le monde judiciaire se renouvelle, les juges bougent. Quant aux avocats, ils travaillent beaucoup et sont, comme les magistrats, un peu en marge des cercles du pouvoir.

Comment travaillez-vous au quotidien ?

J’ai une page réservée dans Nord Eclair, que j’alimente tous les jours et qui contient environ 5500 signes soit 4 ou 5 papiers avec un dessin d’illustration et le plus souvent une petite interview d’avocat. Nous sommes deux chroniqueurs judiciaires à avoir notre bureau au Palais de Lille, celui de la Voix du Nord et moi. Je passe donc ma journée au palais jusqu’aux alentours de 21h30, le temps d’assister aux audiences et ensuite d’écrire mes articles. Le journal boucle à minuit. Généralement, j’évoque 4 ou 5 affaires importantes qui ont été examinées dans la journée.

Dans une ville comme Lille, vous êtes amené à parler de gens que vous croisez dans la rue, cette proximité n’est-elle pas gênante ? N’avez-vous pas peur de représailles par exemple si un article déplait aux personnes mises en cause ?

Cela surprend les jeunes journalistes, mais je précise toujours l’identité complète des personnes condamnées à des peines de prison ferme. Pour les sursis, je m’en tiens au prénom. Evidemment quand il s’agit d’atteintes sexuelles sur mineurs, je ne donne pas le nom des parents, car cela reviendrait à porter atteinte à l’anonymat des victimes. Un jour j’avais été remplacé par un jeune confrère qui n’avait pas voulu préciser le nom d’un dealer. J’ai dû lui expliquer que c’était important de le dire aux lecteurs parce qu’il avait peut-être vendu de la drogue dans le square à côté de chez eux  et qu’ils seraient soulagés de le savoir en prison. Dans la presse nationale, on donne rarement des détails précis comme le nom de la rue où une personne a été arrêtée ou la description détaillée d’un véhicule, mais dans la presse quotidienne régionale, ce sont des détails importants, car les lecteurs savent de quoi on parle exactement, c’est leur rue, leur quartier, leur voisin de palier. Jusqu’à présent, je n’ai jamais connu d’incident grave, quelques menaces, des engueulades qui durent 5 minutes, rien de plus.

Pensez-vous que la chronique judiciaire a évolué depuis que vous avez commencé à la pratiquer ? Par exemple, si vous deviez aujourd’hui chroniquer le procès Petiot, diriez-vous comme le journaliste du Monde à l’époque qu’il a « un faciès de batracien » ?

Bien sûr qu’elle a évolué, en même temps que la société. Je crois que nous sommes devenus plus neutres dans notre manière d’écrire. Dans les années 70, on ne se gênait pas pour surenchérir, mais c’était aussi l’époque ou un couple non marié était qualifié de « faux ménage » et où les psychiatres disaient encore que l’homosexualité était une maladie. Les mentalités ont évolué et la chronique judiciaire aussi, nous sommes sans doute plus respectueux de la présomption d’innocence et, plus généralement, des droits des personnes.

Vous avez fait partie des très rares journalistes qui, lors de l’affaire Outreau, ont osé émettre des doutes sur la culpabilité des accusés, pourquoi ?

Je n’ai pas couvert cette affaire, elle intéressait d’autres journalistes de la rédaction, je les ai laissé faire. Et puis très vite j’ai été ecoeuré par la tournure médiatique que prenait le dossier. Il est évident qu’il y avait un effet de mode autour de la pédophilie et que celui-ci était en train de fabriquer un consensus autour de l’idée qu’il fallait condamner, même en l’absence de preuves. Très vite, j’ai eu du mal à croire que des gens de 40,50,60 ans se révèlent soudainement être des pédophiles alors qu’ils n’avaient pas de casier et qu’à part la parole des enfants, aucun élément, si petit soit-il, ne venait conforter la thèse de l’accusation. C’est particulièrement vrai pour le curé, le chauffeur de taxi ou encore l’huissier. Il n’y avait pas le plus petit éléments matériel, pas même une collection de photos d’enfants qui, à défaut de prouver leur culpabilité, aurait constitué un élément matériel appuyant les témoignages des enfants. Rien. Je l’ai écrit, mais cela n’a intéressé personne à l’époque.

Cela pose la question du rôle du journaliste. Doit-il croire sur parole les policiers, les juges, les avocats ? Doit-il enquêter lui-même ?

Il m’arrive d’enquêter mais il ne faut pas se leurrer, les informations qu’on recueille sont très parcellaires. Disons qu’il faut écouter les uns et les autres et savoir cultiver le doute. En 1998 par exemple, une affaire a fait grand bruit, on l’a appelée « l’affaire de la maison maudite ». Il s’agissait d’une jeune femme, violée par ses frères, qui auraient ensuite tué ses enfants à la naissance. Le parquet parlait d’au moins 4 nourrissons assassinés. Les avocats contestaient ce chiffre. Et il se trouve que quelques semaines plus tard, un médecin a conclu que cette jeune femme n’avait jamais été enceinte ! Voilà pourquoi le chroniqueur judiciaire doit apprendre à cultiver le doute et mettre en garde ses lecteurs contre les jugements à la va-vite. Voyez l’affaire Florence Cassez, plusieurs journalistes ont pris fait et cause pour elle au motif que la justice mexicaine serait forcément nulle et partiale. Au nom de quoi ? Le Mexique est un grand pays, si sa justice estime qu’il y a lieu à poursuites, on ne peut pas traiter cette décision par le mépris. Je ne dis pas qu’elle est coupable ou innocente, je n’en sais rien, simplement il faut laisser la justice suivre son cours et ne pas condamner la justice mexicaine, juste parce que c’est un pays qui prétend juger une de nos compatriotes. Je trouve qu’aujourd’hui, les journalistes vont trop vite, que leurs informations sont insuffisamment sourcées, qu’ils ne sont plus assez sur le terrain et surtout qu’ils tentent de faire entrer l’actualité dans un moule, dans un cliché qui correspond à ce qu’ils croient savoir du public, dans les sujets à la mode.

Dans un très beau billet, Benedicte Desforges, l’auteur du blog Police etc., lance un cri de colère contre l’indifférence des médias à l’égard de la mort d’un de ses collègues. Pensez-vous que cela ait un rapport avec cette volonté des journalistes de faire entrer l’actualité dans un moule ?

Evidemment. La mort d’un policier ne fait malheureusement pas partie des sujets à la mode. Par ailleurs, c’est un thème fortement connoté Front National, par conséquent les médias n’en parlent pas. Le grand sujet en ce moment, ce sont les femmes battues. Vous observerez que lorsqu’on a lancé le sujet, on nous disait qu’une femme mourait sous les coups de son mari tous les 4 jours, aujourd’hui on nous dit tous les 2 jours et demi. D’où viennent ces chiffres ? Il faut bien qu’il y ait des faits divers, des femmes retrouvées mortes, des enquêtes pour déterminer les causes de la mort, des coupables arrêtés. Je devrais donc voir ce type d’affaires aux Assises de Douai, or il n’y en a quasiment pas. Je ne dis pas que ça n’existe pas et encore moins que ce n’est pas un sujet grave, j’observe simplement que c’est un sujet dans l’air du temps, qui plait aux médias et sur lequel on entend tout et n’importe quoi. Je n’ai pas le sentiment personnellement que les relations entre hommes et femmes se caractérisent par une violence généralisée. Or, c’est bien l’impression que donne ce battage médiatique.

Les affaires judiciaires mettent souvent en scène des drames humains. N’est-ce pas difficile à vivre pour le chroniqueur judiciaire d’être ainsi le témoin régulier des « pathologies » de la société ?

Je suppose que les médecins sont heureux d’aller tous les matins exercer à l’hôpital, et pourtant ils sont confrontés à la maladie et à la mort, pourquoi le chroniqueur judiciaire ne serait-il pas heureux d’aller au palais ? Vous savez, c’est un lieu où se déroulent des drames certes,  mais où l’on rit aussi beaucoup. En plus la communauté judiciaire est assez brillante, vivante, intéressante, le palais est un endroit que j’aime beaucoup.

Le président du Tribunal de grande instance de Paris, Jacques Degrandi, a consacré son discours de rentrée il y a quelques jours aux rapports entre la justice et les médias, estimant qu’il fallait introduire davantage d’éthique pas seulement chez les journalistes mais aussi chez les juges et les avocats. Ses déclarations ont donné lieu à un article incendiaire sur Rue89. Qu’en pensez-vous ?

Je crois en effet qu’il y a un vrai problème dans la manière dont les médias traitent l’actualité judiciaire. Les journalistes débarquent pour une affaire médiatique, ils ne s’intéressent à rien d’autre et parfois, ils passent à côté du plus important. Prenons l’affaire de Lille plage par exemple. C’est un jeune homme un peu zinzin qui a agressé sexuellement un enfant de 7 ans. Il ne s’est rien passé de très grave mais ça a attiré l’attention des médias friands d’affaires pédophiles. Le même jour, dans la chambre du tribunal qui traite des crimes sexuels, il y avait plusieurs curés en soutane. Il s’agissait d’une affaire également de pédophilie mettant en cause des prêtres intégristes. Elle était autrement plus importante que l’affaire de Lille Plage, mais aucun journaliste venu sur place ne s’y est intéressé. Le procureur, qui a une vue d’ensemble des dossiers, aurait bien voulu relativiser l’importance de l’affaire Lille Plage mais il ne pouvait pas, il risquait qu’on ne retienne de ses réquisitions qu’une phrase donnant le sentiment que la pédophilie n’était pas grave aux yeux du parquet de Lille. On voit au passage l’influence que peut avoir la présence des journalistes sur le déroulement des débats eux-mêmes. Voyez l’affaire de l’enlèvement du petit Enis par Francis Evrard. Evidemment que c’est un problème de prescrire du viagra à un délinquant sexuel récidiviste. Mais il se trouve que, là encore, l’enfant n’a pas subi de sévices importants. Par conséquent, la surmédiatisation de l’affaire risque de faire bien plus de ravages que l’enlèvement. Etonnamment, personne n’a demandé le huis clos qui est pourtant de droit dans ce type d’affaires. Pas plus d’ailleurs que le huis clos n’a été réclamé dans l’affaire Outreau. Tout le monde voulait donner à ce procès un retentissement médiatique maximum. Le procureur a même fait visiter aux journalistes les installations qui leur étaient dédiées au tribunal de Saint Omer avant les débats, comme s’il se réjouissait à l’avance de préparer « un grand procès » !

Vous évoquez « les journalistes », comme si le chroniqueur judiciaire était différent de ses confrères. Pourtant, vous êtes aussi un journaliste ?

Bien sûr. Quand j’évoque les journalistes, je veux parler des généralistes qui débarquent quelque part, ne connaissent pas le contexte, et ne cherchent pas à le connaître, ce qui entraine un effet moutonnier et fabrique des emballements médiatiques comme celui auquel on a assisté à Outreau. Le chroniqueur judiciaire sait conserver ses distances, il apprend à douter mais aussi à relativiser à force d’observer tous les jours le fonctionnement de la justice, ce qui n’est pas le cas des journalistes non spécialisés qui débarquent pour un seul dossier. Ceux-là ont des avis à l’emporte-pièce sur tout, la main de Thierry Henry, l’innocence de Florence Cassez. Ils cherchent surtout la photo sur les marches du palais et ne s’intéressent à rien d’autre. L’essentiel dans ce métier, c’est le terrain, il faut y aller, et faire l’effort de le connaître et de le comprendre. Or, j’ai peur que ce soit de moins en moins le cas aujourd’hui.

Comment imaginez-vous l’avenir de la chronique judiciaire ?

Elle s’est étiolée ces dernières années, mais je pense que la presse, et en particulier la presse quotidienne régionale, va y revenir. C’est un lieu d’analyse du réel très important, un peu comme un conseil municipal, on y prend la température de la société.

47 commentaires »

  1. Merci Aliocha, c’est passionnant. Bon courage à M. Specq.

    Commentaire par junot — 28/01/2010 @ 11:36

  2. Bonjour Didier Specq,

    C’est avec un grand plaisir que j’ai lu cet interview (au passage, merci beaucoup à Aliocha de l’avoir fait). Non pas le plaisir de voir conforter certaines de mes opinions sur la justice, mais plutôt celui, plus intime, plus sain et général, de voir que vous avez votre idée, autonome, indépendante, sur des sujets qui ne peuvent que mobiliser celle ou celui qui a un intérêt pour les choses communes – je veux dire par là publiques.

    Cette idée me plait, car elle suppose et implique à la fois la justice, mais aussi le désir de la partager et la faire connaitre.

    Une justice inconnue perd sa raison d’être. C’est un truisme, en principe. C’est devenu une ligne de défense.

    Le chroniqueur judiciaire est une institution qui n’est reconnue formellement par aucun texte en particulier. Pourtant, souvent, le bâtiment – le palais de justice – porte sa marque et lui octroie un lieu: un bureau au sein même du palais.

    Ce lieu n’existe pas toujours et c’est souvent le premier qu’on supprime lors de remaniements. C’est d’ailleurs justifié sur un plan utilitaire, car je n’ai jamais vu le seul bureau de presse que je connaisse très animé: derrière la porte en chêne, on imagine la peinture grise jusqu’à mi-mur, crème au-dessus, le tout surmonté d’une ampoule blafarde éclairant un simple bureau, très mobilier national, dans son modèle le plus spartiate. Il y a bien longtemps que je n’ai capté la lumière de l’ampoule en passant dans le couloir. A vrai dire, je ne sais même plus où se trouve le couloir qui dessert la pièce.

    Je crois que cela donne une juste mesure du rôle qui vous est désormais reconnu: être à peine les témoins de la chose publique et vous exprimer dans une salle vide.

    Ce n’est pas le rôle qui doit vous être confié.

    Je tiens la chronique judiciaire pour un art, partie intégrante du métier. Il complète la jurisprudence et alimente la doctrine.

    Si le public n’est pas intéressé, alors il faut lui dire, et vous le suggérez, qu’il en paiera les conséquences.

    Les conséquences seront lourdes, car la démocratie n’est en rien le produit automatique de la marche normale de nos institutions.

    Au contraire, tout concourt à les faire déconner dès que le regard public s’éloigne de leurs affaires, qui sont pourtant les nôtres.

    Dans cette mission de vigile, je ne suis pas le plus vertueux et je vois que vous êtes plus présent dans votre tribunal que je ne le suis dans le mien.

    Raison pour laquelle je vous adresse mes sentiments respectueux.

    Commentaire par tschok — 28/01/2010 @ 12:03

  3. Très intéressant, merci !

    Commentaire par Nemo — 28/01/2010 @ 12:23

  4. Merci pour cet entretien vraiment très riche ! On y voit un homme passionné par son métier et vigilant sur ses pratiques journalistiques. Très intéressant.

    Commentaire par Gaëlle — 28/01/2010 @ 12:37

  5. Bonjour Aliocha,

    Merci pour cet interview extrêmement intéressante. Dommage que les Didier Specq soient trop rares (et pas que dans le domaine judiciaire).

    Je retiens entre autres une phrase, emblématique,: « …Et les journalistes aiment bien être proches du pouvoir. »!!!

    Commentaire par H. — 28/01/2010 @ 13:27

  6. « …cette interview extrêmement intéressante. » Merci de rectifier. On ne se relie jamais assez.

    Bonne journée,

    Commentaire par H. — 28/01/2010 @ 13:33

  7. Merci à Aliocha et M. Specq pour ce témoignage très intéressant. Une question pour M. Specq: pourquoi ne tenez-vous pas un blog?

    Commentaire par Zythom — 28/01/2010 @ 13:53

  8. Bravo.

    Commentaire par Deforge — 28/01/2010 @ 14:19

  9. merci M. Specq pour cet entretien qui fait bien ressortir la densité acquise au cours de toutes ces années passées à arpenter les salles d’audiences.

    Comme le demande Zythom, ouvrez un blog, vous ferez peut-être naître des vocations !

    Commentaire par benoitverny — 28/01/2010 @ 14:42

  10. Bonjour,

    Ce billet est très intéressant mais je reste sur ma faim concernant le point de la responsabilité du chroniqueur, il est question d’engueulades rapide qui heureusement ne dégénèrent pas, mais ça ne dit rien du sentiment et de la responsabilité portée.

    Est-il facile de parler en conscience des procès et des vies qui se jouent ?
    Le poids des mots est-il une préoccupation fondamentale lorsque vous rédigez vos articles ?
    Y’a t’il des affaires où l’on regrette d’avoir dépeint untel de telle ou telle manière ?
    Plus généralement, un droit de réponse est il envisageable et si oui utilisé lorsque vous relatez un procès ?

    Je m’aperçois en rédigeant ces questions que je serais un bien mauvais journaliste tant le présupposé que j’ai de la responsabilité du regard que va porter le public sur les accusés ou les victimes transparait de mes interrogations.

    Cela me mène donc à une autre question : est-il légitime pour le chroniqueur de dépeindre le paysage que la justice lui propose où doit-il en plus le transcender et l’expliquer ?


    Et bien entendu je m’associe à la requête de Zythom pour un blog … (si tant est que sa question cache cette requête)

    Commentaire par Karam — 28/01/2010 @ 14:50

  11. Quand vous lancez vous dans la chronique judiciaire?

    Commentaire par misty — 28/01/2010 @ 14:56

  12. Ces « journalistes généralistes qui débarquent et ne cherchent pas à connaître le contexte »… Je vous trouve bien méprisant, M. Specq. Tous les journalistes (et en particulier les jeunes dont je fais partie) n’ont pas la chance d’avoir leur « bureau au Palais » et une place assurée depuis 20 ans.

    Aliocha : si l’interview donne ce sentiment, c’est sans doute de ma faute parce que ça ne correspond pas à la réalité. Didier Specq n’était absolument pas méprisant lors de notre entretien. Il a juste dénoncé à mon avis à juste titre une dérive du système. Par ailleurs, je ne vois pas en quoi le fait qu’il ait 20 ans de maison témoigne de ce que sa place est assurée. Nous ne sommes pas dans la fonction publique que je sache. Enfin, ne le prenez pas mal mais puisque j’ai le sentiment d’être (beaucoup ?) plus vieille que vous, permettez-moi un avis personnel. La pression économique que vivent les journalistes aujourd’hui est rude. Elle nous pousse sans cesse à la faute, ou simplement à la médiocrité, ce qui est presque pire. Elle nous transforme en machines à produire du papier, ou du contenu comme on dit maintenant. Je crois qu’il faut résister à ça de toutes ses forces. J’ai vu quelques journalistes autour de moi perdre leur âme et croyez-moi, quand on perd ça, on a tout perdu.

    Commentaire par Ficelle — 28/01/2010 @ 15:10

  13. intéressant

    Commentaire par Paulaki — 28/01/2010 @ 16:59

  14. Passionnant ! Merci de continuer à nous offrir des contributions de grande qualité.

    Commentaire par Le dessinateur — 28/01/2010 @ 18:12

  15. Bonsoir M. Specq,

    Merci d’avoir bien voulu répondre aux questions d’Aliocha (et merci à elle de les avoir posées).

    J’aime beaucoup la façon dont vous parlez de votre métier.

    J’avais juste une petite question : vous parlez surtout du droit pénal, et de fait, la plupart des chroniqueurs judiciaires chroniquent essentiellement des affaires pénales.

    J’ai bien conscience du fait que la plupart des gens que vous pourriez interroger au hasard sur des questions de justice parleraient surtout de justice pénale. Pour avoir une activité d’avocat judiciaire un peu généraliste (en grande partie du fait de mon statut de collaboratrice), je fréquente également souvent les juridictions civiles, tribunaux d’instance, juridictions de proximité, etc. La justice banale qui s’y pratique chaque jour, même si elle peut prendre parfois un aspect un peu répétitif ou rébarbatif, est parfois aussi passionnante que celle que l’on pratique dans les juridictions pénales.

    Et je me dis parfois (notamment lorsque je fais face à des justiciables parfaitement désemparés, assignés devant l’une de ces juridictions) qu’il serait décidément souhaitable qu’ils en sachent un peu plus du fonctionnement d’une Justice qu’on va leur appliquer – et qu’ils auraient parfois eux-mêmes du saisir bien plus tôt.

    Vous arrive t-il de chroniquer des affaires civiles ?

    Une petite remarque, en passant, sur le huis clos.

    Je ne chercherai pas à nier qu’une stratégie de médiatisation dans telle ou telle affaire peut entrer en ligne de compte, dans la décision de demander ou non un huis clos lorsqu’il est de droit. Mais peut-être y a t-il également une évolution des stratégies de défense des intérêts civils.

    Lorsque j’ai fait le crfpa, j’ai eu deux ou trois professeurs qui nous avaient vivement conseillé d’inciter nos clients à ne pas le demander, par principe.

    Pour commencer, le huis clos reproduit fréquemment (puisque nous parlons d’agressions sexuelles) le schéma de l’infraction. On « enclot » le face à face du prévenu et du plaignant. C’est un schéma qu’on peut légitimement vouloir casser, au contraire.

    Ensuite, une partie civile qui demande le huis clos le demande t-elle pour protéger sa pudeur, ou par l’effet d’une honte contre laquelle – là également – il faudrait au contraire la prévenir ?

    Enfin, l’expérience montre que le huis clos profite souvent plus au prévenu qu’à la partie civile. Notamment dans les affaires où le prévenu nie les faits, quand un dossier l’accable. Ce ne sont pas nécessairement les plus fréquentes, en réalité. Mais dans ce cas, le fait de n’avoir laissé à personne l’accès aux éléments matériels à charge peut permettre à l’accusé ou au prévenu de rester dans une stratégie de déni, vis-à-vis de ses proches, par exemple.

    Peut-être s’agit-il là, après tout, d’une sorte de « tendance » des défenses de parties civiles, qui a évolué avec le temps. C’est possible. Mais il me semble qu’il est devenu assez banal, parmi mes confrères, de penser par principe qu’il est préférable, dans l’intérêt d’une partie civile, de ne pas demander le huis clos. C’est en tout cas quelque chose que j’ai beaucoup entendu autour de moi.

    Commentaire par Fantômette — 28/01/2010 @ 18:27

  16. Etant collègue de Didier Specq, je suis très heureux de le voir ainsi s’exprimer chez vous, Aliocha. J’apprécie au quotidien ses chroniques qui en effet concernent une partie de la réalité de la région. Elles décrivent d’ailleurs très souvent la misère sociale.

    Et moi qui traite le volet « faits-divers » (donc parfois en amont de sa propre chronique), je suis en tous points d’accord avec lui sur les « Parisiens » (moi je les appelle ainsi) qui débarquent sur les sujets « importants », ou décrétés comme tels par eux. En général, ils arrivent avec leurs grands airs et leurs présupposés sur le Nord et ses habitants. Mais aussi sur le sujet en question.

    En général, aussi, et ce n’est pas méprisant, ils pourrissent le sujet. Il est impossible, ensuite, de le traiter « normalement » (à savoir, avec la distance nécessaire).

    Commentaire par bruno renoul — 28/01/2010 @ 20:09

  17. @Fantômette

    C’est vrai que les journalistes s’intéressent d’abord aux affaires pénales. La vie, l’amour, la mort, les blessures, le pouvoir, l’argent: chacune est souvent un petit roman policier et, à part certaines affaires de moeurs, est traitée publiquement.

    Donc le journaliste « y va » à la pêche plus facilement. Et les poissons sont souvent plus gros et pêchés plus rapidement. N’oubliez pas que, le lendemain, les articles doivent être dans le journal.

    La rentabilité journaliste est moins grande dans les domaines que vous citez. Cela ne nous empêche pas de suivre le tribunal administratif, une chambre à juge unique, une chambre civile, les « 35 bis » devant le JLD (demain 14 Roumains sont annoncés à Lille et je serai aussi devant le JLD dès 9H).

    Quelquefois, nous sommes confrontés à des problèmes de détail qui deviennent des problèmes importants.
    Exemple: le tribunal administratif ne dit pas en général quand il va prononcer ses jugements, ne les prononce souvent pas en public et les envoie par lettre aux justiciables. Bref, c’est la croix et la bannière pour être au courant quand on est journaliste. Surtout si l’on court en même temps plusieurs audiences pénales dans un autre endroit de la ville.

    Commentaire par didier specq — 28/01/2010 @ 21:53

  18. Zythom et Karam,

    Ouvrir un blog, pas possible, pas le temps. Je préfère intervenir dans ceux des autres…

    Sur la responsabilité des chroniqueurs judiciaires, je reste assez sceptique. Je crois qu’on exagère notre impact. J’ai l’impression que, de plus en plus, les gens ont une énorme distance avec les journalistes, les institutions, les élus, etc.

    J’ai dit une distance, je n’ai pas dit qu’ils ne les croyaient plus mais, dans le regard des gens, j’ai un peu l’impression qu’il y a comme un scepticisme généralisé.

    Prenons l’exemple (certes caricatural) de l’affaire d’Outreau. Je ne parle pas des parents mis en cause pour pédophilie et condamnés mais de ce qu’il est convenu d’appeler le groupe de « notables »: le curé, l’huissier, la boulangère, le chauffeur de taxi, etc.

    Ils ont été placés en détention provisoire pendant plusieurs années et les accusations portées contre eux étaient pour le moins infamantes. Je ne dis pas évidemment que leurs proches n’ont pas souffert de ces mises en cause abominables.

    Mais, sérieusement, où sont les marches des gens de Boulogne contre les pédophiles? Les manifestations sur la petite place pavée de la ville haute de Boulogne-sur-Mer où se trouvent dans un mouchoir de poche les restaurants, la mairie, la cathédrale, le palais de justice? Les vengeances, les tags, les pierres dans les fenêtres de notables pédophiles, où sont-ils? Les pétitions pour le rétablissement de la peine de mort, où sont-elles? Les manifs de l’extrème-droite contre les monstres présumés? Rien de tout cela n’a existé ou alors tout à fait à la marge.

    Les gens de la base, pourtant abreuvés de révélations plus sordides les unes que les autres (rappelez-vous le réseau pédophile fantasmé qui violait les enfants d’Outreau à Ostende en Belgique, rappelez-vous la mort inventée d’un bébé, etc) restaient sceptiques.

    Commentaire par didier specq — 28/01/2010 @ 22:12

  19. Et moi, dont la carrière a démarré à la locale de Douai de Nord-Matin, j’en profite pour faire un petit coucou à Didier que je n’ai pas vu depuis un siècle, sinon deux. Tiens, si ça se trouve, tu ne te souviens même pas de moi (mais ça m’étonnerait quand même).

    Commentaire par Hugues — 28/01/2010 @ 22:16

  20. Cher Didier Specq,

    Plusieurs remarques sur votre entretien avec Aliocha.

    D’abord vous remarquez que les magistrats plus anciens sont souvent moins durs que les plus jeunes. C’est vrai. Je suis un « vieux » magistrats et quand je regarde par dessus mon épaule je fais ce même constat. Je pense que la maturité que l’on acquiert avec l’âge nous faire juger différemment qu’à trente ans. Le juge comme toute un chacun se nourrit de ses erreurs et de ses échecs, il devient plus humain et surtout il apprend le doute.

    C’est une autre chose que vous soulignez : le doute. Vous avez raison de le cultiver.
    Mes plus jeunes collègues ne le cultivent pas assez. Voila une chose que l’on n’apprend pas à l’ENM. Dommage car c’est du doute que nait la lumière. Celle qui permet de juger en mettant de la distance avec les choses et les gens, avec l’excitation des Parquetiers et des forces de police qui croient détenir la vérité sur tel ou tel dossier, quitte à s’apercevoir quelques jours plus tard que la baudruche s’est dégonflée.

    Ce doute qui permet au JAP qui doit aménager une peine de se poser les bonnes questions même s’il s’est qu’à chaque fois c’est un pari que l’on prend sur un homme , une femme.
    Ce doute qui permet au juge de voir derrière des dossiers papiers des hommes, des femmes, des familles en souffrance, de juger en droit mais aussi avec son coeur.

    Une dernière remarque. Je ne crois pas qu’il y est des juges de droite et d’autres de gauche dans le sens où il y aurait plusieurs façons de rendre la justice. Bien sur nous avons tous notre sensibilité politique, certains sont encartés dans des partis politiques, d’autres sont syndicalistes.
    Non il n’y a qu’une façon de juger c’est celle de la loi même s’il est vrai que chacun juge aussi avec sa sensibilité et son vécu. Mais ça c’est autre chose.

    Commentaire par marsan — 28/01/2010 @ 22:20

  21. on devrait toujours se relire j’ai écrit « même s’il s’est qu’à chaque fois » alors qu’il faut lire le verbe savoir et non le verbe être.
    A l’évidence je n’aurais pas pu faire votre métier : je suis trop mauvais en orthographe.

    Commentaire par marsan — 28/01/2010 @ 22:24

  22. @Marsan,

    Je pense que la justice est effectivement un lieu où les différences classiques droite-gauche sont brouillées.

    Un juge de gauche serait par exemple moins répressif. Or, souvent, ce n’est pas exact par exemple en ce qui concerne les agressions sexuelles, les violences conjugales, les délits routiers.

    Toutefois, une chambre correctionnelle plus loin (à Lille, elles s’alignent dans la même salle des pas perdus), d’autres juges de gauche vont être plus « cool » en général.

    Et, effectivement, certains magistrats, plus à droite mais peut-être plus âgés, seront moins répressifs car, plus sceptiques, douteront plus.

    On peut également rencontrer des magistrats très répressifs, en ce qui concerne la délinquance de rue, parce qu’ils vivent dans des quartiers un peu pourris, qu’ils circulent à pied ou dans les transports en commun et qu’ils ressentent plus la pression de la délinquance sur la vie quotidienne et, à l’inverse, des magistrats moins répressifs parce que, vivant dans un quartier chic, ils vont moins subir la pression de l’insécurité.

    Tout ça pour dire -et c’est tant mieux- que la justice brouille souvent les repères trop commodes et les idées trop reçues.

    Commentaire par didier specq — 28/01/2010 @ 23:02

  23. @ Monsieur Specq

    Merci et respect.

    @ Aliocha

    Dans votre stock de confrères, vous en avez d’autres du même genre à interviewer ?

    Aliocha : Bien sûr, même s’il est vrai que Didier est une personnalité assez exceptionnelle. Pourquoi croyez-vous que j’ai créé ce blog ? Parce que ce que je lisais à propos des journalistes sur la toile ne correspondait en rien à la réalité du métier. Il y a des cons chez nous, comme partout -sauf qu’on les voit plus – mais il y a aussi des gens épatants et je vais vous dire, peut-être même qu’il y en a plus qu’ailleurs, des gens épatants. Le problème, c’est qu’on vous livre un produit fini, standardisé par les règles du métier, sans jamais expliquer le travail qu’il y a derrière, les difficultés qu’on a eu pour trouver l’info, les questions qu’on se pose au moment d’écrire sur le choix des mots, la protection d’une source, la manière de vous intéresser, l’angle, la fidélité à la réalité etc. Comme l’interview est mon exercice favori et que je vois que ça intéresse les lecteurs, je vais essayer d’en convaincre d’autres de parler. J’ai même déjà ma petite idée… 😉

    Commentaire par Goloubchik — 28/01/2010 @ 23:12

  24. Ce que je souhaiterais c’est un jour prendre L’Etoile du Nord – c’était un train – pour passer un peu de temps au tribunal de Lille vu du bureau de Didier Specq.

    J’adore la chronique judiciaire avec des mondes à la Simenon.

    Commentaire par Véronique — 29/01/2010 @ 04:42

  25. Social comments and analytics for this post…

    This post was mentioned on Twitter by zythom: Profession: chroniqueur judiciaire http://bit.ly/dAO0GU

    Rétrolien par uberVU - social comments — 29/01/2010 @ 07:18

  26. Bravo à Didier Specq pour sa lucidité, sa pondération et son désir de comprendre. « il n’y a pas de phénomènes simples. Le phénomène est un tissu de relations » disait Bachelard. Merci aux journalistes qui font leur boulot, comme Didier Specq à n’en point douter, de nous faire apprécier à tous ce canevas.

    Commentaire par Jérôme — 29/01/2010 @ 10:40

  27. Quel témoignage de professionnalisme! Cela fait du bien, merci

    Commentaire par Anne — 29/01/2010 @ 11:10

  28. Merci à Didier Specq et Aliocha. Retour du journalisme (d’investigation) par le détour de la chronique judiciaire, par la sollicitude humaine et pas seulement victimaire ?

    Commentaire par Bassoon — 29/01/2010 @ 14:03

  29. Puisque Didier Specq mentionne la pédophilie, je m’étonne que dès que ce sujet est évoqué, les journalistes semblent perdre toute capacité de doute voire de recadrage.

    J’ai vu des titres de presse parler de pédophilie… au sujet d’adultes qui attiraient des adolescentes de 16-17 ans. Je trouve incorrect pour un homme de 30 ans d’attirer des mineures en se faisant passer pour un jeune de 19 ans, mais cela n’en fait pas pour autant un pédophile.

    J’ai vu la presse internationale publier le nom et la photo d’un suspect recherché par Interpol, présenté comme un pédophile. Et la présomption d’innocence?

    Gary Glitter a été arrêté… parce qu’un réparateur informatique est tombé sur des images pédophiles dans son ordinateur. Un réparateur de matériel a rarement le besoin d’aller regarder les fichiers de données d’une machine ; ce réparateur n’était-il pas en train tout simplement de satisfaire sa curiosité personnelle à l’égard d’une star défraîchie ? Cela ne méritait-il pas un peu de recul voire d’investigation ?

    [Note: Au vu des évènements, il semble que Gary Glitter soit effectivement un pédophile et ait été condamné à juste titre. Il n’en reste pas moins que la presse s’est déchaînée bien avant la condamnation !]

    Un politique propose de mettre en place des filtrages ou autres systèmes censés « sécuriser » la « zone de non droit » que serait Internet, justement à cause des « pédophiles ». La quasi totalité de la presse lui servira la soupe, les dangers d’Internet. (Paul Amar a fait très fort dans une émission avec Nadine Morano.)

    D’une façon générale, la presse embraye chroniquement sur les histoires de « dangers d’Internet ».

    Je crains que les leçons d’Outreau n’aient pas été intégrées. Oui, il y a un problème de pédophilie (de la même façon qu’il y a un problème d’agressions violentes), non, l’existence de ce problème ne justifie pas que l’on dise et l’on fasse n’importe quoi sous prétexte de protéger les enfants.

    Commentaire par Râleur — 29/01/2010 @ 18:24

  30. […] This post was mentioned on Twitter by Laurent Gloaguen, lechafouin, Helia, NatalieG, NatalieG and others. NatalieG said: RT @jfgarsmeur: Profession : chroniqueur judiciaire « La Plume d'Aliocha http://bit.ly/byW8yM # Lille Libération, Le Matin, Hersant, Voi … […]

    Ping par Tweets that mention Profession : chroniqueur judiciaire « La Plume d'Aliocha -- Topsy.com — 29/01/2010 @ 18:50

  31. […] Profession : chroniqueur judiciaire Didier Specq est chroniqueur judiciaire au quotidien Nord Eclair depuis 20 ans. Il est une figure du Palais de justice […] […]

    Ping par Top Posts — WordPress.com — 30/01/2010 @ 01:31

  32. J’ai lu avec beaucoup d’intérêt l’entretien avec Didier Specq. Il se trouve que j’exerce la même profession, dans la même rubrique depuis pas loin de dix ans dans un journal régional implanté dans une ville des bords de Loire.
    Je ne suis pas d’accord avec le point de vue de mon confrère qui précise systématiquement les identités des condamnés en cas de peine de prison ferme ( dans les limites fixées par la loi bien sûr ). Je pense au cas précis de prévenus renvoyés en correctionnelle dans des affaires de stupéfiants après une période d’instruction qui a duré deux, voire trois ans. Dans bien des cas, les personnes concernées se sont  » rangées  » des voitures, ont trouvé un emploi, fondé une famille, et le tribunal les condamne dans la plupart des cas à des peines de prison ferme couvrant la partie de détention provisoire déjà effectuée au début de la procédure. A quoi bon leur infliger une « double peine » deux ou trois années plus tard ? Dans les petites villes, tout le monde se connaît et un nom dans un journal peut compromettre une situation professionnelle.
    Cela dit, en préfiguration de la disparition annoncée du juge d’instruction, les affaires de stups et un certain nombre de vols à main armée débouchent désormais bien plus fréquemment sur des comparutions immédiates que sur des informations judiciaires, avec des peines lourdes à la clé. Et là, les noms sont publiés sauf exception….
    A l’inverse, il m’arrive aussi de publier des identités même en cas de peine assortie totalement de sursis, par exemple un assureur condamné pour abus de confiance ou un garagiste pour escroquerie afin de ne pas nuire à leurs confrères qui n’ont rien à se reprocher.
    Confraternellement
    Lionel Oger

    Commentaire par lionel oger — 01/02/2010 @ 15:01

  33. Je me suis fait la même réflexion concernant les noms dévoilés.
    J’avoue ne pas apprécier même si je ne puis rien dans cette décision. Il y a la prison, c’est la dette payée, après le procès, peut être une nouvelle vie mais aussi la famille, les enfants, les très proches, du « délinquant » qui ont du mal à gérer (car on ne nait pas, ni on éduque ses enfants dans l’optique de la case prison, c’est plutôt une catastrophe pour la famille proche), qui essaient de vivre « normalement » sans pouvoir en parler autour d’eux car pour la plupart des « humains » la solution c’est « pendu haut et court » donc je tique mais je ne suis pas du bon côté.
    Intervieuw très intéressante, merci Aliocha
    Cordialement

    Commentaire par Shane — 01/02/2010 @ 18:20

  34. Bonjour Aliocha, et merci à vous deux pour cette interview intéressante.

    Sans entrer dans le détail des questions/réponses, j’aime bien la remarque finale comme quoi la chronique judiciaire « est un lieu d’analyse du réel très important, un peu comme un conseil municipal, on y prend la température de la société » : en effet, je crois qu’un des problèmes de notre société vis-à-vis de tous ceux qui ont un pouvoir, c’est la notion que ce pouvoir est totalement déconnecté des réalités du quotidien. Je ne dis pas que ça a jamais été différent (en fait, dans les faits, je pense même que jamais l’individu « de base » n’a eu autant de moyens de pression sur ses dirigeants !), mais c’est un sentiment partagé et qui sous-tend beaucoup de commentaires, aussi bien sur les politiques que sur les juges.

    À ce titre, je crois que les journalistes peuvent jouer un rôle, via des chroniques judicaires, des récits de conseils municipaux, etc. pour montrer comment ça se passe « en vrai ». Bien sûr, cela va conforter certaines images pas forcément très flatteuses (et alors, si c’est la réalité ?), mais même si l’effet immédiat était négatif, je crois que l’effet à long terme ne peut qu’être positif, en rapprochant les petites gens (ça va, l’accord est bon ?) des « pouvoirs ». Évidemment, cela n’a de sens que dans des médias régionaux, le Monde ou le Figaro ne va pas s’amuser à parler du conseil municipal de Thuiller-aux-Groseilles…

    J’ai une autre remarque, plus une question en fait : Aliocha, vous parlez souvent du travail d’un journaliste pour écrire un article. Cette interview me semblerait une bonne occasion pour que vous nous racontiez un peu dans le détail comment ça marche. Je sais que vous n’avez certainement pas eu les mêmes contraintes que pour un « vrai » papier (en particulier je ne pense pas que vous ayez eu de limite de longueur), mais est-ce que vous pourriez nous dire quelle est la matière première dont vous êtes partie et comment vous en êtes arrivée là ? Est-ce que vous avez posées exactement ces questions-là ? Dans cet ordre ? Est-ce que vous avez reformulé les réponses de Didier, ou les avez complétement ré-écrites à partir d’une discussion à bâtons rompus ? Didier a-t-il relu ses réponses ? Combien de temps y avez-vous passé ? Et si c’était un papier pour un journal, que feriez-vous différemment de ce que vous avez fait là ? Combien un journal « typique » vous aurait payé pour cette interview ?

    Je ne cherche pas à vous tirer les vers du nez, mais je me dis qu’un exemple concret vaut parfois mieux que de longs articles abstraits pour faire toucher du doigt la réalité de votre travail. Qu’en pensez-vous ?

    Aliocha : D’abord je l’ai lu pendant deux ans chez Eolas et j’ai bien aimé son regard sur l’actualité. Ensuite, le livre du Monde sur la chronique judiciaire m’a donné envie d’en savoir plus. C’est souvent comme ça qu’on trouve une idée d’article, en se posant des questions et en voulant y répondre. Par ailleurs, j’en avais assez de la dérive égotiste de ce blog, j’avais envie d’entendre d’autres voix. Alors j’ai proposé à Didier soit d’écrire un billet, soit d’accepter une interview. Il a choisi l’interview et nous nous sommes téléphonés un samedi. La conversation a duré 1heure et demie je crois, elle aurait pu être bien plus longue mais je ne voulais pas abuser de son temps. De mémoire, les questions – que j’avais un peu préparées à l’avance – sont venues dans cet ordre. Mais la conversation comme souvent était plus riche que ce que j’avais prévu. Notamment la question sur police etc est venue logiquement à la suite de ses réponses sur les sujets à la mode, par association d’idées. Il faudra demander ensuite à Didier ce qu’il en pense mais je crois avoir respecté le plus possible ses propos. Evidemment avec un petit travail de synthèse et parfois de traduction du langage parler à l’écrit. Je lui ai ensuite renvoyé l’interview pour relecture, bien qu’il ait jugé que ce n’était pas indispensable. D’abord parce que je le fais toujours à titre professionnel, ensuite parce que, en l’espèce, je ne voulais pas prendre le risque de le mettre dans l’embarras professionnellement si j’avais mal compris ou mal retranscris une idée. Le blog n’est au fond qu’une distraction, il avait la gentillesse de me faire confiance, autant ne pas le mettre en difficulté. Je suis très sensible aux risques liés à la communication en direction du public, il faut toujours être très vigilant. En confiant à un journaliste leurs mots, leurs idées, les gens vous confient aussi leur réputation. C’est une vraie responsabilité. Il a fait deux petites corrections, l’une sur le positionnement de la chronique judiciaire, l’autre pour préciser sa pratique en matière d’identités en ajoutant qu’il ne révélait pas le nom des parents d’un enfant abusé. Le reste est exactement comme je l’avais retranscris au départ. Au total, cela représente donc 1heure et demie d’entretien et deux heures de retranscription. Au final, j’ai procédé à peu près de la même façon qu’à titre professionnel. La différence, c’est que le sujet était pour moi infiniment plus facile et plaisant que ce que je fais habituellement. La préparation s’est étalée sur des mois et de manière détendue puisque cela a consisté à le lire, à lire l’ouvrage du Monde, à parler avec d’autres choniqueurs judiciaires, sur un sujet infiniment moins complexe que mes dossiers juridiques, comptables ou financiers et sans la pression professionnelle ni le sentiment de devoir le pousser dans ses retranchements. C’était un travail en quelque sorte amical et amateur, (amateur au sens noble du terme). Si elle avait été publiée dans un journal, cette interview m’aurait rapportée aux alentours de 500 euros. Mais les interviews de cette taille sont rares, les formats aujourd’hui sont beaucoup plus réduits (environ la moitié pour une grande interview).

    Commentaire par Rémi — 03/02/2010 @ 11:11

  35. Merci Aliocha ! Je ne m’attendais pas à une réponse complète aussi vite ! 🙂

    Je ne voudrais pas abuser, mais, Didier, je serais curieux d’avoir votre point de vue sur cette interview : à la fois en tant qu’interviewé (sur le déroulement de l’interview et la manière dont Aliocha a reformulé vos propos), et en tant que journaliste, que j’imagine rompu à l’exercice aussi.

    Commentaire par Rémi — 03/02/2010 @ 12:26

  36. Il est trop fort ce Didier SPECQ…….que l’on se doit désormais d’appeler Monsieur Didier SPECQ….à sa demande bien entendu

    N

    Commentaire par Nicopat — 03/02/2010 @ 18:20

  37. @ Rémi en 34 :
    en fait, la presse quotidienne régionale couvre depuis des lustres les conseils municipaux. Les récits sont plus ou moins bons, plus ou moins passionnants, mais vous devez être en mesure de trouver votre bonheur. (Si vous lisez du Specq, c’est quelques pages plus loin, les lendemains de conseil…) Pour info, ces comptes-rendus sont rédigés par des localiers. J’espère que ce bon Didier ne les incorpore pas à la catégorie qu’il appelle les « généralistes ». S’ils ne sont effectivement spécialistes en rien, ils sont quotidiennement sur le terrain (et là, terrain ne signifie pas « palais de justice de Lille »).

    @ Lionel Oger en 32 :
    Fouillez dans vos archives, vous retrouverez de vieux exemplaires où aucun détail n’était omis : nom, prénom, adresse, profession non seulement des prévenus, mais aussi des parties civiles. Le fait « d’anonymiser » le fait divers ou le fait de justice est une évolution assez récente liée à celle de la société, toujours plus aseptisée. Un avocat blogueur lillois, Pascal Cobert, se gausse parfois des comptes-rendus nouvelle génération : « L’autre jour, quelqu’un a commis quelque chose quelque part ». Cela ne veut plus rien dire, surtout en presse quotidienne régionale, où nous devons parler des vrais gens qui nous entourent.
    La loi ne nous interdit pas de citer les noms, sauf pour les mineurs (grosso modo). A partir de là, l’essentiel est de se fixer une règle et de s’y tenir (votre « sauf exception » m’inquiète un peu…). Si on y déroge sans cesse, il devient impossible de s’expliquer auprès de ceux à qui on n’a pas accordé la grâce du nom de famille. Je pense qu’il faut plutôt s’obliger à plus d’effort pour respecter la présomption d’innocence et les moyens de la défense. J’entends trop souvent des collègues répondre, après avoir écrit un article totalement à charge : « de toute façon, j’ai pas mis son nom, on s’en fout ! » Et sachez qu’il m’arrive d’avoir à m’expliquer auprès d’avocats ou de famille d’accusés dont j’ai « sali » le nom ou même d’une victime dont j’ai osé citer le prénom.
    (NB : l’argument charitable de la réinsertion est un peu fragile. Quelqu’un qui doit prendre un jour de congé pour se rendre au tribunal avec le risque de se retrouver le soir-même en prison peut difficilement cacher ça à son employeur).

    @ Aliocha :
    « Personnalité assez exceptionnelle »… Pitié, pensez à ceux qui doivent travailler au quotidien avec Didier Specq. Vous souhaitez sincèrement qu’il se pavane en permanence dans nos couloirs ?
    Sinon, je note que vous avez habilement évité la question des jeux de mots laids dont sont parsemés ses articles. C’est d’ailleurs dans ce domaine que la concurrence entre les chroniqueurs judiciaires de la Voix du Nord et Nord éclair joue à plein. (La présidente Dangles remettra systématiquement l’affaire d’équerre avant de rendre un jugement carré. Quant à n’importe quelle affaire survenue dans la petite commune de Ronchin, elle sera invariablement titrée « Supplice ronchinois ». Je vous épargne le dernier jeu de mot concernant le redressement d’un sex-shop de Lille.)

    @ Didier Specq :
    Tu m’en veux pas, hein ? Quand je pense que tu es allé faire la pub de cette interview jusque dans le bulletin interne du SNJ !

    Commentaire par Obi-Wan Kenobi — 05/02/2010 @ 13:47

  38. Obi-Wan Kenobi
    Je considère que chaque affaire judiciaire doit être traitée au cas par cas, je ne vois pas en quoi l’absence d’un nom rendrait le papier plus insipide, le lecteur, il me semble, est d’abord intéressé par les faits. Je me suis cependant fixé une  » règle  » pour les audiences correctionnelles : pas d’identité quand la peine de prison ferme, non assortie d’un mandat de dépôt, est inférieure à 1 an ( et même 2 depuis la récente réforme pénitentiaire ) et donc susceptible d’être aménagée sous forme de surveillance électronique le plus souvent.Quant aux exceptions qui vous effraient un peu, elles concernent uniquement les affaires de violences conjugales ou intrafamiliales. Pour les affaires criminelles, je publie systématiquement les noms des accusés ( sauf les affaires d’inceste bien sûr )
    Les articles de la nouvelle génération seraient aseptisés de votre point de vue, pour m’être plongé dans les archives, je ne regrette pas l’époque où toute remise de médaille et compte rendu de comice agricole commençait inévitablement par la liste interminable des huiles locales présentes ( et malheur au localier qui commettait l’affront d’oublier un conseiller général ou un président d’association d’anciens combattants )
    Tout à fait d’accord sur vos remarques sur la présomption d’innocence et l’équilibre entre défense et victime(s) mais cela concerne davantage le traitement des faits-divers que la rubrique justice.

    Commentaire par oger — 08/02/2010 @ 23:18

  39. @ oger
    « Le lecteur, il me semble, est d’abord intéressé par les faits ». Oui et non, en presse locale, les noms importent également et je pense qu’ils intéressent les lecteurs. L’éducateur sportif qui posaient ses mains là où il faut pas sur les ch’tites n’enfants, par exemple, ça concerne un certain nombre de parents.
    En outre, « l’anonymatisation » peut entraîner une inégalité de traitement entre les lambdas et les « people ». Pas plus tard que ce matin, un article est paru pour annoncer qu’un footballeur du Losc allait être prochainement entendu pour conduite sans permis. Pourquoi citer son nom et pas celui d’Alfred Duchemole ?
    Mais quand je vois les règles que vous appliquez à vos articles, je suis rassuré : vous ne pratiquez pas la gomme à nom systématique.

    Pour la référence au temps jadis, je pensais que vous aviez compris que je parlais bel et bien de la chronique judiciaire ou des faits-divers. Je ne suis pas nostalgique des papiers de locale.
    D’ailleurs, comprenez-moi bien : je ne suis pas non plus fan de ses articles qui nous disait « Mme Untel, qui habite au coin de la rue Machin, est allée porter plainte au commissariat pour le vol de son porte-feuille ». Je faisais simplement référence à ces papiers pour mesurer le chemin parcouru depuis. Entre cet extrême (impensable aujourd’hui) et l’autre extrême qui consiste à écrire « quelqu’un a commis quelque chose quelque part », il y a un juste milieu.

    En fait, je pense que nous sommes entièrement d’accord !

    Commentaire par Obi-Wan Kenobi — 09/02/2010 @ 18:57

  40. A Obi-Wan Kenobi,
    Merci pour cet échange fructueux. Le cas du joueur lillois qui roulait sans permis est très intéressant et pose un vrai dilemme : l’info, j’imagine, s’est propagée inévitablement à travers la ville via la police, le club, les supporters. Si le journaliste ne la reprend pas pour le motif légitime évoqué ci-dessus, inévitablement sa hiérarchie mais aussi les lecteurs qui sont déjà au parfum lui reprocheront de ne pas avoir fait son boulot et/ou de protéger un  » people  » local. S’il choisit de l’évoquer, alors il est bien obligé de donner le nom du footballeur en question sinon c’est toute l’équipe du Losc qui passera pour une bande de chauffards.
    Pour en revenir à la locale de jadis ( je n’ai que 16 ans de métier ), j’ai aussi eu l’occasion de lire dans nos archives des articles magnifiques, des faits-divers haletants ( je pense notamment à Mesrine qui avait séquestré un industriel,Marcel Lelièvre je crois, dans un hameau paumé proche de Blois, et qui a récupéré la rançon dans des conditions rocambolesques ) Des papiers qui dépassaient de loin la taille des articles d’aujourd’hui ( le règne du formatage et du papier court s’est imposé depuis ). Je pense en revanche que le boulot du fait-diversier ( que je partage avec la rubrique judiciaire, les rédactions ont de moins en moins les moyens de distinguer les rôles ) est devenu plus difficile aujourd’hui pour différentes raisons : méfiance voire hostilité accrue des personnes vis à vis des journalistes, respect de lois ( présomption d’innocence en premier lieu ) bien sûr indispensables mais qui parfois vous obligent à écrire de manière un peu sèche pour ne pas se planter, information très contrôlée et distillée avec bien plus de prudence qu’autrefois par les parquets, les commissariats, les gendarmeries…
    Malgré ces petits inconvénients, je n’échangerais pas cette rubrique avec une autre tellement elle me passionne et m’ouvre les yeux sur la société ( enfin j’espère).
    Lionel Oger

    Commentaire par lionel oger — 10/02/2010 @ 19:44

  41. Après le cas du joueur lillois, le cas du fils majeur et vacciné d’un élu local encore en cellule de dégrisement quand une dépêche tombe sur le site Internet de la Voix du Nord pour annoncer qu’il a été arrêté durant la nuit en train de taguer. Je précise que son nom et son prénom sont divulgués et le papa tenu d’avoir une opinion sur cette affaire. Là encore, ça interroge : pourquoi un tel traitement de défaveur ? Où est le respect de sa présomption d’innocence.

    Là encore, je crois à des règles claires et inamovibles et j’espère qu’un jour les quotidiens mettront en place des médiateurs pour expliquer leurs choix éditoriaux à leurs lecteurs.

    Sinon, par chance, la population du Nord – Pas-de-Calais reste globalement encore assez accueillante pour les journalistes (n’étant pas originaire de cette région, j’ai été réellement surpris). A la limite, certains ne se méfient pas assez de nous (et surtout des caméras…). Par contre, en 10 ans d’exercice – un peu moins que vous – j’ai aussi constaté que les sources contrôlaient beaucoup plus leur communication. Je me suis déjà retrouvé face à un commissaire responsable d’une Sûreté urbaine qui refusait catégoriquement de confirmer ou d’infirmer mes infos sur une affaire car il estimait qu’elle était trop glauque pour mes lecteurs (comme si un rédac chef ne suffisait pas !). Le lendemain, il me reprochait d’avoir écrit n’importe quoi, preuve pour lui que je devais vraiment être un mauvais journaliste…

    Enfin, l’évolution des lois sur la présomption d’innocence me semble au contraire positive. Toujours dans notre belle région, quand on se plonge dans les premiers articles sur l’affaire d’Outreau, on est parfois consternés par ce qui a pu être écrit. Heureusement pour les journalistes, la commission d’enquête parlementaire s’est principalement intéressée au juge Burgaud…

    cordialement !

    Commentaire par Obi-Wan Kenobi — 11/02/2010 @ 14:11

  42. 2 questions à monsieur Specq, si je peux me le permettre : comment devient-on chroniqueur judiciaire pour un journal local et peut-on exercer ce métier en free-lance?
    je suis une ex-professeure de droit-économie à la retraite (j’ai 55 ans)et je viens de m’inscrire à un cours de journalisme par correspondance. Votre passion pour votre métier m’a séduite.
    Salutations

    Commentaire par E. Brouard — 11/03/2010 @ 03:18

  43. J’avais été très surpris du commentaire de M. Specq sur l’affaire Cassez. Je ne sais pas ce que Florence Cassez a fait ou n’a pas fait, si elle est coupable ou innocente (la seule chose que je sais c’est que vu son train de vie sur place elle n’était pas au Mexique pour soutenir les Zapatistes).
    Mais laisser entendre que la justice mexicaine ou la police mexicaine pouvait être honnête « parce que le Mexique est un grand pays » était tout de même hallucinant.
    On en a la preuve maintenant, mais un peu d’étude des documents d’Amnesty International parus depuis plusieurs décennies aurait suffi à Monsieur Specq pour ne pas dire n’importe quoi.

    Commentaire par Lien Rag — 20/04/2010 @ 22:28

  44. Monsieur SPECQ

    On vous encense sur ce blog mais dites moi pourquoi avez vous inventé de toutes pièces l’ existence de 4500 constats d’ huissiers dans votre  » chronique » à mon sujet, il n’ y en avait pas un seul vous mentez, pour couvrir votre pote mouillé jusqu’ au cou ?? , pourquoi m’ avoir décrit entouré de policiers lors d’ une comparution libre ?? pourquoi avoir parlé d’ infirmité alors que les médecins ne s’ étaient pas encore prononcé ?? votre PDG m’ a refusé un droit de réponse , trop content d’ avoir éliminé un concurrent , vous avez t il mandaté ?? dans votre genre vous etes pire que Burgaud !

    Commentaire par mollay — 13/11/2010 @ 23:43

  45. Un mot sur la justice des droits de l’Homme en France.

    Droit à un procès équitable ?

    Depuis 1998 je suis encore à savoir si mon avocat a plaidé devant le T.G.I. la mise en cause des dispositions testamentaires de mes parents.

    Le systéme est ainsi fait, devant le T.G.I. l’ avocat est obligatoire, alors lorsqu’ un avocat se plante lors d’une procédure civile, sa responsabilité ne peut étre mise en cause, puisqu’un avocat ne peut mettre en cause son collégue sans l’ accord du Batonnier.
    Les maisons de l’ avocat sur ce sujet vous renvoient vers un avocat, qui reste muet sur la déontologie des avocats comme cela le temps passe.

    La déontologie des avocats est la suivante un avocat dessaisi n’ a aucun droit de rétention et doit transmettre sans délai tous les éléments à son confrère.

    Mon nouvel avocat ne peut me dire si son collégue à bien plaidé la mise en cause des dispositions testamentaires devant le T.G.I.
    Pour réclamer la mise en cause les dispositions testamentaires devant la Cour ce n’est pas facile du tout lorsque votre avocat ne désire pas effectuer cette demande.
    enfin je fais cette demande mais elle est déposée le jour de la cloture alors rejetée.
    La Cour rend son arret, comme si je demandais l’ application des dispositions testamentaires, donc je n’ ai pas de droit sur les loyers du seul immeuble fonctionnel décrit dans les testaments.
    La Cour infirme l’expertise immobilière au motif que le T.G.I. c’est trompé de l’ordonner, alors que j’ avais demandé cette expertise dans mes conclusions devant le T.G.I.
    La Cour de cassation dit que la Cour d’Appel est en son droit d’infirmer une expertise du moment que celle-ci n’ a pas été ordonnée.

    Je demande des explications à mon avocat qui n’ a pas récupéré son dossier transmis à son avocat de cassation.

    Je demande au Batonnier de m’ aider pour obtenir les conclusions déposées devant le T.G.I. en 1998.

    Mon avocat répond qu’il demande à sa consoeur, étant dans l’impossibilité de récupérer son dossier celui-ci aurait été perdu par la poste.

    Lors du procès verbal de difficulté je fais état de l’indivisibilité de l’ ensemble immobilier, et je reviens devant le T.G.I.

    Le Batonnier dit qu’ à la lecture des jugements, les plaidoiries des avocats ont bien demandé la mise en cause des dispositions testamentaires et que les avocats n’ étant pas présents lors des délibérations ils ne sont pas responsables des décisions des juges.

    Le batonnier dit qu’un avocat est libre de se retirer si la confiance n’existe pas et cette confiance n’existe plus du fait que j’ ai demandé au Batonnier sa contribution.

    Le Batonnier dit que du fait que mon jeu de conclusion établi en 1998 ne figure pas au greffe, il ne peut étre fait aucun grief aux avocats.

    je trouve un avocat pour plaider, en fin de plaidoirie je demande au juge du T.G.I. la parole celle-ci m’ est refusée d’ office( Art 441 du N.C.P.C.).

    Le T.G.I. fait la division de l’ ensemble immobilier en infraction avec le code de l’urbanisme.

    Je demande l’ appel, mon avocat ayant réceptionné les courriers du Batonnier lui demandant d’effectuer la plaidoirie selon le modéle de mon ancien avocat se retire immédiatement de me représenter, je suis de nouveau sans avocat, mais avec un avouè.

    Mon avoué ose écrire dans un jeu de conclusion que je ne désire plus réclamer l’indivisibilité de l’ ensemble immobilier, je refuse.

    Je trouve un avocat qui devait mettre en cause mon ancien avocat, mais se rétracte, il m’oblige à signer des conclusions qui demandent une chose et en subsidiare d’ordonner le contraire je refuse.
    Plus d’ avocat il dit à son Batonnier que je refuse de signer les conclusions alors il se retire de me représenter. c’est de l’extorsion.

    Mon avouè idem il se retire de me représenter et demande à la compagnie des avouès la nomination d’un avouè, au motif qu’il refuse de réclamer la révision de la chose jugée, et que ce n’est pas son affaire de réclamer la responsabilité de mon avocat.

    L’ avouè nommé dit que je suis un menteur, et qu’il refuse d’ effectuer la révision de la chose jugée, et qu’il n’effectura aucune autre diligence si je ne le reconnais pas comme avouè.

    Sans avocat je dis à celui qui c’est retiré de me représenter avec l’ accord de son Batonnier au motif que je ne prouve pas mes revendication contre celui-ci alors qu’ elles sont bien reélles et écrites, le dernier jeu de conclusion est de l’extorsion.
    Je lui dis que je porte plainte en me constituant partie civile contre mon ancien avocat.

    Je trouve un avocat pour mon audition qui se refuse de m’ assister dans le couloir. Je suis auditionné sans avocat, et le juge d’instruction dit qu’il trouvera si mon avocat en 1998 a plaidé la mise en cause des dispositions testamentaires.
    Le temps passe , et changement de juge d’instruction et rien.
    Il m’est refusé mes demandes complémentaires d’instruction au motif que les jugements ne se sont pas trompés ( reprise du courrier du Batonnier.) mais qu’il n’ a pas été possible de vérifier, puisque les dossiers déposés au greffe ont été perdu. 3 autres L.R.A.R. envoyés au juge d’instruction et un non lieu au motif que je n’ ai pas fait appel de refus de demande d’instruction complémentaire.
    Les dossiers au greffe se perdent facilement.
    Mon avocat dépose dans son audition qu’il a receptionné mon dossier auprès du Notaire alors qu’il m’ avait écrit qu’il le réclamait auprès de mon avocat dessaisi.
    Qu’il n’ a jamais perdu mon dossier, mais n’ a pas été interrogé sur la plaidoirie de sa consoeur en 1998.
    Résultat le juge dit qu’il n’ a pas relevé de faute pénale.

    Mais entre temps j’ ai été jugé en appel au civil sans avocat et avec un avouè nommé, à qui j’ avais retiré ma confiance dès ma première visite, mais il est revenu comme s’il était mon avouè pour me nuire.

    Mon dernier avocat dit à son Batonnier qu’il ne m’ a pas laissé sans avocat devant une juridiction ou l’ avocat est obligatoire car il a écrit à la Cour pour un sursis en attente de la décision du juge d’instruction.

    Conclusion cet avocat devait aussi écrire à la partie adverse, pour attendre la décision du juge d’instruction, et la partie adverse en a profité pour me faire juger en appel, c’est le cas du recours de la révision de la chose jugée, art 595 du N.C.P.C. , mais il me faut un avocat.
    Les batonniers écrivent en aucun cas ils ne nommerons un avocat pour mettre en cause un avocat.

    Je dis que la torture pour faire perdre un procès a été trop bien remplacé par le systéme ou l’ avocat est obligatoire.

    ma perte c’est 7/24 des loyers d’un immeuble indivisible depuis 1998, et l’ application de l’ article 815-10 du code civile sur la reconnaissance d’un partage provisionnel que j’ ai toujours contesté, et j’ ai les preuves matérielles.

    Commentaire par DEMOULIN Guy — 31/12/2010 @ 16:13

  46. […] fabuleux de Joseph Kessel sur les procès Pétain, Eichmann et Nuremberg. Je vous renvoie aussi à l’interview sur ce blog de Didier Specq, chroniqueur judiciaire de Nord […]

    Ping par Frissons d’Assises, l’instant où le procès bascule… « La Plume d'Aliocha — 18/11/2012 @ 14:15

  47. Très très intéressant.

    Commentaire par agustina — 22/02/2015 @ 19:47


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