La Plume d'Aliocha

08/10/2013

UIMM : un témoin raconte les secrets du syndicalisme

Filed under: Justice — laplumedaliocha @ 21:57
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Palais de justice, 8 octobre, 16h30 – Affaire UIMM, 2ème jour : l’audience a débuté depuis trois heures déjà. La présidente est partie dans un long et minutieux exposé des faits. Au pied du tribunal, les prévenus, neuf hommes et une femme.  Juste derrière, leurs avocats, serrés sur une seule rangée, épaule contre épaule. A 17h30, il n’y a presque plus de journalistes dans la salle lorsqu’entre le premier témoin du dossier, un spécialiste du monde syndical cité par l’UIMM.  Il s’agit de Bernard Vivier, président de l’Institut supérieur du travail. L’homme s’approche du pupitre et se lance dans une histoire du syndicalisme depuis la révolution. On frissonne. Dans un prétoire, le temps parfois compte double. En particulier quand un académique s’apprête à faire un long exposé. Mais l’homme est conscient qu’il ne doit pas s’éloigner trop du coeur des choses. Alors il raconte, avec un don certain du récit, la double tradition syndicale en France, révolutionnaire et réformiste. La première combat, la seconde négocie. Jusque dans les années 80, l’ambiance était turbulente, voire franchement violente. Le témoin rappelle l’épisode de la disparition en juin 68 de deux CRS dans un conflit syndical. On dit que si leurs corps n’ont pas été retrouvés, c’est qu’ils ont fini dans l’acide. Ambiance. Et puis les syndicats se sont assagis, mais l’histoire a laissé une empreinte durable. L’esprit syndical a été imprimé par la loi Waldeck-Rousseau. C’est un esprit de liberté qui se défie des pouvoirs publics :  jusqu’en 2008, les syndicats par exemple n’avaient pas l’obligation de tenir une comptabilité. Dans notre affaire, cette information est capitale car elle relativise les sorties en cash et l’absence de justificatifs comptables. La défiance est évidemment accentuée du côté des syndicats de salariés. Nés anarchistes, ils sont pauvres presque par nature. Notamment parce que, contrairement à d’autres pays, les syndicats en France s’occupent de tous les salariés, affiliés ou pas. C’est ce qui explique notre faible taux de syndicalisation  et, par conséquent, le modeste montant des cotisations qui ne participeraient qu’à hauteur de 20 à 30 % à leur financement. Le reste est constitué d’aides publiques et privées. Depuis 2008, les syndicats dont le budget est supérieur à 230 000 euros doivent publier leurs comptes. Ils le font. Mais leur organisation est telle que personne ne peut estimer ce que représente réellement la CGT par exemple car ces sont des empilements d’entités qui ne « consolident » pas au niveau de la « holding », autrement dit de la confédération.

Un juge assesseur : si je vous dis « fluidification du dialogue social » cela vous inspire quoi ? Le juge fait allusion à une explication de Denis Gautier-Sauvagnac, l’ancien président de l’UIMM qui avait justifié la destination des fonds en liquide par la nécessité de fluidifier le dialogue social. La formule a marqué les esprits. La salle sourit. Le témoin aussi.

– Cela renvoie à l’histoire syndicale, répond-il, si l’on ne veut pas que le dialogue social se résolve par l’Etat ou dans la rue, il faut en effet le fluidifier.

L’avocat de l’UIMM, Jean Reinhart,  pose une question à son tour : quand vous avez appris l’affaire dans les médias en septembre 2007, avez-vous été surpris ?

– Non dans un premier temps, puis oui. Non parce que  la discrétion et l’absence de traces comptables est traditionnel. Oui, parce que c’était en 2007 et que je me suis souvenu que la pratique des enveloppes avait cessé dans les ministères en 2002. J’ai pensé que les syndicats ne s’étaient pas encore mis au goût du jour.

– Cela vous étonne que l’UIMM ait donné de l’argent liquide aux syndicats ?

– Non, je ne suis absolument pas étonné.

– Est-ce choquant ? insiste l’avocat.

– Permettez-moi de reformuler votre question : peut-on acheter une signature avec une enveloppe ? La réponse est non. L’idéal syndical n’est pas pourri par l’argent. Les syndicalistes ne sont pas des croque-galettes. Ils vivent modestement. Bien sûr, comme partout, il peut y avoir des gens qui se font acheter, mais ce sont des exceptions.

La présidente lit alors le témoignage d’un syndicaliste entendu par le juge d’instruction après son interview dans un quotidien. L’homme raconte qu’il aurait été approché lors d’une négociation syndicale par un membre de l’UIMM qui aurait tenté de l’acheter, il aurait refusé, puis il aurait quitté la table du repas et des négociations, scandalisé cette fois qu’on refuse qu’il paie son déjeuner.

– Il se trouve que j’ai eu l’occasion de le rencontrer un peu avant l’épisode qu’il évoque. C’est un gentil charlot qui se fait mousser, répond le témoin tout à trac. Les syndicats patronaux reçoivent, c’est normal qu’ils paient le steack frites. Il fut un temps où la CGT refusait de participer au repas par crainte d’être achetée, mais même elle ne le fait plus.

Un assesseur : si ce n’est pas choquant de donner de l’argent aux syndicats, pourquoi alors le faire en secret ?

– Je me suis moi aussi posé la question, je crois que révéler des noms créerait un trouble inutile à l’heure actuelle. Nous vivons une désaffection syndicale.

La défense aujourd’hui a marqué des points. Après avoir, par la bouche du vice-bâtonnier Le Borgne et de son confrère Eric Dezeuze hier, contesté la pertinence des poursuites d’un point de vue purement juridique, voici qu’un témoin vient expliquer que sur le terrain des us et coutumes, les pratiques examinées par le tribunal sont historiques, traditionnelles, classiques et donc parfaitement normales. Joli début pour les avocats, mais le procès ne s’achèvera que le 22 octobre et tout peut encore basculer.

Note : lors de l’audience, la présidente a cité deux témoins (dont celui que j’ai évoqué dans le billet) d’abord révélés par la presse avant d’être entendus par le juge d’instruction. Cela montre l’imbrication entre justice et médias. Il arrive souvent que les juges s’appuient sur le travail des journalistes. Pour le meilleur, et pour le pire. 

20 commentaires »

  1. « …sur le terrain des us et coutumes, les pratiques examinées par le tribunal sont historiques, traditionnelles, classiques et donc parfaitement normales. »
    Pourquoi tout judiciariser, vraiment ?!

    Commentaire par Denis Monod-Broca — 08/10/2013 @ 22:16

  2. @Denis Monod Broca : on peut se poser la question en effet, en tout cas c’est à cette question que la défense invite à songer. Cela étant, je vous raconte une étape du procès. Il se peut que demain ou la semaine prochaine, nous pensions tous les deux : comment se peut-il que tous ces gars là ne soient pas déjà en prison ? 😉 je force le trait, c’est juste pour relativiser.

    Commentaire par laplumedaliocha — 08/10/2013 @ 22:31

  3. @laplume

    le plus grave dans tout cela, c’est que l’on ne puisse pas dire c’est bien ou pas bien. Effectivement rien n’est blanc ou noir, mais instinctivement les choses sont bonnes ou mauvaises et l’on peut ajuster les peines en tenant compte du contexte.

    Notre société est devenue tellement mouvante que le bien et le mal sont deux notions flous, que tout est relatif et que c’est dans ce relatif que les filous passent et arnaquent la masse. C’est dans ce flou que les choses se font contre l’avis de la majorité.

    Par exemple il pourrait être intéressant de savoir si c’est la cdft qui a perçu ces millions, ce syndicat qui se couche à chaque fois et qui signe à chaque régression et c’est sa signature qui détricote ce que le CNR avait pris aux collabos. (il ne faut pas oublier que le CNR a obtenu ces concessions parce que les groupes industriels avaient collaboré en gagnant de l’argent sur le sang des morts.)

    Il y a une désaffection syndicale, à cause de ces fluidifications, il ne faut pas mélanger. Pourquoi donner sa voix ou son argent à un syndicat qui ne sert à rien car on n’a pas besoin de son avis pour faire des lois régressives ou à un syndicat qui de toute façon fera comme on lui dit de faire ? Et que de toute façon comme pour l’ouverture le dimanche, ca deviendra de fait parce que la « masse » qui n’est pas obligé de bosser le dimanche veut que des « larbins » bossent pour aller chercher le pot de peinture le dimanche, parce que tu comprends les horaires blablabla et le samedi va te faire foutre.

    Tout le monde veut une société « relativiste », mais tout le monde se plains que cela devienne tiède et que les gens se foutent de tout (et votent FN lorsque trop c’est trop), eh faut se réveiller l’un est la cause de l’autre.

    Commentaire par herve_02 — 08/10/2013 @ 22:48

  4. comment se peut-il que tous ces gars là ne soient pas déjà en prison ?
    Mais ils le sont, en prison, c’est vrai, aussi, qu’ils en sont les gardiens, ils négocient le pourcentage.

    Commentaire par le grand jeu — 08/10/2013 @ 22:53

  5. Tenez, c’est encore accessible… bonne lecture 😉

    http://owni.fr/2011/12/21/devoiler-largent-des-syndicats/

    Commentaire par Zarga — 09/10/2013 @ 00:05

  6. d’ailleurs en y réfléchissant plus.. je crois que la monté du FN vient de là, de ce relativisme.

    Si on regarde de manière dépassionnée, le FN c’est _relativement_ pareil que l’ump et pas si différent que le ps si on enlève tout le décorum et les formules à l’emporte pièces de l’un ou de l’autre.

    Ce doit être une sorte d’effet papillon, lorsque l’on bouge les frontières pour gagner des avantages, elles bougent également pour les autres et le changement est des milliers de fois plus importants que ce que l’on pensait.

    Ca fera les pieds à bon nombre. Le service du sto sera de retour avec le dimanche des « volontaires », une société plus « libre » et des gens plus « libres » de faire ce qu’ils veulent… et de voter FN.

    omelettes, oeufs, toussa…

    Commentaire par herve_02 — 09/10/2013 @ 00:24

  7. @Hervé

    J’ai l’impression que le problème, c’est que les gens ont la flemme de réfléchir. Soit ils veulent des catégories faciles à intégrer et tant pis pour ceux qui tombent entre les marges, soit, si on essaye de tenir compte de la complexité de la réalité, ils se désengagent et se réfugient dans le relativisme ou le cynisme (avec parfois le recours aux extrèmes qui capitalisent sur des images simplificatrices.)

    Foxtrot.

    Commentaire par tangowithfoxtrot — 09/10/2013 @ 09:49

  8. non non fox, c’est pas bien de botter en touche.

    La société a décidé que plus rien n’était bien ou mal que tout était relatif, reprenez tous les posts de ce blog depuis le début, c’est flagrant. Par exemple le syndicat du patronnat qui « fluidifie » (cela veut dire corrompre, faut mettre des mots) le dialogue social, cela veut dire qu’il « achète » un élu salarié pour lui faire signer un truc qui n’est pas bon pour les salariés, mais que _lui_ ne sera pas touché.

    Par exemple pour l’ani, la cfdt à signé un accord qui _réduit_ les indemnités prud’hommales en contrepartie d’un possible cumul de indemnités chômages, mais comme la quotité des indemnités chômage n’est pas précisée, il suffit de les diminuer pour ne rien avoir obtenu sauf la réduction des indemnités en cas de conflit. C’est une signature de pute. Ce pourrait être intéressant de savoir si la cfdt c’est faite « fluidifier »

    Ainsi si c’est ni bien ni mal de corrompre des élus, en qui est-ce mal de foutre les roms dehors, et d’ailleurs si valls le fait pourquoi ne pas laisser le FN le faire ?

    Tango vous êtes le premier à vouloir que les frontières de la société bouge, vous devriez être content, elle bougent, vous avez gagné.. bon le truc c’est qu’elles se posent ou vous ne voulez pas, ça c’est l’inconvénient. Juste pour précisé il est un peu stupide de penser que lorsque les murs bougent ils s’arrêtent ou ON a décidé que ce serait bien, il y a plein d’autres personnes qui ont des idées différentes.

    eh.. pendant 1 ans on a traité les gens de facho… voila… le résultat du pouvoir de l’amour.

    Commentaire par herve_02 — 09/10/2013 @ 11:21

  9. Pour illustrer « l’ambiance » des années 60, je songe à cette anecdote rapportée par Chirac, lorsque son patron Pompidou lui avait demandé de trouver les syndicats afin de sortir par le haut du pataquès de mai 68, grâce aux négociations dites du « Grenelle » (mot-valise aujourd’hui mis à toutes les sauces, il y a même eu un Grenelle des antennes-relais). Chirac expliquait avoir négocié un premier rendez-vous top secret avec des cadres de la CGT. La suite tient plus d’OSS117: les loustics devaient se rejoindre au bord d’une RD en pleine nuit, et communiquer par appels de phare selon des codes prévus à l’avance. Ensuite Chirac devait être conduit en lieu inconnu de lui. Il raconte avoir apporté un flingue (« on ne sait jamais »)

    Il est vrai que la CGT se croyait infiltrée par la CIA (peut-être est-ce vrai), tandis que FO semblait clairement financée par les Américains durant les années 50. Il y a même de sombres rumeurs, selon lesquelles l’organisation aurait été un parapluie pour un réseau « stay behind », là on tombe dans le côté obscur de la force…. Il s’agit certes d’une autre époque.

    Cependant, et en fin de compte, s’il y eut des morts tout au long de l’histoire des luttes syndicales françaises (pas seulement ouvrières mais agricoles, notamment les vignerons du Sud-Est dans les années 70), globalement, cette violence reste plutôt mesurée en comparaison d’autres pays, les Etats-Unis notamment. En Virginie Occidentale lors des années 20 ou 30, des mineurs n’avaient pas hésité à organiser une attaque armée contre leurs patrons-voyous (eux-mêmes toujours accompagnés d’une solide milice). La moindre manifestation même pacifique pouvait susciter une réaction disproportionnée des forces de l’ordre, comme lors de la réunion pacifique des vétérans de la première guerre devant le capitole dans les années 30, accompagnés de leur famille. Premier exemple à ma connaissance d’une manifestation de type « Occupy ». Ceux-ci ont ensuite été chargés avec des tanks par leurs anciens généraux. Un bébé d’à peine quelques mois a été tué… Ces gars, éprouvés par la crise, demandaient juste une meilleure pension.

    Au fait, saviez-vous que les premiers ouvriers à avoir obtenu la journée de 8 heures étaient les Australiens (dès 1856)? et pour reparler des États-Unis, le très discret (et néanmoins fort marxiste) « Socialist party of America » a obtenu ses meilleurs succès électoraux au fin fond des campagnes de l’Oklahoma, en sachant obtenir la confiance de petits fermiers paupérisés; ceux-ci étaient pourtant des lecteurs assidus de la Bible, et guère connaisseurs des évangiles de Karl Marx

    Commentaire par Switz — 09/10/2013 @ 11:23

  10. @Hervé

    Drôle d’exemple, les Roms. C’est plutôt une frontière qui ne bouge pas. Les Roms sont européens, donc ils ont droit à la libre criculation en Europe. Mais on les considère toujours comme « autres », « pas Français » (voire pas « européens ») et donc on les expulse. Donc c’est plutôt un exemple d’une frontière qu’on refuse de faire bouger.

    Sinon, l’incarcération et les expulsions de non-eureopéens, c’est horrible aussi…

    Foxtrot.

    Commentaire par tangowithfoxtrot — 09/10/2013 @ 12:05

  11. @Hervé

    En plus je ne vous comprends pas. Là on a clairement une frontière qui bouge et vous avez l’air d’être d’accord. On considère maintenant que ce qui s’est passé entre syndicats n’est pas acceptable moralement (et ça a été plus ou moins traduit en lois). Ce qui se passe, c’est qu’on ne peut pas forcément les condamner judiciairement si aucune loi ne l’interdisait à l’époque.

    On est moins relativistes qu’à l’époque (ou « pragmatiques » comme diraient sûrement les intéressés.)

    Foxtrot.

    Commentaire par tangowithfoxtrot — 09/10/2013 @ 12:34

  12. @switz

    Intéressante leçon d’Histoire.
    Il semblerait qu’on en ait bien besoin car on s’enfonce dans une ignorance confortable : la France n’est pas née à la révolution …avant les syndicats il existait des « corporations  » dans chaque métiers qui réunissaient ouvriers artisans boutiquiers et paysans et les rois leur doivent quelques « jacqueries ».
    Après les « acquis  » intouchables voici « la tradition « l’habitude  » le classique  » qui sont évoqués quand ça arrange ppour entériner une situation plutôt boiteuse . Serions-nous gens de mauvaise-foi ?

    Commentaire par Scaramouche — 09/10/2013 @ 13:06

  13. @Scaramcouche

    ce que vous ne voulez pas comprendre c’est que « globalement » personne ne se laisse crever la dalle sans rien faire. Certains se suicident, d’autres s’immolent, statistiquement il est impossible qu’il n’y ait pas une résurgence de type action directe.

    D’ailleurs les pouvoirs politiques flippent leur race de ce possible cas de figure (car toute la société s’embraserait à cause de la misère qui s’installent durablement – est-ce que vous pouvez imaginer le retour de la tuberculose, a paris, en 2013, c’est juste hallucinant.On ne parle pas de sida et pratiques sexuelles à risques mais de tuberculose.) et dès qu’il y a un semblant de gens un peu à gauche de la vraie gauche, on les met au gnouff, comme à guantanamo, sans raison, sans procès, sans justice, des mois…

    Avant de parler mauvaise foi, revenez travailler pendant 6 mois et essayez de faire vivre une famille de 4 personnes avec votre salaire. Cela me fait penser à mon directeur ‘tous des faignants faut les faire travailler’, les grands Yaka qui se bercent de leurs illusions passées, qui feignent de ne pas voir que ce monde de merde c’est eux qui l’on construit et qu’il a changé, les bonnes vieilles recettes ne fonctionnent plus. Sinon yaka aller taper sur la gueule des allemands, ca aussi on le fait plus… putain, c’est dingue…. on devrait revenir à cette bonne vieille habitude d’aller éliminer 50% des hommes régulièrement (c’est comme le travail le dimanche et fériés, car marchait vraiment bien (peut être plus).)

    Des acquis intouchables… ouais le jour on divisera par 2 les pensions de retraites (parce que ça arrivera), on vous en enverra des acquis intouchables au travers du visage.

    @fox

    Oui la société se radicalise parce que les frontières bien-mal bougent. parce que tout est relatif, vous trouvez que ce qui s’est passé entre syndicat n’est pas acceptable, ce n’est pas ce qu’a dit le témoin. Le mariage pour tous fut un mauvais signal. Les gens se sont mis à camper sur ce qu’ils croient être « bien » et rien dans le discours général ne distingue clairement ce qui est bien et ce qui est mal. Donc les gens posent « leur » bien .. et paff conflit de plus en plus violent.

    Regardez l’évolution du discours de Scaramouche, d’un coté social bon enfant il y a 1-2 ans à un libéralisme égoïste ou chacun se démerde, même s’il doit travailler 7/7, parce que « de mon temps on avait même pas la machine à laver ». Bon entre son temps et maintenant on a « détourné » 10-20 % de rémunération du travail vers le capital.. mais ça elle s’en fout, elle travaille plus, elle vit avec le « capital » de sa retraite.

    C’est dommage cette radicalisation car cette destructuration de la société rend encore plus facile l’asservissement des peuples dans l’indifférence la plus générale.. « moi j’ai connu pire mon brave monsieur ».

    Ca me rappelle le poème :

    « Lorsqu’ils sont venue pour…
    «  »

    Commentaire par herve_02 — 09/10/2013 @ 14:10

  14. @Hervé

    « Oui la société se radicalise parce que les frontières bien-mal bougent. parce que tout est relatif »

    Je ne comprends pas votre point de vue. Oui, les opinions se radicalisent quand on s’oppose sur des valeurs. Ce n’est pas nouveau, vous pensez que la lutte des femmes pour l’obtention du droit de vote, de l’accès à l’avortement et la contraception, la lutte pour les droits des travailleurs, la fin de l’esclavage ou la décolonisation se sont fait sans confrontation? Je vois mal pourquoi vous liez la radicalisation au relativisme…

    Foxtrot.

    Commentaire par tangowithfoxtrot — 09/10/2013 @ 17:51

  15. @ hervé

    Vous dépassez les bornes depuis un certain temps avec vos inventions et attaques ad hominem.
    Je regrette de vous avoir répondu . Restons en là.

    Commentaire par Scaramouche — 09/10/2013 @ 18:53

  16. tout simplement parce que lorsque qu’il n’y a plus de valeurs admises par tous chacun se raccroche aux siennes et au lieu d’avoir un socle commun et chacun se raccrochant au socle commun, il y a une soupe relative qui ne satisfait pas du tout la majorité de gens qui campent sur leurs positions strictes (puisqu’elles ne sont pas plus fausses que celles des autres).

    Vous ne comprenez pas que lorsque tout se vaut, rien n’est vrai. Il est compliqué de « vendre » une solution acceptable à des gens qui ne la trouve pas acceptable, puisque ce qu’ils pensent se vaut tout autant et que le voisin qui pense le contraire se vaut également. Vous n’arrivez pas à comprendre qu’il est plus dur de noter de la philo que des maths ?

    De toute façon, pas besoin de se tripoter la nouille, il suffit de regarder la société comme elle va. Tout est relatif et tout est plus violent. Vous ne pensez pas que c’est une relation de cause à effet parce que ce relativisme vous va parfaitement. Soit. il n’empêche. On ne bouge pas les lignes impunément, les gens intelligents font que les lois suivent la société et sécurisent des comportements, les cons veulent changer la société par la loi, ca se passe pas toujours bien. et la ça se passe mal. Ajouter un contexte de crise et de paupérisation, ca va exploser. Oui les changements sociétaux se sont fait dans la « violence », et encore, il y avait un vrai pouvoir politique avec une vision alors que maintenant ce sont des petits comptables de campagne sans aucune vision et vendus aux saigneurs du village.

    Vous voyez nous sommes dans la « confrontation », rien que de normal alors, la violence viendra après. Moi cela ne me dérange pas, dans mon trou paumé, j’suis cool. Et nous verrons aux élections les résultats de la « politique » progressiste de la « gauche ». Je sais on traitera les français de beaufs et racistes, mais ca ne trompera personne.

    Commentaire par herve_02 — 09/10/2013 @ 18:59

  17. @Scaramouche

    le truc c’est que lorsqu’on balance à la gueule des autres, faut pas être étonné de recevoir en retour, vous savez vous parliez de l’effet miroir.. ca fait ça.

    Commentaire par herve_02 — 09/10/2013 @ 19:01

  18. @Scaramouche et Herve_02 : eh bien, que se passe-t-il ? Je n’ai pas suivi votre dispute, mais je peux sans mal la reconstituer. Hervé comme d’habitude a pris appui sur un commentaire pour partir dans une diatribe. Hervé, on aime votre côté à vif, mais bon sang, cessez de le laisser dériver sur les commentateurs alors qu’il vise autre chose. Scaramouche, je sais, il est violent, et injuste, vous êtres légitime dans votre sentiment d’irritation, mais ce n’est pas un mauvais garçon. J’aime vous lire tous les deux, alors faites moi plaisir, arrêtez de vous faire du mal mutuellement et reprenons une discussion apaisée.

    Commentaire par laplumedaliocha — 09/10/2013 @ 21:26

  19. @ Aliocha

    Surtout que je ne comprends pas car en l’occurence mon post ici visait l’Histoire et s’adressait à Switz , il n’avait vraiment rien en commun avec la polémique sur le travail du dimanche où le sujet brûlant était épuisé avec Hervè.
    Quand l’acharnement aux attaques a la personne se change en hacélement il y a de la faute de tous et c’est entièrement la mienne de continuer à rentrer dans le jeu en me justifiant. J’ai donc contribué à une polémique sans fin , merci d’aider à l’arrêter.
    Excusez-moi Aliocha , je serai plus avisée une prochaine fois en me retirant a temps d’une discussion passionnelle qui dérive.

    Commentaire par Scaramouche — 10/10/2013 @ 09:10

  20. […] Palais de justice, 8 octobre, 16h30 – Affaire UIMM, 2ème jour : l’audience a débuté depuis trois heures déjà. La présidente est partie dans un long et minutieux exposé des faits. Au pied du tribunal, les prévenus, neuf hommes et une femme. Juste derrière, leurs avocats, serrés sur une seule rangée, épaule contre épaule. A 17h30, il n’y a presque plus de journalistes dans la salle lorsqu’entre le premier témoin du dossier, un spécialiste du monde syndical cité par l’UIMM. Il s’agit de Bernard Vivier, président de l’Institut supérieur du travail. L’homme s’approche du pupitre et se lance dans une histoire du syndicalisme depuis la révolution. On frissonne. Dans un prétoire, le temps parfois compte double. En particulier quand un académique s’apprête à faire un long exposé. Mais l’homme est conscient qu’il ne doit pas s’éloigner trop du coeur des choses. Alors il raconte, avec un don certain du récit, la double tradition syndicale en France, révolutionnaire et réformiste. La première combat, la seconde négocie. Jusque dans les années 80, l’ambiance était turbulente, voire franchement violente. Le témoin rappelle l’épisode de la disparition en juin 68 de deux CRS dans un conflit syndical. On dit que si leurs corps n’ont pas été retrouvés, c’est qu’ils ont fini dans l’acide. Ambiance…  […]

    Ping par UIMM : un témoin raconte les secrets du ... — 10/10/2013 @ 10:37


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