La Plume d'Aliocha

22/05/2014

L’idéologie, poison mortel du journalisme

Filed under: Coup de griffe — laplumedaliocha @ 16:11
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C’est Airy Routier je crois qui a dit de l’affaire Kerviel qu’elle rendait fou.

A lire les critiques des médias, il faut croire qu’il avait vu juste.

Tenez, prenez par exemple Daniel Schneidermann, ancien journaliste au Monde, inventeur d’Arrêt sur images qui fut d’abord une émission de critique des médias avant de devenir un pure player de la toile. Voilà un spécialiste qui a démontré sa capacité à pointer les failles du système médiatique, les approximations de ses confrères, leurs petites misères et leurs grandes lâchetés. Jusqu’au moment où, observant le cirque médiatique de ce week-end autour de Jérôme Kerviel, le critique perd soudain une partie de son jugement. Entre Pascale Robert-Diard du Monde qui a assisté aux procès et dénonce dans un remarquable article les manipulations du trader, et Martine Orange de Mediapart qui se contente de poser des questions en insinuant qu’une justice aux ordres du système financier a fait de kerviel un bouc-émissaire, DS choisit sans hésiter d’accorder sa confiance à la deuxième. Au grand match des faits versus les suppositions, il opte donc, lui le gardien de l’éthique journalistique en faveur des accusations gratuites et non étayées.

Pour les non abonnés, voici un extrait :

« C’est pousser un peu loin la théorie du complot ? Peut-être. Reste que Martine Orange, dans ses papiers antérieurs, a scrupuleusement pointé tous les « éléments troublants » du dossier, ignorés ou semi-ignorés par la Justice (et les chroniqueurs judiciaires). A commencer par les très confortables indemnités de licenciement versées par la banque à tous les supérieurs de Kerviel, en échange de leur silence. Scène éclairante, relatée par Orange, au procès en appel. Après qu’un des supérieurs de Kerviel, Martial Rouyère, ait expliqué qu’il n’avait rien vu, rien entendu des manipulations de Kerviel, l’avocat du trader, David Koubbi, l’interpelle : « que se passera-t-il si vous parlez ? »Rouyère : « je dois rendre l’argent ». Tout est dit. Pourtant, dans les compte-rendus du Monde, le nom de Rouyère n’apparait pas. Pascale Robert-Diard a été plus inspirée par le cas d’un autre des supérieurs de Kerviel, lui aussi cité comme témoin au procès en appel, Eric Cordelle. Décrivant « la trajectoire brisée d’un polytechnicien », elle impute la cécité de Cordelle à une humiliante incompétence, plutôt qu’à une stratégie non dite d’encouragement. Loin, très loin des instrumentalisations, dans les profondeurs du dossier judiciaire, la question se résume à ça : au total, les supérieurs de Kerviel l’ont-ils laissé faire sous l’effet d’une politique implicite de profit maximal, ou parce qu’il les a magistralement trompés ? Après deux procès, et tant et tant d’articles, la question reste entière ».

Les indemnités de licenciement ? Elles ne sont un mystère que pour qui ignore les procédures de licenciement des cadres dans les grands groupes. S’agissant de Martial Rouyère, les chroniqueurs judiciaires ont été témoin de l’événement, mais ils l’ont tous replacé dans le contexte de stress de l’audience qui a fait répondre au témoin n’importe quoi. Quant à Cordelle, quiconque a assisté au procès a pu évaluer la sincérité de ce témoin qui est au fond la seule victime incontestable de cette affaire. Rapatrié du Japon, il a été placé là en attente d’un poste qui lui convienne, assuré par Rouyère (son N+1) que ses traders le formeraient et qu’il serait épaulé par sa hiérarchie. En réalité, il s’est appuyé sur Kerviel (!) et n’a jamais été réellement secondé par ceux qui devaient l’aider. La catastrophe était assurée.

Sans surprise, deux jours plus tard, le site de critique des médias Acrimed (extrême-gauche) aboutit à la même conclusion que Daniel Schneidermann. Ces esprits aiguisés ne peuvent pas un instant soutenir que les médias ont eu raison ce week-end de relayer comme ils l’ont fait l’évidente et absurde manipulation de Jérôme Kerviel.  Pour autant,  Acrimed conclut comme DS que ce sont sans doute les insinuations de Martine Orange qui sont plus proches du vrai journalisme éthique et sincère, respectable et digne de revendiquer le titre de « chiens de garde de la démocratie », que le récit et l’analyse des journalistes qui ont suivi le dossier.

« Il faut dire que les autres médias ne semblent guère faire mieux. Ainsi, dans un article publié le même jour, le Monde revient avec virulence sur la « superproduction hollywoodienne livrée clés en main aux chaînes d’information  » par Kerviel, décrit comme un véritable « Goliath médiatique » – et au Monde non plus on ne s’interrogera pas sur la responsabilité des médias dans cet emballement… médiatique autour de l’ex-trader ! L’article pointe aussi le « coup de génie » opéré par Kerviel lors de sa prétendue rencontre avec le pape, l’audience étant publique et la foule nombreuse (près de « 40 000 personnes  »).

Un goût de la vérité qui n’empêche pas la journaliste de présenter un peu plus loin Kerviel comme le « héros de la gauche de la gauche », omettant alors que les questionnements viennent de tous bords (Nicolas Dupont-Aignanune poignée de députés UMP, etc.). On appréciera également l’énumération des chefs d’inculpation de l’ex-trader, « renvoyé devant le tribunal pour abus de confiance, faux et usage de faux et introduction de données informatiques frauduleuses », le rappel de sa condamnation à trois ans de prison, prononcée en 2010, puis « confirmée par la cour d’appel de Paris » en 2012, et… l’omission du dernier procès, qui a vu une partie de la condamnation s’effondrer (les dommages et intérêts). Encore un sens aigu de la précision et de l’équilibre de l’information.

Encore une fois, il ne s’agit en aucune manière de se prononcer ici sur la culpabilité respective de Jérôme Kerviel et de la Société générale. Mais à se focaliser de la sorte sur les errements d’un seul et sur le grand barnum médiatique que sa « stratégie de communication » nourrit, les médias manquent à leur obligation d’informer. Surtout, ils esquivent, en le glissant sous le tapis d’une polémique aussi opportune que stérile, tout débat sur la responsabilité sociale de la banque française en particulier, et de façon plus générale, sur les dérives de la haute finance ».

On l’aura compris, tous les journalistes qui ont enquêté/assisté aux procès sont des incompétents et/ou des valets du système dès lors qu’ils ne souscrivent pas à la thèse de l’innocence de Jérôme Kerviel. Seule Martine Orange, dont tous les spécialistes de l’affaire aperçoivent sans difficultés qu’elle plonge à bras raccourcis dans le dossier de l’avocat de Kerviel sans jamais se soucier de challenger les propos forcément orientés du défenseur, trouve crédit à leurs yeux. Et tant pis si les questions soi-disant non résolues qu’elle soulève ne sont un mystère que pour elle. Puisque ses écrits vont dans le sens de « la banque est pourrie, la justice est aux ordres » cela suffit à en faire une journaliste indépendante digne du prix Albert Londres. Mais indépendante de quoi, exactement ? Certainement pas de son parti-pris idéologique qui, d’une certaine manière, apparaît comme un joug plus dangereux et plus insidieux que celui de la publicité ou de l’actionnaire envahissant dans les autres médias.

Les journalistes qui refusent de croire à la culpabilité de Jérôme Kerviel feraient mieux de prendre acte des décisions judiciaires au lieu de plonger dans le complotisme. La justice a fait parfaitement son travail sur la base des éléments qui lui ont été fournis dans le respect absolu de la procédure et de l’égalité des armes judiciaires. Il y avait en première instance 80 journalistes dans le prétoire pour en témoigner. S’il y a lieu de fouiller, ce n’est pas en recherchant quelque complot d’une « justice aux ordres du grand capital », mais en trouvant de nouveaux témoignages et éléments factuels qui auraient échappé à  la justice. Seulement voilà, ce travail là, personne ne veut  le faire. Je l’ai fait. Pendant deux ans. Et je n’ai rien trouvé en faveur du trader. Pour autant, à chaque fois que l’on m’interroge je réponds que je n’ai qu’une assurance raisonnable que la banque dit vrai, jusqu’à preuve du contraire. Ma connaissance du dossier me permet juste de confirmer que mes confrères chroniqueurs judiciaires sont fondés à dire que la justice a correctement fonctionné. Il faut croire que d’autres trouvent plus simple de tenter le journalisme de pari, celui qui n’avance aucun fait mais sème la suspicion en se disant que de toute façon il trouvera un public pour applaudir la dénonciation de ces salopes de banques, coupables, forcément coupables.

Que ceux qui se livrent à ce petit exercice discutable ne s’étonnent pas de la montée des extrémismes, c’est exactement ce genre de discours qui fabrique ce qu’ils prétendent, bien installés dans leurs paresseuses certitudes, combattre d’un doigt désinvolte en tapant sur leur clavier.

133 commentaires »

  1. Je souhaite revenir sur une de vos affirmations : vous écrivez « respect … de l’égalité des armes judiciaires. »
    Et là je en suis plus d’accord avec vous. Il y a deux asymétries terribles entre Kerviel et Société Générale.
    1) le monopole de la preuve. Je ne sais pas si le samedi où le pot au rose a été découvert, il a été procédé à une copie sous contrôle d’huissier et d’expert de tous les rapports, toutes les logs, tous les mails, tous les enregistrements audios, toutes les traces qui permettaient d’établir rétrospectivement la vérité des faits, et à une remise immédiate à un séquestre judiciaire. Comme j’imagine que cela n’a pas été le cas, il est « complotiste » mais logique de penser que la complétude des preuves remises par la Société Générale ne peut pas être garantie. Je ne dis pas que Société Générale a triché sur les preuves à disposition, mais elle était la seule à pouvoir le faire. J’ai déjà vu par le passé une institution financière « tripatouiller » des preuves qu’elle était la seule à pouvoir produire, et fort heureusement le faire maladroitement. Mais Kerviel ne pouvait produire ce genre de données, ni les filtrer.
    2) la profondeur de la poche pour payer les honoraires avocats.
    Donc je pense que les armes judiciaires (données + avocats) n’étaient pas, ne pouvaient pas être égales. C’est toujours le cas quand l’écart de taille des plaideurs est grand. Reste que le juge est (supposé être) impartial.
    Idéologie, poison mortel du journalisme, écrivez-vous. Oui, bien sûr, mais dans cet histoire, le journaliste n’est-il pas aussi l’otage du média qui le publie, dont les intérêts ne sont pas nécessairement la vérité ? Pour avoir observé depuis un an et demi avec la Manif pour Tous et ses dérivés les accrocs à la vérité, les présentations idéologiquement biaisées, les censures qui ne disent pas leurs non, je crie mon indignation pour la pitoyable qualité de l’information. Mais ne pas considérer l’absence d’indépendance financière (médias écrits) ou existentielle (fréquences) des médias comme une cause aussi détestable que les bais idéologiques des journalistes serait naïf. Je crois donc qu’il faut parler des dérives du couple (médias ; journaliste).

    Commentaire par remseeks — 22/05/2014 @ 17:01

  2. @remseeks : pour Socgen, jusqu’à preuve du contraire victime, ça coute le cabinet Veil, le cabinet reinhart et le cabinet Lussan à 500 euros de l’heure, pour Kerviel c’est gratuit. Et c’était Metzner, soit une qualité équivalente aux avocats de Socgen. Jusqu’à présent, JK a touché environ 100 000 euros (hypothèse archi basse) de la vente de son livre et une somme indéterminée de la cession de ses droits pour un film.
    Maintenant pour les preuves, vous avez raison, la perquisitions n’est intervenue que la semaine suivante. En même temps, s’il y avait eu trafic, depuis le temps ça aurait fuité. Il a du y avoir de nombreuses démissions, licenciements, conflits, frustrations diverses et variées, les langues se seraient déliées. Mais bon, objectivement, c’est une vraie inconnue.

    Commentaire par laplumedaliocha — 22/05/2014 @ 17:08

  3. Bonjour,
    je n’ai pas compris le lien avec la montée des extrémismes.

    Commentaire par kuk — 22/05/2014 @ 17:18

  4. @Kuk : si vous expliquez à vos lecteurs que la justice est pourrie, feignante, aux ordres des banques, vous ne donnez pas envie à vos lecteurs d’amender le système mais de le détruire.Ce n’est pas un hasard si les soutiens de JF se situent à l’extrême gauche et, depuis ce we à l’extrême droite également.

    Commentaire par laplumedaliocha — 22/05/2014 @ 17:24

  5. Mediapart je ne comprends pas tellement a quel jeu ils jouent. Ce soutien aveugle a JK risque quand meme de ternir leur image de dernier bastion du journalisme, pur et dur. On dirait qu’ils bossent pour D. Koubbi ! Car l’opinion apres le grand show du weekend commence a avoir des doutes sur Jerome Kerviel.

    Rassurez-moi : ils ne croient quand meme pas a ce qu’ils racontent a Mediapart, c’est simplement de la mauvaise foi agit prop, n’est-ce pas ?

    [en passant, est apparu hier sur le site de Mediapart un article delirant au sens propre qui melait Kerviel, le 11 septembre et le suicide de Me Metzner. Un moderateur a eu un eclair de lucidite et l’a fait disparaitre.Mais bon voila ou ca mene, ce genre d’attitude …]

    @ Kuk
    Vous ne voyez pas le lien avec la montee des extremismes ? Moi je le voit depuis le debut ce laissez-aller populiste en faveur d’un p’tit gars bien de chez nous ; ca evite de se triturer le cerveau tout se disant  » on ne me la fait pas a moi Mossieur! ».

    Commentaire par Maelle — 22/05/2014 @ 18:31

  6. Tel que je le lis, la citation d’acrimed pointe du doigt un *biais* de présentation. Ca ne veut pas dire qu’il y a complot des présentateurs, qu’il y a intention de tromperie, que la justice est complice, mais que *de fait*, certains éléments de l’affaire sont présentés et pas d’autres et que cette présentation n’est pas innocente (le fait qu’elle ne résulte pas d’une intention est complètement anecdotique à ce stade).

    Donc, oui, les éléments de l’affaire présentés sont vrais; oui, certaines suspicions de « l’homme de la rue » sont infondées pour qui a suivi le procès de près (e.g. vous); non, les juges ne sont pas des corrompus à la solde du grand capital, etc. Mais ça n’est tout bonnement pas le point. A côté de la question du Vrai et du Faux, il existe aussi des questions de pertinence, du sens de ce que l’on *veut* dire, ou plutôt, de ce que l’on dit *de fait*.

    Et pointer du doigt l’existence d’un biais, ça veut dire ce que ça dit : qu’il y a un biais, ça ne dit rien du tout sur la véracité des propos tenus.

    Ici, par exemple, pour un même fait objectif (la culpabilité de JK), je vois au moins deux lectures possibles : i) tout va bien, la Justice a bien fait son travail, le tort a été réparé, le méchant puni ou ii) tout ne va pas si bien, la Justice a bien fait son travail, mais il n’est pas dans ses attributions de condamner le Système. J’ai l’impression qu’acrimed dit que les médias sont biaisés en faveur de i).

    Il me semble d’ailleurs que c’est une remarque que vous avez partagé ici même : à savoir, qu’il est bien plus inquiétant de constater que la SG ne savait rien du tout comme elle le prétend !

    On peut facilement imaginer un reportage, où on présenterai les mêmes faits (i.e. la Justice a fait son travail et JK a été reconnu coupable parce qu’objectivement il l’était), mais qui serait moins tendre envers le Grand Capital. Dire que les grands médias sont biaisés revient ici à se faire la remarque suivante : personne ne l’a fait.

    Commentaire par Kyle_Butler — 22/05/2014 @ 19:03

  7. Très bon billet.
    Je vous suis totalement sur la défense du système judiciaire : présenter JK comme « innocent » est une grave erreur. Même s’il est sincère lorsqu’il déclare s’être rendu compte de son inconscience depuis lors, et même dans l’hypothèse où SocGen aurait eu connaissance de ses agissements – et je dois admettre ne pas connaître suffisamment le dossier pour me forger ne serait-ce qu’un avis sur la question – il reste coupable et responsable de ses propres actes. Les « c’est pas moi / je n’ai fait que suivre les ordres / j’ai fait du zèle mais c’était pour faire plaisir aux chefs » n’ont jamais eu valeur d’innocence (Je résisterai ici à la tentation d’atteindre le point Godwin).
    Et je vous soutiens donc doublement sur le lien avec la montée des populismes de tout poil : présenter JK comme un « innocent » est une double faute, car non seulement elle porte ombrage à l’indépendance de la justice, mais de plus elle diffuse en filigrane l’idée dédouanante selon laquelle les actes perpétrés, facilités ou cautionnés par un individu sont à imputer au groupe auquel il appartient ou à ses responsables davantage qu’au manque de discernement de cet individu.

    Commentaire par Dodosaure — 22/05/2014 @ 19:21

  8. @ Kyle_Butler : ta lecture laisse de côté le fait que l’article d’Acrimed possède un énorme biais contre la Société générale, et qu’il propose bel et bien une interprétation des faits qui pose la question de la vérité et de la fausseté de cette interprétation. L’article est d’ailleurs un modèle de confusionnisme dans le genre de ce qu’a déjà dénoncé Aliocha dans son blog ; au fond, l’article d’Acrimed c’est : « on ne se prononce pas, hein, mais on commence notre article par affirmer péremptoirement qu’il est évident que tout n’est pas clair ma bonne dame… » Je me demande si l’on n’est pas dans la double-pensée : on reconnaît le jugement, les faits, et en même temps on dit exactement le contraire.

    Commentaire par Pierre — 22/05/2014 @ 19:31

  9. La banque n’a pas à dire vrai, le fait est, qu’elle manipule des chiffres et que ses employés et ses machines le font aussi, c’est leur travail. Cette innocence du, il faut bien que quelqu’un le fasse, fait que l’argent qui travail pour lui même engendre des paris comme dans un casino, un très gros casino dont le dollar pouri, monnaie de référence de l’arnaque est seulement garantie par ses 1000 bases militaires dans le monde + ses sous traitants à intérêt géostratégique . Ces entités respirent la même monnaie donc conspirent à son maintien et de temps en temps y a un complot pour désigner un ennemi qui est en fait un des leurs et un leurre, organisation de la confusion et folie, bonjour les anti dépresseurs .
    Quand un fromage Hollande 15%,prétend s’attaquer à la finance comme son ex collègue/pseudo ennemi, c’est une grosse farce et çà commence à se voir, il n’y a pas d’extrémisme qui monte comme la petite bête, çà, c’est la peur de tous les manipulateurs qui s’expriment ad nauseam sur tous tous les écrans de nos sociétés…écrans mais il y a une recherche de raisons, comment gérer la maison par l’exemple. Kerviel est juste un super champion bien français ( contrairement à un Nick Leeson)qui s’est fait attrapé et laisser aller au…… jeu et par sa « résistance » entraine à son tour toutes sortes de spéculations et suspicions sur l’honneur des banques d’investissements qui n’ont jamais rien à dire mais sont constamment renfloués.

    Commentaire par georges dubuis — 22/05/2014 @ 19:49

  10. Pierre, ces insinuations, ces non-dits, ces phrases a double sens que vous decrivez c’est ce qui donne lieu a la rumeur. Et est-il une plus belle rumeur que celle du complot ?

    JK a use et abuse de ce genre de raisonnement specieux durant ses proces. C’est sa methode.
    P.ex.! au debut en tout cas, il disait en parlant de la SG non pas « ils savaient » mais  » ils ne pouvaient ne pas savoir ». Et impossible de lu faire dire qui ne pouvait pas ne pas savoir ; crainte d’un proces en diffamation peut-etre car vous savez dans la hierarchie tres aplatie des BFI il y avait a tout casser 5 ou 6 personnes entre JK et D. Bouton.
    La encore ce weekend avec cette histoire delirante des fameux temoins qui n’osent pas parler par peur (on se croirait dans les sopranos, le climat italien sans doute) et a qui Hollande doit accorder l’ immunite, c’est pareil. JK et son entourage savaient tres bien qu’ils n’auraient aucune reponse de la part du chef de l’Etat, ne serait-ce que pour la bonne raison que ca n’existe pas dans le droit francais, a ce que j’ai compris. Donc on ne saura jamais qui sont ces fameux temoins, et encore moins ce qu’ils ont a dire. Mais ils existent, hein, bien sur …puisque Jerome le dit … Ca mange pas de pain ….

    Commentaire par Maelle — 22/05/2014 @ 19:56

  11. C’est cela même, continuons comme cela, tout est bien dans le meilleur des mondes, les indemnités des cadres remerciés sont tout à fait dans la norme (ou pour éviter les Prud’hommes ?).
    Vous savez, dans l’exercice de l’écriture de presse, parfois on se fait manipuler, mener en bateau, &c.
    Si cela vous arrive, vous serez peut-être la prochaine Kerviel. Au petit pied. Car vous n’aurez pas Le Figaro et les syndicats derrière vous. Mais bon… L’expérience n’est qu’une lanterne dans le dos éclairant le chemin parcouru…

    Commentaire par Jef Tombeur — 22/05/2014 @ 20:23

  12. Euh, oui, j’imagine bien qu’Acrimed a un biais contre la société générale dans son fonctionnement actuel. Par contre, j’ai lu l’article en entier, et je n’ai pas vu de quelle interprétation des faits vous parlez.

    Ah, peut-être est-ce de l’article de médiapart cité également ici et qui, semble-t-il (je l’ai pas lu), est canularesque ? Votre lecture c’est de dire, qu’acrimed inciterait les gens à croire « regardez, les médias ne citent pas cet article, c’est donc lui qui dit la vérité » ? Je suis dubitatif. Enfin, j’en sais rien, mais ça n’est pas comme ça que je l’ai compris.

    Disons que les mass media n’ont pas beaucoup de scrupule, en général, à inviter des gens qui n’apportent rien à rien, des nuls, sur leurs plateaux télés. Aliocha citait DS et c’est un bon exemple de journalistes loin d’être idiot qui n’a pas de scrupule à inviter des clowns de temps en temps (l’émission sur la crise en Ukraine est un bon exemple : le journaliste du Monde était objectivement un plouc). A partir du moment où on accepte l’idée (loufoque, certes) que, pour les besoins de la contradiction, on est prêt à inviter n’importe qui, remarquer que sur certains sujet précis, on n’invite personne (fût-ce de gros nuls, donc) devient pertinent.

    Pour enfoncer le clou : dans le cas présent, il y a plusieurs façons de présenter les mêmes faits objectifs, il y a même des gens qui jettent la suspicion sur la Justice. Pourquoi *aucun* grand média ne leur donne parole ? [*] La réponse « m’enfin, parce que ces « experts » sont à côté de plaque ! » ne tient donc pas la route : ces mêmes médias invitent parfois des experts auto-déclarés.

    Après, on n’est pas obligé de faire sienne la vision du monde des gens d’acrimed. Il est certain que ce sont des gôôchistes et on peut ne pas être de gôôchistes et être un bon citoyen. Mais on peut trouver dans leurs critiques des biais des médias des éléments de réflexions pertinents pour notre réflexion personnelle sur le fonctionnement des médias, indépendamment de ce qu’on pense de leur motivation politique. En ce qui me concerne, j’ai trouvé leur article non sans interêt et pourtant, je ne suis certainement pas arrivé à la conclusion que Kerviel était une victime ou encore que les juges ont été acheté par la SG ou que sais-je.

    [*] Ici, je suis d’accord, il y a une question non triviale : est-ce aux journalistes de faire le ménage « en amont », ou doivent-ils donner la parole à tout le monde (dans un cadre contradictoire ou pas) et laisser au spectateur se faire son opinion ? Les gens peuvent être en désaccord sur ce point, mais on pourra quand même se mettre d’accord que faire tantôt l’un, tantôt l’autre, c’est prendre les gens pour des lapins de trois semaines.

    Commentaire par Kyle_Butler — 22/05/2014 @ 20:39

  13. « L’idéologie, poison mortel du journalisme » ? En effet. L’idéologie d’Aliocha, entre autres Pas un mot dans l’article d’Acrimed ne justifie cette assertion : « Acrimed conclut comme DS que ce sont sans doute les insinuations de Martine Orange qui sont plus proches du vrai journalisme éthique et sincère, respectable et digne de revendiquer le titre de « chiens de garde de la démocratie », que le récit et l’analyse des journalistes qui ont suivi le dossier. » Acrimed ne « conclut » rien du tout à ce propos.Rien dans longue citation qui suit ne justifie ce procès d’intention.

    Commentaire par Thorens — 22/05/2014 @ 23:26

  14. C’est rigolo de lire un article dénonçant « l’idéologie, poison mortel du journalisme » aussi imprégné d’idéologie. C’est bien connu, l’idéologie, c’est toujours les autres. Avec Aliocha, on n’est jamais déçu. Elle me fait penser à tous ces économistes libéraux qui squattent les plateaux de télé, les studios de radio ou trustent les pages économiques de la plupart des journaux. La plupart, comme l’a très bien montré le film « les Nouveaux chiens de garde », sont présentés comme des universitaires ou des scientifiques (donc neutres, ne faisant pas d’idéologie), sans qu’on dise jamais pour quels conseils d’administration de grands groupes ils cachetonnent. Et quand par hasard un économiste hétérodoxe est invité par un média, il se voit affublé par les tartuffes d’idéologue.
    Au passage, Acrimed n’est pas d’extrême gauche, mais simplement de gauche (ce n’est pas difficile dans la mesure où le parti dit socialiste a considérablement dérivé à droite). Au doigt mouillé, je dirais que les militants d’Acrimed se retrouvent dans toutes les familles politiques de la gauche. Je suis sûr qu’il y a même des socialistes.

    Commentaire par Gilbert Duroux — 23/05/2014 @ 00:44

  15. @Kyle Butler : il faut lire l’article d’Acrimed « Pourtant, comme l’a notamment démontré Martine Orange, de Mediapart, dans plusieurs enquêtes fouillées, l’affaire ne semble pas se limiter pas à la seule responsabilité de Kerviel [1]. Mais, curieusement, nulle mention de ces zones d’ombre dans le JT de France 2. Les journalistes de la chaîne publique n’ayant pas enquêté par eux-mêmes pour avaliser l’une ou l’autre des versions de l’affaire, on serait en droit d’attendre qu’ils se montrent plus prudents et moins affirmatifs, en tout cas plus impartiaux ».

    @Thorens : dire que les médias ont occulté la responsabilité de la banque malgré les « enquêtes fouillées » de Martine Orange, ce n’est pas préférer son travail aux autres traitements ? Son travail n’est un mystère pour aucun journaliste qui a suivi les procès. C’est le recyclage méticuleux et sans vérification des arguments de David Koubbi. Et c’est par un tour de passe passe assez savoureux que l’extrême gauche se retrouve à applaudir ce qu’en réalité elle déteste avec raison : un trader qui réclame sans scrupules son bonus 2007 de 300 000 euros à son ex employeur et utilise l’indignation public pour faire pression, accompagné d’un avocat à paillettes, plus doué dans les studio radios télés que dans les prétoires. Voilà où on arrive quand on raisonne en méprisant les faits. C’est à hurler de rire.

    @Gilbert Duroux : loupé Gilbert. La qualité d’un travail journalistique s’apprécie de façon très objective, il y a des faits ou pas. Le papiers de Martine Orange ne contiennent que des questions soi disant non résolues qui ont en réalité été traitées par la justice et parfaitement éclaircies. L’amusant en l’espèce, c’est qu’on présente ces questions comme non résolues simplement parce que les réponses ne vont pas dans le sens de ce qu’on veut croire. Et c’est bien de l’idéologie que de vouloir tenir pour vrai ce qui parait souhaitable. J’ai souhaité que Kerviel ait raison, et vous êtes un ancien ici, vous avez du le lire bien des fois, hélas, rien ne va dans ce sens. Pour l’instant. Je continue à attendre un vrai document, un témoignage digne de foi. Pas les trucs examinés et ressortis d’une chapeau, à la sauce Martine Orange.

    Commentaire par laplumedaliocha — 23/05/2014 @ 06:28

  16. […] vrai, c’est un poil plus tordu : Eolas salue un post de la journaliste blogueuse Aliocha, chef de meute des anti-Kerviel sur la Toile, laquelle m’accuse directement, elle, de me ranger […]

    Ping par Kerviel, Tafta : nos crimes de complotisme | JolieMoustache — 23/05/2014 @ 08:53

  17. Tu as complètement caviardé/réécrit ce que disait DS chouchou ! Et c’est vrai qu’attribuer le « je dois rendre l’argent si je parle » de Rouyère au stress, c’était téméraire, surtout quand on se prétend journaliste (d’investigation aussi? tant qu’on y est!). Tu te souviens de ce que disait Domenech ? « Journaliste c’est un très beau métier, mon seul regret c’est qu’il soit aussi mal fait ».

    Commentaire par Staive — 23/05/2014 @ 09:03

  18. Pour ceux qui n’auraient pas vu, la défense de Daniel ce matin.

    « Vous savez quoi ? Vous êtes, ici, sur un site de complotisme à deux balles. Si si, c’est une autorité de l’Internet qui le dit : Eolas en personne, l’avocat masqué que nous avons reçu à plusieurs reprises sur notre plateau et qui salue ainsi ma chronique de lundi dernier, sur le cas Kerviel. En vrai, c’est un poil plus tordu : Eolas salue un post de la journaliste blogueuse Aliocha, chef de meute des anti-Kerviel sur la Toile, laquelle m’accuse directement, elle, de me ranger du côté des méchants complotistes de Mediapart, et des défenseurs du trader.
    Je n’ai rien à répondre à Eolas, qui fonde sans doute sa lapidaire appréciation sur une connaissance approfondie du dossier Kerviel mais, s’agissant d’Aliocha (dont le blog est par ailleurs souvent intéressant, et plus nuancé), je la renvoie simplement à ma coupable chronique. Dire que la question (non pas de la culpabilité de Kerviel, établie et ré-établie, mais des raisons pour lesquelles ses supérieurs n’ont rien vu, rien entendu à ses manips) dire que cette question, donc, « reste entière », ce n’est pas me ranger dans le camp des pro-Kerviel. Cela résulte simplement d’un certain nombre de failles des procès, et notamment de l’impossiblité dans laquelle s’est trouvée la Justice d’entendre sereinement ces supérieurs, qui avaient empoché de confortables indemnités de la banque. Circulez, rien à voir ! m’enjoint Aliocha. Si l’un de ces supérieurs a avoué, devant la Cour d’appel, qu’il n’était pas libre de parler, sous peine de devoir rendre l’argent, c’est qu’il a dit « n’importe quoi ». Le stress, vous comprenez. Ou la chaleur. Ou la digestion. Circulez. Mais dans ces conditions, pourquoi s’ennuyer à organiser des procès ?

    Sans doute mis en appétit, le serial twitteur Eolas, quelques heures plus tard dans la journée d’hier (riche journée, décidément), a ouvert contre nous une deuxième information pour complotisme, à propos de la rude enquête, à base d’aspirine, de Sebastien Rochat, sur un vote cryptique du parlement européen. Non sans peine, nous avons réussi à établir les liens entre ce vote et TAFTA. Quand je dis « non sans peine », c’est parce que j’ai vu, pendant deux jours, Sebastien tenter d’arracher le sens de ce vote aux députés et à leur staff, qui eux-mêmes n’y comprenaient pas grand chose. Mais là encore, si je lis bien Eolas, circulez, rien à voir. Le cher Maître, qui lit le Journal Officiel tous les matins, et s’endort chaque soir sur les compte-rendus des débats du Parlement européen, savait tout dès le début, avait tout compris. Sans parler des journaux radios et télévisés, qui ont tous consacré à l’affaire une large place, et de lumineuses explications. Que n’avons-nous pas pensé à l’appeler ?
    Non, Monsieur l’avocat-procureur, non Messieurs les jurés, @si ne défend pas Kerviel. @si ne combat pas TAFTA. On tente simplement, pour aider nos abonnés à se faire leur idée, de comprendre nous-mêmes, de creuser sous les gangues accumulées de la paresse, des arguments d’autorité, des polémiques artificielles, des complexités organisées. Sans jamais céder aux injonctions de circuler. D’où qu’elles viennent ».

    Commentaire par laplumedaliocha — 23/05/2014 @ 09:24

  19. Evidemment, toujours la même erreur, le soi-disant affrontement des pro et des anti Kerviel. Je ne suis ni pro ni anti, quand un discours ne correspond pas aux faits, je le dis, c’est tout. Quant aux failles du procès, DS qui n’y a pas assisté est le mieux placé en effet pour les dénoncer. Sur la base des dires d’une journaliste qui à ma connaissance n’y a pas assisté non plus. Magique. Par contre, les dizaines de journalistes qui ont enquêté et/ou assisté aux deux procès, sont tous cons et/ou vendus. CQFD.

    Commentaire par laplumedaliocha — 23/05/2014 @ 09:27

  20. @Aliocha. Dire que des articles, « notamment » ceux de Martine Orange, « semblent » démontrer qu’il subsiste des « zones d’ombre », ce n’est pas « conclure » quoi que ce soit, sur la meilleure enquête, ni même sur la question proprement judiciaire . Dès les première lignes de l’article on peut lire :: « Evidemment, Acrimed n’entend pas se prononcer sur le fond judiciaire de cette affaire : la culpabilité, ou non, de Jérôme Kerviel ; la coresponsabilité, voire la complicité, ou non, de la haute hiérarchie de la Société générale : une banque dont la responsabilité proprement économique et sociale n’est que trop évidente. » Refuser de distinguer une responsabilité pénale (juridiquement condamnable au regard des lois) et une responsabilité économique et sociale (qui peut ne pas relever de la Justice), serait se refuser à se prononcer sur la seconde sous prétexte que la première serait établie, avec ou sans « zones d’ombre » : un bel exemple d’idéologie conservatrice.

    Commentaire par Thorens — 23/05/2014 @ 09:34

  21. Mais il a pas dit qu’ils étaient vendus, il a présenté les forces en présence, et il ne dénonce pas les failles du procès, il relait ceux qui les dénoncent. Toi comprendre ? toi arrêter de t’enfermer dans ton dogme ?

    Commentaire par Staive — 23/05/2014 @ 09:41

  22. @Thorens : mon propos n’est pas d’empêcher d’évoquer le fonctionnement de la banque et à travers elle du système financier mais au contraire de rendre cette discussion possible. Or, pour la rendre possible, il faut arrêter de faire semblant de croire qu’il y a des éléments bizarres dans le traitement judiciaire alors que les éléments concernés, sortent tout droit du dossier de l’avocat qui a perdu son procès et tente de plaider dans la presse ce qui ne valait rien dans le prétoire, en jouant sur la méconnaissance du dossier par la journaliste concernée. Et @si et Acrimed, qui se piquent de faire de la critique éclairée des médias applaudissent. C’est de l’enfumage. Si vous lisiez mon livre, vous verriez que je donne toutes les clefs pour aborder la question du système. L’ennui c’est que les paillettes Koubbi nous ramènent inéluctablement au complotisme qui ne va nulle part. Tant pis. Maintenant, je m’en fous. On ne fait pas boire un âne qui n’a pas soif.

    Commentaire par laplumedaliocha — 23/05/2014 @ 09:42

  23. Devant tant d’experts, le peuple se prend pour un con, il y a un abîme qui se creuse, un flottement où l’abstention est plus un aveu d’impuissance qu’une décision. C’est comme la machine à laver neuve/défectueuse de ma soeur( 75 ans), un expert Darty lui a dit sans rire « vous ne chargez pas bien votre machine »……………..impressionnant où pas ? L’idéologie et son double la rhétorique est partout si on a pas un minimum de connaissances.

    Commentaire par georges dubuis — 23/05/2014 @ 09:47

  24.  » au total, les supérieurs de Kerviel l’ont-ils laissé faire sous l’effet d’une politique implicite de profit maximal, ou parce qu’il les a magistralement trompés ? Après deux procès, et tant et tant d’articles, la question reste entière. »

    Commentaire par Staive — 23/05/2014 @ 09:55

  25. @Staive : eh oui, la question reste entière pour ceux qui n’assistaient pas aux procès et veulent croire qu’elle reste entière. D’ailleurs, je vais vous dire, à ce train là, moi, je doute que la terre tourne. Parce que j’y connais rien ? Ben oui, et alors, c’est de la même veine. Je décide à partir de maintenant que tout ce que je ne comprends pas relève de la question non résolue.

    Commentaire par laplumedaliocha — 23/05/2014 @ 10:17

  26. @aliocha. Vous n’avez donc plus rien à reprocher aux article d’@si et d’Acrimed ! L’article d’Acrimed en particulier met en question presqu’exclusivement l’enfumage par France 2 (c’est précis) qui, en se focalisant sur la communication de Kerviel (que nombre de médias ont épousée et entretenue), détourne de la question de la responsabilité économique et sociale de la Société générale (et éventuellement judiciaire, mais là-dessus l’article ne se prononce pas). Votre prévention vous aveugle!

    Commentaire par Thorens — 23/05/2014 @ 10:36

  27. « Les journalistes qui refusent de croire à la culpabilité de Jérôme Kerviel feraient mieux de prendre acte des décisions judiciaires au lieu de plonger dans le complotisme. » Cette seule phrase suffit à ne pas désirer lire l’article en profondeur ( je devrais pourtant, mais… pourquoi perdre son temps ?!!! ). Je soutiens à fond DS et @si ! Jamais il n’a été question de dire ou penser que Kerviel n’est pas coupable !!!!!! L’affaire Kerviel rend fou ? Ici elle rend obscurantiste !!! Procédé de mioche, vraiment puéril !!!!

    Commentaire par Joël ALBERT — 23/05/2014 @ 10:47

  28. Vous reprochez à « l’autre camp » de traiter de valet du système tout ceux qui ne croient pas en l’innocence de Kerviel.
    Vous traitez de « complotistes » (sic) tous ceux « qui refusent de croire à la culpabilité de Jérôme Kerviel » (sic).

    En résumé, votre adage est « faites ce que je dis, pas ce que je fais ».

    Commentaire par Tortuga — 23/05/2014 @ 10:57

  29. @Georges Dubuis : c’est effarant, n’est ce pas, qu’Aliocha se fasse écharper à propos de Kerviel et de la société générale, alors qu’il y a des sujets bien plus graves et anxiogènes.
    Effectivement, le sophisme est partout. Je me souviens qu’un philosophe contemporain expliquait que le sophisme, avec sa rhétorique et son mode de pensée,confondait le mal et le malheur, le bien et le bonheur (associé de nos jours au plaisir pur). En définitive, les cultures évoluent, mais la nature humaine reste assez identique depuis les grands de ce monde jusqu’au plus humble…..

    Commentaire par Dorine — 23/05/2014 @ 10:58

  30. bien la censure ! allez je recommance, un gros LOL pour ton « je ne suis ni anti ni pro kerviel », et tu crois qu’il en existe qui se revendiquent d’un camps ou de l’autre plutot que celui de la sacro sainte objectivité ?

    Commentaire par Staive — 23/05/2014 @ 11:36

  31. S’agissant des accords transactionnels et non des lettres de licenciements qui sont d’ailleurs anonymement publiés, en raison du droit au respect de la vie privée, dans le livre de J. Kerviel (p. 253 à 268) les obligations de confidentialité qui y sont stipulées imposent, en effet, de ne pas révéler le contenu de l’accord à des tiers sauf à y être légalement tenues notamment sur demande expresse des autorités judiciaires, de l’administration fiscale ou des organismes sociaux.

    Il y est précisé que : « Les parties conviennent que cette obligation de confidentialité est une condition essentielle du présent accord sans laquelle il n’aurait pu être conclu. En conséquence, toute violation de cette obligation aurait pour effet de remettre en cause la présente transaction ».

    Cette dernière stipulation conventionnelle par exception impose, en d’autres termes, plus trivialement de : « rendre l’argent ».

    En effet, dès lors que vous vous déliez de cet engagement contractuel vous perdez le bénéfice des concessions réciproques que renferment, en l’espèce, ladite transaction.

    Et, en l’absence de vice du consentement les parties sont libres d’accepter ou refuser de contracter : ça s’appelle la liberté contractuelle.

    Enfin : « Les transactions ont, entre les parties, l’autorité de la chose jugée en dernier ressort. Elles ne peuvent être attaquées pour cause de droit ni pour cause de lésion » (art. 2052 du Code civil)

    Rien que de très classique en somme dans la rédaction de cette clause contractuelle souvent qualifiée par la doctrine de clause de style dont le régime juridique demeure incertain !

    D’ailleurs, elle est rarement soumise à l’examen de la Cour de cassation.

    Ainsi à la question posée par Maître D. Koubbi : « que se passera-t-il si vous parlez ? La réponse : « je dois rendre l’argent » n’a non seulement rien de troublant mais surtout elle a le mérite d’être claire en raison même du contenu de la transaction certes couverte par la clause de confidentialité mais légalement produite par la défense et qui prévoit, précisément, d’exprimer la réalité de la clause si je parle : « je dois rendre l’argent ».

    La question est alors superfétatoire mais on le savait déjà : qu’un avocat au pénal fasse l’âne pour avoir le son rien de plus banal !

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 23/05/2014 @ 12:09

  32. @Le Chevalier Bayard : oui, il ne faut pas parler du contenu, mais le salarié a été troublé par l’ambiguité de la question de l’avocat. S’il évoque le contenu de la transaction, il doit rendre l’argent. Pas s’il témoigne en justice. Koubbi a posé la question juridique à la réponse connue et lui a donné ensuite une portée qu’elle n’avait pas. Rouyère, s’il n’avait pas été perturbé, aurait répondu que rien dans cette transaction ne lui interdisait de témoigner, ce qu’il faisait d’ailleurs…une petite vicieuseté de l’avocat, donc, qui devient un argument massue dans les mains de complotistes avides de croire à la thèse de la méchante banque qui arrose tout depuis les politiques jusqu’à la justice ne passant par ses salariés et les journalistes pour accréditer la thèse du fraudeur unique…

    Commentaire par laplumedaliocha — 23/05/2014 @ 12:19

  33. Attention ! Si je peux me permettre : vous confondez contenu et raisons du contenu c’est-à-dire les raisons des concessions réciproques.

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 23/05/2014 @ 12:31

  34. Des sujets anxiogènes !!! Dorine, je n’en vois……. ah si ……guerre, c’est la solution finale à une crise dite économique.. celle que la communauté du dollar, dite internationale, cherche. Vous ne trouvez pas ?

    Commentaire par georges dubuis — 23/05/2014 @ 16:19

  35. Bonjour,

    Je suis spécialisé en droit du travail.
    Ce que dit le Chevalier Bayard est rigoureusement exact. Il est courant, pour ne pas dire quasiment systématique, de mettre des clauses de confidentialité dans les transactions conclues avec des cadres d’une entreprise.
    La chose est encore plus vraie s’il y a un risque médiatique.
    Ces clauses n’ont pas pour effet d’empêcher tout témoignage, fort heureusement. D’ailleurs, les supérieurs hiérarchiques de Kerviel ont été entendu par la Justice, ils ont été interrogé, ils ont répondu.

    En toute rigueur, on ne saurait déduire d’un bout de phrase prononcé par un témoin en réponse à la question d’un avocat tout ce qu’@si et consorts ont déduit ou insinué. Combien de questions ont été posé? Combien de temps les différents supérieurs hiérarchiques ont-ils été entendu? Qu’ont-ils expliqué? Il faut reprendre l’intégralité des débats pour évaluer si oui ou non ils se sont tus, s’ils ont dissimulé, s’ils ont refusé de répondre. S’ils ont répondu à toutes les questions posées tout en prononçant la phrase incriminée, alors ça ne change rien : toute lumière a pu être faite sur cette histoire.

    Et les montants des transactions des cadres peuvent s’envoler, notamment grâce à cette clause de confidentialité qui restreint leur liberté d’expression.

    Chacun peut aller au Conseil de Prud’hommes. A Paris, c’est à Louis Blanc, 1er étage pour la section encadrement. Posez-vous, et notez les montants demandés. Vous constaterez que les sommes élevées n’y sont pas rares.

    Bref, l’existence d’une clause de confidentialité dans une transaction conclue avec un cadre n’a rien d’unique ou de troublant, pas plus que les montants élevés. C’est assez habituel, même.

    Quant à Koubbi, sa méthode est méprisable. On plaide dans les prétoires, en droit. Pas dans les médias, via sophismes.
    Kerviel est coupable. Je le savais depuis un instant bien précis : lorsque le Procureur de la République lui a posé quelques questions très simples, à savoir s’il avait bien écrit des faux mails, s’il avait bien entré de fausses données dans le système informatique de la banque, en somme s’il avait bien commis ce qu’on lui reprochait, Kerviel a répondu « Oui ». Là, c’était cuit, foutu, grillé.

    L’argument selon lequel une ambiance, un état d’esprit, une atmosphère, une culture aurait poussé à vouloir du résultat à tout prix ne peut être recevable. Cela ne l’a pas été pour les Lacernaire, les Ravachol, tous ces illustres criminels qui ont prétendu que c’était la société qui les avait conduit à être ce qu’ils étaient et à faire ce qu’ils ont fait. Cela ne l’est pas non plus pour Kerviel. On est responsable de ses actes, qu’importe l’état d’esprit et le milieu dans lequel on baigne. Kerviel n’est pas un saint, pas un héros, pas une victime, c’est un homme qui a fauté et qui a dû en répondre. L’encourager dans son déni, le transformer en Croisé des temps modernes n’aide personne, et surtout pas la cause pour laquelle on veut en faire une icône.

    Reste une question : Kerviel était-il seul responsable des pertes de la banque? La question peut se poser. Il y a une faute de la victime, du moins cela peut valablement se soutenir. Les défaillances sont réelles, elles ont été constaté. C’est un débat audible, où plusieurs positions sont possibles. Ce débat existe, il a lieu, mais il n’a rien avoir avec les débats du genre « Kerviel bouc-émissaire » ou « Kerviel innocent ».

    Commentaire par Flash — 23/05/2014 @ 16:40

  36. @ Flash et le Chevalier Bayard :

    Les transactions que vous évoquez, conclues entre cadre et hiérarchie de l’entreprise X ou Y, et soumises à des clauses de confidentialité, peuvent-elles inclure ce qui pourrait ressembler à des injonction de garder le silence sur des pratiques pouvant entrainer ou ayant entrainé la commission d’infractions passibles de poursuites en justice ?

    Cela peut-il constituer un « piège » se refermant sur toute personne susceptible d’être appelée à témoigner lors d’un procès comme ceux de
    Jérôme Kerviel ?

    Attention : je ne veux pas me faire l’avocat du diable ici, ni me faire le pagayeur de la pirogue complotiste… mais ces clauses de confidentialités, si elles n’empêchent pas de témoigner, peuvent-elle imposer de taire certaines pratiques, sous couvert de non concurrence, et constituer ainsi autant d’outils utiles pour échapper à la justice ?

    Commentaire par Zarga — 23/05/2014 @ 17:39

  37. Sur ces questions d’indemnites j’ai ‘impression que ce que voulait eviter la SG c’est simplement que les personnes ecartees ne portent leur licenciement devant les prud’hommes ou elles auraient a coup sur gagne.
    Prenons E. Cordelle. Il aurait pu faire valoir qu’on l’avait nomme a la tete de ce desk en poste d’attente apres son expatriation. On lui avait dit que cela n’avait pas vraiment d’importance s’il n’y connaissait pas grand chose car il pouvait s’appuyer sur les traders seniors, en particulier J. Kerviel. Et sur ce dernier plus particulierement, peu semblaient au courant que quelque temps auparavant il avait fraude mais que le manager de l’epoque lui avait donne une seconde chance. Et de toute facon, comme le montre l’amende de l’AMF, les controles a la SG n’etaient pas assez efficaces.
    Tiens, au cas ou ca interesse quelqu’un, j’avais lu un jour que E. Cordelle a utilise les indemnites pour se lancer dans la distillation de whisky !
    Tiens, petite question : pourquoi personne n’a voulu entendre ce precedent N+1 de JK qui au moment de l’affaire avait quitte depuis un moment la SG ? Je pense que cela aurait ete tres interessant pour comprendre …

    Commentaire par Maelle — 23/05/2014 @ 17:58

  38. Certains n’ont pas trop lu l’article d’Acrimed :

    « Évidemment, Acrimed n’entend pas se prononcer sur le fond judiciaire de cette affaire : la culpabilité, ou non, de Jérôme Kerviel ; la coresponsabilité, voire la complicité, ou non, de la haute hiérarchie de la Société Générale : une banque dont la responsabilité proprement économique et sociale n’est que trop évidente. »

    On ne juge pas, mais on juge que c’est évident… évident que quoi ? on ne sait pas, car on n’aura pas le droit à des précisions.

    « Pourtant, comme l’a notamment démontré Martine Orange, de Mediapart, dans plusieurs enquêtes fouillées, l’affaire ne semble pas se limiter pas à la seule responsabilité de Kerviel »

    Mais puisqu’on vous dit qu’on ne se prononce pas…

    « la Société Générale, à peine mentionnée dans cette double séquence du JT de France 2, en ressort immaculée »

    On ne se prononce toujours pas, hein, mais rien ne nous empêche de manier l’antiphrase insinuatrice…

    « Quid de la sanction infligée à la Société Générale par la Commission bancaire en 2008 ? Quid de la récente annulation des dommages et intérêts que Kerviel avait été condamné à verser à son employeur en première instance ? Quid du silence de certains témoins motivé par la peur des représailles, évoqué par Mediapart ? »

    Ah merde, on avait dit qu’on ne se prononçait pas sur le fond judiciaire de cette affaire !! Bon, pas grave, et tant qu’à faire mettons sur le même plan trois choses différentes pour faire croire qu’on a un truc qui ressemble à un argument…

    « Encore une fois, il ne s’agit en aucune manière de se prononcer ici sur la culpabilité respective de Jérôme Kerviel et de la Société Générale. »

    Eh bah, heureusement que tu nous le rappelles, on n’aurait pas deviné.

    Ce qui ressort de cet article, c’est que l’auteur dénonce ce qu’il pratique à fond les ballons : la désinformation.

    Commentaire par Ehbahdisdonc — 23/05/2014 @ 18:10

  39. @ Zarga

    Les raisons qui mènent à une transaction appartiennent aux parties qui sont libres de négocier les conditions de la rupture de leur collaboration pour mettre fin par des concessions réciproques à toute contestation née ou à naître (rupture de contrat de travail abusive, rupture sans cause réelle ou sérieuse, perte de confiance etc…)

    Ici, il ne s’agit pas d’échapper à la justice mais de mettre un terme à un différend et d’éviter un contentieux aux prud’hommes !

    Maintenant pour répondre concrètement à votre question lors du procès en appel, précisément, elle a été directement posée par la présidente en ces termes : Est-ce le prix du silence ?

    Sans ambiguïté il lui a été répondu : Le fait de signer un accord comme celui-là ne vous lie que si vous ne voulez pas subir les conséquences. C’est clair ! C’est d’autant plus clair que cet accord a été conclu avec des avocats en droit social de la Socgen.

    Faudrait-il, dans ces conditions, se demander pourquoi Me D. Koubbi n’a pas aussi sollicité le témoignage de ses confrères ?

    Vous voyez ?

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 23/05/2014 @ 20:41

  40. @ Ehbahdisdonc
    C’est vous qui devriez relire l’article d’Acrimed. Vous confondez le rappel des faits avec une prise de position sur le fond.

    Commentaire par Gilbert Duroux — 23/05/2014 @ 21:14

  41. Je cite le Chevalier Bayard : « les obligations de confidentialité qui y sont stipulées imposent, en effet, de ne pas révéler le contenu de l’accord à des tiers sauf à y être légalement tenues notamment sur demande expresse des autorités judiciaires, de l’administration fiscale ou des organismes sociaux. »

    Si ce que dit le Chevalier Bayard est vrai, alors les témoins pro-Kerviel ne pouvaient pas témoigner, puisque leur témoignage est demandé par l’avocat de Kerviel et non pas  » sur demande expresse des autorités judiciaires, de l’administration fiscale ou des organismes sociaux » et que personne n’est légalement tenu de témoigner contre le ministère public.

    Commentaire par Tortuga — 23/05/2014 @ 21:40

  42. Je précise mon commentaire précédent : tout ce que j’y dis est sous réserve que le Chevalier Bayard ait dit la vérité.

    Commentaire par Tortuga — 23/05/2014 @ 21:41

  43. @ Gilbert Duroux : je ne crois pas non.

    Commentaire par Ehbahdisdonc — 23/05/2014 @ 22:20

  44. @ le Chevalier Bayard :

    « Les raisons qui mènent à une transaction appartiennent aux parties qui sont libres de négocier les conditions de la rupture de leur collaboration pour mettre fin par des concessions réciproques à toute contestation née ou à naître (rupture de contrat de travail abusive, rupture sans cause réelle ou sérieuse, perte de confiance etc…)

    Ici, il ne s’agit pas d’échapper à la justice mais de mettre un terme à un différend et d’éviter un contentieux aux prud’hommes ! »

    C’est on ne peut plus clair, merci une fois de plus !

    Commentaire par Zarga — 23/05/2014 @ 22:28

  45. @ Aliocha # 32 :

    Chapeau bas ! C’est beau, si vous voyez ce que je veux dire.

    Et pour la forme, là aussi… je suis admiratif. C’est concis, plein de retenue (mais pas que), un bel exemple du désaccord pacifique. La classe.

    Commentaire par Zarga — 23/05/2014 @ 22:35

  46. @ gilbert duroux # 14 :

    Hum, moi j’ai arrêté de visiter ACriMed depuis que j’ai trouvé dans leurs colonnes des propos (relayés) plus que complaisants envers Action Directe.

    Alors, ACriMed, pas d’extrême gauche… C’est un peu le refrain de Jean Marie Le Pen se déclarant le seul représentante de la Droite, et décrivant les autres comme étant du Centre ou du Centre Droit.

    Commentaire par Zarga — 23/05/2014 @ 22:44

  47. Zarga vous êtes un vrai gentleman. Les impuissants de gauche frustrés,une tautologie, aiment toujours secrètement action directe, je les ai rencontré par « hasard » il y a presque 40 ans,Marc Rouilland n’a pas changé, il est au NPA avec l’ado/facteur qui a sa place de temps en temps sur les écrans comme pare feux…. du sens.

    Commentaire par georges dubuis — 23/05/2014 @ 23:02

  48. […] lundi dernier, sur le cas Kerviel (1). En vrai, c’est un poil plus tordu : Eolas salue (2) un post de la journaliste blogueuse Aliocha (3), chef de meute des anti-Kerviel sur la Toile, laquelle m’accuse directement, elle, de me […]

    Ping par Neuf-quinze – Méchants complotistes | Résistance Inventerre — 23/05/2014 @ 23:03

  49. @ Zarga
    « Hum, moi j’ai arrêté de visiter ACriMed depuis que j’ai trouvé dans leurs colonnes des propos (relayés) plus que complaisants envers Action Directe ».
    Un petit lien ? Histoire de ne pas parler dans le vide. Ou histoire de ne pas prendre les lecteurs pour des cons (en se figurant qu’ils se contenteront d’affirmations péremptoires étayées par rien du tout).

    Commentaire par Gilbert Duroux — 24/05/2014 @ 00:12

  50. @ gilbert duroux :

    Eh non, plus de lien… j’aimais bien acrimed, mais sur ce coup là, j’avoue que le détachement avec lequel on parlait de l’assassinat de Georges Besse, ça paraissait acceptable comme pendant à la « casse sociale » : on casse des emplois, alors on casse le patron. La froideur du propos d’alors m’a fait froid dans le dos.

    Je veux bien essayer de le retrouver. Peut-être n’y trouverez vous rien à redire ? Moi, j’ai trouvé l’évocation glaçante… une histoire d’interprétation ?

    Commentaire par Zarga — 24/05/2014 @ 08:20

  51. @ gilbert duroux :

    Ça me revient… un peu comme le boomerang de Gainsbourg ! 😉

    A l’époque, ACriMed relayait un propos de Pierre Carles (Pour Lire Pas Lu, le journal qui mord et fuit)… je ne sais pas si j’arriverai à retrouver la page.

    PLPL m’a fait marrer quelques fois, avec « la laisse d’or » par exemple, ou certains surnoms (comme « triple crème » : pas très fin, mais marrant).

    J’ai trouvé Pierre Carles intéressant lorsqu’il a sorti « pas vu à la télé »… au regard de ce qui est sorti un peu partout dans les années qui ont suivies, ça semble bien innocent.

    Mais discuter l’assassinat de quelqu’un, de façon froide, en théorisant, et en laissant entendre que c’est justifié au regard de je ne sais quelle responsabilité sociale… je ne souris plus. On est toujours le con ou le salaud de quelqu’un d’autre, et de là à devenir sa cible…

    Commentaire par Zarga — 24/05/2014 @ 08:49

  52. @Zarga: serrait-il possible que vous ayez lu sur le site d’@crimed cette ITW de Carles donnée au Courrier à propos de l’un de ces films? (Cf. dernière question)

    « Pierrre Carles: «La critique des médias est aussi un business»
    Paru le samedi 23 février 2008 – Le Courrier

    PROPOS RECUEILLIS PAR RODERIC MOUNIR

    INTERVIEW – Documentariste radical, le réalisateur de «Pas vu pas pris» et «Attention danger travail» pose un regard critique sur les médias et le salariat. Interview avant sa participation au débat organisé par «Le Courrier», jeudi prochain à l’Oblò de Lausanne.

    Journaliste et documentariste indépendant, Pierre Carles a fait son entrée à la télévision au début des années 1990 comme chroniqueur chez Dechavanne, Ardisson et Bernard Rapp. Pour le magazine Strip-tease, il a suivi Juppé en campagne, dressé le portrait du chauffeur de Chirac, et filmé le coaching musclé des employés de Domino’s Pizza.
    Proche de Pierre Bourdieu, il lui a consacré La sociologie est un sport de combat, en 2001, conclusion d’une trilogie critique des médias entamée avec Pas vu pas pris (extension d’un sujet censuré par Canal+ qui montrait les collusions entre stars du petit écran et politiques) et Enfin pris?, centré sur le différend entre Bourdieu et Daniel Schneidermann, animateur de l’émission «Arrêt sur images».
    Depuis, Pierre Carles s’est détourné des médias pour étudier le rapport au travail. Ses oeuvres collectives sur le refus du salariat (Attention danger travail) et les stratégies pour vivre la décroissance (Volem rien foutre al païs) ont suscité d’intenses débats publics, comme en témoigne le film-appendice Qui dit mieux?. Quant à Ni vieux ni traîtres (2006), c’est un portrait des militants d’Action directe, groupe d’extrême gauche auteur de plusieurs attentats dans les années 1980.
    Abonné au circuit indépendant, en attendant la création prochaine d’une coopérative de distribution indépendante, Pierre Carles vient de rendre hommage au Professeur Choron, cofondateur de Hara-Kiri et de Charlie Hebdo, mort en 2005 [1] Une façon de ne pas oublier la satire dans une oeuvre qui, par ailleurs, ne cesse de gagner en densité et en cohérence.

    Vous vous êtes fait connaître par la critique des médias pour traiter ensuite du travail. Quel lien y a-t-il entre ces deux problématiques?
    Pierre Carles: Le fait de proposer un autre son de cloche. D’aller à l’encontre de l’idée, matraquée par les médias, que le travail serait épanouissant alors que sous sa forme salariale il est devenu précaire, pénible, dégradant. Attention danger travail est l’histoire «non officielle» de réfractaires épanouis, de déserteurs de la guerre économique, de chômeurs «politiques», de la même manière qu’il existe des prisonniers politiques. Etablir un lien de cause à effet entre l’état du marché (la flexibilité croissante, les nouvelles formes de travail à la chaîne) et le refus de certaines personnes d’adhérer à ce système est subversif. Le film pose la question de la légitimité du refus. Dans Volem rien foutre al païs, on découvre des communautés qui vivent dans un habitat alternatif, sans Vivendi, ni Bouygues, ni EDF. Une démarche politique anticapitaliste. Mais ce n’est pas simple, car ceux qu’on montre sont rarement issus du sous-prolétariat; ils possèdent les armes intellectuelles, un capital culturel, un degré de conscience politique leur permettant d’échapper à la société de consommation. Or la plupart des gens recherchent du travail à tout prix, croient dans le bonheur par la surconsommation, un mirage entretenu par les médias et le MEDEF (faîtière patronale française, ndlr). Quand Fadela Amara, secrétaire d’Etat chargée de la politique de la ville, fustige la «glandouille», elle se trompe doublement: dans les banlieues, on veut consommer! Les jeunes ne demandent qu’à entrer dans ce système capitaliste qui les rejette.

    Les pauvres, les prolétaires voient-ils vos films?
    Non. Ils ont peu de chance de les voir tant qu’ils ne sont visibles que dans des salles de cinéma «art et essai». Nos films sont persona non grata à la télévision. Canal+, qui a censuré mon premier film, se complaît dans la gaudriole, la satire inoffensive. Cette chaîne n’est pas un modèle de liberté de la presse, elle sait très bien quelles sont les limites à ne pas dépasser et aussi ne pas déplaire à certains annonceurs. Même Arte refuse mes films. Pourtant, avec 92000 spectateurs en moyenne – 160000 pour Pas vu pas pris –, mes cinq documentaires ont plutôt bien marché en salles.

    Internet et les chaînes du câble n’offrent-ils pas de débouché?
    Pas vraiment. Ces chaînes fractionnent le public: comme Pink, la chaîne pour les homosexuels, ou Season, la chaîne des chasseurs/pêcheurs. Peut-être y aura-t-il un jour une chaîne des lecteurs du Monde diplomatique? Cela ne permet pas de toucher le grand public. Mais le passage à la télé n’est pas un but en soi, il est plus important de conserver son indépendance et un contrôle éditorial. A la télé, on peut montrer des grèves, des usines qui ferment, des ouvriers qui pleurent, tant qu’on reste dans le registre compassionnel. Remettre du sens politique, établir des parallèles dérangeant pour le pouvoir, dévoiler la véritable nature du petit écran qui est de maintenir passive la majorité de la population pour mieux lui faire gober n’importe quoi, ça on n’en veut pas.

    Vos films doivent-ils susciter l’action?
    Je dirais plutôt une prise de conscience. Ce qu’en font les gens, ce n’est plus mon problème. Je me méfie des films de propagande, qui donnent des consignes ou des mots d’ordre au spectateur. On peut militer sans être militaire, sans vouloir un public moutonnier que l’on met au pas. Pas vu pas pris était un film relativement manipulateur, difficile de ne pas adhérer au combat de ce Pierre Carles contre les méchants grands loups des médias. Mais, depuis dix ans, je suis de plus en plus attentif à ne pas forcer la main du spectateur comme le fait Michael Moore dans ses films.

    En France, le site web Acrimed et le journal Le Plan B, entre autres, jouent un rôle d’observatoire critique des médias. Est-ce suffisant?
    Ce qu’ils font est salutaire mais c’est une goutte d’eau dans l’océan de la désinformation. Il faut aussi se méfier du business de la critique des médias, très à la mode. L’ancien animateur Daniel Schneidermann a lancé son blog de critique des médias. Mais sa critique reste anecdotique ou opportuniste. Son indignation est à géométrie variable. La vraie question à poser est celle de l’hégémonie d’un discours: TF1, France2 et France3 disent tous la même chose dans leurs journaux télévisés. Une démarche radicale consisterait à exiger la suppression de certains de ces médias. Pour supprimer TF1, il suffit de se référer au programme du Conseil national de la Résistance (adopté en mars 1944, très influencé par les communistes, il prônait l’indépendance de la presse à l’égard des puissances d’argent, ndlr).

    Pierre Bourdieu estimait impossible d’exposer ses idées à la télévision. Certains, à l’extrême gauche, tel Alain Krivine (LCR), croient en revanche à un compromis sans compromission.
    En allant à la télévision, ils s’interdisent de critiquer les médias qui participent pourtant du système qu’il combattent. Il les légitiment comme s’ils n’étaient pas leurs ennemis! José Bové est allé menotté dans l’émission de Michel Drucker: se laisser «clownifier» ainsi est pathétique.

    Consacrer un film au Professeur Choron, c’est une manière de critiquer ce qu’est devenu Charlie Hebdo?
    Il ne faut pas se leurrer, on fait toujours des films pour et contre quelque chose. Avec Eric Martin, nous voulions d’abord réhabiliter un grand mécréant, quelqu’un qui ne respectait rien, aucun curé, ni de droite, ni de gauche, ni du centre. Ni l’armée, alors qu’il avait été militaire (Choron a servi vingt-huit mois en Indochine, ndlr). Il a fini ruiné avec les huissiers aux fesses, contrairement à ses camarades de Charlie Hebdo, qui l’ont gommé de la photo de famille. Ils ont «oublié» de rappeler, dans leur livre anniversaire, qu’il est à l’origine de la couv’ la plus célèbre de Charlie, celle du «Bal tragique à Colombey: 1 mort» (à la mort de De Gaulle, ndlr). En occultant Choron, ses anciens camarades font comme les soixante-huitards qui renient leur jeunesse, la vie libre et sans calcul – notamment de carrière – qui était la leur à l’époque. C’est triste.

    La presse satirique a-t-elle disparu?
    Elle existe, mais elle est politiquement correcte. Elle se contente de taper sur Sarkozy, alors que Hara-Kiri ou Charlie Hebdo première époque s’en prenaient au pouvoir, mais mordaient aussi la main de leurs lecteurs. Ils n’étaient pas démagogues.

    Pourquoi avoir consacré un film au groupe terroriste Action directe?
    Il faut faire attention à l’usage du mot «terrorisme». On pourrait penser qu’Action directe a mis des bombes dans des lieux publics, a commis des attentas aveugles, ce qui n’a jamais été le cas. Avec le journaliste Georges Minangoy, on voulait montrer la filiation libertaire de ces militants révolutionnaires que les médias et le pouvoir ont présenté comme des marxistes-léninistes dogmatiques et sectaires. Ce qu’ils n’étaient pas. Avant de fonder Action directe, Jean-Marc Rouillan s’est battu dans les années 1970 avec le Mouvement ibérique de libération (MIL) contre la dictature franquiste. En Catalogne, on le considère comme un résistant, alors qu’en France c’est toujours un «terroriste». Il fait partie du camp des vaincus – vaincus policièrement, par l’Etat. A tort ou à raison, Action directe a assassiné le général René Audran parce qu’il était responsable des ventes d’armes à l’Irak, et Georges Besse, patron de Renault, après des vagues de licenciements massives [2]. Se démarquer de la perception médiatique convenue revient à poser la question de la légitimité de la violence, à la considérer en termes politiques et non de manière moralisatrice. Une chose inimaginable à la télévision.

    [1] Choron, dernière (2007), de Pierre Carles et Eric Martin. Infos sur
    http://www.homme-moderne.org
    [2] Aujourd’hui, certaines thèses penchent pour une manipulation d’Action Directe, notamment par l’Iran.

    Le Plan B, numéro de février-mars 2008, contient un article intitulé «Les contestataires et les médias». Il est distribué avec le DVD José Bové, le cirque médiatique, film de Damien Doignot (visible en intégralité sur http://www.zalea.org/spip.php?article862). »

    Commentaire par The Big Bad Wolf — 24/05/2014 @ 09:21

  53. @BBW 52  » à tort ou à raison, Action directe a assassiné le général René Audran parce qu’il était responsable des ventes d’armes à l’Irak, et Georges Besse, patron de Renault, après des vagues de licenciements massives »

    A mon avis c’est plutôt « à tort », non?

    Commentaire par araok — 24/05/2014 @ 12:39

  54. Action directe, ah, ah, je viens de me faire agresser, dans ma décapotable jouant l’hymne russe décorée de drapeaux russes, iraniens et du FN à 12 heures 45 à Montreuil/ mer par 3 jeunes gens. Ceci est un scoop qui n’ intéresse personne, c’est évident, c’est comme un viol….. il l’avait bien cherché. Peut être suis je sponsorisé par ces pays sans le savoir où membre du FN malgré moi ! ! C’est le symptôme du lac des signes car nos sociétés écrans bouffies, en produisent des tonnes, c’est d’ailleurs toutes sa production, des signes de reconnaissances que les salariés s’exécutent à produire eux mêmes, le résultat c’est SILENCE on tourne, le cirque médiatique les réfléchissent,société conforme à ses images .
    http://www.egaliteetreconciliation.fr/Bakounine-Rouillan-et-la-stupidite-gauchiste-19672.html

    Commentaire par georges dubuis — 24/05/2014 @ 12:54

  55. Et vous reprendrez bien une prise de conscience, çà peut servir ….à rien, a part frustrer furieusement, les antifas deviendront les fascistes de demain disait Winston C. La gôche, les anars et toute la contestation, en distribue depuis 140 ans sans résultat, y a comme un hic, c’est la lutte des places qui fait rage et il y a une classe qui lutte pour l’organiser, c’est tellement facile qu’ils en rigolent tout le temps.

    Commentaire par georges dubuis — 24/05/2014 @ 13:06

  56. Dominique Verdeilhan de France 2 et Stéphane Durand-Souffland dissipent manipulations et fantasmes sur l’affaire Kerviel dans le Secret des sources : http://www.franceculture.fr/player/reecouter?play=4855660

    Commentaire par laplumedaliocha — 24/05/2014 @ 13:39

  57. Comment la discussion a pu dériver sur Action directe, dont j’attends toujours que l’on montre les liens avec un Acrimed qui se serait montré complaisant. Alors, ça arrive les sources ? Ou alors on n’a que la gueule ?

    Commentaire par Gilbert Duroux — 24/05/2014 @ 14:05

  58. @ Aliocha : plusieurs fois cité vous auriez aussi mérité d’être parmi les invités !

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 24/05/2014 @ 15:39

  59. Voir du complot, ça fait toujours plus « romanesque » que la (souvent) triste et froide réalité …

    La justice instrumentalisée ?
    La justice des homme est à leur image: imparfaite et faillible. Mais ça ne veut pas dire qu’elle est forcément « dirigée » par un complot occulte.
    La justice cherche avant tout à faire respecter « l’ordre républicain », et à ce titre, sera forcément sévère envers les « révolutionnaires ».

    Tiens, d’ailleurs les commentaires ont dérivés jusqu’à mentionner « Action Directe » … ce n’est pas un hasard (@Gilbert Duroux #57) !

    Mais J. Kerviel est-il un révolutionnaire ?

    A priori, il serait même l’anti-thèse du révolutionnaire !!!

    Il l’a souvent dit lui-même: il n’avait pas le passeport « Polytechnique » ou « Mines » ou « Centrale » (bien qu’il y soit maintenant, mais pas à la même 😉 , mais une « simple » formation d’universitaire. Et il s’est donc acharné à montrer, en travaillant, en s’inscrivant dans ce qu’attendait de lui son employeur, qu’il était « valable », qu’il était « un (très) bon employé » qui méritait d’e^tre promu dans le cercle restreint des Traders du desk Delta 1.

    JK n’est pas le premier Trader à avoir « déconné ».
    Le procès l’a montré, et il a d’ailleurs dit lui-même qu’il avait « fraudé » … comme les autres … mais sans doute (beaucoup) plus que les autres.

    Ce n’est pas un « révolutionnaire ». C’est un « fraudeur » en col blanc. Et il est en prison pour ça.

    Mais s’il a fraudé, c’est bien parce qu’il s’est inscrit dans un système où l’argent rend fou.
    Et ce système est ressorti (presque) indemne, seulement « blâmé » par la Commission bancaire avec une pénalité de 4 millions d’€ (une broutille).

    C’est l’impunité de ce système qui semble insupportable et devient une sorte de « poison mortel » pour les médias qui finalement, ont du mal à rester « politiquement neutre ».

    Commentaire par Yves D — 24/05/2014 @ 16:38

  60.  » C’est l’impunité de ce système qui semble insupportable et devient une sorte de « poison mortel » pour les médias qui finalement, ont du mal à rester « politiquement neutre ». « . Voilà ! C’est exactement ça !

    Commentaire par Joël ALBERT — 24/05/2014 @ 16:58

  61. @ gilbert duroux :

    tsss, tsss, tsss… vous attendez ? vous m’en voyez navré, messire, mais vous risquez d’attendre longtemps comme ça, au bout du comptoir. Car la toile a ceci de particulier, pour le néophyte que je suis : certaines pages et certains liens disparaissent. Pressions sur les hébergeurs? Lassitude de ceux-ci? Un peu des deux?

    Je ne sais.

    Avez-vous entendu parler des Piètres ? C’est probablement une des pages qui me manque le plus. Disparus, dans les limbes du Web

    « Penser piètre est piètre pensée ». C’était pour ceux que la Piétrise tentait.

    Bon, les liens qui s’évaporent, les pages qui se dissolvent, c’est bien commode, me direz-vous : on accuse sans être capable de produire la moindre preuve.

    Sauf que… je n’accuse personne : j’ai juste dit que la teneur du propos me faisait froid dans le dos. Didi, lorsqu’il agite son sabre, me fait transpirer.

    A mon tour, je pourrais vous demander : et l’interview que Big Bad Wolf reproduit, c’est du poulet ? 😉

    Je n’ai pas particulièrement souhaité ni cherché à dériver vers Action Directe : j’ai juste donné la raison qui m’avait incité à ne plus visiter le site d’ACriMed.

    Mais bon, si ça se trouve, je pédale à côté du vélo…

    Commentaire par Zarga — 24/05/2014 @ 18:28

  62. @Le Chevalier Bayard : je suis heureuse que mes confrères de la presse judiciaire (et au passage plus aguerris que moi en chronique judiciaire) confirment ce que je dis ici à la fois sur le déroulement des procès, et sur le fait que les chroniqueurs judiciaires ne sont pas dupes un instant des faux nouveaux arguments de la défense qui plaide dans les médias ce qui a échoué légitimement devant les juges.

    Sinon, puisqu’on nous dit que c’est pas de la com’ : http://www.europe1.fr/Medias-Tele/Jerome-Kerviel-derriere-les-images-la-strategie-2125605/

    Commentaire par laplumedaliocha — 24/05/2014 @ 19:34

  63. Ah, petites précisions juridiques sur l’affaire Kerviel : http://www.europe1.fr/France/Les-approximations-juridiques-de-Jerome-Kerviel-2125625/

    le système médiatique a la gueule de bois et se remet à fonctionner correctement après le délire du we dernier. Tant mieux.

    Commentaire par laplumedaliocha — 24/05/2014 @ 19:46

  64. Zarga : @ gilbert duroux : « tsss, tsss, tsss… vous attendez ? vous m’en voyez navré, messire, mais vous risquez d’attendre longtemps comme ça, au bout du comptoir. Car la toile a ceci de particulier, pour le néophyte que je suis : certaines pages et certains liens disparaissent ».
    Tous les articles qu’Acrimed a publié sont sur le site d’Acrimed. Et en plus il y a un moteur de recherche. Je veux bien attendre encore… Si rien ne vient vous risquez de passer pour un faussaire et un manipulateur. Comme on dit, le lecteur jugera.

    Commentaire par Gilbert Duroux — 24/05/2014 @ 23:32

  65. Je ne vous comprends pas Aliocha… Avez-vous déjà eu à ester en justice, avez-vous déjà dû vous défendre ? Pour avoir dû faire appel à des avocats en défense ou en attaque dans une cinquantaine de dossiers, j’en ressors avec une bien piètre confiance dans la justice de mon pays… À part pour les TGI, tous les autres tribunaux et procédures m’ont toujours laissé un drôle de goût dans la bouche, même quand je gagnais… Et sans même faire appel à votre expérience personnelle, auriez-vous déjà oublié l’affaire Outreau et tant d’autres affaires qui ont démontré comment la justice peut dysfonctionner… Aussi je respecte votre position légaliste, et pour autant ça ne devrait pas vous empêcher d’apporter un regard critique.

    En l’occurrence dans cette affaire, je ne pense pas que qui que ce soit nie la responsabilité de Kerviel (même pas lui d’après ce que je sais), mais c’est à l’évidence plus compliqué pour son degré de culpabilité… Ma certitude à moi, c’est que s’il est coupable il ne l’est pas seul… et c’est bien sur ce dernier point que la justice dysfonctionne dans cette affaire, parce que pour se prononcer sur sa culpabilité, il aurait aussi fallu se pencher sur sa hiérarchie, les organes de contrôle, les procédures dé sécurité, et cetera, et cetera… Bref, fouiller réellement plutôt que de se faire livrer les preuves sur un plateau par la SG elle-même.
    Je pense que tous ceux qui le soutiennent ne disent pas et ne demandent pas autre chose… sauf que nos banques qui déjà sont trop grosses pour faire faillite, semblent bien également trop grosses pour être condamnées au pénal…

    Commentaire par Incognitototo — 25/05/2014 @ 03:30

  66. Le mot complot et ses dérivées apparaît 3 fois dans le texte et 16 fois dans les commentaires.
    Espérons que tout le monde a bien retenu l’élément de langage : complot, complot, complot…

    Commentaire par Tortuga — 25/05/2014 @ 07:04

  67. @ Incognititoto en 65

    Même constat que vous, beaucoup d’entre-nous qui ont été obligés de demander justice se sont retrouvés avec des verdicts dignes de Salomon où » la poire » était coupée en deux et personne content.
    J’ai le regret de dire aussi que je ne fais pas plus confiance à la justice qu’à la police et c’est grave pour un citoyen qui s’en tient à la stricte observance des lois mais cela explique la fuite de certains témoins (dans des circonstances graves ) qui savent ce qu’il en coûtre d’être simplement « cités ».
    Lorsque vous n’êtes pas du sérail et que vous faites appel à la justice c’est un parcours de combattant dont vous ne sortez jamais indemne. Sans doute que le vieil adage populaire a raison quand il dit « qu’un mauvais arrangement vaut mieux qu’un bon procès. « 

    Commentaire par Scaramouche — 25/05/2014 @ 07:45

  68. @ gilbert duroux :

    Un faussaire ? et un manipulateur ? Mazette ! C’est me prêter des intentions et un pouvoir de nuisance qui n’ont rien à voir avec celui que je suis.

    Je suis démasqué! Confondu ! 😉

    Comment disait la lettre du « Corbeau », déjà ? Ah, oui : « j’ai l’œil américain et je dirai tout »… j’en tremble d’avance.

    Je vais parcourir le site d’ACriMed, et si je ne trouve rien, alors il ne me restera plus qu’à me confondre en excuses, ce que je ferai bien volontiers.

    Commentaire par Zarga — 25/05/2014 @ 08:25

  69. @ Commentaire par Tortuga — 25/05/2014 : Kerviel prétend que la banque n’a rien perdu, parce qu’elle aurait mis en place une cellule secrète pour récupérer l’argent tout en faisant en sorte de lui faire porter le chapeau. De ce fait, le mot « complot », plutôt qu’un « élément de langage », est le terme exact de la langue française pour qualifier la position de Kerviel et de pas mal de ses défenseurs…

    Commentaire par Victor — 25/05/2014 @ 08:36

  70. @Victor
    Et vous oubliez la collution Grande Méchante Banque – politiques aux ordres – justice achetée (auxquels s’ajoutent désormais les media manipulés) ; ça, si ce n’est pas un complot ! Le tout évidemment sans que jamais quiconque ne soit nommément cité !

    @Aliocha 63
    Oui les media se sont réveillés en effet, lmais un peu, en laissant beaucoup de leurs lecteurs auditeurs etc dans le désarroi, il n’y a qu’à lire p.ex. les commentaires dans Marianne.

    @Zarga
    Toutes proportions gardées … je comprends que vous puissiez évoquer Action Directe. La fin justifie les moyens, et ici le moyen c’est la désinformation.

    Commentaire par Maelle — 25/05/2014 @ 09:51

  71. Pour résumer, Kerviel est un employé plein de fougue, il devient une star d’un système d’arnaque, de pari sur le malheur de l’argent , au petit bonheur la chance, il se fait pincer malgré son expertise pour cacher ses opérations. Maintenant, il dit, j’ai été un connard mais j’étais pas seul. Si FHollande dit cavalièrement qu’il va s’attaquer à la finance, il devrait s’allier à Jérôme pour comprendre ce que c’est LA banque et ses chambres de compensations,bonjour les rêveurs, Dennis Robert y a passé 10 ans et s’y est ruiné. Trop grosse pour tomber et en parler, fin d’un feuilleton, coupable d’être con, mais pas des spéculations puisqu’il ne s’agit que de cela depuis le début, les sociétés écrans c’est pas clair, c’est toutes leurs raison d’être, de rendre opaque.
    PS Oui l’expérience de la justice est redoutable et redoutée. Tout le monde devrait être censé comprendre la loi !, Le vol légitime, çà existe..pour les gros joueurs qui ont maime notre argent, »votre argent m’ intéresse » remember, tout est lié où fou à lier.

    Commentaire par georges dubuis — 25/05/2014 @ 10:11

  72. Si j’ai bien entendu Me Koubbi à « On n’est pas couché » samedi soir, feu O Metzner n’a pas défendu J Kerviel correctement parce qu’il était lui même lié à la Société Générale…
    Quelle classe.

    Commentaire par sergio — 25/05/2014 @ 10:12

  73. @ Aliocha : non seulement les chroniqueurs judiciaires ne sont pas dupes mais surtout les magistrats ne se sont pas non plus laissés abuser et impressionner par la stratégie de rupture aujourd’hui quelque peu dépassée en tout cas, ici, mal adaptée qui n’était qu’un procédé, un artifice, un leurre grossier masquant mal la faiblesse des arguments de la défense qui, en réalité, n’étaient et par trois fois, semble-t-il, que des arguties contre-productives.

    Cela d’autant plus que le reproche classique des détracteurs de la justice « d’être à la solde du grand capital » selon S. Durand-Souffland, quand on connaît un peu la magistrature, c’est qu’elle a profondément horreur de la puissance de l’argent. Ce qui laisse d’ailleurs le journaliste complément froid les turpitudes de la victime.

    L’intérêt de ce débat, pour moi, c’est l’heuristique de cette affaire passionnante en termes de communication (les coulisses) où j’apprends que J.Kerviel (qualifié d’apprenti sorcier mais cela peut se comprendre quand on sait que l’art de la communication est un art difficile) assisté de son attachée de presse avec laquelle il promettait à tous les médias de la place de paris l’exclusivité…stratégie délirante d’après S. Durand-Souffland.

    On peut résumer ce débat par cette formule : « trop de com, tue la com » ce qui, funestement, n’a pas servi les intérêts du client de Me D.Koubbi (5 ans ! Le résultat est lourd !)

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 25/05/2014 @ 10:47

  74. @ 41

    Ne disposant pas de la science infuse c’est donc bien volontiers que j’accepte, sans aucun complexe, toute opinion divergente car, voyez-vous, je sais pertinemment qu’une « vérité », comme vous dites, surtout si elle n’est pas vérifiée, pourra être contredite.

    Si vous m’avez bien lu, ce que je doute, vous auriez dû, manifestement, relever que j’avais pris soin de préciser que dans le livre de J. Kerviel auquel je fais référence (« Engrenage – mémoires d’un trader – chez Flammarion mai 2010) celui-ci a publié de la page 253 à 268 les contenus des transactions qu’il a légalement produits lors de son procès pénal.

    Vous l’aurez donc compris je n’ai fait que reprendre in extenso la clause de confidentialité ad hoc.

    Pour vous dire toute la vérité, je vous mentirai si j’omettais de rajouter la part de phrase in fine qui figure à la page 268 de son ouvrage sous le titre 3 intitulé TRANSACTION ET CONFIDENTIALITE où il est prévu un paragraphe 3.1 qui stipule que : « Les parties s’engagent à ne pas révéler le contenu du présent accord à des tiers sauf à y être légalement tenues notamment sur demande expresse des autorités judiciaires, de l’administration fiscale ou des organismes sociaux. Chacune d’entre elles s’interdit plus généralement de faire tout commentaire public relatif à ce départ, de nature à porter atteinte à la réputation ou à l’image de l’autre partie ».

    Maintenant, si je vous suis bien, Tortuga, diriez-vous alors que les documents que J.Kerviel a révélés (si c’est vrai ) sont des faux qu’il a produits face à ses juges ? Est-ce la vérité ?

    Chacun est libre, ici, d’apporter sa contribution et de reprendre dans un commentaire des points sur lesquels il souhaite argumenter, apporter la contradiction, de façon pertinente, autant que faire se peut, mais sans trop se torturer…Tortuga

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 25/05/2014 @ 10:54

  75. @ Gilbert Duroux :

    Je cherche, je cherche… Et force est de constater que je ne trouve pas! Il apparaît donc que vous étiez en droit de le tancer comme vous le fites, et que je dois des excuses à ACriMed pour avoir laissé entendre qu’il avait fait preuve de complaisance envers les meurtres dont Action Directe s’était rendu coupable.

    Toutes mes excuses donc à ACriMed.

    Merci pour votre vigilance, Gilbert Duroux!

    @ Big Bad Wolf :

    Il est plus que probable que ce soit dans un entretien comme celui que vous avez reproduit que j’ai trouvé les propos auxquels je faisais allusion… Ils ne peuvent pas être imputés à celui qui les publie. J’ai fait preuve d’approximation, je m’en excuse auprès de tous ceux que ça a pu froisser ou mettre mal à l’aise.

    @ Aliocha :

    Je vous prie de m’excuser, j’espère que vous ne m’en garderez pas rancune.

    Commentaire par Zarga — 25/05/2014 @ 11:12

  76. Pour ceux qui n’auraient pas vu David Koubbi hier chez Ruquier : http://www.businessbourse.com/topic.php/13850/David-Koubbi-avocat-de-Jerome-Kerviel-dans-ONPC#.U4IfY_l_ub-

    On notera à la 11ème minute l’accusation de trahison contre Olivier Metzner aujourd’hui décédé. C’est assez classique dans ce dossier d’entendre l’équipe Kerviel dire c’est la faute à l’autre (la banque pourrie, la justice aveugle, les médias corrompus, les politiques lâches), mais aller jusqu’à diffamer un confrère mort….En réalité, en défendant Bertrand Cantat, puis Jérôme Kerviel, Olivier Metzner montrait sa volonté de dire « merde » à l’establishment. Il avait l’âge où l’on n’a plus rien à prouver et où l’on prend non plus des dossiers rentables mais des dossiers qui vous plaisent. Je trouve particulièrement répugnant de l’accuser d’avoir trahi Kerviel.

    Commentaire par laplumedaliocha — 25/05/2014 @ 17:54

  77. Le verbatim de l’émission de Ruquier:
    http://telescoop.tv/browse/472539/17/on-n-est-pas-couche.html
    http://telescoop.tv/browse/472539/18/on-n-est-pas-couche.html

    Commentaire par sergio — 25/05/2014 @ 18:08

  78. @ Maelle :

    Merci pour la remise en perspective.

    Commentaire par Zarga — 25/05/2014 @ 19:34

  79. @ Incognitototo & Scaramouche

    Il ne faut pas demander à la justice ce qu’elle ne peut pas donner, raison aux deux parties, sinon effectivement à la manière de Salomon.

    Faire appel à la justice, aussi indispensable que cela soit de pouvoir le faire, est toujours une mauvaise solution.

    Comme dit le dicton : un mauvais arrangement vaut mieux que le meilleur des procès.

    Accuser la justice d’être mauvaise parce que le verdict qu’elle a rendu n’est pas celui qu’on attendait n’est à aucun degré sérieux.

    Commentaire par Denis Monod-Broca — 25/05/2014 @ 21:47

  80. @ Denis Monod-Broca,

    Ce n’est pas la question de gagner ou perdre, ni même de demander justice… juste que tous les faits qui sont produits soient examinés, que les jugements en tiennent compte et soient rendus selon le droit.

    Je vais vous dire, j’ai gagné des procès que j’aurais dû perdre (et je ne m’en réjouis pas) et perdu d’autres qu’il était impossible de perdre… ça laisse quand même une drôle d’impression sur la capacité de la justice à dire le droit, et ce, en dehors de toute contingence qui l’influencerait.

    D’ailleurs selon une vieille étude de la Fac de droit de Lyon 60 % des jugements en première instance sont rendus en dépit du droit… tandis qu’en appel ce pourcentage tombe à peine à 40 %…
    Et mon sentiment c’est que non seulement la justice devient une loterie, mais qu’en plus en fonction de votre avocat (selon un nombre impressionnant de contingences qui n’ont rien à voir avec le droit et votre problème) vous augmentez ou minimisez vos chances de gagner… et ceci est particulièrement vrai pour les Tribunaux élus : TC et Prud’hommes…

    Sans oublier que quand vous êtes une puissante banque qui trafique le Libor et escroque (là le terme est réellement approprié) des milliers de clients, vous pouvez négocier de ne pas aller en prison et de faire payer à votre entreprise le prix du non-procès… tandis qu’un vol de scooter continue de vous envoyer en prison sans coup férir…

    Un jour tout cela se terminera mal… parce que le sentiment d’injustice est probablement le moteur le plus puissant de la révolte.

    Commentaire par Incognitototo — 25/05/2014 @ 22:27

  81. @ Denis Monod-Broca :

    « Faire appel à la justice, aussi indispensable que cela soit de pouvoir le faire, est toujours une mauvaise solution. »

    Je vais certainement paraître ignare, mais ce qui va sans dire va (pour moi) souvent mieux en le disant… en l’occurrence, en l’explicitant.

    J’ai du mal à vous suivre, pouvez-vous préciser votre pensée, s’il vous plaît ?

    Commentaire par Zarga — 25/05/2014 @ 22:30

  82. @ Zarga

    Oh, c’est tout simple. La justice est sans aucun doute un rouage indispensable d’une société comme la nôtre. La victime, celui qui se sent victime, doit absolument pouvoir s’adresser à elle, renonçant par là-même à se faire justice elle-même. Mais la justice ne peut pas faire de miracle. Tout procès est une épreuve, pour toutes les parties. Et le verdict bien souvent ne satisfait personne. Quand il est impossible, ou d’une difficulté surhumaine, de renoncer au procès, on y va, mais ce n’est jamais, je crois. la meilleure solution.

    Commentaire par Denis Monod-Broca — 25/05/2014 @ 23:31

  83. Une bonne analyse du dérapage de com’ : http://culture-rp.com/2014/05/20/laffaire-kerviel-illisible-innocent-mediatique-coupable-victime-incomprise/

    Commentaire par laplumedaliocha — 26/05/2014 @ 09:04

  84. L’analyse de cet expert en communication est sévère mais paraît justifiée :

    « A trop jouer la communication, Jérôme Kerviel est apparu provocateur. A trop jouer, ses spin doctors l’ont rendu inaudible. A trop mettre en scène son rôle de repenti, il n’a pas réussi à l’endosser. Il paye désormais au prix fort son mépris du respect des codes d’une stratégie de communication de crise ».

    Oui c’est bien ça… trop de com. tue la com. !

    Mais encore :

    « Jérôme Kerviel est le symbole d’une communication inefficace parce que dévoyée. Elle n’aura cessé de vouloir lui faire jouer des rôles au lieu de tenter à faire sens [….] Qu’en saturant la communication autour de cette affaire tout en faisant évoluer les revendications de Jérôme Kerviel et sans objectif clairement fixé, ils ne lui ont pas permis d’être lisible et donc crédible aux yeux de l’opinion publique…»

    Bien plus enfin :

    « L’affaire Kerviel est désormais un anti-manuel de l’art de la communication de crise »

    C’est donc un cuisant échec pour Me D. Koubbi qui n’est, certes, pas un professionnel de la com. et certainement pas seul responsable dans les choix opérés par les spin doctors qui l’entouraient, il est spécialisé en droit de la presse comme le rappelle Pauline Graulle la journaliste de Politis mais connaît bien le monde des médias

    Sauf que l’avocat est médiatique il s’est, lui-même, mis en scène d’une certaine manière et force est de reconnaître que sa stratégie judiciaire n’a pas résisté en droit à l’épreuve des faits.

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 26/05/2014 @ 11:27

  85. Je dois avouer que mon mépris pour Me Koubbi sort renforcé de tout ceci.
    Diffamer un confrère mort…C’est un manque de dignité, de confraternité, d’élégance. C’est honteux.

    Quant à la justice, elle n’est pas parfaite. L’application du droit n’est pas toujours rigoureuse, notamment devant les CPH…
    Mais à la décharge des juges, la loi est si mal écrite, si ubuesque parfois, et surtout si volumineuse et changeante que même des professionnels du droit aguerris ont du mal à être à 100% à jour. Il y a toujours des incertitudes, des doutes. Et les juges sont humains : il est tentant de tordre le raisonnement en partant du résultat voulu pour reconstituer le raisonnement nécessaire pour l’atteindre, ce qui n’est en rien rigoureux.

    Cela existe, cela arrive, c’est vrai. Il y a pas mal de choses à corriger, par exemple, une mise en état devant le CPH ne ferait pas de mal.

    Mais je constate que c’est souvent la mauvaise foi qui est « sanctionnée » par ces procédés-là, et que globalement la Justice ne fonctionne pas trop mal.

    Surtout, les accusations de corruption et de collusion avec le Grand Capital sont totalement injustes…

    Commentaire par Flash — 26/05/2014 @ 13:50

  86. Maintenant que les positions des uns et des autres se sont profondément enkystées dans leurs convictions (et notons au passage qu’il y autant de personnes de valeur d’un côté comme de l’autre), il serait intéressant de comprendre ce qu’il y a dans la substantifique moelle de cette affaire pour créer autant de passion et de dissension !

    Commentaire par Oeil-du-sage — 26/05/2014 @ 20:01

  87. @OdS : un mythe moderne, mon cher, un mythe moderne. Et c’est ainsi que j’aurais titré mon livre si mon abruti d’éditeur avait compris quelque chose au sujet.

    Commentaire par laplumedaliocha — 26/05/2014 @ 20:37

  88. Un mythe moderne: la finance (concurrent , voir associé de dieu, le grand mani tout). Remember la gross «  » »plaisanterie » » » de Lord Blankfeïn CEO de Goldman Sachs. qui déclarait sa flamme pour  » sa mission divine ».
    C’est comprendre ce qu’il y a dans la substantifique moelle de cette affaire pour créer autant de passion et de dissension !
    Abruti d’éditeur, supprimé le,auto-éditez vous. C’est tellement simple, il est vrai aussi qu’il faut se construire une notoriété pour avoir un réseau de propagation.

    Commentaire par legrandjeu — 26/05/2014 @ 21:09

  89. Bon… je résume l’affaire :

    Des actes financiers frauduleux ont été commis générant la dissimulation et la disparition de volumes financiers conséquents, un suspect avoue en partie ses/ces fautes mais affirme que ses/ces pratiques sont monnaie courante, si je puis dire, et connues de tous, qu’elles font partie d’un système « officieux » et que ses/ces « méthodes et techniques » sont acceptées dès lors qu’elles marchent, répondent aux objectifs et restent discrètes, mais d’aucun affirme que la hiérarchie ne pouvait ignorer les manipulations et mécanismes frauduleux, et de fait qu’elle cautionne donc les actes commis voire les encourage, quant à la hiérarchie, elle jure, au grand dieu, qu’elle n’était au courant de rien !

    C’est bien ça ?…

    C’est quand même terrible ses hiérarchies qui ne voient rien, à part le côté financier positif (quand il est positif) !

    Quoi ?… Comment ?… l’affaire Kerviel ?… Mais non, c’est l’affaire Bygmalion dont je parle ! 😉

    Commentaire par Oeil-du-sage — 27/05/2014 @ 08:36

  90. @ Oeil-du-sage

    J’imagine que vous êtes loin d’être un naïf car personne, ici, n’est candide : on sait que le capitalisme par définition est amoral et que la transgression aux règles est inhérente à la nature humaine. L’aptitude au crime, c’est-à-dire à l’infraction, c’est toujours un signe d’hominisation.

    La bonne foi est toujours présumée et c’est toujours à celui qui allègue la mauvaise foi de la prouver dit le Code civil.

    Et, selon Aristote la vérité de la chose jugée n’est que : « la propriété d’un jugement affirmant que ce qui est est ou ce qui n’est pas n’est pas » ou, autrement dit, ce qui n’est que la vérité judiciaire et non la vérité absolu.

    D’où l’adage populaire : « Pas vu pas pris » !

    Dans « Confessions d’un banquier pourri » (Fayard 2009) dont l’incipit est « A tous ceux qui font encore confiance à leur banque » Crésus (l’auteur est un ancien dirigeant d’une grande banque française, qui a choisi l’anonymat pour des raisons évidentes) y raconte l’histoire secrète du krach financier de septembre 2008 et commence par ce prologue :

    « Vous ne me connaissez pas, vous n’avez jamais entendu parler de moi. J’ai grandi dans l’ombre, au cœur du sérail de l’argent. Je suis un parasite de la haute finance, l’un des membres du directoire d’une des plus grandes banques de France. A peine surpayé, j’ai ramassé quelques millions d’euros en une quinzaine d’années. Une paille, comparé aux salaires et aux primes des traders que je dirige. Ou plutôt que je dirigeais.

    Voici cinq mois, j’ai été écarté des affaires par un président soudain très à cheval sur les règles et le contrôle des risques. Il paraît que j’ai été négligent. Laxiste, même. Que j’ai planté La Banque. Bref, j’ai payé pour toutes les horreurs commises depuis deux décennies. J’ai surtout trinqué à la place du président. Pourtant si j’ai longtemps fermé les yeux sur ce qu’il faut bien appeler nos pratiques mafieuses, je n’étais pas le seul aveugle aux commandes.

    On a foncé sur tout ce qui se présentait : les montagnes russes des produits dérivés, l’immobilier surévalué, les diversifications foireuses, les ventes à découvert…On a plongé à tous les coups, ou presque […] J’ai donc décidé de parler. Bien sûr je ne pourrai pas tout dire, mais déjà, ce que je vais raconter, beaucoup auront du mal à y croire. Je vais pourtant dévoiler ce que j’ai vu […] Forcément, cette confession ne plaira pas à mes pairs ni à mes collègues. Banquier pourri ? Oui, j’assume. Pourri par l’esprit de lucre, les bonus, l’impunité, l’optimisme béat, le sentiment d’irresponsabilité. Gâté-pourri ! Au fait, vous voulez savoir si je compte rendre l’argent que je vous ai volé pendant toutes ces années ? Eh bien ? Je préfère vous le dire tout suite : la réponse est non ! »

    Ce cynisme appartient à la psychologie de la nature humaine attirée aussi par la fascination du pire avec toutes les représentations de la pensée dualiste que traduisent ces couples de concepts antagonistes : raison/passion, juste/injuste, amour/haine, admiration/répulsion, moral/immoral etc…avec lesquels la réalité se joue et dépasse parfois la fiction !

    Alors ce qui est passionnant dans ces affaires c’est le romanesque des protagonistes où le mensonge devient plus crédible que la vérité c’est un avion furtif (Laurent Lèguevaque (ancien juge d’instruction) – Plaidoyer pour le mensonge – chez Denoël, février 2006).

    « Ce monde sue le crime, disait Beaudelaire, mais qu’il serait ennuyeux sans lui ! Ce n’est ni Maistre, ni Barbey d’Aurevilly, ni Léon Bloy, ni Bernanos, ces flamboyants hérauts du catholicisme le plus traditionnel qui me démentiraient. On connait le mot de Lacordaire, alors qu’on le félicitait après un admirable sermon : « le diable me la déjà dit » » (J. Vergès)

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 27/05/2014 @ 16:53

  91. @chevalier Bayard

    Sans peur et sans reproche

    Commentaire par Scaramouche — 27/05/2014 @ 18:05

  92. « Sans peur et sans reproche ».

    Je pense pourtant que Bayard allait à confesse… En pensées, en paroles et en actions.

    Commentaire par Zarga — 27/05/2014 @ 18:27

  93. @ Scaramouche, Zarga

    « L’art comme l’absurde naissent tous deux du hasard. Ensuite les mots s’en mêlent, et tout devient légende, c’est-à-dire mensonge. » (Jacques Folch-Ribas)

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 27/05/2014 @ 19:12

  94. c’est hors sujet mais je le laisse ici parce que je viens de le regarder et ça m’a passionnée : http://blog.francetvinfo.fr/guerre-des-graines/2014/03/30/teaser-la-guerre-des-graines.html

    Commentaire par laplumedaliocha — 27/05/2014 @ 21:55

  95. Le documentaire en replay est là : http://pluzz.francetv.fr/videos/la_guerre_des_graines.html

    Commentaire par laplumedaliocha — 28/05/2014 @ 07:57

  96. « c’est hors sujet mais je le laisse ici parce que je viens de le regarder et ça m’a passionnée : http://blog.francetvinfo.fr/guerre-des-graines/2014/03/30/teaser-la-guerre-des-graines.html »

    Hors sujet ?… Pas tant que ça : dans cet autre sujet le mot « alimentaire » remplace simplement le mot « financier » (« système financier mondialisé » / « système alimentaire mondialisé »), et les mécanismes et dérives délétères qui s’enracinent et prolifèrent dans l’ombre sont finalement de même nature et ont le même but de capter la substantifique moelle de la vie.

    Commentaire par Oeil-du-sage — 28/05/2014 @ 08:16

  97. @oeil du sage

    « Capter la substantifique moelle de la vie » c’est à dire « le pouvoir. « 

    Commentaire par Scaramouche — 28/05/2014 @ 09:01

  98. Tout a fait Oeil du Sage, le sujet est tellement hors de lui,atomisé dans la machine, qu’il s’en remet aux experts, c’est machinal, c’est l’émocratie de l’impression. Le populisme est c’est essai de saisir le tout, d’ailleurs il n’a plus le choix devant l’embarras du choix, comme dans un supermarché. Concerner et discerner, le sujet est cerné de toutes ses parts, pression et dépression, les apparences sont énormes, vertiges, vertiges, drug, sexe & rock’n roll ne font qu’aggraver son cas très singulier. Aimer c’est comprendre, tout inclure, c’est le nous du savoir pratique et du bien commun comme disait presque..Orwell, le reste, c’est……. le bétail du détail, les affaires, big maillon sans chaine, pfft !

    Commentaire par legrandjeu — 28/05/2014 @ 09:34

  99. Le pouvoir DE pouvoir,Scaramouche, c’est çà, Capter la substantifique moelle de la vie. Décider, discerner, pouvoir s’exprimer (même dans le silence des veilleurs qui avait touché Aliocha) c’est une dynamique, le problème énergétique n’en sera plus un, ON nationalise le dit social. Pleins de jeunes s’engagent au FN…par exemple et surtout malgré ce tout,qui impressionne de respectabilité et les banlieues, grâce à Dieudonné, votent pour le FN, c’est le 1er temps de la valse……. des étiquettes épouvantails. Les terrorisés ne deviendront pas terroristes alors que Fabius l’affabulateur en chef, en fabriquait, les encourageait suggestive-ment, avec son fameux « Bachar ne mérite pas d’être sur terre » la mémoire, elle même, se raccourci, çà sent le court circuit, le grillé, l’ouest est devenu un barbe cul.. maime gagner l’euro sans visions….. sinon celle d’un chaos contrôlé.

    Commentaire par legrandjeu — 28/05/2014 @ 10:10

  100. « Ce monde sue le crime, disait Baudelaire, mais qu’il serait ennuyeux sans lui ! »

    Les violeurs, pédophiles, maris violents, fous de guerre, etc. approuvent… Évidemment, que les 99 pour cent non-criminels de la population désapprouvent est parfaitement anecdotique.

    Commentaire par Arf — 28/05/2014 @ 13:09

  101. Je fais une petite sauterie d’idées pour le jeudi de l’ascension, à point nommé, à Neauphle le château, à partir de midi. Ouvert à ceux qui veulent sortir de l’écran ! 0134898739. Parfaite tarte au citron pour le dessert et bcp d’amuse gueules, non ennui garanti.
    Georges.

    Commentaire par legrandjeu — 28/05/2014 @ 13:53

  102. @Arf : relisez le poème Au Lecteur des Fleurs du Mal et vous comprendrez le processus de l’ennui chez Baudelaire. A ceux qui sont pressées, voici les 2 dernières strophes :

    Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
    Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
    Il ferait volontiers de la terre un débris
    Et dans un bâillement avalerait le monde ;

    C’est l’Ennui ! – l’oeil chargé d’un pleur involontaire,
    Il rêve d’échafauds en fumant son houka.
    Tu le connais, lecteur, ce monstre délicat,
    – Hypocrite lecteur, – mon semblable, – mon frère !

    Commentaire par Dorine — 29/05/2014 @ 08:37

  103. @ Legrandjeu : les jeunes n’ont pas connu la guerre de 40, la montée des fascismes. L’idéologie de l’EN leur a fait voir cette période sous l’angle de l’idéologie et non pas du concret. Ils sont donc très éloignés des réalités du fascisme, comme du marxisme d’ailleurs. Ils sont attirés par les sirènes d’un absolu qui condamne la médiocrité ambiante et le délitement de valeurs référentes.

    @Aliocha : cela fait très longtemps qu’on sait que le prétexte des OGM, c’est d’empêcher les paysans de resemer et d’avoir le pouvoir d’affamer le paysan, surtout celui des continents pauvres.C’est curieux qu’on relance cette question maintenant. A l’époque, ça n’avait ému personne….

    Commentaire par Dorine — 29/05/2014 @ 08:50

  104. @ Dorine : beaucoup de gens ne ressentent pas ce que Baudelaire, et surtout Vergès, font passer pour une généralité. Mais après tout, c’est un poème : tant qu’il est joli, l’artiste peut débiter tout un tas de sottises… Vergès est moins pardonnable.

    Commentaire par Arf — 29/05/2014 @ 11:32

  105. Arf, Baudelaire courait après le sens de l’existence. Morphinomane et syphilitique, il vivait de plein fouet ses angoisses existentielles et l’opium comme sa poésie constituait son dérivatif (il n’y avait pas d’antidépresseur à l’époque.). Il est l’exemple type de l’humain qui, roulé dans la fange, espère en la lueur et la beauté. Il l’a clamée dans toute sa poésie. A la fin de sa vie, il a fini par trouver ce sens qu’il cherchait avec désespoir.

    La quête de Vergès n’est que celle de l’argent et du pouvoir.

    Commentaire par Dorine — 29/05/2014 @ 12:25

  106. @ 100 Arf : je sais… le diable me l’a déjà dit !

    Vous l’aurez compris la citation est surtout volontairement provocatrice de la part de son auteur qui va même encore plus loin lorsqu’il prétend qu’elle est profondément chrétienne.

    Tirée de l’ensemble de ses écrits vous pouvez la retrouver dans une conférence vidéo sur le site de l’ASMP (académie des sciences morales et politiques) et dont le thème est « la passion de défendre » ou dans son dictionnaire amoureux de la justice.

    Cela étant, en gros, pour « l’avocat du diable » une fois sorti de l’Eden et de l’innocence animale, il y aurait un pont entre le crime et la beauté. Comme les autres arts, l’art judiciaire persiste à mettre l’accusé en majesté, au centre de sa rosace. Les criminels les plus affreux dit-on parfois sont des monstres. On pense ainsi les exclure du genre humain les rejeter parmi les animaux les plus énigmatiques, le Minotaure ou le Sphinx.

    Or, « ceux que nous appelons montres ne le sont pas à Dieu qui voit en l’immensité de son ouvrage l’infinité des formes qu’il y a comprises » dit Montaigne qui a lu St Augustin. Le monstre fait partie de la beauté du monde et cela ne choque que « celui qui ne peut en considérer l’ensemble ».

    C’est une allégorie, certes, mais l’explication n’en demeure pas moins cohérente, selon J. Vergès citant François Mauriac cet écrivain aussi catholique pratiquant, académicien, quand il rend compte du film « Le troisième homme » : cette histoire de crimes et de police est l’exacte transposition de la vie.

    Rappelez-vous le dernier film qui vous a ému, le dernier roman qui vous a bouleversé, la dernière pièce de théâtre qui vous obsède encore. De quoi s’agit-il sinon d’une transgression ?

    Qu’est-ce que le crime ? Le crime est une transgression de la loi. Le crime « donne du piment » à la vie ou, à tout le moins l’explique, ou il en fait partie. Or la loi change et l’art judiciaire est un art autonome ! Il ne s’agit pas de morale ! Le droit borne ses ambitions à régler les relations extérieures des hommes entre eux, pour y faire régner une certaine paix sociale.

    Comment défendre la jeune femme qui allait avorter considérée comme criminelle aux yeux de la société avant la loi IVG !

    Nous sommes donc tous dans le péché. Iseult la blonde elle-même est pécheresse, le filtre n’a pas obnubilé sa volonté, le filtre lui a révélé son désir. Même la Princesse de Clèves se sent coupable d’adultère imaginaire. Et leur jette la première pierre celui d’entre nous qui n’a jamais fauté.

    Si bien que les 99% de non criminels dont vous faites état seraient aussi, dans ce monde tel qu’il est, par définition, des criminels potentiels puisque nous avons définitivement quittés le vert paradis !

    Ou est la vérité d’un homme qui tue la femme qu’il aime ? Qui peut connaître la vérité d’une femme qui, après une vie vertueuse, s’en va tout à coup avec un gigolo qu’elle méprise ? Celle d’une mère qui tue ses propres enfants ? Du comptable honnête, modèle et modeste, qui après vingt ans de bons et loyaux service, un soir, pique dans la caisse, et va tout claquer au casino ? Quelle est la vérité d’un banquier, d’un chef d’entreprise, d’un élu qui un soir décide de prendre la poudre d’escampette avec l’argent des autres et s’en va sans penser aux conséquences etc…?

    L’humanité ne se divise donc pas en deux parties, dont l’une serait toute humaine et l’autre toute inhumaine ainsi que le rappelait, au lendemain de la seconde guerre mondiale, Elio Vittorini.

    Comment défendre l’ordre social si l’on n’en a pas fait intellectuellement le tour ? En oubliant que celui qui déchiffre l’énigme, Œdipe, est lui-même un monstre, aux yeux du peuple, avec ses pieds bots. Comment débattre d’une manière différente de vivre, de voir, d’aimer ou de mourir si l’on a pas pris ses distances avec la réalité sociale du moment, si l’on ne s’est pas posté en face d’elle pour l’interroger ?

    Il faut donc regarder le monde tel qu’il est. La fascination du pire (qui illustrait mon propos) c’est aussi ce monde qui sue le crime, et s’il était ennuyeux, comment l’avocat au pénal pourrait-il défendre le « crime » de J. Kerviel, ce délinquant, avec passion ?

    ***

    Il est impossible de parcourir une gazette quelconque, de n’importe quel jour, ou quel mois, ou quelle année, sans y trouver, à chaque ligne, les signes de la perversité humaine la plus épouvantable, en même temps que les vanteries les plus surprenantes de probité, de bonté, de charité, et les affirmations les plus effrontées, relatives au progrès et à la civilisation.
    Tout journal, de la première ligne à la dernière, n’est qu’un tissu d’horreurs. Guerres, crimes, vols, impudicités, tortures, crimes des princes, crimes des nations, crimes des particuliers, une ivresse d’atrocité universelle.
    Et c’est de ce dégoûtant apéritif que l’homme civilisé accompagne son repas de chaque matin. TOUT, EN CE MONDE SUE LE CRIME : le journal, la muraille et le visage de l’homme. Je ne comprends pas qu’une main puisse toucher un journal sans une convulsion de dégoût.

    (BAUDELAIRE, Charles (1821-1867) : Mon coeur mis à nu : journal intime, (1887)

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 29/05/2014 @ 13:11

  107. @Chevalier Bayard. Merci pour cet essai auquel j’adhère.
    Ce dont témoigne Baudelaire, c’est qu’au milieu du Mal, aussi absolu soit il, on peut faire surgir le Bien ou la Beauté. J’éprouve beaucoup de tendresse pour Baudelaire, ce désespéré qui nous donne la beauté de ses vers. Ce n’est pas pour rien que « La métamorphose du vampire » suit « les bijoux » dans les Fleurs du Mal.
    L’Homme est plus grand que son péché, et Baudelaire le savait…..

    ***

    « Préface

    La France traverse une phase de vulgarité. Paris, centre et rayonnement de bêtise universelle. Malgré Molière et Béranger, on n’aurait jamais cru que la France irait si grand train dans la voie du progrès. — Questions d’art, terræ incognitæ.

    Le grand homme est bête.

    Mon livre a pu faire du bien. Je ne m’en afflige pas. Il a pu faire du mal. Je ne m’en réjouis pas.

    Le but de la poésie. Ce livre n’est pas fait pour mes femmes, mes filles ou mes sœurs.

    On m’a attribué tous les crimes que je racontais.

    Divertissement de la haine et du mépris. Les élégiaques sont des canailles. Et verbum caro factum est. Or le poète n’est d’aucun parti. Autrement il serait un simple mortel.

    Le Diable. Le péché originel. Homme bon. Si vous vouliez, vous seriez le favori du Tyran ; il est plus difficile d’aimer Dieu que de croire en lui. Au contraire, il est plus difficile pour les gens de ce siècle de croire au diable que de l’aimer. Tout le monde le sert et personne n’y croit. Sublime subtilité du Diable.

    Une âme de mon choix. Le Décor. — Ainsi la nouveauté. — L’Epigraphe. — D’Aurevilly. — La Renaissance. — Gérard de Nerval. — Nous sommes tous pendus ou pendables.

    J’avais mis quelques ordures pour plaire à M.M. les journalistes. Ils se sont montrés ingrats. »

    Commentaire par Dorine — 29/05/2014 @ 14:20

  108. Ce projet de Préface est bien évidemment de Baudelaire.

    Commentaire par Dorine — 29/05/2014 @ 14:22

  109. @ Bonsoir Dorine

    Sur Vergès ne pas oublier l’avocat controversé qu’il a été. On peut louer son courage, ainsi que son passé de résistant, son panache, sa connaissance du monde et sa grande culture.

    Mais ses engagements les plus nobles, du communisme à l’anticolonialisme, flirtaient aussi, avec toute l’ambigüité qui le caractérisait avec la fascination pour le totalitarisme et la dictature où la singularité des êtres se dissout dans l’idéologie radicale.

    Puisque que vous citez Bijoux et Les Métamorphoses du Vampire il y a aussi Le Léthée, A celle qui est trop gaie et Femmes damnées.

    Comment, en effet, s’agissant de Beaudelaire ne pas être à la fois troublé par la noirceur et touché par la beauté de ces thèmes ô combien obsessionnels de l’œuvre, la fulgurance de ses poèmes diablement érotiques et ciselés de ce dandy torturé opiomane provocateur et « misogyne ? » qui figure dans mon panthéon littéraire.

    A cet égard, le juriste observera qu’on pouvait trouver la censure moins justifiée pour Lesbos. L’ode à Sappho était dépourvue « d’obscénité » mais le poids de la morale catholique sous le Second Empire l’a emporté.

    Pour la petite histoire c’est Gustave Louis Chaix d’Est-Ange l’avocat de Flaubert pour Madame Bovary qui a eu moins de succès dans le procès des « Fleurs du Mal ».

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 29/05/2014 @ 19:52

  110. @ Chevalier Bayard en 106

    Pour faire simple si toutefois j’ai bien tout assimilé , le Janus qui caractérise l’être humain est banal et un objet de compassion . A la fois ange et bête et surtout bête qui se prétend un ange . L’excellent film  » On est tous des assassins » n’a jamais fait mieux dans la vulgarisation des limites de notre libre arbitre et plaidé en faveur de la tolérance et du doute. En faveur de l’indulgence et de la compréhension de l’autre.
    Eternel orgueil humain de l’antiquité celui qui prétend tout analyser jusqu’aux instincts primaires de la bête qui est en nous en prétendant faire de nous des dieux. On veut avoir des ailes alors qu’on traine nos pieds sur terre. Nous n’avons pas les moyens de nos ambitions et le fossé qui les sépare nous detruit. Qui détient la vérité.? C’est bien pour ça que l’Homme cherche un Dieu.

    Non Paris n’est pas la capitale universelle de la bêtise ( Dorine en 107) Ce serait au moins passager et un trophée digne d’une visite touristique.. Comme toutes les villes elle ramasse une quantité d’individus qui lui donne une majorité toute relative en ce sens , mais elle n’est plus hélas la reine de rien .. parlons plutôt de nouvelle médiocrité ajoutée à la nostalgie du passé et beaucoup de prétentions … c’est national …c’est pire et ça nous touche tous.

    Commentaire par Scaramouche — 30/05/2014 @ 09:33

  111. La France est riche de pensées généreuses car elles est un creuset à la croisée des chemins, c’est comme l’esprit du vin, elle puise et distille des tas de ressources de son sol culturel très lointain.Elle résiste à la fantaisie anglo sale conne communautariste que j’ai supporté pendant 25 ans et elle mérite entièrement un trop fait, la nation.

    Commentaire par legrandjeu — 30/05/2014 @ 10:47

  112. Amusant que les commentaires en arrive à citer Baudelaire 🙂
    Pour revenir à la « substantifique moelle » de ce sujet, une simple question pour y réfléchir:
    Pourquoi n’y a t il pas de « Jérôme Kerviel » dans l’affaire BNP-Paribas en cours ??
    Il y a pourtant eu des actions illégales menées dans une grande banque, et un risque de 7 milliards d’euros, non ?

    Commentaire par Yves D — 30/05/2014 @ 11:11

  113. @ Scaramouche

    Attention ! On connaît la perversité, la provocation et le cynisme de J. Vergès : dédramatisation abusive du crime, esthétisation quelque peu inopportune, banalisation de comportements à l’extrême frontière de l’humain.

    Entre des personnages comme Dreyfus, Oscar Wilde ou Antigone etc…, qui étaient réellement des innocents, et les criminels endurcis que Me Vergès a défendus, Milosevic, Barbie et autres dictateurs on sent bien que cela peut participer de l’amalgame spécieux.

    Ce jeu de rôles, au terme duquel innocence et culpabilité sont des notions toutes relatives, a l’effet pervers de fondre tout le monde en un seul et même « humain » pour gommer l’importance de ce qui est pourtant fondamental et qui fait toute la différence : c’est-à-dire le passage à l’acte.

    Certes, il est difficile d’obtenir l’acquittement ou même les circonstances atténuantes pour un auteur de crimes contre l’humanité, mais force est de constater que cette difficulté-là, Vergès ne l’a pas surmontée.

    Ses envolées incendiaires contre les structures du pouvoir, l’illégitimité des démocraties autoproclamées et la bien-pensance « droit de l’hommiste », participaient d’un combat idéologique plus que de l’analyse approfondie et appropriée d’une situation juridique.

    Mais, il est vrai aussi que l’on ne peut qu’observer, manifestement, dans la cérémonie judiciaire une parenté de forme et de fond avec le monde des arts et des lettres.

    Selon J. Vergès : « Nous vivons le monde du péché […]. Il me serait trop facile de citer tous les drames de Shakespeare et tous les romans de Dostoïevski. Même en quittant cet univers torride, on ne quitte pas l’infraction. Elle est là, omniprésente comme dans la vie, dans Stendhal et dans Laclos, dans Gide et dans Thomas Mannn, dans Kundera et dans Truman Capote ou Norman Mailer, chez François Mauriac et Julien Green. C’est l’accusé que le romancier place au centre de son roman, qu’il s’incarne dans Julien Sorel ou dans Gasby, dans Thérèse Desqueyroux ou la marquise de Merteuil. C’est à lui que le metteur en scène donne le visage de Gabin de Gérard Philippe ou d’Orson Welles. C’est lui que, lecteur ou spectateur, nous interrogeons sur cette par d’ombres qui est en nous ».

    D’où la parenté entre le crime et la beauté dans la cérémonie judiciaire !

    « Un procès est un lieu de métamorphoses. Qui entre coupable peut en ressortir héros. Un roman a la forme que le romancier lui donne. Le procès n’a jamais la forme que le juge prévoit. C’est qu’il ne fonctionne pas comme un ordinateur. Il n’obéit pas aux lois de la mécanique. Comme il met en cause des êtres humains, il n’obéit qu’aux forces morales. L’énergie peut y accomplir des miracles » (J.Vergès « sérial plaideur et avocat du diable » )

    Dans les qualités humaines de l’avocat pénaliste, indéniablement, il doit y avoir une âme curieuse des gouffres, capable de se regarder sans se perdre dans le criminel comme dans un miroir.

    « S’il fait comprendre tout ce qu’il y a de dangereux dans l’homme, s’il fait admettre au juge et aux jurés qu’il y a en eux aussi cette menace, ils ne trairont pas le criminel comme quelqu’un venu d’un autre monde, comme un martien comme un nuisible : ils le trairont comme un semblable passé aux extrêmes. Le juge Porphyre aurait-il pu démasquer Raskolnikov s’il n’avait pas un jour rêvé lui aussi d’un beau crime ? » (J.Vergès « sérial plaideur et avocat du diable » )

    Maintenant Scaramouche…Faites entrer l’accusé !

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 30/05/2014 @ 12:57

  114. @Chevalier Bayard

    Dans le cas d’un procès non jugé est-ce L’accusé ou le  » prévenu  » qu’on fait entrer dans la salle?
    Tout est là.
    En France il faut prouver son innocence…

    Un loup se conduit en loup. est -il responsable de manger le mouton ?
    On peut éprouver du dégoût de la peur de la pitié peut-être mais sans le sentiment de force qui autorise à juger et que ressent celui qui se croit invulnérable et à l’abri . Simplement parce que personne n’est vraiment à l’abri et dans les mêmes circonstances le même vécu éducation etc nous ne savons pas de quoi nous serons capable.
    Reste que nous sommes étrangers et habités par l’indignation la vengeance la haine l’envie de rendre à l’autre ce qu’il nous fait souffrir.
    La justice ne devrait être là que pour protéger la société or elle sert aussi à se défouler à conjurer le mal et surtout à punir et c’est là le danger.
    Kerviel ce beau minet symbole des temps modernes , trader cynique et corrompu qui surfe sur la finance et pleurniche au Vatican n’incite pas à la compassion, il a joué et il a perdu et .. nous avec mais il concrétise toutes les frustrations les rancoeurs et occupe les médias.
    Il a été condamné , ce devrait être la fin… Non. On se mobilise sur son cas : va -t- on en faire un saint ? Le Président va -t-il le gracier ? .. Suspens …
    Il n’est qu’un « détail » des temps modernes

    Commentaire par Scaramouche — 30/05/2014 @ 14:19

  115. « Serions » capables et pas « serons » vous aurez rectifié …

    Commentaire par Scaramouche — 30/05/2014 @ 14:21

  116. Ah, ah,Le Président (camembert à 15%)va -t-il le gracier ? Çà lui, çà nous,çà leurs, coûterait moins cher que Léonarda qui reste une valeur forte et universelle de l’humaniste humanitaire du vivre ensemble sociétal, émocratie uber alles

    Commentaire par legrandjeu — 30/05/2014 @ 14:48

  117. Le voilou, en décrypté, comme disent les experts de l’abstrait historique pour les gens sans histoires et sages comme une image.

    Commentaire par legrandjeu — 30/05/2014 @ 14:59

  118. @ Scaramouche : juste pour la distinction terminologique : en pratique la notion de prévenu est souvent confondue avec celle d’accusé pourtant ces 2 qualificatifs ne sont pas identiques car en droit français le prévenu est la personne physique ou morale faisant l’objet des poursuites judiciaires pour une contravention ou un délit devant un tribunal correctionnel ou devant un tribunal de police.

    En revanche, aux assises, la personne poursuivie pour un crime est celle de « mise en examen » avant la clôture de l’instruction et l’«accusé » après l’ordonnance de renvoi et en attendant le procès.

    Quant à la preuve de son innocence le principe fondamental veut que c’est toujours à l’accusation qu’appartient le fardeau de la preuve de la culpabilité en vertu d’un autre principe fondamental celui de ne pas s’auto-incriminer ou du droit à garder le silence.

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 30/05/2014 @ 15:16

  119. @Chevalier Bayard
    Je vous remercie de vos précisions .
    J’avais toujours entendu dire que la différence entre nous et les Américains, par exemple , résidait dans le fait que nous étions considérés d’emblée comme des coupables en puissance .
    Cela vient du fait probablement qu’en France nous avons l’impression d’être constamment obligés de nous justifier. Il n’est pas normal que le « citoyen honnête  » ait peur de la police et d’une justice difficilement accessible. (Il avait pourtant été question de rendre le langage des textes de lois plus compréhensible mais rien n’a été fait. )
    (Excusez -moi pour cette diversion . )

    Commentaire par Scaramouche — 30/05/2014 @ 19:54

  120. @Victor : On peut ne pas croire Kerviel. Dire que Kerviel est un complotiste juste parce qu’il aurait affirmé que la SG aurait planqué des sous dans un paradis fiscal est de la manipulation.
    Une banque qui planque ses sous, c’est pas un « complot ».

    C’est le même élément de langage qui est répété en boucle : complot, complot, complot.

    Commentaire par Tortuga — 04/06/2014 @ 14:11

  121. Le juge d’instruction de l’affaire Kerviel, est Renaud Van Ruymbeke. C’est lui-même qui avait conclu au suicide de « Robert Boulin ».
    Depuis un faisceau d’indices a remis en cause les conclusions de ce juge, et jeté un doute sur l’honnêteté de son enquête. Il aurait (volontairement ?) négligé certains éléments qui auraient pu fâcher quelques politiciens de l’époque.

    Commentaire par Tortuga — 04/06/2014 @ 14:18

  122. Jk conspirait, respirer avec, avec sa banque, jusqu’ au moment……..où il s’est noyé, le connard d’après lui même et après…… il creuse avec ses peux de moyens pour trouver, découvrir des réseaux: le feuilleton médiatique commence, c’est comme les experts sur TF1….mais en vrai. Oui Tortuga il est très chargé ce Van Ruymbeque…….queee de points de suspension.

    Commentaire par georges dubuis — 04/06/2014 @ 15:48

  123. Hum, ça a tendance à devenir un peu n’importe quoi les commentaires ici, non ?

    @ Tortuga (#121) par exemple :
    Non seulement on ne sait toujours pas si Robert BOULIN ne se serait pas vraiment suicidé … Mais surtout, le JEUNE (27 ans) juge Van Ruymbeke menait l’instruction de « l’affaire de Ramatuelle », celle qui impliquait Robert BOULIN … il n’était pas magistrat instructeur (ni juge) sur l’affaire de la mort de Robert Boulin, et n’a donc pas « conclu au suicide » (c’est le parquet de Versailles qui traitait cette partie, alors que van Ruymbeke était juge d’instruction à Caen) !!

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2010/07/09/les-grandes-etapes-de-l-affaire-robert-boulin_1385609_3224.html
    http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/van-ruymbeke-un-juge-en-solo_1115320.html

    @ Aliocha : vite un autre billet ! Je trouve que le cas de l’affaire BNP-Paribas, avec cette absence (jusqu’à ces dernières heures) de personnification mérite bien un billet pour faire le contrepoint de l’affaire Kerviel !

    Dans les 2 cas, un « élément » d’une grande banque française a triché.
    Dans les 2 cas, les sommes en jeu sont énormes (plusieurs milliards d’Euros), risquant de faire disparaitre corps et bien la banque concernée … Voir ici: http://www.lefigaro.fr/societes/2014/06/06/20005-20140606ARTFIG00064-l-amende-de-bnp-paribas-pourrait-atteindre-16milliards-de-dollars.php

    Mais contrirement à la SG, il n’y avait pas (jusqu’à ces dernières heures), de « Kerviel » … c’est à dire pas de personification de cette « triche ».
    Et c’est sans doute pour ça que contrairement à la SG, l’affaire BNP ne « prend » pas vraiment dans l’opinion publique …

    Aliocha, qu’en pensez-vous ?

    PS: à propos d’absence de personnification, voir ici http://www.lefigaro.fr/societes/2014/05/31/20005-20140531ARTFIG00056-bnp-paribas-les-etats-unis-veulent-faire-tomber-des-tetes.php

    Commentaire par Yves D — 06/06/2014 @ 12:57

  124. En attendant un (possible) billet de la maîtresse de ces lieux (qui serait orienté sur le relatif silence des médiats sur les pratiques « obscures » des banques européennes, alors que l’affaire Kerviel fait toutes les unes), je vous conseille la lecture de ces 2 articles:

    http://www.lefigaro.fr/societes/2014/06/04/20005-20140604ARTFIG00106-bnp-paribas-la-presse-americaine-ne-comprend-pas-l-indignation-francaise.php

    et celui de Forbes (en anglais donc)
    http://www.forbes.com/sites/francescoppola/2014/05/31/bnp-paribas-sanctions-fines-and-politics/
    Quelques extraits que je traduis pour les non anglophones:
    « [Des européens] vont jusqu’à accuser le Régulateur américain de poursuivre une « vendetta » contre les banques européennes pour appaiser la colère du peuple envers l’industrie bancaire sans blesser l’industrie américaine »
    « [suite à la demande de M; LE PEN auprès de l’état français pour « qu’il fasse plus » pour protéger BNP] jusqu’à présent, l’Etat français, conscient de l’impopularité générale des banques depuis la crise financière, semble avoir résisté à cet appel. Mais la politique étant ce qu’elle est, il pouurait bien y avoir quelques pressions diplomatiques … »

    Commentaire par Yves D — 06/06/2014 @ 13:32

  125. « L’ideologie, poison mortel du journalisme » : ça a sans doute déjà été dit, dans un ou plusieurs des commentaires précédents, mais l’idéologie est un poison mortel tout court, un poison mortel des sociétés, des peuples, des individus… pas seulement un poison mortel du journalisme. Non ?

    Commentaire par Denis Monod-Broca — 06/06/2014 @ 21:45

  126. C’est quoi l’idéologie ?

    Commentaire par georges dubuis — 07/06/2014 @ 20:34

  127. @Chevalier Bayard (141)
    « Dans le cas d’un procès non jugé est-ce L’accusé ou le  » prévenu  » qu’on fait entrer dans la salle? »
    Si c’est pour un crime, c’est l’accusé. Si c’est pour un délit, c’est le prévenu.

    @Scaramouche (119)
    C’est vrai qu’une simplification de notre vocabulaire juridique ne ferait pas de mal.

    Commentaire par xc — 08/06/2014 @ 09:01

  128. @Yves D : j’ai failli faire un billet en réplique aux accusations de Schneidermann qui continue de penser que ce qu’il n’entend pas à la radio le matin n’a jamais été publié par les journalistes et qui continue aussi de considérer que l’ennemi numéro 1 français étant les banques, il faut saluer le diable américain quand il leur tape dessus, mais si les US c’est aussi la patrie de Wall Street, j’ai failli donc, et puis j’ai pensé tant pis…
    En fait, c’est plus compliqué et un peu différent de ce que vous évoquez. Depuis le milieu des années 2000 les US ont développé la transaction pour remettre les entreprises d’équerre sur les questions de corruption et de fraude fiscale notamment. Il se trouve que sur les 10 sanctions les plus lourdes jamais infligées, 10 concernaient des entreprises européennes (statistiques arrêtées en 2012 de mémoire, je n’ai pas les dernières). Autrement dit, les US ont incontestablement trouvé un outil de régulation économique efficace. Mais ils en font aussi une arme de guerre économique comme en témoigne l’origine des boites qui paient le plus lourd tribu. Sauf a faire preuve d’un angélisme affligeant ou d’une haine idéologique des banques assez sotte, il est tout à fait utile de se défendre contre les US dans le dossier BNP Paribas. Ce d’autant plus que les US ont une fâcheuse tendance à pratiquer l’extra territorialité de leur législation. Il est amusant sur ce point de constater que les mêmes qui dénoncent l’impérialisme américain sur le terrain géopolitique applaudissent à deux mains quand celui-ci a pour effet de mettre nos banques en danger de mort. Et qui dit banques en danger de mort, dit répercussions sur les prêts aux entreprises et donc sur l’emploi. Je sais, ce type d’argument dérange, tant pis. C’est la réalité. Il faut évidemment contredire ceux qui font de cet argument un moyen de faire tout et n’importe quoi, mais il ne faut pas sombrer dans l’excès inverse consistant à nier le poids des banques dans notre système économique actuel.

    Commentaire par laplumedaliocha — 08/06/2014 @ 18:12

  129. « Guerre économique », mon dieu, chaque fois que je lis cette expression, je perds plusieurs semaines d’espérance de vie. C’est sans doute l’expression la plus dangereuse inventée ces dernières décennies.

    Commentaire par VilCoyote — 09/06/2014 @ 10:05

  130. hi hi VilCoyote cette expression exprimée, c’est l’immaculée conception, la phénoménologie de l’esprit du système D. Du vivre ensemble chacun pour soi dans une société de services anonyme où chacun sous traite l’autre, plus personne n’a le temps à force d’en gagner.. Je découvre que j’ai essayé toute ma vie de me mettre en retrait(e), il y a eu une rupture définitive quand j’ai quitté le salariat, 1978, immonde situation de mesquinerie ordinaire et fière, la lutte des places sans classe, la machine kafkaïenne par excellence.
    JK a finalement pris une retraite prématurée, il va pouvoir méditer sa chute sans parachute, c’est un brave garçon exemplaire qui aime sa maman, une valeur très sûr, celle là, la 1ere……après c’est bourré de complexité. Allons enfants, le jour de gloire va arrivé…..

    Commentaire par georges dubuis — 09/06/2014 @ 12:43

  131. @ xc

    C’est vrai que la simplification du langage juridique doit être toujours salutaire. Mais c’est un faux problème qu’il est essentiel de dépasser, pour affirmer (sans contradiction et sans lâcher d’aucun côté) :

    1°) qu’il est souhaitable, chaque fois que cela est possible, que la règle de droit (plus généralement tout énoncé de droit) soit exprimée de manière à être comprise par tous c’est d’ailleurs une mission de service public à valeur constitutionnelle consacré par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 16 décembre 1999 sur l’objectif d’accessibilité et d’intelligibilité de la loi ;

    2°) que le droit, pour exprimer les concepts qui lui sont propres en liaison avec les fonctions spécifiques qu’il remplit, ne peut se passer, dans sa terminologie et dans ses énoncés, d’un langage de précision (dont la technicité est source de clarté, facteur de sécurité et garantie de liberté).

    Qui ne souhaiterait que les citoyens comprennent le sens des lois ? Qui serait contre la sécurité juridique ?

    De sorte que, voyez-vous, si nous devions « techniquement » répondre de manière rigoureuse à la question posée par Scaramouche, au-delà des qualifications sus-évoquées du langage judiciaire, nous pourrions tout aussi bien dire, par exemple, que c’est avant tout un présumé innocent que l’on fait entrer dans la salle tant qu’une décision définitive ne l’a pas jugé coupable en se fondant conformément à l’article 9 de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen.

    Commentaire par Le Chevalier Bayard — 09/06/2014 @ 13:13

  132. Ca me rappelle d’une dissertation de philo, il y a longtemps, « Nul n’est censé ignorer la loi » …

    Commentaire par Maelle — 09/06/2014 @ 14:36

  133. Le sujet me passionne et devra doreanavant faire figure de reference !

    Commentaire par Gagnerdelargent.tv — 08/01/2016 @ 16:51


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