J’apprends en lisant @si que des journalistes se sont fait bousculer hier Place du Trocadéro par des militants de l’UMP. En particulier des confrères de Mediapart. Rassurez-vous, on ne compte que des blessures à la politesse, quelques badges foulés aux pieds et beaucoup de cris d’orfraie qui sont autant de pièces à charge dans le dossier Peuple éclairé de gauche c/ Tyran corrompu Nicolas Sarkozy. Selon les observateurs inspirés qui commentent l’affaire, parmi lesquels Eric Mettout de l’Express, le mouvement d’humeur des militants serait la conséquence directe du discours anti-journalistes de l’UMP ces derniers jours. Car voyez-vous, non seulement il est normal de se faire traiter de pétainiste par l’Humanité et de tout le reste par Mediapart, Marianne et l’Obs, mais en plus, il est fort malvenu de s’en plaindre. Puisqu’on vous dit que c’est le jeu normal de la démocratie de déverser des tonnes d’ordures sur un Président de la République candidat à sa réélection…Je ne suis pas encartée à l’UMP, je ne vote plus depuis 20 ans, et je crois par ailleurs avoir démontré suffisamment ici le regard critique que je portais sur Nicolas Sarkozy. Néanmoins, voilà plusieurs semaines que je n’ouvre plus un journal, que je ne lis plus mes sites d’information favoris, et que je baisse les yeux quand je passe devant un kiosque. L’incroyable violence que déchaine cette campagne n’a d’égale que la vanité du discours et la vulgarité des propos. Le tout m’inspire un sentiment général de dégout proche de la nausée face à ce qu’il faut bien appeler de l’obscénité. De fait, rien ne justifie que dans notre pays des journalistes se fassent bousculer dans une manifestation, mais tout aussi injustifiable est à mes yeux le délire total dans lequel a sombré une partie de la presse. Chers confrères, vous avez sali cette campagne au-delà de toute mesure, insulté jour après jour un candidat, ses militants et ses électeurs. Ne sombrez pas maintenant dans le ridicule en venant pleurer parce que ceux-là même que vous n’avez cessé d’injurier vous bousculent. Un peu de décence.