Ainsi donc, pendant que je marchais sur les bords du canal du Loing ce week-end, à la recherche de mon ami le héron cendré – oui, j’ai des relations très haut placées et il m’arrive d’avoir la faiblesse de m’en vanter – Paris se déchirait à propos de l’oeuvre d’art d’un certain McCarthy. C’est un sapin assuraient les uns dans un souci d’apaisement, non, un plug anal rétorquaient les autres avec une assurance d’expert. Bref, vérification faite au vu de l’objet, il s’agit d’un très grand machin vert apparemment en matière souple, qu’on décrit gonflé d’air et retenu par des câbles, arborant une forme conique sur un pied.
Alerte, la France anti-plug est gangrenée
Las ! L’objet a été vandalisé durant la nuit de vendredi à samedi. On ignore qui sont les plaisantins qui ont dégonflé le machin, mais qu’en termes symboliques, ce dégonflage est amusant. Car en vérité cette querelle n’est pas celle que les beaux esprits de gauche à la sauce Inrocks tentent de nous décrire à grands renforts de « gangrenés » (brrrr, on frissonne) et de « honte à la France » (rien que ça !). Il n’y a ici aucun affrontement entre un artiste libérateur et des êtres bornés, mais une simple et splendide manipulation à visée purement financière, ou pour être plus précis, l’une des nombreuses excroissances purulentes de la société de consommation sur le corps martyrisé de l’art (moi aussi je peux délirer à la manière des Inrocks).
Il suffit pour s’en convaincre d’aller consulter l‘article que consacre Wikipedia à Mc Carthy. L’épisode du week-end occupe 7 lignes sur un paragraphe dédié à ses gonflages qui en compte 22. Sachant que l’artiste est né en 45, on comprend vite l’intérêt pour lui de faire se quereller les parisiens. Il ne lui reste plus beaucoup de temps pour faire cracher les collectionneurs au bassinet. Or, vendre des étrons gonflables géants ne doit pas être facile. Non parce que la chose est de peu d’intérêt, c’est précisément ce qui en fait la valeur sur le marché de l’art contemporain, mais il faut avouer que l’oeuvre est un tantinet encombrante.
Evidemment, n’importe quel esprit doué d’un minimum de sens critique aura saisi l’absence totale d’intérêt artistique du machin vert dont la seule caractéristique notable est son gigantisme. Seulement voilà, depuis qu’on a raté les impressionnistes, on est prêt à tout qualifier « art » plutôt que de prendre le risque de louper le nouveau génie. Et depuis que Duchamp a fait la blague de l’urinoir, on dispose même d’une théorie structurée pour affirmer que le « rien » est artistique dès lors qu’un individu se proclamant artiste nous impose de le penser.
La « subversion programmée »
Pour le philosophe Dany-Robert Dufour, notre époque n’en finit plus de copier l’acte subversif de Duchamp et donc s’est installée dans l’ère du « comme si’, de « la subversion programmée » (Le Divin marché » Ed. Denoël. p. 282 et suivantes « Tu enfonceras indéfiniment la porte déjà ouverte par Duchamp »). Observons au passage que cette déconnexion semble être la maladie du moment. La finance s’est déconnectée de l’industrie, entraînant la catastrophe que l’on sait depuis le début de ce siècle. La communication s’est déconnectée du message, engendrant une perte de sens. La politique s’est émancipée de l’action en considérant que le discours suffit le plus souvent à assurer le seul enjeu véritablement essentiel, la réélection. On est même en train de créer des églises pour athées, c’est dire si la forme s’emploie à couper le cordon avec le fond dans tous les domaines, même les plus inattendus. En ce sens, il ne faut pas s’étonner que l’art lui-même se déconnecte de l’esthétique et du sens pour devenir, à l’instar du reste, une sorte de guignolerie en apesanteur, reliée à rien d’autre qu’elle même, et sur le point en permanence de sombrer dans le néant en faisant plus ou moins de dégâts collatéraux (cf. par exemple la crise des subprimes).
Le plus drôle dans cette histoire, c’est que les défenseurs du machin vert dégonflé portent haut le flambeau de la liberté. La liberté de penser, la liberté de choquer et la liberté plus séduisante encore à notre époque de pouvoir installer un machin à connotation sexuelle au milieu d’une place parce que, hein, bon, le sexe c’est le dernier truc subversif. Croit-on. Car pour être subversif, il faut avoir une règle à transgresser et je voudrais bien qu’on m’explique ce qui, en dehors du tabou de l’inceste, demeure encore à transgresser en la matière. Deconnexion, vous dis-je. Mirage et fumisterie.
En réalité dans cette affaire, ce sont les esclaves de la société de consommation, c’est-à-dire de l’escroquerie financière et intellectuelle que constitue une très grande partie de l’art contemporain, qui prétendent attirer les esprits ayant conservé leur sens critique dans leur cul-de-basse-fosse mercantile. Ceux-là ricanent en songeant que McCarthy a outragé les réactionnaires en leur plantant son machin vert à un endroit que la vieille décence passée de mode m’interdit de citer. L’outragé en l’espèce n’est pas forcément là où l’on croit.
Ca dit : je suis nul, et c’est vraiment nul
A ce stade, il serait de bon ton d’énoncer doctement que, même très moche, le truc avait le droit de vivre au nom de la LIBERTE. Ainsi se terminent avec prudence les quelques articles qui s’inscrivent en rupture avec l’obligation d’admirer le génie du machin vert et de s’indigner qu’il ait été légèrement chahuté. J’ai plutôt envie de vous citer Baudrillard : « toute cette médiocrité prétend se sublimer en passant au niveau second et ironique de l’art. Mais c’est tout aussi nul et insignifiant au niveau second qu’au premier. Le passage au niveau esthétique ne sauve rien bien au contraire : c’est une médiocrité à la puissance deux. Ca prétend être nul. Ca dit : « je suis nul ! » – et c’est vraiment nul ». Il n’y a qu’une seule façon de réagir au dégonflement du machin vert qui s’est écrasé comme une bouse place Vendôme : un gigantesque et salvateur éclat de rire. C’est l’ego du faux artiste – et celui des ampoulés médiatiques qui contribuent à sa fortune – qui s’est ainsi affalé au pied de la colonne Vendôme. Surtout, la provocation a eu les effets escomptés, l’artiste a réussi sa com’, il n’y a pas de quoi pleurer ! Et moins encore de brandir le spectre du retour des pourfendeurs de l’art dégénéré, comme l’a fait sans rire Fleur Pellerin dans un tweet.
De fait, nous avons là un bel exemple de geste artistique que je qualifierais de « spontané, collaboratif » pour imiter les commentateurs bouffis du faux art contemporain. Et je vais vous en improviser dans l’élan une définition : un artiste provoque volontairement afin de susciter une réaction, lesquelles constituent ensemble – la provocation et sa réponse – une oeuvre d’art dont le résultat est anticipé par l’auteur mais par définition jamais connu à l’avance avec certitude.
Sur ce je vous laisse. M’étant découvert à l’occasion de cet article la capacité de pondre des théories artistiques fumeuses, je m’en vais aller faire fortune. J’ai un projet de merguez en peluche à finaliser pour l’ouverture de la FIAC. Elle mesurera 10 mètres de long et symbolisera ce que vous voudrez.
Tout le monde sait parfaitement (si l’on peut dire) imaginer une transgression encore pire que la précédente et chacun en connait quelques-unes qui ont marqué l’Histoire, hélas. En revanche imaginer le beau, le vrai, l’enthousiasmant est de plus en plus difficile tant nous sommes assaillis par un nombre impressionnant de parasites inqualifiables tant leur « nuisibilité » est grande.
Commentaire par zelectron — 20/10/2014 @ 13:37
Une fois encore, la loi de Sturgeon s’avère utile : « 90% of everything is crap ». Dire qu’une très grande partie de l’art contemporain n’a pas la moindre valeur artistique ne prouve pas grand chose. Pointer du doigt les gens qui font du sous-Duchamp ne suffit pas pour pouvoir conclure que l’art contemporain ne recèle rien de valable. Monet a eu son lot d’imitateurs médiocres, tout comme la renaissance italienne a produit de nombreux tableaux sans intérêt, et puisqu’on en est à jeter des mouvements entier à la poubelle sur base de nos affinités personnelles, je ressentirais une certaine jubilation à l’idée de transformer toute la production maniériste en monochromes, même si certains (dont le Musée des Offices) semble y trouver leur bonheur.
Ce que l’on voit du passé dans les musées constitue une sélection impitoyable, cette sélection n’a pas encore eu lieu pour l’art contemporain, tout comme, si vous aviez vécu au XVIème siècle, il vous aurait peut-être été difficile de juger si le mouvement qu’on allait appeler la renaissance flamande avait la moindre valeur ou s’il s’agissait d’une pauvre imitation « couleur locale » de la renaissance italienne. Et de porter ce jugement, non pas en considérant le seul travail de Bruegel et quelques autres mais aussi tous les peintres oubliés depuis, certains d’entre eux étant aussi surévalués, à l’époque, sur le marché de l’art (qui a toujours existé, il n’est pas apparu subitement dans le seconde moitié du XXème.)
Donc votre prémisse me semble assez léger pour ensuite tirer de grande conclusions générales sur l’art contemporain (qui n’est constitué que d’imitations, sans cesse répétées, de l’urinoir de Duchamp) et sur la déconnexion de la société de tout sens des valeurs…
Pour ce qui est de dire qu’il ne reste plus rien à transgresser, vu la quantité d’outrage qui s’étale régulièrement dans les journaux et dans les rues, je n’ai pas l’impression qu’on est manque de stock. Et je pourrais faire remarquer qu’il y a certainement des gens qui ont dû faire ce même commentaire devant la rupture des conventions de l’art byzantin qu’ont constitué les première représentations du corps de la Vierge au XVème siècle… (car qu’est-ce qu’un pénis géant comparé au fait de traîner la sainte mère de l’enfant Jésus dans la boue…)
Et oui, certains sont trop prompt à encenser des travaux sans intérêt, mais vous êtes loin d’être la première à condamner l’art contemporain (un ancien ministre de l’éducation y a consacré plusieurs éditos récemment…), le sens critique n’est donc pas mort, il y aurait p-e même un certain équilibre… A moins que vous ne considériez que chaque « camp » de ce débat se contente de condamner ou d’encenser de manière réflexive, il n’est pas sûr, alors, que ce billet soit une preuve de votre esprit critique, même si vous avez raison concernant ce « gonflage ». Le sens même de l' »esprit critique » est d’être capable de discriminer ce qui a de la valeur de ce qui n’en a pas, dire que rien n’a de valeur n’est pas faire preuve d’esprit critique. (Et se cantonner aux classiques, c’est se faire prémâcher le travail. Même si c’est p-e une bonne idée: http://www.gwern.net/Culture%20is%20not%20about%20Esthetics)
Foxtrot.
Commentaire par tangowithfoxtrot — 20/10/2014 @ 14:20
Ce sont ceux qui ont l’esprit mal tourné qui ont vu dans cet objet autre chose qu’un sapin de Noël. Le reste, je n’y aurais jamais pensé !!! Et je trouvais l’objet plutôt rigolo !
Commentaire par Chandernagor — 20/10/2014 @ 14:46
Bon, alors, quand même, j’ai un petit paquet de choses à dire. Premièrement, ma chère, en dénonçant le suivisme des « bouffis du faux art », des « ampoulés médiatiques », et autres « esclaves de la société de consommation », je ne fais qu’entendre (encore !) la rengaine rance des contempteurs de l’art contemporain, qui est « fumeux », produit des « machins » qui se dégonflent et « s’écrasent comme des bouses ». Diantre ! Que j’eusse aimé un soupçon de recherches, d’ouverture, que j’aurais aimé sous votre plume numérique, qui sait d’habitude être acérée en étant mesurée, plus d’équilibre !
À chaque période, et je le soupçonne, depuis l’antiquité, il y eut toujours des personnes pour déplorer la faiblesse et l’inanité des créations contemporaines, au nom des valeurs esthétiques abandonnées. McCarthy, et ce depuis qu’il a commencé à faire de l’art, en a été victime, ainsi que ses œuvres. Il est agressé dans la rue, une œuvre est abimée, mais non, vous préférez l’angle médiatique dont la ligne directrice est, je schématise : il l’a bien cherché, il ne fait que vouloir s’enrichir sur le dos de béats aveugles (vous nous évitâtes fort heureusement le parallèle avec les “habits de l’Empereur”) et de toutes façons les acteurs de l’art aujourd’hui sont à la fois des filous et des manipulés.
Je n’ai pas à défendre Paul McCarthy, ses œuvres le font pour lui, et d’ailleurs je tiens à souligner à quel point il est un des premiers à critiquer le cirque médiatique autour de l’art (voir, en entier, je vous prie, la vidéo « The Painter », où il caricature un artiste qui se vautre dans la peinture et ensuite est reçu sur un plateau télévisé en compagnie de collectionneurs sur-enthousiastes, par exemple), je voulais exprimer mon désarroi que vous sombriez dans la critique facile, sans chercher à analyser plus loin la façon dont le travail de la Place Vendôme est devenu autre chose qu’une œuvre, un objet médiatique soumis aux discours caricaturaux de ses défenseurs, c’est vrai, mais aussi de ses attaquants.
En ce sens, on peut considérer le cirque médiatique généré comme partie prenante de l’œuvre.
Même dans un milieu de l’art volatile, où les rapports d’argent remplacent souvent les œuvres et les théories, où la valeur financière tient lieu de valeur artistique (tout ceci je vous l’accorde), la longévité d’un travail comme celui de McCarthy est plus un miracle qu’un symptôme, parce qu’à aucun moment de sa carrière il n’a réalisé d’œuvre facile. Son relatif succès actuel, qui à mon avis d’ailleurs ne lui apporte qu’un richesse relative, il le doit avant tout à son travail, et à l’appui de personnalité courageuses.
Ceci dit, et là je vois un symptôme, la façon distanciée et peu amène avec laquelle est accueillie ce type d’œuvre est typiquement française : voilà un artiste qui est reconnu un peu partout dans le monde, qui a exposé un peu partout, mais le monde entier à tort et nous, Français, détenteurs du bon goût et de la Vraie Valeur Artistique, pouvons justifier avec aplomb du vandalisme d’une œuvre et de l’agression de son auteur.
Commentaire par b, en passant — 20/10/2014 @ 14:53
@Chandernagor
Honnêtement, si l’artiste y a réfléchi deux minutes (ce que certains contesteront peut-être), la ressemblance n’a pas du lui échapper et n’est donc probablement pas fortuite. Accessoirement, l’intention de l’artiste n’est pas très pertinente dans la réception d’une oeuvre (la mort de l’auteur, toussa toussa)
Commentaire par tangowithfoxtrot — 20/10/2014 @ 14:56
@b en passant…. : des recherches ? Oui, quand on ne souscrit pas, c’est forcément par insuffisance, n’est-ce pas ?Des recherches il y en eut de ma part, au moins ces 20 dernières années, avec visites de galeries, FIAC chaque année, lectures d’ouvrages en tous genres, expos et c’est au terme de tout cela que j’ai écrit le billet ci-dessus. Autrement dit, j’ai la conviction qu’il y a bien une déconnexion entre ce quo’n nomme « art contemporain » et une véritable démarche artistique créatrice, esthétique, nourrie de sens et d’originalité. Et j’ai aussi la conviction qu’une grande partie de l’art contemporain est une escroquerie économique orchestrée par une poignée de collectionneurs, des marchands ayant flairé le bon coup et une tribu de pseudos journalistes éclairés. Et si je soumets cette conviction forgée via une observation longue et assez attentive du sujet à une sorte de contrôle de cohérence avec le reste des activités humaines en occident à l’heure actuelle, je trouve une étrange coïncidence entre cette vision de l’art et ce que je décris s’agissant plus généralement de l’empire du fric et de la société de consommation – avec l’aide du système médiatique – sur nos vies.
De sorte que je peux me permettre de soumettre cette modeste réflexion à un tout aussi modeste (en nombre) public, en ayant le sentiment d’avancer une position raisonnable et mûrement réfléchie. Vous conviendrez avec moi qu’ils sont nombreux ceux qui ne se donnent pas autant de mal pour critiquer quelque chose sur la toile….
Commentaire par laplumedaliocha — 20/10/2014 @ 15:05
Pour les amateurs, voici quelques photos des oeuvres de l’artiste. A signaler, son caca géant gonflable a failli endommager des maisons en s’envolant. Où peut nous mener l’art tout de même….http://tempsreel.nouvelobs.com/galeries-photos/photo/20141020.OBS2600/photos-avant-le-tree-les-delires-de-paul-mccarthy.html
Commentaire par laplumedaliocha — 20/10/2014 @ 15:15
Merci pour cette mise en parallèle des déconnexions de la finance, de la communication et de la politique : c’est très parlant. Peut-être y-a-t-il dans l’art contemporain des oeuvres à sauver, mais je ne peux m’empêcher de préférer être le petit enfant ingénu qui crie que l’empereur est nu.
Pour la signification de votre merguez en peluche, la meilleure métaphore à base de merguez dont je puisse me souvenir se trouve dans le dictionnaire posthume de la finance de David Abiker et Evariste Lefeuvre, à l’entrée sur les Collateral Debt Obligation. Je ne prendrai que 5% des droits de l’oeuvre pour prix de ma modeste contribution. Bien cordialement.
Commentaire par remseeks — 20/10/2014 @ 16:23
Et tous ceux qui critiquent le machin, s’érigent en censeurs et se permettent de détruire le truc au nom de la décence participent à la promotion de la chose et de son auteur … C’est plutôt mal joué.
Ce qui m’embête le plus, ce sont les motivations de censeurs : ils veulent régenter nos vies, nos pensées et cela m’agace au plus haut point.
Commentaire par fultrix — 20/10/2014 @ 17:09
Bien d’accord avec vous, Aliocha. Très pertinente, votre mise en parallèle avec la politique et la finance. Pour l’art, quand le discours prend toute (ou presque) la place, on atteint la limite …
Il est certain que les réactions violentes que l’œuvre de ce monsieur a suscitées faisaient partie de sa « démarche artistique ». Quelle provoc’ à deux balles, utiliser un sextoy pour évoquer Noël ! Et Fleur Pellerin qui atteint le point Godwin ! Au moins maintenant tous ceux qui l’ignoraient savent ce qu’est un plug anal 😉
Vous évoquez l’inceste comme ultime tabou, je pense que, de nos jours plus qu’avant, la mort en est un autre. Connaissez-vous la série The Morgue du photographe Andres Serrano ? Ces photos que je trouve belles me mettent infiniment mal à l’aise et me touchent aussi ; elles n’imposent pas un discours faussement provocateur mais font pour moi vraiment réfléchir.
Commentaire par Maelle — 20/10/2014 @ 18:40
@Maelle : je ne connais pas la série que vous évoquez mais j’ai songé à Serrano en rédigeant ce billet, et il m’apparaissait comme un artiste bien plus intéressant en effet. Quant à l’inceste, j’ai un peu hésité car je pense qu’il n’est plus aussi tabou que ça, hélas.
@Tous : un peu plus et je loupais les tweets enflammés de Claude Askolovitch comparant Mc carthy à Rabelais et Bataille. Comment lui dire qu’on est plus proche ici de Marc Dorcel que de Bataille. Au passage, le billet que je mets en lien démystifie l’hypothèse du sapin de Noël de façon assez rigolote http://www.les-crises.fr/godemiche-vendome/
Commentaire par laplumedaliocha — 20/10/2014 @ 19:28
@ Aliocha :
ça fait du bien de vous retrouver !
A propos des impostures diverses et variées, moi j’avoue avoir un faible pour jacques Boronali, créé de toutes pièces par Roland Dorgelès.
On doit pouvoir retrouver le compte rendu de la supercherie sans trop de difficultés… A relire sans modération !
« l’une des nombreuses excroissances purulentes de la société de consommation sur le corps martyrisé de l’art »
Bis ! Bis !
« c’est dire si la forme s’emploie à couper le cordon avec le fond dans tous les domaines, même les plus inattendus. »
à ce propos, souvenez-vous de Dali (encore lui!) qui souhaitait qu’on ne garde les forces armées que pour défiler… Moi, quand on faisait de l’ordre serré au service militaire (ça veut dire marcher au pas), je pensais à chaque fois que l’exercice tenait un peu du ballet…
« Il n’y a qu’une seule façon de réagir au dégonflement du machin vert qui s’est écrasé comme une bouse place Vendôme : un gigantesque et salvateur éclat de rire. »
Moi, je me gondole à la lecture de votre billet… c’est fou ce que ça fait du bien ! Et gardez-moi un exemplaire numéroté de la merguez en peluche, s’il vous plaît !!!
En échange, que diriez-vous d’un couteau sans manche, auquel il manque la lame ?
Je finis :
« Au Salon des Incohérents, pastiche poil-à-gratter du salon officiel, Alphonse Allais découvrira beaucoup plus tard la toile de Paul Bilhaud (1854-1933) intitulée « Combats de nègres dans une cave, pendant la nuit », dont on vous laisse imaginer la couleur et le motif.
Ainsi qu’il va le déclarer en préface à ses propres créations, la destinée d’Allais lui « apparut brusquement en lettres de flamme » : il allait faire du monochrome. C’est sur cette bonne idée qu’embraye donc Alphonse Allais en 1883 exposant aux Arts Incohérents un carton de bristol blanc intitulé Première Communion de jeunes filles chlorotiques par un temps de neige et un carton absolument bleu dont le titre était Stupeur de jeunes recrues apercevant pour la première fois ton azur, ô Méditerranée !
La messe est dite, existent les « tableaux monochroïdaux ».
Alphonse Allais récidive l’année suivante avec sa
3 — Récolte de la tomate, sur le bord de la mer Rouge, par des Cardinaux apoplectiques.
(Effet d’aurore boréale). Offert à S. S. Léon XIII, comme dernier de saint Pierre (3).
Tandis que l’anonyme A. G. Laflaimme présente u n livre immaculé.
Commentaire par Zarga — 20/10/2014 @ 20:04
Je pose ça là et je m’en vais rire http://www.liberation.fr/societe/2014/10/20/hollande-soutient-l-artiste-vandalise_1126078
Commentaire par laplumedaliocha — 20/10/2014 @ 21:07
il n’en rate pas une !
Commentaire par zelectron — 20/10/2014 @ 21:09
À quoi ça tient ?!… À un petit rien…
À l’ère du rien, ça n’a l’air de rien, mais un rien, un rien de rien, mine de rien, peut faire bcp plus que rien… La preuve ? : le dégonflage de ce rien vert géant, quel barouf il fait ?!…
Mine de rien, blague à part j’veux dire, le plus drôle en l’affaire c’est la concomitance entre ce dégonflage plutôt gonflé de ce rien de la Place Vendôme et l’incroyable succès zemmourien, tiens-tiens…, qui ne semble pas près de se dégonfler…
Les deux provoquent les mêmes cris d’orfraie des mêmes…
Commentaire par Denis Monod-Broca — 20/10/2014 @ 21:35
L’article est tout à fait intéressant, mais je ne comprends pas bien en quoi le fait de considérer que McCarthy soit un imposteur justifie de lui pourrir son travail (puisque vous réfuterez sûrement « œuvre »), et le priver du plaisir de le voir exposer (en toute légalité), d’autant que sa démarche artistique est peut-être tout à fait sincère (Qu’en savez-vous?).
Le fait qu’il ait été également agressé physiquement pourrait aussi imaginer que les « dégonfleurs », loin d’être des amateurs d’art ou des « plaisantins », sont intolérants et violents. Certes, l’effet peut en être amusant, mais en ce qui me concerne je rejoins le commentaire 9 et je n’ai pas particulièrement envie de soutenir cette démarche. L’objet ne me passionnait pas énormément d’un point de vue artistique, mais qu’une chose aussi inoffensive suscite de telles réactions me gêne bien davantage.
Commentaire par Kemmei — 20/10/2014 @ 21:51
Épatant! Et merci Aliocha pour cette analyse aussi brillante qu’ironique. Je reproduis votre texte dans mon blog !
Commentaire par michel santo — 20/10/2014 @ 22:07
pour mémoire, https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonne_Vend%C3%B4me … cachée pour éviter des comparaisons ?
Commentaire par zelectron — 20/10/2014 @ 22:33
[…] Texte épatant de La Plume d’Aliocha sur un certain art contemporain en général et sur McCarthy et son plug anal en particulier. Ironique et brillant, comme on aime! […]
Ping par Contre-Regards » À l’ère du rien … du vide et du nul McCarthyen! — 20/10/2014 @ 22:44
@Aliocha
Rien a voir (mais un peu quand meme …)
Avez-vous lu le discours du pape a la fin du synode sur les cinq tentations ? Celle du « bonisme » destructeur est particulierement interessante.
Commentaire par Maelle — 20/10/2014 @ 23:30
Puisqu’on est dans le Hors Sujet (mais un peu quand même : Aliocha fustige la communication des journaux sur ce « happening » qui lui donne plus d’importance qu’il mérite) :
http://www.cp-productions.fr/spip.php?article161
Ou la critique du choix des sujets et/ou des invités des médias français …
Commentaire par Yves D — 20/10/2014 @ 23:39
En echo,à NYC, faut(il ou non jouer cet opera? http://www.lemonde.fr/international/article/2014/10/21/vive-polemique-au-metropolitan-opera-de-new-york_4509371_3210.html
Commentaire par Kaeldric — 21/10/2014 @ 08:06
Merci pour ce texte ! Cela fait du bien de vous lire
Commentaire par Berenice — 21/10/2014 @ 09:33
Andres Serrano trouve grâce à vos yeux, ça c’est intéressant. Ses œuvres ont plus de qualités esthétiques et il apporte probablement plus de soin à leur composition mais c’est aussi un artiste contemporain (et pas seulement au sens où il est vivant et actif actuellement), dont les thème ont de fortes connotations sexuelles et scatologiques, particulièrement controversé, il n’est pas étranger à la transgression, et dont les œuvres ont aussi été vandalisées, notamment en France (parce que c’est bien ça qui s’est passé place Vendôme, le fait que cela vous amuse ne suffit pas à faire la différence avec les jeunes rebelles qui écrivent « Nique la police » en lettre de 2 mètres sur un mur, même geste de défiance à l’égard de ce qui est perçu comme l’establishment)
Et c’est là que le travail de McCarthy devient subitement plus intéressant car ce qui s’est passé pouvait être prévisible. Tree ayant été refusé aux Pays-Bas, poser une installation aussi vulnérable sous le nez des français, autrement plus conservateurs que nos amis bataves, ne pouvait que résulter en son dégonflage. Et vous pouvez vous moquer des édiles qui ont sponsorisé le truc, probablement au premier degré, cette « œuvre » vient quand même poser la question du soutient étatique à l’art, qu’est-ce qui vaut la peine d’être subsidié, comment décide-t-on de ce qui a droit de cité dans l’espace public (tiens, ça me rappelle l’histoire d’une fontaine repeinte en bleu dans une municipalité FN), comment se passe cette prise de décision entre les institutions, les artistes et le public… Et si l’on considère qu’un des buts de l’art est de susciter une réaction au sein du public, ceci y réussit assez bien, je trouve.
Que ce genre de jeux au niveau méta vous irrite, ça peut se comprendre, mais de là à dire que ces questions, en France, aujourd’hui, n’ont plus aucun intérêt, c’est jeter l’eau du bain un peu trop vite.
Donc voilà, plutôt que de se moquer d’Hollande et d’invoquer Zemmour (ce qui confirme un peu mes suspicions que toutes ces histoires ne sont que la continuation de la bonne vieille zizanie gauche-droite, mon dieu, serait-il possible que cela fasse partie du projet de McCarthy?) on pourrait se poser la question de ce qui fait qu’il y ait plus de contenu, de sens dans le travail de Serrano que dans celui de McCarthy. Ou est-ce le fait que les questions que pose son travail ont plus de prégnance pour vous?
Vous semblez trouver cette discussion sur la place de l’art dans notre société assez masturbatoire et nombriliste, et elle l’est certainement, mais est-ce que ces questions sont complètement dénuées d’intérêt pour autant? Vous applaudissez la « destruction » de Tree, mais est-ce que vous avez applaudi la destruction de Piss Christ à Avignon? Si non, pourquoi? Est-ce que le travail d’un artiste se doit de répondre à des critères esthétiques, est-ce qu’il y a un niveau minimum d’effort à fournir pour que quelque chose puisse être qualifié d’œuvre? (Et batailler avec les administrations pendant des années pour obtenir une autorisation requiert certainement plus d’effort que de pisser sur un crucifix) Est-ce qu’il faut laisser une place à des formes d’expression jugées inacceptables? (En plein débat sur les condamnations, publiques ou judiciaires, de propos racistes, notamment sur ce blog, dans un climat français pas toujours favorable à la liberté de la presse, est-ce que ces questions ne vous interpellent pas?) Pourquoi certains milieux applaudissent la chute de Tree, la peinture en bleu d’une fontaine et les attaques contre le travail de Serrano mais s’insurgent contre les voitures brûlées, les graffitis et les cailloux jetés sur les fourgons de police? Désolé de faire mon Bourdieu mais comment condamner le vandalisme dans les banlieues et le manque de respect aux professeurs de lycée ou aux forces de l’ordre quand on encourage avec grand bruit la dégradation de biens publics et privés ? Et tant qu’on est dans la sociologie, voici une question qui vous intéressera peut-être plus: aux Pays-Bas, les riverains se sont opposés au gonflage et on les a écouté, en France, non (a-t-on seulement consulté la population), pourquoi ?
Vous pouvez trouver les procédés faciles, la collusion avec certains sérails écœurante, la saturation de l’espace médiatique abrutissante mais n’est-ce pas dire que le travail de McCarthy fonctionne, que les questions qu’il pose sont toujours pertinentes à notre époque? Il y a certainement plus de choses à en dire que simplement dénoncer le capitalisme et la fumisterie des courants artistiques contemporains…
Foxtrot.
Commentaire par tangowithfoxtrot — 21/10/2014 @ 09:45
@Tango : pourquoi un artiste et pas l’autre, mais c’est très simple, parce que j’essaie de réfléchir. Il est exact que l’art a toujours plus ou moins dérangé, j’ai à ce sujet quelques ouvrages que je me suis empressée de consulter avant d’écrire ce billet. Une nudité féminine trop proche de la réalité, un Christ célèbre en décomposition, l’extase d’une sainte, une femme nue dans un pic nique etc….vous les connaissez aussi bien que moi. Voilà qui fait dire à nos beaux esprits : ce quo’n me désigne comme de l’art en est forcément et tous ceux qui disent le contraire sont des obscurantistes héritiers de ceux qui conspuaient les impressionnistes, le déjeuner sur l’herbe etc…Oui, sauf qu’entre temps notre société a changé. La place de l’artiste aussi. Et la manière dont l’artiste se pense également. Et le rôle de l’argent et des médias complique encore tout ça. De sorte que plusieurs penseurs et non des moindres, à commencer par Baudrillard, mettent en garde contre une part d’escroquerie dans ce qu’on nomme art contemporain. je trouve que cette observation est un outil très précieux de raisonnement. Il permet notamment de comprendre pourquoi ce quo’n me désigne comme de l’art me parait douteux. Voilà pourquoi je le livre ici et j’en propose une application. Je n’oblige personne à me suivre, je n’applaudis pas au dégonflage du truc, j’essaie juste, comme souvent sur ce blog, de prendre de la distance, de la hauteur, de faire un pas de côté. Tous ces gens qui hurelent au nazisme parce qu’on a dégonflé une baudruche verte (sans l’abimer) me paraissent un peu délirer. Pas vous ?
Commentaire par laplumedaliocha — 21/10/2014 @ 12:11
Disons que l’invocation du nazisme n’ouvre pas la discussion, elle la ferme. Tout comme crier à l’escroquerie ne fait pas avancer la discussion, on reste au niveau zéro. Il y a toujours eu de l’argent dans les milieux artistiques et il y a toujours eu de l’esbroufe, des baudruches qui se sont dégonflées une fois qu’on a eu le recul nécessaire. On pourrait aussi dire que l’œuvre de Picasso est une escroquerie, qu’elle ne vaut pas les millions auxquels ses tableaux se vendent. Crier à l’escroquerie ne permet pas d’éclairer ce qui fait la différence entre McCarthy et Serrano ou Ai Weiwei. Vous me direz qu’explorer cette différence n’est p-e pas l’objet de votre blog mais je trouve que dénoncer l’entreprise de com’ et refermer le dossier est tout de même un peu court et pas spécialement utile vu la fréquence à laquelle cette idée revient (Luc Ferry dénonçant Soulages, c’était il y a deux mois?). Vous pouvez invoquer Baudrillard mais tout le monde n’est pas d’accord avec lui, tout comme je pourrais invoquer Foucault, vous ne seriez probablement pas d’accord avec lui…
Mettre en garde contre l’escroquerie ne me parait pas tellement utile comme outil de raisonnement, ça ressemble plutôt à un prétexte pour arrêter la réflexion. Vous dites: « Il permet notamment de comprendre pourquoi ce quo’n me désigne comme de l’art me parait douteux. ». D’où vous vient cette idée que quelqu’un doit désigner ce qui est de l’art ou pas. Vous semblez aussi penser (je me trompe peut-être) que l’art se doit d’être bon pour qu’on puisse lui accorder ce statut. Est-ce que le travail des étudiants en première année des Beaux-Arts ou de George W. Bush ne constitue pas une démarche artistique? De la même manière, les graffitis sont souvent considérés comme une nuisance mais si Banksy est passé par là, d’un coup ça vaut plusieurs milliers d’euro (tiens encore l’argent…) Par ailleurs, vous semblez apprécier les promenades en quête du héron cendré, le long du canal. Ce que vous ressentez dans ces moments-là, est-ce juste l’intérêt de l’ornithologiste amateur ou y a-t-il quelque chose de plus face à ce canal, le plan de l’eau, la lumière et les aménagements de ses rives? Au final qui peut décider, d’une part, de ce qui est de l’art ou pas (et cette distinction est-elle vraiment intéressante), d’autre part, de ce qui a de la valeur ou pas (visiblement vous ne faites confiance ni au marché, ni au politique pour assigner la bonne valeur.) Si vous pensiez que la valeur de Tree est nulle, vous n’en auriez pas fait un billet, vous devez au minimum penser que ça valeur est négative (parce qu’il défigure la place Vendôme, qui aurait de la valeur pour vous? Ou qu’il s’agit d’une intrusion dans l’espace public que vous jugez inacceptable? Parce qu’il constitue une attaque contre votre conception de l’art, Duchamp n’aurait-il pas réussi à épuiser cette question-là?) De même, vendredi, je suis sorti fort déçu et passablement irrité du théâtre du Rideau. J’aurais pu crier à l’escroquerie, et il est clairement possible d’argumenter que la pièce qui s’y jouait constitue une escroquerie intellectuelle. On peut aussi dire qu’il s’agit simplement d’une mauvaise pièce et expliquer pourquoi, pas besoin de faire des procès d’intention. L’art, c’est aussi, parfois, l’échec… Et il doit avoir accès à son audience si l’artiste veut savoir s’il a réussi son entreprise. Ça veut dire lui laisser une place…
Et si on prend le temps de réfléchir, le choix de la place Vendôme est intéressant, par exemple. Vous y admiriez il y a quelques temps les veilleurs qui s’y trouvaient, veilleurs qui ont été dégagés par la police parce qu’ils prenaient part à une « manifestation non autorisée ». Nous avions là une « installation » qui jouissait d’un certain soutien populaire et qui s’est vu évacuée par le pouvoir exécutif. Nous avons maintenant une installation qui semble avoir un certain soutien de l’exécutif et qui se voit évacuée par l’irritation populaire. Et le butt plug a été dégonflé juste à côté de la colonne Vendôme, abattue par la Commune de Paris. McCarthy n’est p-e pas aussi con qu’il ne s’en donne l’air, est-ce qu’on sait qui a dégonflé son machin? En tout cas, je trouve son maniement du symbolisme, même s’il est fortuit, autrement plus stimulant qu’une énième représentation d’Ophélie… Cette question semble décidément centrale dans son travail: comment décidons-nous ce qui a droit à une place dans l’espace public? Pourquoi avoir reconstruit la colonne impériale? Pourquoi l’arc de triomphe de l’Etoile est-il toujours debout à l’heure des 27 alors qu’il célèbre le carnage des guerres napoléoniennes et le nationalisme? Et si vous voulez me convaincre de la valeur artistique de cette horreur architecturale, il va vous falloir de bons arguments (ou pas, en fait… c’est toute la question.) Est-ce que cette discussion-là ne vous parait pas plus intéressante que de choisir qui rejoindre, de la meute qui hurle contre ces escrocs d’artistes socialo-parisiens benêts ou de celle qui hurle contre ces réacs nazis coincés du cul ?
Foxtrot.
Commentaire par tangowithfoxtrot — 21/10/2014 @ 15:10
@Tango : non, celui qui ferme la discussion, c’est celui qui assène : c’est de l’art, et quiconque dit le contraire est un con obscurantiste fasciste. Moi je propose un outil de jugement, c’est à dire d’émancipation et de liberté. On en fait ce qu’on en veut. Pour le reste, je suis capable de vous développer un machin similaire au vôtre sur le peuple qui chasse le joujou du pouvoir et inversement. La différence avec vous, c’est que je sais moi que cette capacité à polémiquer et inventer des concepts chatoyants n’est sans doute pas la meilleure utilisation que je puisse faire de mon cerveau. Que voulez-vous. De même que j’attends d’un artiste une certaine inspiration nourrie d’un travail intense et d’une technique de haut niveau, de même je m’impose une discipline équivalente. Vous ne m’en voudrez donc pas d’épargner aux lecteurs de ce blog un réponse aussi longue que votre commentaire sur le contenu et le contenant, le plug et le phallus, la guerre et la paix, les dominants et les dominés, le gonflé et dégonflé, etc etc….
Commentaire par laplumedaliocha — 21/10/2014 @ 16:47
Ok, je vais faire plus court et plus direct alors. Ce que j’essaie de dire, c’est que votre outil de jugement ne vaut pas un kopeck. Je peux le reprendre tel quel et l’appliquer au dernier livre de Zemmour par exemple. Nous savons tous que les maisons d’édition sont prêtes à publier n’importe quoi pour peu que ça se vende (ex: Iacub) et les essais historico-politiques constituent un bon filon dans le genre. Le résultat: fumisteries et impostures intellectuelles, des historiens peu rigoureux dont les analyses brossent leur lectorat dans le sens du poil… Et avec une com’ bien rodée, toujours prêts à crier à la bien-pensance ou aux nazis à la moindre critique portée sur leur travail. Une fois que j’ai dit ça, je ne sais rien de plus sur Zemmour, sur l’intérêt ou non des thèses qu’ils développe dans son bouquin. Et on peut faire la même chose à propos du journalisme ou de la justice (les fanboys de Kerviel sont coutumiers de cette tactique: ils crient « tous pourris », vous leur dites d’aller voir le détail du jugement et ils continuent: « tous pourris ou idiots utiles ».)
Au final, cet outil que vous proposez, en plus d’être un lieu commun, ne permet pas de faire la différence entre un bon artiste et un mauvais, un bon essayiste et un mauvais ou du bon journalisme et du mauvais. Son pouvoir discriminant, c’est zéro. Alors vous avez peut-être de bons arguments pour penser que « ce n’est pas de l’art » mais on ne les a pas entendus (votre citation de Baudrillard n’est pas suffisante, il se contente de rejeter en bloc tout un mouvement…). Au final, vous vous contentez d’asséner « ce n’est pas de l’art » (en insistant sur le caractère indispensable pour vous du travail et de la technique…), comme d’autres assènent « c’est de l’art ». C’est ça qui est triste, vous ne libérez personne.
Foxtrot.
Commentaire par tangowithfoxtrot — 22/10/2014 @ 07:06
Juste pour revenir 2 minutes sur le critère du travail et de la technique, à cette aune-là, les fondateurs de Google sont de très grands artistes et en tant que programmeur, je peux vous dire que l’excellence de leur technique et de leur design est une source d’inspiration constante…
Commentaire par tangowithfoxtrot — 22/10/2014 @ 07:17
@tango : mais je n’ai jamais dit que ce n’était pas de l’art, j’ai parlé d’absence d’intérêt artistique. Je vois que l’amour du plug anal vous aveugle, ce que je peux comprendre (mais difficilement, j’avoue). Que la démarche du type prétende être artistique, dont acte. Que des galeries l’exposent comme tel, eh bien si elles ont la surface pour accueillir des cacas gonflables de plusieurs dizaines de mètres, tant mieux. Que Pinault et/ou Arnaud achètent, fabuleux. Personnellement, et ça n’engage que moi, (et ceux qui me suivent) je n’aperçois aucun intérêt ni au plug géant (notez comme mes fantasmes sont sages) ni à l’airbag caca géant. Que ça ne vous empêche surtout pas de gloser dessus, d’acheter si vous en avez les moyens et de féliciter l’artiste. Je m’en fous. Personne ne me forcera à considérer ça comme de l’art.
Commentaire par laplumedaliocha — 22/10/2014 @ 08:35
« mais je n’ai jamais dit que ce n’était pas de l’art »
« Personne ne me forcera à considérer ça comme de l’art. »
J’imagine que nous sommes d’accord sur le fond alors, mais les contradictions comme celle ci-dessus ne rendent pas votre propos très clair et, combinées à des arguments du type « l’amour du plug anal vous aveugle », peut laisser penser que vous ne faites que prendre une position miroir de Fleur Pelerin et co.
Commentaire par tangowithfoxtrot — 22/10/2014 @ 09:15
J’aime beaucoup une phrase de Nietzsche : « Il faut apprendre à aimer ». Elle s’applique à l’art et à plein d’autres choses … Une œuvre doit d’abord heurter puis se laisser apprivoisée et appréciée. C’est cet équilibre subtil que doit chercher l’artiste. Evidemment Nietzsche ça date un peu mais je trouve cette approche très pertinente.
Et qu’est-ce qu’il y a de novateur dans ce malheureux Tree ? Un provocateur professionnel qui énerve les choqués habituels et est défendu par les indignés PC de service. Super …
Personnellement je ne suis pas choquée, franchement pas. J’ai bien rigolé, c’est absolument ridicule ! Je pense que la majorité des gens ont eu la même réaction que moi. L’art contemporain doit-il être la masturbation intellectuelle d’happy few se prenant trop au sérieux ? Les photos de Serrano par contre me provoquent et me font réfléchir, c’est là toute la différence.
Maintenant, c’est mon opinion et je la partage !, exposer ce sapin de Noël présenté par l’artiste lui-même comme un plug anal, de la part des acteurs de la vie publique, après tout ce qui s’est passé dans la société française depuis quelque temps, ce n’est pas très malin, allez je vais employer un grand (gros ?) mot, responsable. Magnifique signe d’apaisement, au moment même, c’est cocasse, où le pape essaye de faire avancer l’Eglise catholique. Et pourquoi ne pas avoir mis l’étron géant de ce même monsieur dans le jardin des Tuileries pour l’été, devant les yeux des touristes ébahis ? A votre avis … Merdouillette, serais-je en train de me zemmouriser …
Commentaire par Maelle — 22/10/2014 @ 10:06
@Maelle : notre époque s’ennuie, alors elle se joue la comédie en s’inspirant des anciens. Un machin vert est dégonflé ? Tout de suite on crie « c’est l’art qu’on assassine » en référence à de réelles querelles historiques de cette nature ou bien encore on aperçoit le spectre des nazis définissant une liste d’artistes « dégénérés »; J’ai le sentiment troublant d’une gigantesque guignolerie. Sous la fausse nouveauté du plug vert géant gonflable, il y a l’ennui infini d’une société épuisée par la consommation et la conquête de ses libertés. Il n’y a plus rien à conquérir, plus rien à transgresser, plus rien à inventer. Sauf des cacas géants gonflables. Et même ça d’ailleurs, outre le fait que c’est ininitéressant, ce n’est même pas nouveau. On a me semble-t-il épuisé depuis longtemps l’exploration scato. Mais bon.Visiblement, il reste de bon ton de protéger jusqu’à la mort le droit des artistes à produire des cacas gonflables. Je crains hélas que si les opposants aux cacas gonflables devenaient agressifs, il soit un tantinet difficile pour leurs adversaires de donner du chic à leur combat pour sauver le caca géant…
Commentaire par laplumedaliocha — 22/10/2014 @ 11:44
En effet. Si seulement cette chose verte avait été accueillie avec l’indifférence qui lui était due …
Le caca géant aux Tuileries, cela au moins aurait montré l’humour de la mairie quand on connaît l’état des rues à Paris !
Commentaire par Maelle — 22/10/2014 @ 12:04
Non, notre époque ne s’ennuie pas, elle se termine.
Ce qu’il faut Place Vendôme, c’est une statue en verre, inexpressive et androgyne qui ne provoque aucune émotion, une statue vide.
Et en dessous, le titre : « Mineur de fond qui extrait des cailloux au pays des droits de l’homme ».
Pour provoquer l’électrochoc autrement que par Eric Zemmour.
Pour sortir de ce progressisme qui, pour ne ressentir aucune violence, loin des yeux les accepte toute, et ne pas basculer en enfer.
Pour en finir calmement.
Et passer à autre chose.
Commentaire par homo sapiens — 22/10/2014 @ 20:13
Quel scandale d’avoir dégonflé un plug anal aussi majestueux ! Ce genre d’objet ne risque pas de transmettre un chancre syphilitique pourtant !
Commentaire par Dorine — 22/10/2014 @ 21:39
Entendu ce matin sur France-Culture : « L’art et l’érotisme c’est la même chose ».
Que dire de plus qui ne soit superfétatoire ? On peut gloser sans fin, mais un bon plug anal ça vous a une de ces gueule d’art…
Commentaire par Al1C21 — 23/10/2014 @ 09:20
Décidément, Baudrillard est un maître : http://philitt.fr/2014/10/23/baudrillard-ou-le-triomphe-du-superflu/
Commentaire par laplumedaliocha — 23/10/2014 @ 12:27
Ce bouchon de bouteille fantaisie a le mérite d’être éphémère et d’exciter la libido des obsédés du sexe , l’ennui est qu’il se trouve dans un endroit plutôt élégant et historique où il se dresse comme une verrue agressive et incongrue.
C’est vrai qu’il y occupe les esprits et faute d’avoir d’autres sujets artistiques à admirer il symbolise assez bien une époque de gadgets dégonflables.
Tout le monde peut s’exprimer et inventer n’importe quoi mais je pense qu’il faudrait grouper ces merveilles dans un lieu où elles ne prétendraient pas rivaliser avec ce qui existe déjà et qui a fait ses preuves, ainsi elles ne détruiraient pas l’harmonie en choquant ceux qui viennent chercher un style une ambiance et une atmosphère classiques inscrits dans un patrimoine.
Pour faire clair et sans littérature, mettons tous ces ovnis ailleurs qu’au milieu de Versailles ou place Vendôme et ne nous amusons pas à mélanger les genres. Personne n’y trouve son compte.
Commentaire par Scaramouche — 24/10/2014 @ 11:58
@Scaramouche : vous avez raison de prendre le sujet sous l’angle du goût, c’est courageux, mais c’est mal vu 😉
en vous lisant, je me souviens avoir pensé devant un truc à la mode qui consiste à proposer à un artiste de revisiter une oeuvre du passé en posant la sienne à côté, que tout ceci enthousiasme certes le petit monde factice de ceux qui vivent de ça (investisseurs, galiéristes, journalistes, intermédiaires) mais que ça témoigne en réalité d’un épuisement de l’imagination. C’est la misère.
Commentaire par laplumedaliocha — 24/10/2014 @ 19:13
@ Maelle :
What did the inflatable headmaster say to the inflatable boy who took a pin to the inflatable school ?
You’ve let me down, you’ve let the school down, but worst of all, you’ve let youself down.
🙂
Commentaire par Zarga — 24/10/2014 @ 22:42
Bonjour et merci Zarga, je ne la connaissais pas celle-la !
En passant, la pastille « Catherine et Liliane » sur Canal le 22 octobre m’a bien fait rire.
Commentaire par Maelle — 25/10/2014 @ 09:56
J’ai tellement rigolé en lisant le billet d’Aliocha, que j’en ai oublié de visiter le lien sur la merguez en peluche… ahurissant ! La peluche d’Ebola en rupture de stock, ça me laisse songeur. Vous souvenez-vous du cochon gonflable des Pink Floyd ? On a l’impression d’être à cent mille lieues de là…
Commentaire par Zarga — 25/10/2014 @ 11:53
@Zarga : n’est-ce pas ? La merguez en peluche est une plaisanterie d’un copain à qui je demandais un peu sottement s’il voulait que je lui rapporte quelque chose de mon voyage en Tunisie. Et lui, taquin : oui, une merguez en peluche. C’était il y a 15 ans, j’en ris encore. Quand j’ai vu qu’on faisait des peluches ebola, j’ai songé comme vous qu’on est passé dans un univers parallèle dont on ne reviendra pas 😉
Sinon, je pose ça là, comme on dit sur Twitter : http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/insolites/2014/10/23/25007-20141023ARTFIG00060-quand-manuel-valls-et-fleur-pellerin-posent-avec-zahia.php
Commentaire par laplumedaliocha — 25/10/2014 @ 12:21
@Aliocha Re 40
Exactement c’est » la misère » .. Du » rapetage » comme on disait autrefois pour se moquer des reprises mal faites.
Comme on a tout dit et tout fait en mieux et étant à court d’idées on pique dans les classiques et on brode n’importe quoi, comme si au milieu d’un concerto de Mozart on ajoutait de la cornemuse pour jouer la Marseillaise , et le pire on crie au miracle de l’imagination.
Seulement çe n’est pas ce que la plupart des gens recherchent ni pourquoi ils ont économisé pour s’offrir le voyage et je suis à la place du touriste effaré qui veut retrouver le style et l’atmosphère d’une certaine époque et qui trouve ces chefs d’oeuvre modernes bouchant les perspectives.
J’ai hurlé au sacrilège à Versailles et je me moque de passer pour une béotienne mais le roi est nu et je déteste le mélange des genres .
Commentaire par Scaramouche — 25/10/2014 @ 19:59
Scaramouche,
la même chose ❤
Commentaire par zelectron — 25/10/2014 @ 21:38
Bonjour Aliocha,
C’est toujours réconfortant de s’apercevoir la capacité de l’art à provoquer surtout les imbéciles, ce qui me semble être une belle récompense pour un artiste.
Vous connaissez ma passion pour l’art contemporain (cette année en France je suis gâté !).
Et, ce n’est certainement pas moi qui vous interdirait de détester l’œuvre provocatrice d’un artiste « gonflé » où un McCarth…tree (Mambo, mambo sapin) se joue précisément de l’art et sa marchandisation comme en son temps le mouvement extrémiste dadaïste, par exemple, où Gauguin disait son besoin de revenir au cheval à bascule de son enfance dont les syllabes enfantines « dada » seraient l’équivalent de ce jouet : « Au-delà des chevaux du Parthénon, j’ai voulu retrouver le dada de mon enfance ».
Sans prétendre à une analyse de l’obsession récurrente de l’œuvre de l’artiste qui fait dans le régressif, force est de constater que le concept de stade anal chez Freud peut être un début d’explication chez un plasticien qui travaille trop la…. matière !
Toutefois, commettre un attentat sur un objet inoffensif c’est bien à l’artiste que revient l’art bien profond de le mettre au coincés du fondement !
C’est parce que des artistes comme Picasso, Picabia, Duchamps, Pollock, Soulages, Lichtenstein, Mondrian, Klein, Brancusi, Prince (Richard !), Basquiat etc.., pour ne citer que des connus, sont ce qu’ils sont sur le marché de l’art que l’abstraction d’un MC Carthy, d’un Koons, d’un Murakami, d’un Hirst aujourd’hui etc…ne peut laisser indifférent même si l’histoire de la provocation dans ce domaine n’est qu’une perpétuelle ritournelle et c’est tant mieux !
« La beauté n’est pas une qualité inhérente aux choses elles-mêmes ; elle n’existe que dans l’esprit de celui qui les contemple et chaque esprit perçoit une beauté différente » (David Hume)
Lorsque Rubens dessina le portrait de son jeune fils le grand peintre flamand était fier de la beauté de son enfant. Il désirait certainement nous la faire admirer. Mais cette tendance au joli et au plaisant risque de nous faire trébucher si elle conduit à écarter des œuvres traitant d’un sujet moins séduisant.
Si chaque époque a cherché à définir le beau, le laid est souvent le point aveugle des théories esthétiques. Umberto Eco dans son l’histoire de la laideur fait ressortir qu’en apparence, beauté et laideur sont deux concepts qui s’impliquent mutuellement, et l’on comprend généralement la laideur comme l’inverse de la beauté, si bien qu’il suffirait de définir l’une pour savoir ce qu’est l’autre.
Mais les différentes manifestations du laid au fil des siècles s’avèrent plus riches et plus imprévisibles qu’on ne croit
A la vérité « l’Art » avec un grand A n’a pas d’existence propre, il n’y a que des artistes selon E.H. Gombrich (Histoire de l’Art, Ed. 2001 Phaidon)
Et, comme le dit le philosophe : « Aujourd’hui, l’esthétique ne peut rien sur le fait qu’elle devienne ou non nécrologie de l’art, mais elle n’a pas le droit de jouer au nécrologue. Elle n’a pas à constater globalement la fin de l’art, à se repaître du passé et, à quel que titre que ce soit, à passer du côté de la barbarie comme représailles contre sa monstruosité. » (Theodor W. Adorno philosophe allemand)
A bientôt.
Commentaire par Le Chevalier Bayard — 26/10/2014 @ 16:54
Et hop : http://www.marianne.net/Le-plug-anal-de-McCarthy-place-Vendome-un-accident-industriel_a242263.html
Commentaire par laplumedaliocha — 27/10/2014 @ 13:01
@Le CHevalier Bayard : vous voici enfin ! Je me demandais où vous étiez passé. Laissez moi méditer un peu et je vous reviens
Commentaire par laplumedaliocha — 27/10/2014 @ 13:01
Aliocha,
L’article d’ Eric Conan de Marianne est une bonne synthèse de ce que produit aujourd’hui le marché de l’art (contemporain) à savoir bâtir des fortunes avec du vent, pour reprendre le titre d’un article d’août 2008, du Monde diplomatique.
Entièrement d’accord aussi sur l’analyse « sociologico-capitalistique » des impostures en bande organisée et de « l’art des traders » et de l’élite de l’entre-soi.
En effet, il faut savoir aujourd’hui que c’est l’acheteur désormais qui certifie l’artiste, tout comme l’académie le faisait au XVIIIe siècle : le grand collectionneur adoube l’artiste mieux qu’une institution, car il cumule pouvoir financier et capital social c’est-à-dire, pour la sociologue Nathalie Moureau : « cet ensemble de de ressources qui tient à l’étendue et la taille de son réseau d’influences et à la capacité, pour chacun de ses membres, de faire connaître et reconnaître son pouvoir de légitimation en matière d’art contemporain. Si l’on prend la liste des 200 plus grands collectionneurs, on découvre par exemple que la majorité d’entre eux appartiennent au conseil d’administration d’un musée ».
L’amateur que je suis est conscient de ce qui se dit et s’écrit et de ce qui se pratique alors un McCarthy ou un Koons, à mon niveau, ce n’est pas mon affaire.
Commentaire par Le Chevalier Bayard — 27/10/2014 @ 14:58
Et ceci aussi : Extrait de Jean-Marc Proust dans Slate. Épatant canular : http://contre-regard.com/ce-que-lart-contemporain-dit-de-la-france-contemporaine/
Commentaire par michel santo — 28/10/2014 @ 22:56
@ Le Chevalier Bayard :
Vous souvenez-vous de la proposition d’Aliocha : créer un musée du laid…
https://laplumedaliocha.wordpress.com/2013/02/25/misere-cinematographique/
Cf commentaire # 25… j’abondais et abonde toujours dans ce sens !! 😉
Commentaire par Zarga — 01/11/2014 @ 09:07
Non ! Mais il existe déjà le MOBA au Etats-Unis le « Museum of Bad Art » un musée de la laideur ou plus exactement un musée de l’art mauvais. Ce qui n’est pas la même chose !
Par exemple, le portrait de la mère du grand peintre allemand Albrecht Dürer peut-on dire qu’il est laid ? Sans doute a-t-il été dessiné avec autant d’amour et de dévotion que celui de Rubens (que j’évoquais en @ 47) retraçant la beauté du visage de son fils.
En effet, l’étude pénétrante de la vieillesse sur le déclin de la mère de Dürer peut nous heurter, mais si nous luttons contre cette répugnance, nous en serons probablement grandement récompensés.
Cela étant, en réalité, ce musée célèbre en quelque sorte le droit à l’échec de l’artiste. Et, selon les fondateurs ce n’est certainement pas un musée contre l’art !
Commentaire par Le Chevalier Bayard — 01/11/2014 @ 14:51
On pourrait déjà commencer par une aile dédiée à la « croûte »…
Commentaire par Zarga — 01/11/2014 @ 18:53
Dédicace à Aliocha :
http://cmontourdefrance.wordpress.com/2013/05/01/picasso-recycle-selle-et-guidon/
C’est du beau !
Commentaire par Zarga — 01/11/2014 @ 19:05
http://fr.wikipedia.org/wiki/Et_le_soleil_s%27endormit_sur_l%27Adriatique
et je vous laisse là…
Commentaire par Zarga — 01/11/2014 @ 19:10
@ Zarga
« On pourrait déjà commencer par une aile dédiée à la « croûte »… » ?
Mais, précisément, c’est l’objet du MOBA de présenter des « croûtes » c’est-à-dire un mauvais tableau et non un tableau qui exposerait la beauté d’un travail dont l’expression serait la laideur !
Commentaire par Le Chevalier Bayard — 02/11/2014 @ 10:21