La Plume d'Aliocha

13/05/2012

Karine Giébel : survivre à crédit

Filed under: Salon littéraire — laplumedaliocha @ 16:09

Envie de polars qui tranchent avec la sempiternelle traque de serial killers par des flics névrosés ? En voici deux du même auteur, Karine Giébel, qui m’ont régalée.

Juste une ombre, Fleuve Noir 2012. Chloé est une trentenaire à qui tout réussi. Cadre dans une boite de publicité, elle est pressentie pour en prendre la direction. Belle, ambitieuse, arrogante, elle s’est organisée une vie parfaite jusqu’au jour où, en sortant d’une soirée, elle s’aperçoit qu’elle est suivie par un homme au visage dissimulé sous une capuche. A partir de là, les incidents étranges se multiplient, l’ombre rôde, toute proche. On lui veut du mal, mais qui, et pourquoi ? Et si tout ceci n’était que le produit de son imagination ? La police ne la croit pas, son entourage veut l’envoyer consulter un psychiatre, ses collègues commencent à la regarder d’un drôle d’oeil, son amant la plaque sans explication. Mais Chloé est une battante, elle ne se laissera pas faire. Qu’il vienne donc cet ennemi, la jeune cadre s’est procuré un flingue, elle est prête à tuer. Et puis elle peut compter sur Alexandre, un flic fracassé qui tente de survivre à la douleur de voir sa femme mourir à petit feu. On l’a mis à pied, alors il enquête comme on danse au dessus d’un gouffre en attendant de s’y précipiter. Un excellent suspens psychologique avec en toile de fond une description au scalpel de la vie professionnelle.

Meurtres pour rédemption Pocket 2011. Marianne a 20 ans. Elle est en prison, à perpétuité. C’est une tueuse de flics, une furie, shootée à la rage et accessoirement championne de karaté. L’isolement, le cachot, la chef de gang qui terrorise la prison, rien ne peut en venir à bout. Elle est invincible Marianne, un bloc de violence pure, quand elle frappe, elle tue. Mais bientôt, la peur qu’elle inspire se transforme en haine. Ses codétenues ont décidé d’avoir sa peau et contre un groupe de taulardes enragées, Marianne ne peut rien. Surtout si les matonnes qui l’ont prise en grippe n’espèrent qu’une chose, qu’on les  débarrasse de cette détenue ingérable.  Alors Marianne sait qu’elles finiront par l’avoir, qu’elle ne résistera pas longtemps, malgré la protection de Daniel, le chef des gardiens, qui la fournit en héroïne et en cigarettes, moyennant une fellation de temps en temps.  Jusqu’au jour où des flics lui font une étrange proposition au parloir : ils peuvent l’aider à s’évader si elle accepte de commettre un meurtre pour eux. Sa survie est à ce prix. Le roman compte mille pages, c’est long pour un polar, et pourtant, il n’y a pas une description superflue, pas un mot de trop. Une histoire passée au fil du rasoir qui a des allures de shoot d’adrénaline pure. Cette Marianne est la fille naturelle du tchopendoz héros des Cavaliers de Kessel et de la fameuse Lisbeth Salander de Stieg Larsson. On en redemande !

Pour en savoir plus sur l’auteur et ses romans, je vous recommande le site Plume Libre où vous trouverez des interviews de Karine Giébel ainsi que des avis de lecteurs sur les 6 polars qu’elle a déjà publiés. Juste une ombre est son dernier. Je l’ai découvert il y a une semaine et je suis en train de dévorer les autres…

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13 commentaires »

  1. […] } #themeHeader #titleAndDescription * { color: black; } laplumedaliocha.wordpress.com – Today, 9:50 […]

    Ping par Karine Giébel : survivre à crédit | La partagerie | Scoop.it — 13/05/2012 @ 16:50

  2. un « Nikita » de 1000 pages?

    Commentaire par zelectron — 13/05/2012 @ 16:56

  3. @zelectron : figurez-vous que je n’ai jamais vu Nikita, mais pour ce que j’en sais, c’est un peu le même scénario, sauf qu’ici, la prison tient le rôle principal. Le plus étonnant, c’est qu’il n’y a pas un seul temps mort. Et croyez-moi, lectrice plus impatiente que moi, il n’y a pas 😉 je suis incapable de lire autrement qu’en diagonale quand je sens que l’auteur s’égare dans les longueurs, mais là….

    Commentaire par laplumedaliocha — 13/05/2012 @ 17:29

  4. Je signale un documentaire sur le neuromarketing ce soir sur France 5 à 20h35 : http://www.programme-tv.net/programme/culture-infos/3428482-consommateurs-pris-au-piege/

    Commentaire par laplumedaliocha — 13/05/2012 @ 20:25

  5. J’ai lu également en diagonale Meurtres pour rédemptions, suivant une tactique recommandée par Aliocha; effectivement le livre présente une qualité, néanmoins je n’irais point jusqu’à recommander sa lecture. Après çà… Faut-il forcément attendre le Grand Oeuvre. Comme la plupart, j’ai début Millenium (juste le tome 1), je n’y ai pas reconnu un chef d’oeuvre qui troue le cul, peut-être que mes attentes étaient excessives, suite à l’avalanche de succès qui est retombée sur l’oeuvre, mais un bon polar bien troussé, divertissant, et ouvert sur des horizons plus larges (la culpabilité de la nation suédoie vis-à-vis d’un passé).

    Je regrette cependant de n’avoir pas encore connu le bon polar: un livre à l’égal de Chester Himes, de Thompson, de Chandler, ou mieux encore de Hammett , « Moisson rouge » « Clé de verre » qui présente un monde tel qu’il est et non pas tel qu’il devrait être, un monde où le rapport de puissance de violence et de sang fonde un système de valeurs préexistant à toutes communautés humaines. Un monde authentique.

    Commentaire par Switz — 13/05/2012 @ 20:32

  6. « Pour lire de bons livres, la condition préalable est de ne pas perdre son temps à en lire de mauvais, car la vie est courte. »
    Schopenhauer

    C’est bien le problème…

    J’ai rouvert un vieux livre (1988) de JF Revel : « la Connaissance inutile ».
    Une citation: »L’ennemi de l’homme, jadis, c’était l’ignorance; aujourd’hui c’est le mensonge ».
    Bonne nuit chère hôtesse, et merci.

    Commentaire par araok — 13/05/2012 @ 23:40

  7. En ce moment, je lis les polars africains d’Alexander Mac Call Smith (Mma Ramotswe et l’agence n°1 de dames détectives). Je conseille: pas de meurtres, mais des énigmes policères dans une afrique ensoleillée.

    http://www.abebooks.fr/rechercher-livre/titre/detective/auteur/alexander-mccall-smith/sortby/3/

    Commentaire par Javi — 15/05/2012 @ 17:21

  8. @Switz : vous êtes gonflé ! Je ne recommande pas la lecture en diagonale, c’est un vice chez moi engendré par la boulimie et l’impatience. Disons seulement que certains polars sont bons, à conditions de zapper le superflu. Mais justement là…je ne l’avais même pas fini quand je l’ai recommandé et coup de chance, après l’avoir terminé, je confirme. C’est génial.

    @Javi : je note pour ce week-end…

    Commentaire par laplumedaliocha — 15/05/2012 @ 22:32

  9. @switz : quand je dis « gonflé », je veux dire gonflé de trouver ce livre moyen, j’ai adoré.

    Commentaire par laplumedaliocha — 15/05/2012 @ 22:35

  10. […] background-position: 50% 0px ; background-color:#13352d; background-repeat : no-repeat; } laplumedaliocha.wordpress.com – Today, 5:03 […]

    Ping par Karine Giébel : survivre à crédit | Chronique de livres | Scoop.it — 20/05/2012 @ 12:03

  11. @Laplume

    Suite à votre billet, acheté 3 titres de Karine Giebel.
    Dévoré le 1er : Les morsures de l’ombre.
    Je plussoie votre enthousiasme. Merci de ce partage !

    Commentaire par Ginkgo — 21/05/2012 @ 14:23

  12. @Ginkgo : cool, je suis contente que ça vous plaise !

    Commentaire par laplumedaliocha — 21/05/2012 @ 22:43

  13. […] Envie de polars qui tranchent avec la sempiternelle traque de serial killers par des flics névrosés ? En voici deux du même auteur, Karine Giébel, qui m’ont régalée. Juste une ombre, Fleuve Noir 2012.  […]

    Ping par Karine Giébel : survivre à crédit | Crire | Scoop.it — 18/10/2012 @ 17:17


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