La Plume d'Aliocha

28/03/2011

Une question de distance

Filed under: questions d'avenir — laplumedaliocha @ 21:41

J’interrogeais un jour un avocat qui cultivait un étonnant hobby, il était torero amateur.  Il s’agissait de rédiger son portrait et je cherchais donc à comprendre sa personnalité. « Que vous apporte la tauromachie dans votre métier ? » lui demandais-je.  Entre nous, je m’attendais à ce qu’il m’emmène sur le terrain du leurre, de l’esquive, de la stratégie. Et d’ailleurs, je le lui dis. « Pas du tout, me répondit-il, en toréant, j’ai appris l’importance de trouver la bonne distance ». Ainsi l’art de toréer serait avant tout celui de la distance, tout comme l’art d’être avocat. En l’écoutant, je songeais que sa réflexion était transposable à mon métier de journaliste.  Trop loin de ce que l’on observe, on ne voit rien. Trop près, on risque, selon les circonstances son indépendance ou sa vie.

Une possibilité d’empathie

C’est la discussion sous le précédent billet qui m’a rappelé cet entretien. Nous y parlions précisément de distance et de la capacité d’Internet en général et de Twitter en particulier à nous rapprocher de l’autre bout du monde, ouvrant ainsi, par la grâce de la communication, une possibilité nouvelle de compréhension de l’autre, si éloigné soit-il et même, pourquoi pas, d’empathie.

Mais revenons provisoirement au journalisme. La question de la distance avec ce que l’on observe, nous la vivons au quotidien et nous la maitrisons…plus ou moins bien. Mais il est une autre distance à laquelle nous sommes confrontés et qui est plus délicate à gérer, celle entre nous et le public, ou plus exactement entre ce que nous avons vu et ceux à qui nous le racontons. Média, du latin medium : moyen, milieu, lien…Cette distance-là, nous passons notre temps à tenter de la combler. Communiquer, n’est-ce pas toujours chercher à réduire les distances ? A l’exception de quelques égocentriques de naissance ou de déformation, les journalistes pratiquent leur métier par passion de témoigner, pour informer sur ce qu’ils ont vu, observé, entendu, vécu. Et réduire ainsi les distances. C’est pourquoi j’ai tant de mal à nous reconnaître dans les portraits souvent peu flatteurs qu’on dresse de nous. Bref,  il arrive parfois que l’exercice soit particulièrement difficile, voire impossible.  Douloureuse impossibilité. C’est le cas des reporters témoins d’une guerre ou d’une catastrophe qui s’approchent au plus près de l’horreur et dont les reportages, quand ils sont publiés, ne suscitent qu’un vague intérêt, une indifférence polie. Comment rendre compte, avec quelques images et des mots, de la réalité d’un tremblement de terre à Haïti, d’une révolte écrasée dans le sang en Libye, du désespoir d’un peuple entier au Japon ? Comment réduire les distances ? Transmettre l’émotion, la révolte, le dégout, la volonté d’agir, l’urgence d’intervenir ? « L’opinion publique, ce mammouth à cul de plomb » s’agaçait un jour Daniel Schneidermann. Comme l’expression est juste. Et même quand ces reporters parviennent à transmettre l’information, que savent les lecteurs  des risques qu’ils ont pris pour ramener une photo, un récit, pour tourner deux minutes de reportage qui seront diffusées entre l’annonce d’une hausse du prix de l’essence et un sujet sportif ? Sans compter que parfois, ils ne ramènent rien, comme le raconte ce très bel article, parce que l’actualité la plus chaude est ailleurs et que le rédacteur en chef a décidé de traiter un autre sujet. A la décharge du public, il faut bien avouer qu’il est parfois difficile de s’intéresser à un problème si éloigné qu’il en devient parfaitement théorique. Alors les journalistes sont tentés de frapper fort, et on leur reproche de vouloir faire de l’audience, quand il ne s’agit le plus souvent que d’éveiller les consciences, quitte à les brutaliser avec une photo insoutenable.

Et puis Internet survint. Ce fabuleux outil à communiquer, c’est-à-dire à réduire les distances, mis à la disposition de tous. Le printemps des peuples nous a montré la force d’Internet via l’utilisation des blogs, dont l’un a d’ailleurs reçu le prix de RSF et les réseaux sociaux (voir en particulier l’article cité dans la note numéro 4). Sans doute n’ai-je pas assez cherché, mais je n’ai pas trouvé d’étude sur cet extraordinaire phénomène, à part un excellent dossier dans le mensuel Rue89 de mars (eh oui, c’est du papier, pas de lien !) qui a eu la bonne idée de reproduire « les 100 tweets qui ont fait la révolution arabe ».  Communiquer, rapprocher. Aussi et surtout dans les pays où la presse est muselée et ne peut pas tenir ce rôle-là. On a dit un temps qu’Internet allait tuer le journalisme professionnel dès lors que chacun pourrait devenir  reporter, raconter, photographier, filmer et communiquer avec un public quasi-illimité. Allons donc. Nous pourrions aussi devenir notre propre médecin, avocat, trader etc, tant l’information est désormais largement diffusée dans tous les domaines, même les plus techniques. Il n’en demeure pas moins qu’il faudra toujours des gens qui fassent profession d’informer, défendre, soigner, pour que les autres puissent vaquer à leurs propres occupations.  Au passage,  je vous recommande l’excellente analyse réalisée par Marc Mentré du travail de notre reporter national, BHL, en Libye. Il explique en quoi le travail du philosophe n’est pas du journalisme et donne ainsi une vision assez précise du fait que c’est un vrai métier.

Internet, ce formidable allié du journalisme

Non seulement Internet ne tue pas le journalisme (même s’il le fait gravement souffrir économiquement en ce moment), mais au contraire il le sert, magnifiquement. D’abord en suscitant un intérêt croissant, en tout cas c’est ce qu’il me semble, pour l’information dès lors que celle-ci est facile d’accès, incroyablement riche, variée dans son mode d’expression et même ludique. Ensuite, et c’est ce qui m’intéresse particulièrement ici,  Internet contribue à réduire les distances entre ce dont témoignent les journalistes et le public. J’en parle pour l’avoir expérimenté moi-même. Sur le Japon, je suis un simple consommateur d’information. Et ce qu’ont rapporté mes confrères a pris une résonance particulière dès lors qu’Internet me permettait de dialoguer avec des gens sur place. Du coup, l’information ne concernait plus un lointain pays, mais un lieu qui me semblait soudain très proche. C’est une expérience absolument passionnante de suivre en ce moment l’information en France et au Japon, de tester ce que l’on voit, lit ou entend auprès de gens sur place. Le troisième mérite d’Internet, et non des moindre,  consiste à enrichir la presse grâce à ce que l’on appelle le « journalisme citoyen », comme le montre par exemple ce papier sur la plateforme participative de CNN. Information utile, sensible, partagée, débattue, approfondie, expliquée sur une gigantesque place publique à l’échelle de la planète, ou presque. Non Internet n’est pas l’ennemi du journalisme, c’est au contraire l’accomplissement de son rêve le plus fou : toucher son public, entièrement, profondément, parvenir à ce qu’il vibre avec lui des mêmes choses que lui. Voilà des siècles qu’on attend ça. La lecture solitaire du journal en tant qu’exercice de communion à la vie collective est devenue une gigantesque discussion, nourrie d’échanges de liens à l’infini.

Ainsi tout s’ordonne, loin des visions extrémistes qui prévalaient lorsque j’ai ouvert ce blog et prédisaient la fin du journalisme professionnel. Et d’ailleurs ça n’en finit pas  d’évoluer.

A ce stade, il se pose une question importante.  Plus la communication se développe, plus le monde rétrécit. L’expatrié français au Japon semble désormais plus proche de nous que le voisin de palier avec qui l’on échange au mieux qu’un bonjour le matin dans l’ascenseur. Mais de quelle proximité parle-t-on ?  Que sait-on au fond de quelqu’un avec qui on échange des messages de 140 signes ? Beaucoup plus sans doute qu’en disant bonsoir à son voisin. Disons qu’on sait autre chose, parfois de plus intime tant il est vrai que l’écriture est impudique surtout quand elle s’émancipe sous le masque du pseudonyme….

Des distances se réduisent, d’autres risquent de les remplacer, tout n’est pas idéal dans les évolutions que sommes en train de vivre. Il m’arrive de redouter cette « virtualisation » galopante des relations humaines. Mais une chose est sûre, les journalistes ne sont plus seuls. Ils n’ont même jamais été aussi proches de leur public jusqu’à s’y trouver étroitement mêlés, c’est-à-dire au fond, à leur juste place. Enfin !

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56 commentaires »

  1. Heureusement que je suis pour vous souffler vos problématiques, tout de même 😉 Même s’il vous faut deux semaines pour vous en apercevoir.

    Aliocha : Yep, et je vous signale qu’il y a des liens, pour vous, tous collectés sur Twitter…

    Commentaire par Fantômette — 28/03/2011 @ 22:32

  2. Quel vibrant hommage au trader financier nippon 🙂

    Commentaire par Pastisman — 29/03/2011 @ 08:30

  3. Merci, je les avais évidemment tous vu passer 😉 Pour ma part, j’ai toujours cru à la pertinence d’un journalisme de lien (que je préfère voir comme un journalisme de connexion), contrairement à vous dont vous aviez décrété l’inanité, de même que l’inanité du concept de journalisme-citoyen, sans parler de vos sarcasmes (ouarf, ouarf, ouarf) sur la notion d’écosystème de l’information, alors que vous venez d’en faire une description extrêmement juste, à savoir, la création des conditions propices à la construction et la diffusion d’informations de meilleure qualité – c’est-à-dire (et j’en reviens également à des réflexions dont je vous faisais part à la naissance de votre blog), des informations qui nous permettent de comprendre, plutôt que des informations qui nous permettent de savoir.

    Aliocha : ce que je vilipendais à l’époque était l’extrémisme rance de Narvic, nourri de frustrations personnelles. Il parlerait du caviar qu’il parviendrait à m’en dégouter. Sa tentative de bog de lien a été un échec. Et c’était couru d’avance car le lien n’a un sens que contextualisé par un auteur ou alors offrant une actualité immédiate, modèle twitter. Quant au « journalisme citoyen », souvenez-vous, il était appelé à prendre la place du journalisme professionnel sur un air de « halte aux mensonges de la presse, les vrais gens, eux ne mentent pas ». Connerie. Lisez l’article en lien jusqu’au bout, le « journalisme citoyen » est un matériau pour le professionnel, ni plus, ni moins. La question n’est pas seulement de saluer une nouveauté mais de savoir ce que l’on va en faire. J’étais d’accord sur la nouveauté, pas sur l’usage, ni sur l’avenir qu’on lui promettait, ça fait une sacrée nuance, vous ne trouvez pas ? Avec le nucléaire, vous tuez des gens ou vous les éclairez. Saisissez la différence ?

    Commentaire par Fantômette — 29/03/2011 @ 09:34

  4. Article intéressant, une fois de plus. Merci pour cette réflexion pertinente et stimulante.

    J’apprécie beaucoup que vous nous fassiez toucher du doigt le métier de journalisme, ses contraintes, ses ambitions, tout l’engagement qu’il recèle. En même temps, on en devine aussi les faiblesses, les nécessaires aménagements que le concret lui fait subire, le désir et la nécessité de se faire publier et comment ces deux éléments peuvent rétroagir sur la forme, sur la structure, sur des arbitrages d’optique, de distance, voire de contenu. Vous nous permettez de mesurer combien ces contraintes pèsent finalement sur le fond. Dans l’article lié, sur BHL en « journaliste du dimanche », je lis aussi le modèle auquel (par contraste) un bon journaliste se conforme par formation, par les conseils qu’il a reçu, par le code et les exigences de sa profession. Ce modèle est un filtre qui, lui aussi, met le lecteur à distance. A vous lire, je découvre que ce professionnalisme agit comme un philtre acoustique : il permet de nettoyer l’information du « bruit » qui l’entoure pour mieux atteindre à l’essence de l’information.

    Pourtant, j’ai un doute, toujours, sur le fait qu’une partie de l’information objectivée est également prélevée au passage, comme l’amputation d’une tumeur lèse inévitablement l’organe sur lequel elle s’est développée. Vous faites un travail extraordinaire, j’en suis conscient, et c’est un travail de chirurgien. Il vous vaut mon plus profond respect.

    Et pourtant, je m’inquiète de dérives de la pensée chez l’homme de la rue. Cette dérive est d’autant pus palpable qu’Internet donne accès à ce qui n’était audible que du zinc du bar du coin, à l’heure de l’apéro. Est-ce qu’il existe un lien entre cette dérive et le médium journalistique qui fait lien et filtre entre nous et l’information ? Le plus souvent, je pense que non. Mais parfois, un doute survient, comme ici, lorsque vous vous insurgez contre le procès d’intention fait à votre profession sur la recherche d’audience. Vous objectez : le but est « d’éveiller les consciences, quitte à les brutaliser avec une photo insoutenable. »

    Et là, je décroche. Je ne sais pas ce qu’est le travail d’un philosophe, mais c’est plutôt vers eux que je me tourne pour éveiller les consciences (et pas les « nouveaux » philosophes, de préférence). Je rêve, évidemment, que les journalistes s’approprient aussi ce rôle d’éveil. Mais justement, les conditions de cet éveil sont, à mon avis, d’évacuer la passion, le sentiment, le « bruit » des peurs, des haines, des indignations, des frustrations, des manichéismes, des simplifications dogmatiques et, donc, des outrances choquantes. Je situe l’éveil des consciences dans la méditation, la réflexion, l’explication, l’argumentation, la pesée du pour et du contre, l’analyse dépassionnée des mécanismes, l’étude apaisée des causes et des effets, la compréhension des interactions, des régulations, des équilibres. C’est peut-être une déformation culturelle, mais je suis attaché à cette approche rationnelle, seule capable d’éveiller les consciences, là où les irrationnels l’inhibent et l’annihilent.

    Dans ma vision des choses, soit on s’adresse à la conscience, soit c’est au cœur et aux tripes (voire à de plus bas morceaux, encore) que l’on fait appel. Et je ne tiens pas le second chemin pour un raccourci vers le premier. Loin s’en faut ! Les peurs et les indignations forcent à réagir, mais non à réfléchir. Ce sont des rhétoriques de sergents-recruteurs, qu’ils travaillent pour des armées, les gourous des sectes, des agences de publicité ou pour certains partis qui se prétendent encore « politiques ». Je goûte résolument peu qu’une journaliste-blogueuse émérite et respectée (à juste titre) laisse par mégarde supposer que l’information joue aussi sur ce registre et, en plus, sous le prétexte « d’éveiller les consciences ».

    Vous me laissez là dans une grande perplexité.

    Bien à vous,
    L’Ankou

    Aliocha : merci pour ce commentaire qui ouvre une réflexion tout à fait passionnante sur le rôle du journaliste. Disons qu’il est là pour rapporter les faits, le plus exactement possible. Ensuite, il y a un problème de distance, autrement dit, comment faire comprendre ces faits ? Comment transmettre le message ? Des gens respectables comme Patrick Rambaud dans son légendaire « le journalisme sans peine » vous diront qu’en réalité on fait tout pour ne pas brusquer le lecteur car l’information fait peur. C’est apparemment le contraire de ce que je dis, mais c’est vrai aussi. En réalité, tout dépend des sujets. On peut choisir de ne pas faire peur sur un problème économique ou nucléaire, et vouloir au contraire faire peur sur les ravages d’une guerre. Si je m’en tiens à mon journaliste de guerre et à sa photo insoutenable, je ne pense pas qu’il veuille prendre aux tripes pour prendre aux tripes, mais résumer en une image les jours d’enfer qu’il a passés sur place. C’est toute la difficulté de s’exprimer pour être compris. Surtout dans un univers aussi saturé de messages et d’images.

    Commentaire par An Ankou — 29/03/2011 @ 09:44

  5. Bonjour Aliocha,

    La question que je me posais, dans ce nouveau réglage des distances, était de savoir si ça nous permettrait de réfléchir plus vite.

    Et en fait, non. Ca complique le process.

    Par ailleurs ni internet en général ni les twits n’ont remis en cause une dichotomie de base, celle qui sépare une société informationnellement structurée, comme le Japon par exemple, d’une société non structurée (informationnellement) comme la Libye.

    J’en avais discuté avec notre philosophe commun, lors de notre rencontre: il m’avait fallu moins de 2 heures pour identifier la nature du flash lors de l’explosion de l’enceinte de l’un des réacteurs de la centrale japonaise, l’info étant retracée par le système d’info grand public.

    Depuis quelques jours (4 ou 5) j’essaye de savoir si l’un des fils de Kadhafi a été tué ou non et je ne le sais que depuis quelques heures (en fait non).

    Le délai de certification d’une info et X24 (unité temps= l’heure au Japon, la journée en Libye).

    Ca, ça ne change pas.

    Donc, ce qui compte ce n’est pas internet ou pas, twitter ou pas, c’est où se trouve votre « correspondant ».

    Pour ajouter à l’opacité des sociétés non structurées, on peut noter, dans la veine « les grands mystères de l’Orient » la pseudo enquête béachélienne et les interrogations qu’elle suscite ici, en France.

    L’autre chose qui compte c’est nous, les récepteurs de l’info: nous l’incrémentons dans un process. Elle n’est pas à poil l’info, elle s’intègre dans un système d’information qui est loin d’être neutre.

    Vous nous parlez d’une nouvelle proximité et d’une nouvelle distance. C’est une donnée. Mais n’êtes vous pas en train de parler seulement de la longueur du câble?

    Commentaire par tschok — 29/03/2011 @ 10:03

  6. Eeeeeeh, non, vous aviez tout faux à l’époque. Il existait peut-être des gens suffisamment stupides pour avoir l’impression qu’Internet allait remplacer tout et tout le monde, mais justement pas ceux que vous citez, qui se contentaient de dire ce que vous dites à présent: il va falloir s’adapter – et non disparaitre – et vous verrez que ce sera pour le mieux. Saisissez la nuance?

    Aliocha : son point de départ est la haine du journalisme, le mien c’est l’amour de mon métier, on ne débouche forcément pas sur les mêmes conclusions. Je dis qu’Internet l’enrichit, il soutient que le web va corriger ses immondes erreurs et mensonges, vous saisissez la différence ? Au final, l’histoire lui donnera tort, car enrichi ou pas, le journalisme restera ce qu’il est avec ses défauts et ses travers, et d’autres défauts surgiront d’ailleurs, comme la possibilité de raconter un événement sans être sur place (voir l’obs et Jean-Paul Mari à Paris racontant le Japon). Par conséquent, la vision qui s’enracine dans une logique ancien monde pourri/nouveau monde génial ne peut qu’être erronée. Et dangereuse, qui plus est.

    Commentaire par Fantômette — 29/03/2011 @ 10:33

  7. @ Aliocha,

    Vous savez, vous avez le droit de dire que, depuis deux ans que vous êtes en immersion sur Internet, vous avez réalisé qu’une bonne partie de vos craintes étaient sans fondement, et que l’outil se révèle plus souvent une aide et un support pour un journalisme de qualité qu’une menace et une concurrence. Je ne vois pas où est le problème.

    Aliocha : le problème c’est que vous êtes braquée sur votre idée qui n’est pas juste. Je n’ai jamais été contre Internet, mais contre la manière dont on le décrivait en opposition à tout ce qui avait existé avant.

    Commentaire par Fantômette — 29/03/2011 @ 10:35

  8. D’un autre côté, internet n’a jamais existé avant internet.

    Non, ne me dites pas minitel.

    Commentaire par tschok — 29/03/2011 @ 10:59

  9. Par contre, il manque toujours une réflexion sur la « distance » maintenue par l’écran, qui demeure, mais semble être de moins en moins perçu comme tel. Ça aussi, c’est un truc à creuser.

    Commentaire par Fantômette — 29/03/2011 @ 11:15

  10. La 3 D ne va pas aider à réduire la distance: l’image nous entoure. Elle ne nous pénètre toujours pas, enfin pas de façon optique.

    Commentaire par tschok — 29/03/2011 @ 11:28

  11. je comprends pas bien ces histoires de distance, qu’il faudrait absolument « abolir » ou « réduire » pour « rapprocher » les gens des gens, des évènements, des journalistes. C’est bien aussi, la distance, non ? quant à déterminer quelle est, dans chaque cas, la « juste » distance, ma foi, je crois que tout cela est très très personnel.

    l’idée, selon moi, c’est plutôt de se dire que c’est appréciable que quelqu’un, par exemple un journaliste, nous place à une distance à laquelle nous-même n’aurions pas pu nous placer. Qu’on nous ouvre des perspectives, quoi. A la limite, peu importe laquelle.

    qu’internet, du fait qu’il offre de nouveaux outils et nouvelles façons de travailler pour les journalistes, et, plus largement, de communiquer, fournisse de nouvelles perspectives, c’est quand même un truc qui semble un peu évident, non ?

    Commentaire par Jalmad — 29/03/2011 @ 12:17

  12. comment ça midi dix sept ?

    pssss, Aliocha, avant d’avoir des velléités de dompter internet, faudrait p’têt déjà passer à la nouvelle heure !!!

    Aliocha : mince, peut pas se régler tout seul ce truc ?

    Commentaire par Jalmad — 29/03/2011 @ 12:19

  13. @Aliocha sous 3
    >le « journalisme citoyen » est un matériau pour le professionnel, ni plus, ni moins.

    Euh… vous pensez rémunérer les journalistes citoyens pour vous servir de leur matériaux (vous savez le : rien n’est gratuit gnagnagna, les blogs y font que nous piquer notre travail sans nous payer, google il se sert de nos photos sans nous payer blablabla ?)
    Ou, comme vous devez une utilisatrice de ces matériaux « gratuits » vous pensez maintenant que « ben, c’est gratuit, c’est sur le net » ?

    Aliocha : le travail amateur est rémunéré par la presse papier, voir l’affaire par exemple de la photo de Kerviel dans le bureau du juge, pas de raison que le web ne fasse pas de même. Sauf que le web ne paie rien. On en revient toujours au même problème. Et là pour le coup, c’est pas faute pour moi d’avoir dit ici qu’il y avait un problème, non ?

    Commentaire par herve_02 — 29/03/2011 @ 17:15

  14. Passionnant ce débat. Je prédis au moins une centaine de commentaires !

    Pour ma part, je voudrais qu’on aborde aussi la question très « in » des sites de curation. Vous ne connaissez pas ? Par ici siouplai : « scoop it » ou encore « paper li » …ça vous dit rien ?
    Je résume : vous êtes expert en tango argentin ? Alors vous ouvrez un « journal » sur l’un de ces logiciels et c’est parti mon kiki. Vous voilà devenu en quelques clics ( c’est tout de même plus pratique) agence de presse sur le sujet…On n’arrête pas le progrès.
    Je me pose notamment la question de savoir si ces nouveaux outils vont nous aider, nous les journalistes dits « professionnels », dans notre turbin quotidien. Moi je crois que oui…

    Commentaire par Phedra — 29/03/2011 @ 18:34

  15. @ Jalmad,

    Vous avez évidemment raison, la distance est nécessaire. Sans elle, c’est – littéralement – la confusion.

    Cela dit, une distance demeure en réalité, mais elle est d’une nature différente de ce que l’on a connu jusqu’à présent.

    C’est comme si, devant un medium qui nous affranchit à la fois de la distance qu’imposait la géographie, de la distance qu’imposait le temps différé, de la distance qu’imposait la présence intermédiaire d’une personne tierce, nous perdions le sens de ce que signifie réellement la distance qui nous sépare les uns des autres.

    Dépouillé des masques avec lesquels nous avions fini par la confondre, cette distance exige d’être reconnue encore, peut-être pour ce qu’elle est véritablement, quelque chose d’irréductible, quelque chose qui nous protège, en réalité, tout en nous contenant. Ici, il s’agit encore du langage et de l’écran, probablement.

    J’avais eu l’occasion d’en parler il y a longtemps chez Eolas: la métaphore qui m’aide, personnellement, à me représenter cette distance, c’est le satellite – dont la vitesse soigneusement calculée lui permet de subir suffisamment l’attraction d’un autre pour ne pas s’en éloigner sans espoir de retour, mais insuffisamment pour ne pas risquer de s’y écraser et de s’y « assimiler ».

    Commentaire par Fantômette — 29/03/2011 @ 19:12

  16. En complément des liens ci-dessus, le texte controversé de JP Mari : http://www.grands-reporters.com/Japon-J-ai-cru-a-la-fin-du-monde.html

    Commentaire par laplumedaliocha — 29/03/2011 @ 20:22

  17. Le grand reporter, prix Albert Londres, Jean-Paul Mari a donc rédigé en quelques heures, à la demande de sa rédaction en chef, un récit du séisme au Japon depuis Paris. On lui reproche deux choses. D’abord d’avoir donné l’impression d’être sur place (mais il n’est nulle part indiqué « correspondant ») d’autre part, d’avoir utilisé les témoignages recueillis par ses confrères sans citer ses sources. Joli problème déontologique.

    Commentaire par laplumedaliocha — 29/03/2011 @ 20:26

  18. Ainsi donc, je quitte quelques jours le blog pour des raisons que je trouve parfaitement respectables (comment écrire même sur des sujets qu’on trouve importants quand il se passe tant d’événements majeurs ?) bref, et tous les lecteurs disparaissent ? Bon, tant pis pour moi. Toujours est-il que je recommande aux rares lecteurs qui n’auraient pas déserté ce remarquable billet de Pierre-Olivier Sur, avocat des victimes dans le procès Douch, sur ce procès justement : http://www.poscriptum.fr/Cette-semaine-le-proces-en-appel-de-Douch-a-Phnom-Penh_a329.html
    Il y évoque des sujets que nous avons souvent débattus ici, notamment l’expérience de Milgram et les autres.

    Commentaire par laplumedaliocha — 29/03/2011 @ 22:54

  19. « tous les lecteurs disparaissent ? »

    D’abord, pas tous. Ensuite, le phénomène était prévisible. Enfin, il est probablement temporaire.

    Commentaire par Goloubchik — 29/03/2011 @ 23:10

  20. Z’avez toujours pas trouvé la pendule, sur votre zinzin ?

    Commentaire par Goloubchik — 29/03/2011 @ 23:12

  21. Le risque aujourd’hui est de consacrer l essentiel de son temps a sélectionner et diffuser de l information au lieu de la produire …. C’est signé Ramonet.

    Commentaire par Phedra — 29/03/2011 @ 23:44

  22. Test d’heure

    Commentaire par laplumedaliocha — 30/03/2011 @ 09:30

  23. il est 9h49

    Commentaire par Jalmad — 30/03/2011 @ 09:50

  24. yes !

    Commentaire par Jalmad — 30/03/2011 @ 09:51

  25. A quoi ressembleront les rédactions du futur ?
    A lire ici un scénario plausible qui fait suite aux Entretiens de l’information (25/03) :
    http://www.erwanngaucher.com/RSS,0.media?a=599

    Commentaire par Phedra — 30/03/2011 @ 10:28

  26. il est 10h44

    Il est marrant ce jeu!

    Commentaire par Switz — 30/03/2011 @ 10:47

  27. pffff il commençait pourtant bien ce fil, que je surveillais du coin de l’œil, mais non : la baston entre filles a avorté. Et après, vous vous étonnez que les lecteurs désertent…

    Commentaire par Tocquevil — 30/03/2011 @ 11:31

  28. Le web ne paie rien, donc les journalistes se « servent » sans rien payer : pas de soucis c’est mon idée grossière du premier cercle du web. MAIS dans ce cas, il faut arrêter d’aller traire google pour les référencements.

    Parce que le fond de cette affaire, c’est que les entreprises françaises (je connais moins les mentalités ailleurs), y compris les « groupes de presse » (je devrais dire l’industrie de la presse) ont pris la sale habitude de pomper du fric sans en foutre une rame. Dès qu’il y a une info à pomper sur un blog, ou sur wikipedia, c’est la curée et personne ne prend la peine de recouper vérifier, de travailler en fait.

    Mais dès que google référence les sites d’actu en proposant 2 lignes : c’est du « pillage » qui tue nos fils et viole nos compagnes et qu’il faut, non pas arrêter (parce qu’il y a des moyens TRES simples d’arrêter, à porté d’un gamin de 10 ans) mais il faut aller prendre de l’argent pour ça.

    Et si on relit vos commentaires qui concerne le web, jusqu’à celui-ci, ce qu’il en sort c’est :

    1) pff les blogs c’est juste de la merde , c’est pas du travail de vrai journaliste qui recoupe, trie, ordonne… , sans nous ils sont rien.
    2 ) google, les moteurs et agrégateurs c’est juste que des pilleurs qui vivent sur le travail des autres et sans payer.

    Et là :
    le blog c’est de la matière pour le journaliste

    Pourtant lorsqu’un journaliste reprend une « info » ou une « analyse » sur un blog, il est pas en train de « piller » le travail de l’autre, et sans payer ? comme la presse, l’autre il a pas besoin de manger ? Ah, mais comme l’autre c’est pas son vrai métier, c’est pas grave de se servir de son travail c’est ça ?

    Ou alors, le web c’est public lorsque c’est l’autre et pas public lorsque c’est la presse ?

    Aliocha : le web paie même pas les journalistes mon petit bonhomme, paie rien le web, parce qu’il est dans le tout gratuit, démocratie et tout et tout. Un blog, ça coute rien et ça rapporte rien. C’est dommage mais c’est comme ça. Et pendant ce temps, tous ceux qui n’ont pas la connerie de fournir le contenu mais qui ont compris que la fortune était dans l’accès et le contenant s’en foutent plein des fouilles. Et ça, voyez-vous, c’est pas la faute des journalistes. Mais alors vraiment pas du tout. Mais vous pouvez continuer à mener votre combat contre vos chimères, personnellement, ça ne me dérange pas du tout. Et faire votre prière du matin à St Google martyre de la presse, ça me fait plutôt rire.

    Commentaire par @aliocha — 30/03/2011 @ 11:46

  29. ah ah ah.

    Je ne combat aucune chimère ma petit bonne femme, et google n’est pas le martyr de la presse. Je pointe juste votre changement de ton sur le web. Je n’ai aucun combat contre les journalistes (enfin ceux qui produisent de l’information) et je ne fais pas de prières.

    Pour les blogs qui ne rapportent rien, je crois que le blog de paul Jorion lui rapporte une partie de sa subsistance, et peut être que le blog du monolecte lui rapporte aussi une petite partie de sa subsistance.

    Ensuite le tout gratuit ca n’existe pas, et je crois que @si doit bien vivoter en étant rien que web. C’est un métier difficile et il faut _inventer_ des nouveaux moyens de rémunération : il existe, par exemple, une série « télévisuelle » pré-payée par les internautes pour être tournée et ensuite téléchargée gratuitement.

    Que cela pose des soucis au quotidien, je ne le nie pas. Que les journalistes en tant que personnes s’en prennent plein la gueule j’en ai bien conscience et c’est le lot de peut être 80% des travailleurs. Que l’industrie de la presse doit être plainte, c’est une toute autre question : peut être que sa disparition permettra au vrai journalisme d’émerger, ce qui sera tout bénéf pour le public et pour les journalistes.

    Alors vous pouvez toujours faire des procès d’intention faciles, il n’en reste pas moins que ces « incantations » ne vont pas changer la réalité : il faut changer et évoluer. C’est juste le cycle de la vie : autant pour le maréchal ferrant, le rémouleur, l’étameur, le typographe, le photograveur, le fondeur de casse, etc….. pourtant il y a toujours des casseroles, des couteaux, et des documents imprimés… cela va faire pareil avec la presse.

    Et pour le moment web et démocratie ça va plutôt bien ensemble, il suffit de voir la première chose que font les régimes autoritaires : couper ou filtrer le web. (chine, iran, pakistan, ègypte, libye etc…)

    Mais le gouvernement actuel essaie de remédier à cela en essayant de le transformer en espèce de minitel contrôlé par l’administration centrale. Il n’est que voir l’article du triste sire riguidel publié dans « le monde » : un bon morceau d’anthologie à cheval entre la SF et le délire paranoïaque.

    Comment un « journal » peut publier un torchon pareil ? et après vous voulez que l’on plaigne la presse ? trop lol, mdr, ptdr, comme disent les jeunes : ces même jeunes qui seront vos « clients » dans 5-10 ans.

    Aliocha : et question délire paranoïaque, vous en connaissez quelque chose.

    Commentaire par @aliocha — 30/03/2011 @ 12:53

  30. BRB

    PS @ Aliocha, Jalmad, Goloubchik, Switz : http://twitter.com/#!/Twitt_Heure

    Commentaire par Ferdydurke — 30/03/2011 @ 14:20

  31. Euh, @si n’est pas ce qu’on peut appeler un blog. Il faut payer un abonnement pour avoir accès à son contenu.

    Commentaire par Barbara — 30/03/2011 @ 14:24

  32. @ Ferdydurke

    😉 Info exclusive : 23 ans après « Le pendule de Foucault » sortira à l’automne un nouvel Eco: « La pendule d’Aliocha ».

    Commentaire par Goloubchik — 30/03/2011 @ 15:00

  33. @ Ferdydurke : ah, oui, Twitter, je vois bien l’intérêt du truc, c’est sûr, je suis conquise…..sinon, vous savez qu’au moment où je vous parle, il n’est pas 12h12, que nous ne sommes pas le jour de Norouz, et d’ailleurs, je ne suis même pas sûre d’être Jalmad ? Ah merde, ça fait plus de 147 (ou j’sais plus combien) caractères.

    ps : BRB ? pardon de m’excuser, mais c’est quoi ? je connais l’ARB, mais le BRB, alors là….

    Commentaire par Jalmad — 30/03/2011 @ 15:16

  34. @Ferdydurke

    Vous êtes un excellent dénicheur de tweets, votre flair vous a d’ailleurs conduit auprès de l’inénarrable Drunkenpredator, qui sait nous faire partager l’univers particulier et très exclusif des UAVs. Je vous recommande également le cobra échappé du zoo du Bronx, qui signe en ce moment sur twitter de plaisantes impressions de voyage au sein de la grande pomme.

    Commentaire par Switz — 30/03/2011 @ 16:11

  35. c’est dingue cette agressivité dans tous ces commentaires…

    Commentaire par Phedra — 30/03/2011 @ 16:11

  36. @ Jalmad,

    Moi j’ai bien aimé aller sur twitter. Vous devriez y aller. Alors bon, ça enchaîne à un truc de plus, mais c’est marrant.

    J’ai répertorié trois façons de l’utiliser (chuis pas un modèle, je vous dis juste comment j’ai fait):

    – Faire le con avec des petits twits sur les twits des autres (marrant ça)
    – De façon active: mettre des liens dans vos twits en décrivant brièvement l’intérêt de la chose (j’ai pas fait bcp)
    – De façon passive: cliquer sur les liens mis par les autres (j’ai fait bcp).

    Je sais pas si vous savez, alors je vous le dis: le truc c’est d’avoir plein d’abonnements. Comme chuis une grosse feignasse, j’ai pris les abonnements des autres, ça permet d’avoir plein de twits sur la page d’accueil.

    Bien sûr il y a les robots: ayant employé le mot « crochet » dans un twit je me suis retrouvé avec un magasin de crochet et tricot divers aux USA dans la liste de mes abonnés. Franchement, le tricot, c’est pas mon truc, même en forçant.

    Donc faut faire gaffe, mais dans l’ensemble c’est tenable et c’est marrant.

    PS: BRB je connais brigade de répression du banditisme mais je crois pas que ça colle.

    Aliocha : z’avez oublié « participer au concours d’aphorismes sur l’actu », mais dans l’ensemble, c’est fort bien résumé.

    Commentaire par tschok — 30/03/2011 @ 18:09

  37. @ Jalmad

    BRB : be right back (enfin pas tout de suite)

    Norouz ? Après la cuisson du riz, cela fait une référence de plus à l’Iran. J’me disais aussi que votre pseudo avait un p’tit quelque chose de moyen-oriental 😉

    @ Tschok

    « Faire le con avec des petits twits sur les twits des autres (marrant ça) » : Complètement ! 😀

    @ Switz

    drunkenpredator est tout simplement excellent. Même quand il ne tweete que latitude/longitude !

    J’ai vu http://twitter.com/#!/BronxZoosCobra . Amusant, en effet. A suivre en même temps que le gardien du zoo : @BronxZookeeper !

    Commentaire par Ferdydurke — 30/03/2011 @ 18:58

  38. @ Ferdydurke,

    Ah oui, mais le problème c’est que c’est fractal comme logique.

    On se marre dans « on se marre » dans « on se marre » dans « on se marre », etc. Le contraire d’une poupée russe, mais à l’envers.

    C’est un truc d’intello, vu qu’il y a des liens. Il s’agit de faire réfléchir. C’est édifiant, quoi.

    J’ai pas votre souplesse.

    Aliocha : moins je vous comprends, plus j’aime ce que vous dites. Est-ce normal ? C’est un truc d’avocat ? Les juges vous donnent raison parce qu’ils n’entravent rien à ce que vous racontez mais qu’ils trouvent ça joli, voire poétique ?

    Commentaire par tschok — 30/03/2011 @ 19:43

  39. « A ce stade, il se pose une question importante. Plus la communication se développe, plus le monde rétrécit. »
    Reste le barrage de la langue, et sa solution, bloquée, négligée, non soutenue voire boycottée par leurs médias depuis un siècle par les pays à « grande langue » : l’espéranto. Tous renseignements sur Internet, justement !

    Aliocha : moui, comme langue universelle, je connais les IFRS et ce n’est pas forcément une réussite. Moi j’aime les différences et je ne suis pas pour forcer le destin.

    Commentaire par krokodilo — 30/03/2011 @ 19:55

  40. Arf, zut Aliocha, je pensais que c’était clair. Bon, je vous explique: les twits forment une arborescence (on peut remonter ou descendre une ligne de twits) mais au final ça revient toujours au twit de départ. C’est fractal quoi: ça se développe mais ça redevient pareil à l’état initial.

    Comme à chaque twit on peut insérer un lien, avec ou sans petit commentaire limité à 140 signes, chaque twit renvoie à un « non dit », non seulement parce que la limitation à 140 signes bride le discours, mais aussi parce qu’un twit renvoie par sa nature même à quelque chose d’autre.

    Cet autre chose est en général un fichier avec du contenu intellectuel en rapport avec le fil d’idées développé dans le fil de twits, parce que celui qui twitte veut « édifier » ses interlocuteurs en apportant sa contribution sous forme d’un lien pertinent (du genre: eh, regardez, moi j’ai trouvé telle info et la voilà).

    Quand je disais à Ferdydurke que j’ai pas sa souplesse, je voulais juste dire que trouver des twits pertinents à chaque occasion (à chaque fil de twits si vous préférez) suppose une certaine souplesse: faut se glisser dans le fil et trouver des liens appropriés en rebondissant sur ce qui se dit ou justement ne se dit pas.

    Voili voilou.

    C’est pas compliqué.

    Aliocha : question de souplesse ou de rapport au temps ?

    Commentaire par tschok — 31/03/2011 @ 09:10

  41. @ Tschok : en fait, je n’en doute pas vraiment, c’était juste histoire d’être désagréable et de faire ma vieille chouette (j’aime bien de temps en temps). Il se trouve qu’à partir de la semaine prochaine (ou plutôt celle d’après, en fait), je vais avoir tout plein de temps disponible (hé hé) ; peut-être vais-je essayer. Ou pas : j’ai plein de bouquins à lire.

    Commentaire par Jalmad — 31/03/2011 @ 12:16

  42. Jalmad,

    Aaaaah ben c’est cool.

    Aliocha,

    Le côté chronophage de la chose n’est effectivement pas neutre.

    Commentaire par tschok — 31/03/2011 @ 12:51

  43. L’analogie tauromachique m’a ravit. Ne reste plus qu’à évoquer la verticalité du torero en faisant le lien avec wikileaks peut être.

    Commentaire par After8 — 31/03/2011 @ 21:27

  44. Sinon, moi, j’ai rien a dire, mais ça fait longtemps que je ne l’ai pas fait savoir.

    Commentaire par Gwynplaine — 01/04/2011 @ 09:50

  45. @ Gwynplaine

    Venez donc ne rien dire sur Twitter 😉

    Commentaire par Goloubchik — 01/04/2011 @ 09:59

  46. @ Goloubchik :

    J’y songe figurez-vous, puisqu’apparemment c’est là-bas que ça se passe. Dès que j’ai réglé qq menus détails, je m’y attellerai.

    Commentaire par Gwynplaine — 01/04/2011 @ 10:05

  47. (Par contre je suis rien moins que sûr rapport à ma concordance des temps.)

    Commentaire par Gwynplaine — 01/04/2011 @ 10:06

  48. Pas grave, sur Twitter on smise sans scrupule l’orthographe et la grammaire. Mais c’est pas pareil que ce qu’on reproche aux d’jeuns, hein, c’est pour la bonne cause 😉

    Commentaire par Goloubchik — 01/04/2011 @ 10:15

  49. @ Gwynplaine

    Dépêchez-vous en tout cas avant que je ne sois expulsé de ce blog.

    En ce moment sur twitter, je me fritte sérieux avec Aliocha qu’a dû manger hier soir des sushis radioactifs et qui cogne injustement à bras raccourcis sur de gentilles filles qui pratiquent l’effeuillage burlesque en amateur.

    Commentaire par Goloubchik — 01/04/2011 @ 10:28

  50. @ Goloubchik,

    Vous préférez twitter?

    Vous êtes plus à l’aise sur ce débit? Moi bof. C’est moins souple que le blog. Et c’est encore plus communautaire.

    Et par dessus le marché, c’est un putain d’algorithme qui décide à ma place à quelle communauté « j’appartiens ». Parce que faut pas se leurrer: les abonnements, j’ai beau les élargir, j’ai pas accès à tous les twits; J’ai juste accès aux twits que l’algo il a décidé que je suis pareil.

    (je smise la langue française en block, là)

    Mais Ferdydurke est plus calé que moi sur le sujet je crois: lui il sait ruser avec l’engin.

    Commentaire par tschok — 01/04/2011 @ 11:40

  51. @ tschok

    Faut-il préferer ?

    De ma très fraîche expérience, proche de la votre, Twitter est notamment sympatoche pour énoncer des conneries-minute, sourire de délires hypercalibrés très drôles type drunkenpredator. Et donc se détendre entre deux tranches de boulot.

    Mais il me semble que dès qu’un sujet un peu polémique nécessite du développement, le 140 pervertit très rapidement le débat. Twitter introduit donc du régressif dans les relations humaines et de la désorientation spatiale puisqu’on est plus proche mais plus lointain. Problématique de distance développée par Fantômette.

    Bon, après, il paraît qu’il facilite les révolutions. Là, j’attends un peu plus d’éléments pour me bricoler un siège.

    Commentaire par Goloubchik — 01/04/2011 @ 12:14

  52. @ tschok et Goloubchik,

    Il ne faut pas prendre twitter pour ce qu’il n’est pas, et il n’est pas un lieu où l’on débat. Pour ça, les blogs offrent un format bien plus adapté et plus stable.

    En fait, je comparerais d’avantage twitter à un moteur de recherche qu’à un blog – et d’assez loin.

    (Et tant mieux pour leur modèle économique, d’ailleurs).

    A ce stade de mes expériences sur twitter, j’en suis arrivée aux observations suivantes:

    Son avantage par rapport à google, et ce qui l’en distingue, c’est qu’alors que google me permet de trouver ce que je cherche, twitter me permet de trouver ce que je ne cherche pas.

    En ce sens, twitter ressemble bien plus à une encyclopédie que l’on feuillette au gré des entrées, classée par auteur et non par sujet.

    C’est le royaume de Serendipity: vous parcourez les routes que vous avez repérées préalablement (vos abonnements), mais qui peuvent vous orienter vers d’autres sentiers (le re-tweets), et qui tous sont susceptibles de vous conduire où vous voulez, aussi bien que là où vous ne vouliez pas particulièrement, susceptibles de vous diriger vers la destination prévue aussi bien que de vous accompagner dans vos vagues vagabondages.

    J’ai consacré, il y a quelques nuits, à peu près trois heures à une sorte d’errance hasardeuse et systématique. Sans projet précis, allant et venant dans ma liste, répondant ponctuellement à tel ou tel, plutôt sur le mode du trait d’esprit. Mais je cliquais également sur tous les tweets comprenant un lien, et je suis tombée à plusieurs reprises sur des articles intéressants (dont deux-trois sauvegardés pour mes carnets personnels), publiés sur des sites que je ne connaissait pas.

    En les retwittant à mon tour, je me suis attirée un ou deux nouveaux tweets en réponse, qui m’orientaient vers un article différent sur le même thème, également intéressant – mais dont les conclusions étaient diamétralement opposées.

    Et en fait, j’ai réalisé que je pouvais utiliser twitter comme à la fois la boussole et la carte. La carte n’est pas le territoire, c’est entendu, et twitter n’est pas une plate-forme de débats, mais il permet de les découvrir, s’y orienter, les suivre.

    Une cartographie de la controverse.

    Dans cette dimension là de twitter (qui ne s’y réduit pas – mais il faut également préciser que chaque utilisateur dispose des moyens de donner à twitter la dimension qui lui convient le mieux), cette plate-forme est l’équivalent d’un google dont les logarithmes seraient les twittos, et où le mode de recherche serait passif plutôt qu’actif. Je n’ai pas effectué de recherche, les « résultats » sont venus à moi. Enfin, non pas des résultats, mais un savoir, des données, des références, une expertise.

    Twitter donne sa chance au hasard et à la coïncidence, dont il crée néanmoins les conditions propices en autorisant deux actions: tout d’abord, et avant tout, l’internaute ouvre son compte (c’est le point de départ de la quête), et ensuite, il crée son propre twitter en choisissant les comptes auxquels il s’abonne.

    Et là, tschok, pour parler comme sur twitter, je dirais > FAIL.

    Ne vous en remettez SURTOUT PAS aux recommandations du site pour vos abonnements: plus vous le ferez, et plus vous vous enfermerez dans un « faux profil », ou disons, au mieux, un profil incomplet.

    Or, twitter est – très exactement – ce que vos abonnements en font.

    Ces abonnements, je les vois comme une sorte filtre à l’information qui se déverse sans cesse sur twitter. Peut-être un peu comme ses filtres de la conscience dont nous parlent les neurosciences, qui nous permettent de ne pas être submergés par les stimuli visuels, auditifs, etc… suscités par notre environnement.

    Il ne restera sur votre twitter que ce qui restera après que ce chaos de morceaux de phrases et d’informations soit passé par le filtre que vous aurez déterminé.

    Ces filtres pourront faire de twitter – si on va du plus au moins « sérieux » – un fil de dépêches d’informations que j’appellerais théoriques (émanant quasi exclusivement de sites de presse par exemple), un fil de dépêches d’informations pratiques et expertales (si on y rajoute les comptes de praticiens, usagers, blogueurs,…), qui pourront prolonger les premières (éventuellement en y apportant une critique ou un correctif), ou encore un instrument de réseau social (qui permet non seulement de collecter les informations décrites, mais les rassembler, les confronter, les discuter), ou un instrument plus purement relationnel (on se fait « des amis » comme sur Facebook, mais ces rencontres sont probablement vouées à la superficialité tant qu’elles se limitent à ce seul support).

    Ou un peu de tout ça, selon des pondérations que vous déterminerez (et à ce sujet, il faut que je me penche sérieusement sur la question des listes).

    Une autre dimension de twitter qui m’intéresse (« work in progress », hein, ma pensée reste brouillonne et parcellaire, elle évoluera), c’est sa dimension « littéraire ».

    Je ne parle pas ici du langage sms pour passer sous la barre des 140 signes, mais plutôt d’une nouvelle forme d’articulation du langage et du dialogue.

    Les majuscules « d’insistance », les RT qui ponctuent un échange comme les tirets et le retour à la ligne dans un roman, une certaine forme de « scansion », commandée par la brièveté imposée du tweet…

    Le tweet est presque le format idéal du trait d’esprit, du « bon mot ». Wilde y aurait excellé. Les bons mots y foisonnent, téléguidés par l’actualité. Mais pas seulement.

    Ils ricochent également, s’ouvrent sur des réactions en miroir, participant à leur tour à la création d’une sorte d’objet souvent drôle, mais qui pourrait être simplement touchant – une conversation en puzzle, qui s’échafaude et se morcèle, distrait, fait sourire ou réfléchir, avant de s’interrompre, souvent assez nettement, comme découpée au cutter dans le temps des lignes de temps.

    Je me suis même récemment demandée ce que pourrait être le statut d’une œuvre réalisée entièrement à partir de tweets, en fait.

    Commentaire par Fantômette — 01/04/2011 @ 14:43

  53. @ Fantômette et Goloubchik,

    Vous dites tous les deux des choses très justes (je veux dire que j’ai les mêmes sensations).

    Ca me fait penser à un kaléidoscope.

    Normalement twitter a une valeur ajoutée. Enfin il devrait en avoir une. Je l’ai pas trouvée je dois vous dire.

    Commentaire par tschok — 02/04/2011 @ 18:08

  54. wow, Twitter : un truc comme un grand kaléidoscope qui servirait à la fois de carte, de boussole, et de détente entre deux plages de boulot.

    Question : marocain, indien ou afghan ?

    (la semaine prochaine, j’m’y mets, puisque apparemment c’est judiciaro-gesundo compatible)

    Commentaire par Jalmad — 03/04/2011 @ 17:52

  55. Et on peut même faire la cuisine avec.

    Ou apprendre le japonais. On peut faire des tas de trucs qu’on peut faire ailleurs, mais sur twitter on les fait en 140 signes. C’est économique, quoi.

    Et ça part dans tous les sens (of course) pareil qu’ici.

    Commentaire par tschok — 04/04/2011 @ 09:04


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