Quelques lecteurs me demandent parfois pourquoi je vante régulièrement les mérites de Marianne. Ils critiquent les couvertures raccoleuses, le parti-pris anti-sarkoziste, certains j’imagine n’apprécient pas le ton impertinent du journal et sans doute d’autres choses que j’ignore. Il y a une part d’émotionnel et donc d’irrationnel dans l’attirance que l’on ressent pour un journal. C’est pourquoi je serais bien en peine de vous expliquer très précisément pourquoi celui-là et pas un autre. Sans doute parce qu’il est plus original que les autres news magazines, type l’Express, le Point, trop conventionnels à mon goût ou l’Obs dont le ton gauche caviar m’irrite fortement. Mais il y a aussi des éléments parfaitement rationnels. Cet article de Philippe Cohen en est un très bon exemple. Libé s’indignait hier en Une des injures racistes dont a été victime un étudiant de Sciences Po de la part de CRS mercredi dernier. Une indignation que Philippe Cohen juge tout à fait légitime mais par trop sélective dès lors qu’elle passe sous silence les événements qui ont suivi le match Egypte Algérie et qui ne témoignaient pas d’un attachement particulièrement fort à l’égard de la France. Tant que Marianne continuera de cultiver cet esprit républicain, et je dirais même cette vigilance républicaine, je le lirai.