Il arrive parfois que l’information soit prise d’un curieux petit vent de folie. L’été indien je suppose.
Toujours est-il qu’une équipe de foot musulmanne a refusé de jouer contre une équipe gay…Les mots me manquent pour exprimer ma désolation. On va aller jusqu’où comme ça ? Heureusement, le Canard enchainé d’aujourd’hui m’a fait rire avec cette autre excentricité de l’actu : la rémunération des élèves assidus à l’école. Le journal satirique se demande en effet si cette mesure de va pas aggraver le racket. Bonne question vous ne trouvez-pas ? Mais me voici de nouveau le moral en berne. Le Parisien révèle qu’Amine, l’infortuné destinataire de la sinistre blague d’Hortefeux se fait insulter dans la rue et ne trouve pas de travail à la suite de cet épisode. Il met directement en cause Internet. Le malheur, c’est que je ne vois pas qui pourra s’appitoyer sur le sort d’un militant dont tout un chacun, en tout cas sur la toile, va considérer qu’il est à la solde d’un gouvernement liberticide. C’est possible, en effet. Mais restons un instant sur le Parisien. Vous avez peut-être lu que sa direction venait d’être décapitée. Claquant la porte, Noël Couëdel jusque là directeur éditorial, avait lancé cette courageuse déclaration :
« Je mets fin aujourd’hui à l’ensemble de mes fonctions au sein du Groupe Amaury. Je ne peux pas en effet cautionner l’actuel retournement de ses valeurs qui fait du cynisme, de la brutalité et de l’incompétence les nouveaux repères des actuels propriétaires de nos titres. En dix-huit mois, ensemble, nous avons fait évoluer nos journaux, réfléchi à leur avenir, comblé vaille que vaille bien des défaillances. Les seules forces de l’entreprise, aujourd’hui, sont la qualité et l’implication de ses équipes », écrit-il, avant d’ajouter : « n’abandonnez pas notre métier aux imposteurs, et de conclure : J’ai fait, pour ma part, de mon mieux ».
Marianne 2 nous livre aujourd’hui en exclusivité la motion de vigilance que viennent d’adopter les journalistes du Parisien. Ils y déclarent notamment : « rejeter la main mise de la direction générale sur le fonctionnement de la rédaction, remettant en cause son indépendance pour la première fois depuis que le journal est devenu un grand quotidien populaire ».
Drôle d’accumulation de nouvelles me direz-vous. En effet. Elles me donnent le sentiment d’un monde qui change et c’est ce qui les unit. Le communautarisme envahit le sport jusqu’au ridicule. La liberté d’Internet fait des victimes collatérales, tandis que la presse traditionnelle lutte pour échapper à la tyrannie de ses actionnaires et conserver le peu de liberté qu’il lui reste. Et l’école se monétise en pleine crise financière. En flânant ainsi au milieu de l’actualité, on se prend à réfléchir. Est-ce réactionnaire que de s’en indigner ?
Note : ce petit billet d’humeur ne doit pas interrompre la passionnante discussion entamée sous le précédent. J’aurai peu de temps cet après-midi pour y participer mais je la suivrai avec intérêt !