Nicolas Sarkozy visite en ce moment même le Salon de l’agriculture. C’est la télévision qui le dit. Et comme il a sans doute voulu éviter que la fâcheuse altercation de l’an dernier ne se reproduise (le fameux « casse toi pov’con »), il semble que l’UMP ait dépêché en urgence une bande de supporters. Je ne vois que cette explication dès lors qu’on entend en fond sonore hurler des « Nicolas, Nicolas, Nicolas », comme si on était en meeting. Ah la communication ! Notre président n’ayant pas le génie agricole qui permettait à Jacques Chirac d’être adulé spontanément par les éleveurs et producteurs de tous ordres, il faut bien fabriquer cette popularité de toutes pièces. Voilà qui est fait, je doute cependant que le résultat de cette pale imitation soit à la hauteur du modèle chiraquien si envié. Au salon de l’agriculture, les rolex n’impressionnent personne, pas plus que les mannequins, les yachts et le reste. Il faut retrousser ses manches, taper sur le cul des vaches, boire le coup avec les exposants, débattre de la qualité d’un saucisson, exprimer sa passion du terroir, tout goûter et tout aimer. Du coup, je crains que même avec le renfort d’une poignée de militants de bonne volonté, notre président ne soit pas éligible au grand prix de l’animal politique.