La Plume d'Aliocha

20/02/2009

Casse toi pov’hypocrite !

Filed under: Coup de griffe — laplumedaliocha @ 13:00

Arrêt sur image relève ce matin un article du Parisien qui explique que quelques ministres, échaudés par l’épisode du « Casse toi pov’con ! » dont la vidéo a fait le tour du web, surveillent désormais attentivement leur comportement en public de peur d’être saisis en fâcheuse posture par un vidéaste sauvage. Une telle prudence me semble de fort bon aloi mais je dois dire aussi qu’elle m’interpelle. Ainsi donc, nos chers politiques auraient décidé de se surveiller, mais uniquement lorsqu’ils risquent d’être filmés. Curieux, au risque de paraître réactionnaire, j’ai le sentiment que s’attache à la fonction politique une certaine dignité qui devrait inciter chacun à se tenir de manière irréprochable devant les citoyens, indépendamment de tout risque d’enregistrement. Je ne vois personnellement aucune différence entre le fait d’être pris en flagrant délit de dérapage par dix personnes ou par des milliers. Ou plutôt si, j’en vois une, malheureusement, elle se mesure en nombre de votes lors d’une élection ou bien encore en points gagnés ou perdus dans les sondages de popularité. L’intérêt personnel, encore et toujours. Mais le respect dû à la fonction qu’on a l’honneur d’incarner, il devient quoi dans tout cela ?

 

Allons, pour le plaisir, laissons parler le maître de l’élégance morale, le grand Cyrano :

CYRANO
Moi, c’est moralement que j’ai mes élégances.
Je ne m’attife pas ainsi qu’un freluquet,
Mais je suis plus soigné si je suis moins coquet ;
Je ne sortirais pas avec, par négligence,
Un affront pas très bien lavé, la conscience
Jaune encore de sommeil dans le coin de son oeil,
Un honneur chiffonné, des scrupules en deuil.
Mais je marche sans rien sur moi qui ne reluise,
Empanaché d’indépendance et de franchise ;
Ce n’est pas une taille avantageuse, c’est
Mon âme que je cambre ainsi qu’en un corset,
Et tout couvert d’exploits qu’en rubans je m’attache,
Retroussant mon esprit ainsi qu’une moustache,
Je fais, en traversant les groupes et les ronds,
Sonner les vérités comme des éperons.

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