Il fallait regarder Mots Croisés hier. L’émission, animée par Yves Calvi portait sur les solutions de Nicolas Sarkozy à la crise. D’un côté de la table, Eric Woerth, Jean-François Copé, Frédéric Saint Geours (UIMM), de l’autre Benoît Hamon, Jean-Luc Melenchon, Maryse Dumas (CGT). Le débat aurait pu être ennuyeux, policé, marketing. Il n’en fut rien. Comme l’a souligné Christophe Barbier, directeur de l’Express, qui était présent sur le plateau, la crise aura au moins eu l’effet positif de réanimer les clivages politiques en France. Et c’est bien à cela que nous avons assisté. Après des années de gavage de communication officielle, de langue de bois et de querelles d’image, nous avons vu réapparaître un vrai débat entre des politiques séparés par le clivage insurmontable de leurs convictions sur la manière de sortir de la crise. Evidemment, il y a eu des disputes, des invectives, pour un peu on se serait cru dans l’inoubliable Droit de réponse de Michel Polac. Mélenchon plaidait pour les manifestations, la révolution par les urnes et la refondation du modèle social français, Hamon s’affirmait au nom du parti socialiste et en opposition à Mélenchon sur la révolution, mais aussi à la politique de la droite, Copé et Woerth tentaient désespérément de leur faire admettre que le plan de soutien à l’automobile était une bonne chose. Relance par l’emploi ou le pouvoir d’achat, suppression de la taxe professionnelle, assujettissement à l’impôt sur le revenu, négociation sociale, emploi public ou privé, tout fut prétexte à un vrai débat politique. Au point que Yves Calvi a eu bien du mal à tenir son plateau. Il y avait du nerf, des convictions dans cette émission et même l’esquisse d’une renaissance de l’opposition. Il était temps !
10/02/2009
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